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gination, traduit en français par d’Holbach, et par une Hymne aux naïades, d’un goût pur et classique. On trouve dans ses écrits beaucoup d’élévation et de poésie mais son style est obscurci par une vague métaphysique, et mêlé de théories républicaines qui s’inspiraient de puritanisme.

AKÉRATODIAPHANIE s. f. (a-ké-ra-to-dia-fa-nî — du gr. a priv. ; keras, corne ; dia, à travers ; phainò, je fais paraître). Pathol. Taie de l’œil.

AKERBLAD (Jean-David), archéologue et orientaliste suédois, né vers 1760, mort à Rome en 1819. Il a posé quelques-uns des principes qui ont servi de base à Champollion. Il a laissé : Inscriptionis phœniciœ oxoniensis nova interpretatio (1802) ; Lettre sur l’inscription égyptienne de Rosette (1802), etc. On trouve quelques lettres de cet écrivain dans la correspondance de P.-L. Courier.

AKEY s. m. (a-ké). Poids de 1,274 grammes, employé par les habitants de la Guinée pour les métaux précieux.

AKHALTZIKHÉ ou AKISKA, ville de la Russie d’Asie, à 125 kil. O. de Tiflis ; belle mosquée du sultan Ahmed ; 11,000 hab. Cédée aux Russes en 1829. Jadis ch.-lieu d’un pachalik turc du même nom. — Le pachalik d’Akhaltzikhé comprenait une partie de l’Arménie et de la Géorgie turque. Il appartient aujourd’hui en partie à la Russie.

AKHARNAR s. m. (a-kar-nar — d’un mot arabe signifiant la dernière du fleuve). Astron. Étoile de première grandeur, située à l’extrémité centrale de la constellation de l’Éridan.

AKHBAR s. m. (ak-bar — littéralem. Récits historiques). Mot arabe qui entre dans le titre de divers ouvrages historiques de la littérature orientale. || Titre d’un journal qui se publie à Alger.

AKHCHAM s. m. (ak-chamm). Prière du soir, chez les Turcs. || Heure à laquelle ils font cette prière.

AKHDAM, nom d’une caste arabe de l’Yémen, analogue aux parias de l’Inde, et qui exerce les professions, réputées avilissantes, de domestiques, barbiers, musiciens, etc.

AK-HISSAR, ville de la Turquie d’Asie, à 100 kil. N.-O. de Smyrne ; 5,000 hab. Coton, vin. Ville autrefois importante. La Thyatira des anciens.

AKHMIN ou AKHMYN, ville de la Haute-Égypte, sur la rive droite du Nil ; 10,000 hab. Vastes et belles ruines que l’on croit être celles de l’Achemnis ou Panopolis des anciens.

AKHMOUNEÏN, village de la Haute-Égypte, sur la rive droite du Nil. Belles ruines de l’Hermopolis Magna des anciens. On y voit encore quelques débris d’un magnifique portique soutenu par deux rangées de colonnes colossales, un des restes les plus remarquables de l’architecture égyptienne.

AKHTAMAR, ville forte de la Turquie d’Asie, sur le lac de Van. Célèbre monastère fondé en 653, résidence d’un patriarche arménien.

AKHTIRKA, ville de Russie, dans le gouvernement de Kharkof, fondée par les Polonais en 1641 ; 15,832 hab. Récolte de fruits très-estimés. Dans l’une des églises, image miraculeuse de Notre-Dame, but d’un pèlerinage célèbre.

AKIBA-BEN-JOSEPH, célèbre rabbin, né dans les premières années de l’ère chrétienne, mort en 120. Les Juifs le regardent comme l’un des pères de la Mischna (loi orale). Il voyagea dans toutes les contrées du monde, professa ensuite à la synagogue de Jaffa avec un tel éclat, qu’il compta, dit-on, jusqu’à vingt mille disciples. S’étant prononcé pour l’imposteur Barcokhéba, il l’oignit comme le vrai Messie, dirigea avec lui une multitude de fanatiques qui exercèrent de grandes cruautés contre les chrétiens de la Judée, mais furent écrasés par les Romains. Akiba périt dans les supplices.

AKICÈRE s. m. (a-ki-sè-re — du gr. a'kis, pointe ; keras, corne ). Entom. Genre d’insectes orthoptères, de la famille des acridiens, qu’on rencontre en Afrique et dans les parties méridionales de l’Europe. Il doit son nom à la forme de ses antennes.

AKIMITES s. m. pl. (a-ki-mi-te — du gr. a priv. ; keimai, je suis couché). Hist. ecclés. Religieux qui se partageaient en trois chœurs, et se succédaient les uns aux autres pour chanter les offices nuit et jour, sans interruption. || On dit aussi acémètes.

