Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/237

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considérée comme un vaste aimant. || Nourrir un aimant, Augmenter sa force en le chargeant graduellement de poids.

— Chim. Aimant arsenical, Mélange à parties égales de soufre, d’antimoine et d’arsenic, obtenu par la fusion.

— Minér. Aimant de Ceylan. Nom donné à la tourmaline, à cause de la propriété attractive qu’elle acquiert par la chaleur.

— Fig. Ce qui attire, ce qui attache : La douceur, la modestie est un aimant qui attire les cœurs. (Acad.) La bonté a toujours été pour moi un irrésistible aimant. (Lamart.) La plus grande passion est l’amour, c’est laimant de l’humanité. (Mme de Blangy.) La Providence a, pour ainsi dire, attaché les pieds de chaque homme au sol natal par un aimant invincible. (Chateaub.)

Vous attirez tes cœurs avec un tel aimant,
Que qui n’a point d’amour n’a point de sentiment.
Racan.

— Poétiq. L’aiguille aimantée, la boussole :

L’aimant de nos vaisseaux seul dirige les ailes.
A. Chénier.
Ici, sur son pivot vers le nord entraîné,
L’aimant cherche à mes yeux son point déterminé.
Colardeau.
Là, de ces fils des monts obscur concitoyen,
Repose aussi l’aimant, l’aimant vainqueur du monde.
Delille.

Encycl. Minér. et chim. L’aimant ou pierre d’aimant désigné en minéralogie sous le nom de fer oxydulé, fer oxydé magnétique, est une substance d’un éclat métallique très-prononcé, dont la couleur, dans la cassure fraîche, varie du noir de fer au gris d’acier bleuâtre. Il possède la propriété d’attirer le fer et quelques autres métaux, comme le nickel, le cobalt, le chrome, etc. Sa cassure, souvent inégale, est lamellaire, écailleuse, conchoïde ou grenue. Sa cristallisation se rapporte au système cubique ; les cristaux sont tantôt des octaèdres simples ou modifiés, quelquefois des dodécaèdres rhomboïdaux. — L’aimant est composé de trois équivalents de fer et de quatre équivalents d’oxygène (Fe3 O4), et, par conséquent, sa formule représente la réunion d’une molécule de protoxyde (Fe O) et d’une molécule de sesqui-oxyde de fer (Fe2 O3) ; aussi doit-on le considérer comme une véritable combinaison saline. En cette qualité, il ne peut former de sels particuliers : dissous par les acides et évaporé, il produira toujours un mélange de sels de protoxyde et de sels de sesqui-oxyde. — L’aimant est très-abondamment répandu à la surface du globe, où il affecte des gisements très-variés. On le trouve principalement en Suède, en Norvège et aux États-Unis. Il joue un rôle très-important dans les arts métallurgiques ; c’est, de tous les minerais de fer, celui qui contient la plus grande quantité de ce métal. Dans la plupart des lieux où on l’exploite, il a une pureté très-grande et rend plus de 60 pour 100 au haut fourneau ; il donne partout la meilleure qualité de fer connue. — L’aimant est, depuis un temps immémorial, connu des Chinois, qui l’appellent tsu-chy (qui aime), mot dont le français aimant semble la traduction. Les Grecs, qui l’avaient d’abord trouvé dans les environs d’une ville de l’Asie Mineure, nommée Magnésie, le désignaient sous le nom de magnès : de là notre mot magnétisme. D’autres attribuent ce nom à un berger nommé Magnès, qui en aurait fait le premier la découverte.

— Physiq. Le mot aimant est devenu, en physique, un terme générique désignant toute substance qui présente la propriété naturelle ou acquise d’attirer le fer. On voit qu’il y a deux espèces d’aimants, les aimants naturels et les aimants artificiels. Nous venons de parler de l’aimant naturel ou pierre d’aimant, considéré au point de vue minéralogique. Les aimants artificiels sont des barreaux ou des aiguilles d’acier trempé qui ne possèdent pas naturellement les propriétés des aimants naturels, mais qui les ont acquises par divers procédés. Les aimants artificiels sont plus puissants en général que les aimants naturels ; ils sont aussi plus commodes, parce qu’on peut leur donner les formes et les dimensions que l’on désire ; aussi sont-ils à peu près les seuls employés.

