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Suisse ses ranz de vaches, l’Espagne ses boléros, ses seguedillas et ses tirannas, l’Écosse et l’Irlande leurs songs, la France ses noëls. — Les airs du style de théâtre ; ou airs d’opéra, sont de plusieurs espèces : le premier air que chante un acteur dans la pièce s’appelle cavatine ; les airs d’un seul mouvement, dont la phrase principale est ramenée plusieurs fois, portent le nom de rondeaux. Il y a des airs d’un seul mouvement, d’autres qui ont deux mouvements, l’un modéré ou lent, l’autre vif ; il en est qui sont composés de trois mouvements : le premier modéré, le second lent, et le troisième vif ; quelquefois ces airs sont précédés d’un récitatif. On leur donne en général le nom de grands airs, et celui de scène, quand ils remplissent en effet toute une scène. Les grands airs sont appelés souvent airs de caractère ou airs de sentiment, quelquefois airs de bravoure, parce qu’ils sont destinés à faire briller la voix et le talent d’un chanteur habile. On appelle air déclamé ou parlé, celui qui se rapproche du récitatif ou du discours habituel ; air de convenance, celui qui est introduit par le chanteur dans un opéra auquel il n’appartient pas : air de pacotille, celui que le compositeur ou le chanteur tient toujours prêt pour s’en servir à l’occasion. Les petits airs d’opéras français prennent le nom de couplets, d’après celui de la petite pièce de poésie sur laquelle ils sont placés. — Les airs instrumentaux, qui s’unissent à la danse et en règlent les mouvements, sont dits airs de danse et airs de ballet. Les airs de danse, dit M. Fétis, font partie des airs nationaux de différents peuples. Il y avait autrefois des airs de danse d’un caractère déterminé qu’on appelait gigue, gavotte, courante, menuet, bourrée, branle, etc. Il n’y a plus aujourd’hui que des contredanses dont les thèmes sont pris dans les airs d’opéra ou d’opéra-comique. L’Allemagne a donné naissance à une sorte de danse dont l’air est en mesure ternaire, et qu’on appelle valsee. La Hongrie a les polkas. Le fandango des Espagnols est aussi un air de danse d’un mouvement vif en mesure ternaire ; enfin les Polonais ont la danse grave à trois temps, qu’on appelle polonaise, et les mazurkas.

Homonymes. Aire, ère, haire, hère.

AIRAGE s. m. (è-ra-je — rad. air). Techn. Angle que forment les ailes d’un moulin à vent, ou plutôt la voile de chaque aile, avec le plan de leur circulation. || S’empl. quelquefois, mais abusivement, pour aérage : Lairage d’une mine. Lairage des fosses d’aisances.

AIRAIN s. m. (è-rain — du lat. œramen ; formé de œs, œris, cuivre). Alliage de différents métaux, mais dont le cuivre forme la base. Aujourd’hui, on lui donne plus ordinairement le nom de bronze : Statue dairain. Vase dairain. Aussitôt on assembla des ouvriers pour travailler sur le fer, sur l’acier, sur lairain. (Fén.)

— S’empl. presque toujours poétiquem. et par métonymie : Airain ou bouche d’airain, Le canon :

L’airain gronde, le bronze a fait trembler la terre.
Berchoux.
J’entends l’airain tonnant de ce peuple barbare.
Voltaire.
Le signal est donné par cent bouches d’airain.
Voltaire.
L’airain sur ces monts terribles
Vomit le fer et la mort.
Boileau.
Et le fer et le feu, volant de toutes parts,
De cent bouches d’airain foudroyaient leurs remparts.
Voltaire.


|| Globe d’airain, Bombe, obus :

Le salpêtre enfoncé dans ces globes d’airain
Part, s’échauffe, s’embrase et s’écarte soudain.
Voltaire.

|| Cloche : Les sons lugubres, distants et prolongés de lairain mortuaire, sont venus me distraire de tous les songes du passé. (Ch. Nod.)