AKIS s. m. (a-kiss — du gr. akis, pointe). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, renfermant un grand nombre d’espèces qui vivent de préférence parmi les ruines, les décombres et même les excréments.

AKISITES s. m. pl. (a-ki-zi-te — rad. akis). Entom. Tribu d’insectes coléoptères hétéromères.

AKKAL s. m. (ak-kal). Nom sous lequel on désigne, dans la religion druse, les savants, les prêtres, ceux qui, ayant passé par les neuf degrés de l’initiation, sont arrivés à la connaissance des choses et d’eux-mêmes : C’est là le bonheur réservé aux akkals spirituels, et tous les Druses peuvent s’élever à ce rang par l’étude et par la vertu. (Gér. de Nerv.)

AKKERMAN, ville forte de la Russie d’Europe (Bessarabie), petit port sur l’estuaire du Dniester ; 13,700 hab. Traité de 1826 entre la Russie et la Turquie, dont la violation par les Turcs a causé la guerre de 1828.

AKLEF s. m. (a-klèff — mot arabe). Musulman incirconcis.

AKNÈME adj. (a-knè-me — du gr. a priv. : knèmè, cuisse). Térat. Qui n’a pas de jambe.

AKNÉMIE s. f. (a-knê-mi — rad. aknème). Térat. Monstruosité organique, caractérisée par l’absence des jambes.

AKO s. m. (a-ko). Métrol. Mesure de capacité de Hongrie, employée pour les liquides ; elle équivaut à 71 litr. 0724.

AKODON s. m. (a-kô-don — du gr. akis, pointe ; odous, dent). Mamm. Genre de mammifères rongeurs, de Bolivie, analogues notre souris domestique.

AKOND s. m. (a-kondd). Pontife de Perse remplissant les fonctions d’officier judiciaire et de chef de l’école des dervis.

AKOUÂM s. m. pl. (a-kou-amm — de l’ar. akouâm, pl. de kaoum, peuple). Race d’Égypte que le patriarche Sanitius convertit au christianisme.

AKOUCHI s. m. (a-kou-chi). Mamm. Espèce de rongeur, appartenant au genre agouti, et qui vit dans les bois, à la Guyane et aux îles de Grenade et de Sainte-Lucie. Beaucoup plus petit que l’agouti, avec lequel on l’a souvent confondu, il vit dans les mêmes lieux et a des mœurs analogues. On l’appelle dans le pays rat des bois. Il est d’un naturel fort doux, se nourrit de fruits sauvages et fait quelquefois entendre un petit cri. Sa chair est blanche et bonne à manger.

AKPA s. m. (ak-pa). Ornith. Oiseau du Groënland, que l’on croit être le petit pingouin.

AKSCHIDIDE s. (ak-chi-di-de). Hist. or. Membre d’une des familles turques qui gouvernèrent la Palestine.

AKTCHÉ s. m. (ak-tehé). Monnaie turque.

AKYAB, ville des Indes anglaises, dans la baie du Bengale, près de Calcutta ; port vaste et sûr, facilement accessible aux vaisseaux de 1,000 tonneaux ; résidence d’un commissaire anglais et d’un consul belge. Le principal produit d’Akyab est le riz, dont chaque année une quantité considérable et toujours croissante est exportée en Europe, à Singapour, Penang, Manille, en Chine, en Australie, à Maurice. L’exportation du riz d’Akyab, qui avait été, en 1847, de 70,537 tonneaux, s’est élevée en 1853 à 99,487, en 1854 à 103,120 tonneaux, et en 1855 à 165,047.

AKYROLOGIE s. f. (a-ki-ro-lo-jî). Impropriété des termes. Même sens que acyrologie.

AKYSTIQUE adj. (a-ki-sti-ke — du gr. a priv. ; kustis, vessie). Qui est privé de vessie natatoire. || s. m. pl. Ichthyol. Groupe de poissons renfermant ceux qui sont dépourvus de vessie natatoire.

AL, préfixe qui entre dans la composition d’un certain nombre de mots français dérivés du latin, où le d de la préposition ad s’est changé en l devant les mots commençant par cette consonne : Alléguer, allitération, allonger, allumer, etc. ; pour adléguer, adlitération, etc.

AL, ALE, ALLE, son final dans les noms masculins, se rend par al. Exemples : amiral, arsenal, cal, capital, carnaval, cordial, général, journal, etc. Il faut excepter : 1° acéphale, astragale, Bengale, bubale, bucéphale, cannibale, chrysocale, crotale, cynocéphale, dédale, encéphale, finale (mus.), pétale, sardanapale, scandale, scytale, tithymale, troupiale, vandale ;châle, hâle, mâle, râle ;intervalle, gralle (oiseau).