Force magnétique. La force attractive des aimants a reçu le nom de force magnétique, et la théorie physique de ces phénomènes particuliers d’attraction, celui de magnétisme. On nomme substances magnétiques celles qui sont attirables par l’aimant. L’attraction de l’aimant et du fer est réciproque, c’est-à-dire que le fer attire l’aimant : cette réciprocité paraît d’ailleurs une loi générale de toutes les attractions. La force magnétique s’exerce à distance, soit dans le vide, soit au travers des substances non magnétiques. Elle varie avec la température. Si l’élévation de température est très-petite, l’intensité magnétique ne subit qu’une diminution passagère et d’ailleurs très-faible. Si l’on élève davantage la température, la diminution de l’intensité magnétique est permanente, même après le refroidissement. Coulomb a montré que cette diminution est d’autant plus grande que la température a été plus élevée. Enfin, à la température rouge, les aimants perdent complètement leur force magnétique. Indépendamment de cette action sur les aimants, la chaleur en exerce une autre non moins remarquable sur les substances magnétiques : chauffées à une certaine température, qui varie selon les différents corps, elles deviennent insensibles aux aimants, elles cessent d’être attirées. En perdant sa force magnétique par la chaleur, un aimant ne perd rien de son poids ; en acquérant la force magnétique, un barreau d’acier ne devient pas plus pesant ; on en a conclu que les propriétés des aimants ne dépendent pas de la matière pondérable qui les constitue, mais d’un fluide impondérable, auquel on a donné le nom de fluide magnétique. V. Magnétisme.

Polarité magnétique. Les aimants ne possèdent pas dans toutes leurs parties une égale force magnétique. Si l’on roule un aimant dans de la limaille de fer, on voit cette limaille s’attacher en grande quantité aux extrémités de l’aimant. Mais la quantité de limaille attirée diminue à mesure qu’on s’approche de la ligne médiane, où elle disparaît complètement. Ainsi la force magnétique, nulle dans la région moyenne d’un aimant, se trouve concentrée à ses extrémités. La partie de la surface de l’aimant où la force magnétique est insensible a reçu le nom de ligne neutre, et les deux points extrêmes qui paraissent agir comme de véritables centres d’attraction, celui de pôles. Tout aimant naturel ou artificiel présente deux pôles et une ligne neutre ; il arrive parfois que dans les barreaux mal aimantés, ou dans les aimants naturels, on observe, outre les pôles extrêmes, d’autres centres d’attraction séparés les uns des autres par des régions inactives : ces pôles intermédiaires se nomment points conséquents. Si l’on coupe un aimant suivant sa ligne neutre, on voit dans chaque moitié reparaître vers le milieu une ligne neutre qui sépare deux pôles ayant à peu près la même force ; puis cette moitié, encore subdivisée, reproduit une nouvelle ligne neutre et deux pôles, et ainsi de suite ; si bien que tout fragment, toute parcelle d’un aimant se montre toujours avec une ligne neutre et deux pôles.

Les aimants n’agissent pas seulement sur les substances magnétiques comme le fer, le nickel ; ils agissent aussi les uns sur les autres. Mais, tandis que dans le premier cas, l’action est toujours attractive, dans le second, elle est tantôt attractive, tantôt répulsive. Les substances magnétiques sont attirées également par les deux pôles d’un aimant ; il est facile de voir, au contraire, que le même pôle d’un aimant mobile auquel on présente successivement les deux pôles d’un aimant fixe, est attiré par l’un de ces pôles et repoussé par l’autre. On appelle pôles semblables, pôles de même nom, tous les pôles de divers aimants fixes, qui agissent de la même manière sur le pôle de l’aimant mobile choisi pour l’expérience ; ainsi tous les pôles qui l’attirent sont semblables, sont de même nom entre eux, on les marque d’une même lettre A ; tous les pôles qui le repoussent sont aussi de même nom entre eux, on les marque d’une même lettre R ; mais les pôles A, comparés aux pôles R, sont dissemblables, sont de nom contraire. Or, si l’on fait agir deux pôles A l’un sur l’autre, on trouve toujours une action répulsive ; il en est de même si l’on fait agir l’un sur l’autre deux pôles R : donc les pôles semblables, les pôles de même nom se repoussent. Mais si l’on fait agir l’un sur l’autre deux pôles A et R, ils s’attirent toujours : donc les pôles dissemblables, les pôles de nom contraire s’attirent. Ainsi la ligne neutre d’un aimant le sépare en deux régions qui contiennent des forces opposées, bien qu’elles semblent agir de la même manière sur le fer.