L’airain sacré tremble et s‘agite.
C. Delavigne.
Écoute… l’airain sonne, il m’appelle, il vous crie
Que l’instant est venu de sauver sa patrie.
C. Delavigne.
J’entends l’airain frémir au sommet de ses tours ;
Il semble que dans l’air une voix qui me pleure
     Me rappelle à mes premiers jours.
Lamartine.
L’airain retentissant dans sa haute demeure,
Sous le marteau sacré tour à tour chante et pleure,
Pour célébrer l’hymen, la naissance ou la mort.
Lamartine.
Je ne veux point qu’une pompe indiscrète
Vienne trahir ma douce obscurité,
Ni qu’un airain à grand bruit agité,
Annonce à tous le convoi qui s’apprête.    Parny.


|| Horloge, timbre de l’horloge : Lairain sonnait minuit. J’avais compté dix heures à l’horloge ; le marteau qui se soulevait et retombait sur lairain était le seul être vivant avec moi dans ces régions. (Chateaub. — Les Tombes de Westminster.)

C’est l’airain qui, du temps formidable interprète,
Dans chaque heure qui fuit, à l’humble anachorète
Redit en longs échos : Songe au dernier moment.
Fontanes.


|| Vases, ustensiles d’airain, de cuivre :

Et dans l’airain fumant l’exécrable Euménide
A détrempé de sang ce mélange homicide.
Fontanes.
L’airain étale aux yeux des vases étamés
Qui brillent suspendus à des murs enfumés,
Berchoux.
. . . . . . . Dans un airain brûlant,
Qu’échauffe par degrés le sapin pétillant,
L’onde murmure, écume……          Gaston.

|| Gonds d’une porte :

D’un formidable bruit le temple est ébranlé ;
Tout à coup sur l’airain ses portes ont roulé.
C. Delavigne.

— Le mot airain, à cause de la dureté de ce métal, est entré dans un grand nombre de locutions métaphoriques qui expriment une idée analogue, au physique ou au moral : Bâtir sur l’airain, Faire un ouvrage qui doit aller à la postérité. || Être écrit sur l’airain. Se dit d’une chose profondément gravée dans la mémoire, dont on se souvient toujours. || Proverbialem. dans ce dernier sens : Les injures s’écrivent sur l’airain, et les bienfaits sur le sable. On oublie aisément les bienfaits, et on se souvient longtemps des injures.

Mur, muraille, porte d’airain, D’une solidité à toute épreuve :

Brisez les fiers remparts et les portes d’airain.
Racine.


|| Fig. dans ce sens : Où il y a souvent un mur dairain pour les hommes, il n’y a qu’une toile d’araignée pour les femmes. (Dider.) Souvent le plus léger voile qui s’interpose entre deux âmes devient un mur dairain. (Balz.)

Un ciel d’airain, Une sécheresse absolue, un temps où l’on ne voit plus même de rosée : Quand le ciel serait d’airain, et la terre de fer, encore vivre nous faudrait. (Rabel.) Ils demandent au ciel des tempêtes, et le ciel, devenu d’airain comme la mer, ne leur offre de toutes parts qu’une affreuse sérénité. (Marmontel.)

Les cieux par lui fermés et devenus d’airain.
Racine.
Cieux, devenez d’airain ! bienfaisante rosée,
Refuse tes trésors à la terre embrasée.
Pars. Grandmaison.


|| Signifie aussi Impitoyable : Tant que vous laisserez la vengeance régner dans vos cœurs, le ciel, toujours d’airain sur vos têtes, vous sera fermé sans miséricorde. (Boss.) Le ciel est d’airain sur sa tête. (Boss.) || Soleil d’airain, Soleil brûlant : Les rayons brûlants d’un soleil d’airain, réfléchis par les rochers blancs et nus qui environnaient la ville, la rendaient inhabitable. (Dict. conv.) || Homme d’airain, Homme robuste, capable de supporter les plus grandes fatigues : Vous êtes un homme d’airain, lui dit Aramis. (Alex. Dum.) || Un bras d’airain, Une sévérité, une vigueur excessive :

… Il est des mortels dont le dur caractère,
Insensible aux bienfaits, intraitable, ombrageux,
Exige un bras d’airain toujours levé sur eux.
Voltaire.


|| Âme, cœur d’airain, Dur, impitoyable : Il tourna vers sa femme un regard si profondément triste qu’il eût fendu une âme d’airain. (J. Sandeau.) Oh ! comment voulez-vous que nous, femmes chétives, nous luttions avec vous, hommes au cœur d’airain ? (Alex. Dum.)

