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LA PAGODE AUX COBRAS

Près des rochers des Makouis, c’est aussi le réveil, mais un réveil silencieux sans l’ordinaire appel des clairons.

Hier, à la nuit, Rigo est venu, amenant un renfort important.

Le résident supérieur, accompagné du chef de la Sûreté et du nouveau résident de Quang-Yen, a tenu à assister à l’hallali et à encourager les hommes par sa présence.

Rigo a placé un cordon de linhs en demi-cercle dans la forêt, derrière les rochers et assez loin d’eux pour en fermer toutes les issues secrètes.

D’ailleurs — précaution supplémentaire — dès le jour naissant, des équipes de nhaqués réquisitionnés s’emploient à nettoyer le terrain en fauchant au coupe-coupe tous les fourrés pouvant permettre à des fuyards de passer sans être vus.

Des chiens policiers sont promenés par leurs conducteurs à l’extérieur du demi-cercle et forment des patrouilles auxquelles il sera à peu près impossible d’échapper.

Les bonzes sont là ! Une fumée aperçue le confirme.

Les chiens aussi. Conduits tout d’abord près des rochers, ils ont donné de la voix et marqué une nervosité probante.

Un gros détachement s’est avancé dans la clairière et a pris position en face du refuge, prêt à l’assaut.

Rigo donne un ordre. Le clairon sonne !

Dans le silence qui suit la sonnerie, l’inspecteur clame en langue annamite une sommation aux bonzes d’avoir à se rendre, moyennant quoi leur sanctuaire et les objets religieux qu’il renferme seront respectés.