AL, finale d’un grand nombre d’adjectifs qui forment le plus souvent leur pluriel par le changement de al en aux. Cependant les exceptions sont assez nombreuses, et comme c’est là une des grandes difficultés de notre langue, nous allons donner une liste complète : 1° des adjectifs qui forment leur pluriel en als, soit d’après l’Académie, soit d’après l’usage le plus généralement admis ; 2° des adjectifs dont la forme plurielle reste indéterminée au masculin, parce qu’on n’a encore jamais eu l’occasion de les joindre à des substantifs du genre masculin et du nombre pluriel.

1° On dit au pluriel : bancals, fatals, filials, finals, frugals (frugaux, selon d’autres), jovials, matinals, médials, natals (nataux, selon quelques-uns), navals, papals, théâtrals.

2° On ne trouve nulle part l’emploi du pluriel masculin pour : adverbial, amical, architectural, astral, austral, automnal, boréal, catarrhal, central, collégial, congénital, conjectural, croupal, dental, diagonal, dominical, expérimental, férial, fluvial, géométral, glacial, immémorial, initial, inquisitorial,, instrumental, intégral, lingual, lustral, martial, mental, obsidional, officinal, ogival, orthogonal, paroissial, pascal, pastoral, patronal, pénal, rhumatismal, sentimental, sidéral, sincipital, spinal, synovial, théologal, tinctorial, virginal.

ALABAMA, riv. des États-Unis, qui arrose l’État de ce nom. Elle se réunit à la Tombeckbé pour former la Mobile.

ALABAMA, l’un des États-Unis de l’Amérique du Nord, sur le golfe du Mexique, et borné par les États de Mississipi, Tennessee, Géorgie et Floride ; ainsi appelé de la rivière de l’Alabama qui l’arrose. Superf., 106,000 kil. carrés ; pop. 761,000 hab. ; capit. Tuscaloosa. C’est un pays bas et plat dans la partie méridionale, montueux au nord, où se termine la chaîne des Alleghanys. Il est arrosé par plusieurs cours d’eau navigables, dont les principaux sont : la Mobile et ses affluents, la Tombeckbé, l’Alabama, la Cousa et le Tallapousa au nord des Alleghanys, par le Tennessee. Climat tempéré et salubre ; sol très-fertile ; culture principale : le riz, le froment, l’orge, le seigle, et surtout le coton, dont la récolte s’élève à plus de 300,000 balles ; importantes mines de houille et de fer. Cet État est divisé en 9 districts et 51 comtés ; il ne fut admis dans la confédération qu’en 1819, et l’on y trouve encore plusieurs peuplades indigènes, telles que les Cherokees, les Creeks et les Chactas.

ALABAMIEN, ENNE s. et adj. (a-la-ba-mi-ain, è-ne). Géogr. Habitant de l’Alabama ; qui a rapport à cet État ou à ses habitants : Un Alabamien. Une jeune Alabamienne. Mœurs et institutions alabamiennes.

ALABANDA, anc. ville de Carie, dans l’Asie Mineure, tout près du Scamandre. Elle était florissante par le commerce et les arts mais encore plus célèbre par la dissolution de ses mœurs ; c’était la rivale de Sybaris.

ALABANDIEN, ENNE s. et adj. (a-la-ban-di-ain, è-ne). Géogr. anc. Qui est d’Alabanda ; qui appartient à cette ville.

ALABANDINE s. f. (a-la-ban-di-ne). Minér. Sorte de quartz d’un rouge foncé, qui doit son nom à la ville d’Alabanda, d’où elle venait autrefois en Europe. Les lapidaires la classent entre le rubis et l’améthyste, bien qu’elle soit moins dure que l’un et l’autre. On la désigne quelquefois sous le nom de rubis spinelle. || Manganèse sulfuré, dans la nomenclature de Beudant.

ALABANDIQUE adj. (a-la-ban-di-ke). Se dit surtout d’un marbre fort noir dont parle Pline, et qui se trouvait aux environs d’Alabanda.

ALABARCHE s. m. V. Alabarque.

ALABARCHIE s. f. (rad.&nbspalabarche). Hist. anc. Dignité d’alabarque.

ALABARCHIQUE adj. Hist. anc. Qui a rapport à l’alabarque ou à l’alabarchie.

ALABARQUE ou ALABARCHE s. m. (a-la-bar-ke). Titre du premier magistrat des juifs à Alexandrie, que les écrivains grecs désignent quelquefois sous le nom d’ethnarque ou de génarque.

ALABASTRE s. m. (a-la-ba-stre — du gr. a priv. ; lambanò, je saisis). Vase sans anse fait avec une sorte d’albâtre appelée alabastrite, et ainsi nommé parce que cette matière, quand elle est polie, n’est pas facilement saisissable. Ce vase prend aussi le nom d’alabastron.

ALABASTRIN, INE adj. (a-la-ba-strain, i-ne — du gr. alabastron, albâtre). Qui a la nature, les qualités ou l’apparence de l’albâtre.