Avec un cœur d’airain exerçant ma puissance,
J’ai fait taire les lois et gémir l’innocence.
Racine.
Il eut un cœur d’airain celui qui, le premier,
Contempla d’un œil sec la vague bondissante.
A. Barbier.
A-t-il daigné pâlir ? ai-je en ce cœur d’airain,
Où ma douleur se brise et que rien ne désarme,
Surpris un seul regret, un soupir, une larme ?
B. Lormian.


|| Un front d’airain, Un front sans pudeur, qui ne rougit jamais : Pour le nier, il faut avoir un front d’airain. (Boss.) Ces femmes sont des monstres qui ont des fronts d airain. (Mme  de Sév.) On m’interrogea : je niai avec un front d’airain. (J.-J. Rouss.) S’étant fait un front d’airain, il fit semblant de ne pas le reconnaître. (Hamilt.)

On ne voit d’indigents que les sots vertueux :
Il faut un front d’airain pour devenir heureux.
La Fontaine.


|| Front d’airain se prend aussi quelquefois en bonne part, dans le sens de Fermeté inébranlable.

À ces adversités oppose un front d’airain,
      Reçois d’un visage serein
      La nouvelle de ta défaite.        Chaulieu.
J’ai vu que l’impudence est la reine du monde,
Et qu’il faut, quand on veut y faire son chemin,
Aller à la fortune avec un front d’airain.
La Chaussée.

— Se dit de tout ce qui est impénétrable, difficile à renverser, à détruire : La nature est couverte d’un voile dairain, que les efforts de tous les hommes et de tous les siècles ne pourraient soulever. (Barthél.)

Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages
        Sur tant de beaux ouvrages ?
Ils sont pour vous d’acier, d’airain, de diamant.
La Fontaine.

— Dans le langage de l’Écriture, L’airain sonnant, Un vain bruit : Les vérités les plus terribles ne sont pour eux qu’un airain sonnant et une cymbale retentissante. (Mass.) Noua ne sommes plus pour vous qu’un airain sonnant. (Mass.)

— Myth. Âge d’airain, Dans la mythologie grecque et latine, Époque où l’injustice commence à s’établir sur la terre :

Après des jours d’airain, de fer et pis encor,
Renaîtront les douceurs d’un nouvel âge d’or.
Andrieux.


V. Âges (les quatre).

Encycl. Le mot airain appartient plutôt au langage poétique qu’à celui de l’industrie : on l’emploie, dans le premier, comme synonyme de bronze. Dans toute autre circonstance, on s’en sert pour traduire l’expression latine œs, que les Romains appliquaient au cuivre pur ou cuivre rouge et à des alliages de ce métal avec la calamine, le plomb, l’étain, l’or et l’argent, dont ils faisaient des armes, des monnaies, des vases, des statues, etc. Les anciens appelaient airain de Corinthe un alliage de cuivre, d’or et d’argent dont ils se servaient pour fabriquer des objets de luxe. Cet alliage était, disait-on, le résultat d’un mélange accidentel produit, lors de l’incendie de Corinthe (146 av. J.-C), par la fusion des statues des dieux et des vases précieux renfermés dans les temples ; mais, ainsi que Pline le rapporte, cette origine était considérée comme une fable par tous les esprits sérieux. Quoi qu’il en soit, les amateurs distinguaient quatre espèces d’airain de Corinthe, dont la couleur variait du blanc au rougeâtre, suivant la prédominance de tel ou tel des métaux constituants.

Épithètes. Fondu, affiné, pesant, poli, épuré, malléable, fusible, brûlant, bouillant, bouillonnant, embrasé ; vigilant, sonore, vibrant, retentissant, tonnant, homicide, pieux, sacré, dur, triple.

Allus. littér. Triple airain, Mots par lesquels on caractérise l’intrépidité ou la dureté de cœur de quelqu’un :

Un triple airain ceignait le cœur du téméraire.
Domergue.
Mais ces discours du moins consolaient leur détresse,
Et comme un triple airain endurcissaient leur cœur.
Delille.


V. Æs triplex.

Plus durable que l’airain, Allusion à une expression d’Horace. V. Ære perennius.