Cet antagonisme des pôles se révèle encore dans l’action exercée par la terre sur les aimants. Un aimant qui peut se mouvoir dans un plan horizontal, autour de son milieu, a la propriété remarquable de prendre une position déterminée et constante. Un de ses pôles se tourne constamment vers le pôle boréal de la terre, vers le nord, l’autre vers le pôle austral, vers le sud. On constate que ce sont toujours les pôles semblables, les pôles de même nom qui se dirigent vers le même pôle de la terre. Ainsi l’action de la terre sur les aimants peut être considérée comme celle d’un vaste aimant orienté à peu près du nord au sud, et qui agit en attirant vers chacun de ses pôles le pôle contraire de chaque aimant. On appelle pôle austral de l’aimant celui qui se tourne vers le pôle boréal de la terre, et pôle boréal de l’aimant celui qui se tourne vers le pôle austral de la terre. V. Aiguille aimantée.

L’action réciproque des pôles de deux aimants, action attractive ou répulsive, selon que ces pôles sont de nom contraire ou de même nom, a conduit à admettre, comme pour l’explication des attractions et répulsions électriques, l’existence de deux fluides magnétiques que l’on a appelés, l’un boréal et l’autre austral. On suppose que l’activité magnétique résulte de la séparation de ces fluides, et la neutralité magnétique de leur combinaison. V. Magnétisme.

Coulomb a démontré que les attractions et les répulsions magnétiques s’exercent en raison inverse du carré de la distance. Une des méthodes dont il a fait usage pour établir cette loi fondamentale, consiste à faire osciller une aiguille aimantée pendant des temps égaux, d’abord sous l’influence seule de la terre, puis sous l’influence combinée de la terre et du pôle attractif d’un aimant, placé successivement à des distances inégales. Des trois nombres d’oscillations trouvés, on déduit par un calcul très-simple la loi de Coulomb.

Communication de la force magnétique ou aimantation. Si l’on met un morceau de fer en contact avec un pôle d’un aimant, ce morceau de fer devient aussitôt un aimant complet qui présente deux pôles et une ligne neutre, attire la limaille et peut à son tour aimanter par contact un autre morceau de fer. Cette aimantation par simple contact s’appelle aimantation par influence. Mais sitôt qu’on fait cesser le contact, l’aimantation par influence cesse, le fer redevient inerte et sans aucune action magnétique. L’acier résiste beaucoup plus que le fer à l’influence magnétique ; l’aimantation s’y développe lentement ; mais, une fois développée, elle persiste lors même qu’on éloigne l’aimant qui l’a produite. Cette résistance à l’influence des aimants et cette persistance de la force magnétique après l’aimantation paraissent liées l’une à l’autre ; on les a attribuées à une même cause, que l’on a appelée force coercitive. Cette force coercitive s’opposerait à la séparation des deux fluides magnétiques lorsqu’ils sont combinés, et à leur combinaison lorsqu’ils sont séparés.

Quand on a aimanté fortement un morceau d’acier, il ne conserve pas toute l’énergie magnétique qui lui a été communiquée. Cette énergie, mesurée par le poids de la quantité de limaille de fer qu’il peut soutenir à un de ses pôles contre l’action de la pesanteur, diminue assez rapidement pour rester ensuite sensiblement constante. Ainsi il y a pour un aimant artificiel une limite à la quantité de magnétisme qu’il peut, en vertu de sa force coercitive, conserver après l’aimantation. Un aimant artificiel, qui a atteint son état stationnaire par une perte de magnétisme surabondant, est aimanté à saturation ; et, en effet, quelque énergiques que soient les procédés par lesquels on essaye de lui communiquer un surcroît de vertu magnétique, ce surcroît ne saurait être permanent.

La force coercitive que possède un barreau dépend de sa nature et de la trempe qu’il a subie ; elle augmente avec son degré d’aciération et avec la dureté de la trempe. Or, il importe que cette force coercitive ne soit ni trop faible ni trop intense ; trop faible, elle diminuerait trop l’énergie magnétique permanente de l’aimant artificiel ; trop forte, elle résisterait aux méthodes d’aimantation les plus puissantes, ou donnerait lieu à la formation de points conséquents.

Les corps susceptibles d’aimantation peuvent être aimantés : 1° par contact ou par friction avec un aimant ; 2° par l’action de la terre ; 3° par l’électricité. Nous ne parlerons pas ici de l’aimantation par l’électricité. V. Électro-magnétisme.

Procédés d’aimantation de l’acier par le contact des aimants. L’aimantation de l’acier se fait par trois procédés : celui de la simple touche, celui de la touche séparée, et celui de la double touche.

Le procédé d’aimantation par simple touche consiste à frotter perpendiculairement l’objet qu’on veut aimanter, une aiguille d’acier, par exemple, sur l’extrémité d’un aimant puissant, en ayant soin de la faire glisser toujours suivant sa longueur et dans le même sens. Ce procédé fournit une aimantation assez régulière mais peu énergique, et n’est applicable qu’aux aiguilles ou aux barreaux de petites dimensions.

Le procédé de la touche séparée, indiqué par Duhamel, donne l’aimantation la plus régulière ; c’est celui qu’on emploie de préférence à tout autre pour aimanter les aiguilles des boussoles. On fixe solidement sur un plan horizontal deux aimants puissants AB, A’B’, qu’on sépare par une règle de bois D de même épaisseur : au-dessus on place la lame à aimanter ab, comme l’indique la figure, de manière que ses deux extrémités soient en présence de deux pôles contraires A et B’. On prend ensuite dans chaque main un barreau aimanté, on appuie ces deux barreaux sur le milieu de la lame, en plaçant le pôle austral a’ de l’un d’eux du même côté que le pôle austral A de l’un des aimants fixes, le pôle boréal b’’ du même côté que le pôle boréal B’ ; enfin, après les avoir inclinés de manière que leurs directions fassent avec chacune des moitiés de la lame des angles de 30° environ, on les fait glisser en même temps en sens contraire, l’un sur une moitié, l’autre sur l’autre, l’un vers l’extrémité a, l’autre vers l’extrémité b. Ce mouvement terminé, on enlève les deux barreaux en même temps, on les reporte au milieu de la lame, et on recommence l’opération un certain nombre de fois.

MANQUE FIGURE

Dans le procédé de la touche séparée, les aimants mobiles agissent isolément. Il n’en est pas de même dans le procédé de la double touche ; les deux pôles contraires, a’, b’’, constamment séparés par une petite cale de bois, forment un système unique ; on les fait glisser ensemble et d’un mouvement régulier vers l’extrémité a, puis de cette extrémité vers l’autre b, et ainsi de suite. Cette méthode, imaginée par Mitchell et perfectionnée par Æpinus, donne des aimants plus puissants, mais moins réguliers que la précédente.

Toutes ces méthodes d’aimantation ont été suggérées plutôt par l’expérience que par la théorie ; il est même difficile de se rendre complètement compte de l’utilité de certaines dispositions, que la pratique de ces procédés a seule indiquée. Aujourd’hui on substitue avec avantage à ces méthodes l’emploi de l’électricité. V. Électro-magnétisme.

Aimantation par l’action de la terre. L’action magnétique de la terre suffit pour développer dans le fer doux une aimantation passagère, et dans l’acier une aimantation durable. Une barre de fer maintenue dans la direction de l’aiguille d’inclinaison s’aimante par influence. Des barreaux d’acier qui ont conservé longtemps cette même direction acquièrent, surtout lorsqu’ils sont soumis à des frottements ou à des chocs répétés, une aimantation sensible, quelquefois même énergique, aimantation qui persiste indéfiniment, quand la trempe leur a donné une force coercitive suffisante. C’est ainsi qu’on peut s’expliquer comment les limes et tous les outils d’acier donnent souvent des signes d’aimantation très-manifestes. On ne peut guère douter que les aimants naturels ne doivent leur origine à l’action prolongée de l’aimant terrestre.