AIRAINES, commune du dép. de la Somme, arr. d’Amiens, cant. de Molliens-le-Vidame ; pop. aggl. 2,158 hab. — pop. tot. 2,187 hab. Église du xiiie siècle, qui appartenait aux Templiers, et où l’on admire de très-beaux vitraux ; ruines d’un château-fort.

AIRAS s. m. (è-rass). Bot. Espèce de poirier sauvage.

AIRAUT s. f. (è-rô). Pêch. Sorte de filet qui sert à prendre les petites soles.

AIRDRIE ou AIRDRÉE, ville d’Écosse, dans le comté de Lanark, à l’est de Glascow ; 15,500 hab. Sources minérales importantes ; brasseries ; exploitation de houille et de fer.

AIRE s. f. (è-re — lat. area, même sens). Surface plane, unie et préparée pour y battre les grains : Je crois entendre encore les coups cadencés des fléaux qui battaient la moisson, au soleil, sur laire de glaise durcie de la cour. (Lamart.) Le plancher de la chaumière était en terre battue comme les aires de grange. (Balz.) Dans certaines fermes, il y a une aire particulière et plus petite pour battre le blé noir. (E. Souv.)

Et l’aire où le fléau dépouille les épis
Attend en vain les dons que la gerbe a produits.
Desaintange.


|| Toute surface plane : Plus loin, sur une aire enceinte par des claies, plusieurs ouvriers concassaient des pierres blanches et manipulaient les terres à brique. (Balz.) || Fig. dans ce dernier sens : Le restaurateur d’une nation corrompue est un architecte qui se propose de bâtir sur une aire couverte de ruines. (Raynal.) Qui sait si Dieu n’a point planté dans une aire inconnue le grain de sénevé qui doit multiplier dans les champs ? (Chateaub.)

— Le nid des grands oiseaux de proie, et particulièrem. de l’aigle, parce que ces oiseaux nichent ordinairement sur un espace plat et découvert : La plupart des auteurs s’accordent à dire que laire de l’aigle est sans cesse chargée de vivres. (D’Orbig.) On a trouvé dans les montagnes de l’Auvergne des aires ayant plus de cinq pieds carrés. (D’Orbig.) Le condor n’a pas d’autre aire que la surface nue des rochers. (Bouillet.) Est-ce à ton commandement que l’aigle prend son essor et va faire son aire dans les lieux les plus élevés ? (Chateaub.) Séraphita fut emportée par le vieillard, qui retrouva les forces de sa jeunesse, et vola jusqu’à la porte du château suédois, comme un aigle emportant quelque blanche brebis dans son aire. (Balz.) L’Angleterre, c’est le vautour isolé dans son aire. (Ledru-Roll.) La ville, perchée sur la cime du roc comme une aire de faucon, se découpe avec fermeté sur la rougeur du matin. (Th. Gaut.)

Lui des sommets d’Athos franchit l’horrible cime,
Suspend au flanc des monts son aire sur l’abîme.
Lamartine.


|| Fig. dans ce sens : Il a été jeté loin de laire natale, en butte à tous les soleils et à tous les vents. (Salvandy.)

— Mesure de la surface : Laire d’un carré, d’un cylindre, d’un cercle, d’une sphère.

— Constr. Aire d’un bâtiment, d’une maison, Espace compris entre ses murs : Il eût fallu commencer par nettoyer laire et écarter tous les vieux matériaux. (J.-J. Rouss.) || Aire d’un plancher, Enduit de maçonnerie sur lequel on pose le parquet ou le carrelage. On donne le même nom à la charge qu’on met sur la charpente ; mais on désigne proprement cette dernière sous le nom de fausse aire. || Aire d’un pont, Partie supérieure sur laquelle on marche. || Aire d’un bassin, Massif de ciment, de chaux, de cailloux, etc., d’environ trente centimètres d’épaisseur, et qui en forme le fond. || Aire à la vénitienne, Aire composée de pouzzolane, de brique pilée et de chaux vive. || Aire de plâtre, Enduit qui se fait sur le lattis des planchers. || Aire de gravier, Couche de gravier que l’on étend sur la surface des chemins.