Forme des aimants. La forme que l’on donne aux aimants varie suivant l’usage auquel on les destine. Si l’on se propose simplement d’étudier leurs propriétés générales, on les forme de barreaux d’acier, de dimensions en rapport avec la force qu’ils doivent avoir. Dans les boussoles, on les fait de lames d’acier très-minces. Pour augmenter leur force, on les recourbe en fer à cheval, afin que leurs deux pôles rapprochés agissent simultanément sur le poids à soulever.

Conservation des aimants. Un grand nombre de causes tendent à diminuer l’intensité magnétique dans les aimants : chocs, variations de température, influence de la terre, voisinage d’autres aimants, etc. Pour, combattre autant que possible ces causes d’affaiblissement, on a coutume de placer au contact des aimants des pièces de fer doux appelées armures ou armatures. Ces armures s’aimantant elles-mêmes par influence, neutralisent les pôles des aimants et contribuent à leur conservation. L’armure d’un aimant en fer à cheval se compose d’une seule pièce de fer doux, qui s’appelle le contact. Lorsque le contact est graduellement chargé de poids qui tendent à le détacher, l’aimant augmente de force ; on dit qu’il se nourrit. Mais si par une surcharge le contact s’est détaché, l’aimant devient tout à coup moins énergique qu’il ne l’était primitivement ; il faut diminuer sa charge et l’augmenter ensuite peu à peu.

Usages des aimants. Les aimants sont surtout employés pour la construction des boussoles ; on s’en sert aussi pour reconnaître la présence du fer, même en petite quantité, dans les minerais et les roches, et pour séparer les parcelles de fer mélangées à d’autres poudres métalliques résultant du travail des métaux à la lime ou au tour.

AIMANT (è-man) part. prés. du v. Aimer : C’était un homme d’esprit, aimant les arts et peignant assez bien le portrait. (Chateaub.)

En aimant, qui ne veut être aimé ?
La Fontaine.

AIMANT, E adj. (è-man — rad. aimer). Qui est porté à aimer : Pourquoi, si l’homme aimant est libre, a-t-il tant de faiblesse ? (Volt.) L’objet aimant est plus heureux que l’objet aimé. (B. de St-P.) La première qualité pour être aimé, c’est d’être aimant.( Mlle de l’Esp.) Les hommes sont plus sensibles à l’estime qu’à l’amitié : ils sont plus vains qu’ils ne sont aimants. (De Bréhan.) Sois aimant, si tu veux être aimé. (Boiste.) Ah ! je voudrais être aimant, je vous aimerais, car ce doit être un grand bonheur que de pouvoir faire le bonheur d’un autre ! (G. Sand.) Le son de la voix, le regard, les gestes passionnés de l’homme aimant peuvent s’imiter. (Balz.) Déshérité de toute affection, je ne pouvais rien aimer, et la nature m’avait fait aimant ! (Balz.) Une des conditions de la femme aimante est d’être toujours caressante et gaie. (Balz.) || Tendre, affectueux, en parlant des choses ou des choses personnifiées : Âme aimante. Cœur aimant. Naturel aimant. Les âmes aimantes ont une double part de souffrance. (J.-J. Rouss.) J’ai l’âme aimante. (J.-J. Rouss.) Il n’y a que les âmes aimantes qui soient propres à l’étude de la nature. (B. de St-P.) Les âmes aimantes cherchent partout un objet aimable qui ne puisse plus changer. (B. de St-P.) Mon bon Smucke, je t’ai donné mon cœur et toutes mes forces aimantes. (Balz.) La bonté est cette disposition aimante qui porte à contribuer au bonheur d’autrui. (Weiss.) Le Français est la plus aimante des créatures. (Chateaub.)

Malheur au cœur aimant que leur charme séduit !
C. Delavigne

AIMANTAIRE adj. (è-man-tère — rad. aimant). Minér. S’est dit du minerai de fer magnétique : Mine aimantaire. || Qui est produit par l’aimant : Force, puissance aimantaire. La force aimantaire du globe. || On dit plutôt magnétique.

AIMANTANT (è-man-tan) part. prés. du v. Aimanter : Des ouvriers aimantant des barreaux, des morceaux de fer.

AIMANTATION s. f. (è-man-ta-si-on — rad.