— Anat. Diamètre, cercle, surface : Tous les rayons trop divergents, et qui tombent de laire de la cornée sur les sourcils, les paupières et la sclérotique, sont perdus pour la vision. (Richerand.) || Partie de la tache embryonnaire devenue ovale. On y distingue l’aire obscure (area obscura), qui est externe, et l’aire transparente (area pellucida), qui est centrale.

— Eaux et for. Coupe à tire et à aire, Expression employée à l’égard des arbres qui, dans la coupe, ne doivent pas être choisis çà et là, mais coupés entre les lisières marquées pour faire un champ ou une aire, dans laquelle on ne laisse que les arbres de réserve.

— Bot. Espace compris entre les limites d’habitation d’une espèce, d’un genre, d’une famille : Laire moyenne des espèces va en augmentant de l’équateur aux pôles. (De Candolle.) Les genres les plus nombreux en espèces sont, en moyenne, ceux dont laire est la plus grande. (De Candolle.)

— Hortic. Surface occupée par les terrasses, les allées d’un jardin.

— Agric. Dans le départ. de Maine-et-Loire, on appelle aire le premier labour.

— Fauconn. Volière où l’on élève des oiseaux pour le vol.

— Numism. L’ensemble des trous carrés formés par les clous qui servaient dans l’origine à fixer les médailles, pour recevoir le coup de marteau.

— Mar. Aire de vent, Direction du vent : Voilà uns aire de vent qui vous mettra dans votre route. || Par ext. Vitesse du bâtiment : Ce vaisseau a trop d’aire, n’a pas assez d’aire, Il va trop vite ou trop lentement. || Fig. : Au lieu de resserrer sa famille et ses gens autour de lui, il les avait dispersés à toutes les aires de vent de l’édifice. (Chateaub.)

— Techn, Endroit plein dans un ouvrage de vannerie. || Le plus petit des bassins carrés d’un marais salant. || Enceinte où l’on met sécher la tourbe. || Surface de la section perpendiculaire d’un canal ou d’un passage. || Surface de la section perpendiculaire d’un tuyau, d’une cheminée, etc. || Partie supérieure et plate d’une grosse enclume. || Dans un marteau, Côté plat qui frappe et qui est opposé à la panne. || Fond d un fourneau, nommé aussi sole. || Espace qui se trouve entre les cercles d’une futaille.

Encycl. Géom. On confond ordinairement, mais à tort, le sens du mot aire avec celui du mot surface. L’aire est le résultat de la mesure de la surface, le nombre qui exprime cette mesure. Mesurer une surface ou déterminer son aire, c’est trouver son rapport à une certaine surface arbitrairement choisie pour unité. Cette surface unité est le carré dont le côte est égal à l’unité de longueur. Supposons deux rectangles R et r, ayant pour dimensions, le premier B, H, le second b, h, on sait que leurs surfaces sont proportionnelles aux produits de leurs dimensions :


Mais si le rectangle r joue le rôle d’unité, aussitôt chacune de ses dimensions devient égale à 1, et la relation ci-dessus se réduit à .

Aire du rectangle. Ainsi, le rapport du rectangle au carré est égal au produit des nombres qui représentent sa base et sa hauteur. C’est ce qu’on exprime d’une manière abrégée en disant que l’aire d’un rectangle est égale au produit de sa base par sa hauteur. Si donc l’unité linéaire est le mètre, l’unité de surface est le mètre carré. Alors la mesure du rectangle s’obtient en multipliant le nombre de mètres ou de fractions de mètre contenus dans la base par le nombre de mètres ou de fractions de mètre contenus dans la hauteur. Le résultat est un nombre de mètres carrés. — On voit qu’en géométrie le mot produit a un sens particulier différent du sens arithmétique ordinaire ; il signifie construction. Multiplier deux lignes l’une par l’autre, c’est construire, et du même coup évaluer le rectangle qui aurait ces deux lignes pour dimensions. — Il n’est pas sans intérêt de suivre le lien qui rattache les unes aux autres les aires des figures les plus diverses.

Aire du parallélogramme. Étant donné un parallélogramme quelconque ABCD (fig. 1), on peut toujours construire sur sa base un rectangle ABEF qui ait même hauteur, et qui


MANQUE LA FIGURE


ait par conséquent même aire : donc, l’aire d’un parallélogramme quelconque est égale au produit de sa base par sa hauteur.