ALABASTRIQUE adj. (a-la-ba-stri-ke — du gr. alabastron, albâtre). Qui concerne l’albâtre.

— s. f. Art de travailler l’albâtre.

ALABASTRITE s. f. (a-la-ba-stri-te — rad. alabastre). Sorte d’albâtre qui est un sulfate de chaux comme le plâtre ; elle est moins diaphane, moins dure et ne prend pas un aussi beau poli que l’albâtre vrai, et peut être rayée avec l’ongle. On la tire principalement des environs de Volterra, en Toscane. On l’appelle quelquefois biscuit de Florence.

ALABASTRON s. m. (a-la-ba-stron — rad. alabastre).Vase sans anses, fabriqué avec l’alabastrite. Même sens que alabastre. || Quelques auteurs désignent la pierre sous le nom d’alabastron, et le vase sous celui d’alabastrite, ce qui prouve qu’il règne dans ces dénominations une certaine confusion.

— Mesure de capacité usitée autrefois en Grèce et en Orient, et qui équivalait à peu près à 26 centil. de notre système métrique.

ALABE ou ALABÈS s. m. (a-la-be, bèss — du gr. a priv. ; lambanò, je saisis). Ichthyol. Genre de poissons de la famille des anguilliformes renfermant une seule espèce, qui habite les mers australes. Les anciens ont donné le nom d’alabe à un poisson du Nil, qui paraît fort difficile à caractériser.

ALÂCHI, IE (a-lâ-chi) part. pass. du v. Alâchir.

ALÂCHIR v. a. ou tr. (a-lâ-chir — rad. lâche). Rendre lâche, mou ; détendre.

— v. n. ou intr. Devenir lâche.

S’alâchir, v. pr. Tomber en faiblesse.

ALÂCHISSANT (a-lâ-chi-san) part. prés. du v. Alâchir.

ALÂCHISSANT, ANTE adj. (a-lâ-chi-san, an-te — rad. alâchir). Qui alâchit.

ALÂCHISSEMENT s. m. (a-lâ-chi-se-man — rad. alâchir). Relâchement, diminution des forces.

ALACOQUE (Marguerite), plus connue sous le nom de Marie Alacoque, qu’elle prit par la suite par reconnaissance envers la sainte Vierge, qui l’avait guérie d’une paralysie douloureuse. Religieuse visitandine, célèbre par ses extases et ses révélations, née en 1647, à Lauthecour (diocèse d’Autun), morte en 1690. Orpheline dès son enfance, elle fut placée dans un couvent à Charolles, et y conçut pour la sainte Vierge une foi ardente et enthousiaste qui lui mérita, à ce qu’assurent ses biographes, le don de prophétie, des visions, des entretiens immédiats, etc. Elle fit profession en 1672 dans le monastère de la Visitation, à Paray-le-Monial, où elle passa le reste de ses jours dans les austérités et les mortifications. Elle grava même sur son sein, avec un canif, le nom de Jésus, en gros caractères. Un petit écrit mystique qu’elle avait composé : La dévotion au cœur de Jésus, 1698, a donné lieu à l’institution de la fête du Sacré-Cœur. Sa Vie a été écrite par Languet (1729). V. Cœur [sacré].

Le nom de Marie Alacoque, soit à cause de sa singularité, soit à cause des visions du personnage, s’est rencontré quelquefois sous la plume de nos poëtes légers. Voltaire le rappelle plusieurs fois, et Gresset a dit dans son chef-d’œuvre badin :

Vert-Vert était un perroquet dévot…
Il disait bien son bénédicité,
Et notre mère, et votre charité.
Il savait même un peu de soliloque,
Et des traits fins de Marie Alacoque.

ALACOQUISTE s. (a-la-ko-ki-ste). Partisan, adhérent de Marie Alacoque.

ALACRITÉ s. f. (a-la-kri-té — du lat. alacritas, vivacité). Gaieté d’humeur, enjouement : Une imagination poétique de dix-huit ans, puissante dalacrité, d’ardeur et d’espérance. (Pongerv.) Lorsqu’en 1783 je partais de Marseille, c’était de plein gré, avec cette alacrité, cette confiance en autrui et en soi qu’inspire la jeunesse. (Volney.) Avec toute sa violence, la grande génératrice (la mer) n’en verse pas moins l’âpre joie, lalacrité vive et féconde. (Michelet. ) C’est ainsi que s’épuise en nous cette alacrité de l’âme, qui nous permet de résister si aisément aux premiers efforts de la tristesse. (Prévost-Paradol.)

ALACTAGA ou ALAGTAGA s. m. (a-lak-ta-ga — d’un mot tartare qui signif. poulain varié). Mamm. Animal du genre gerboise.

ALADIN adj. (a-la-dain — rad. Aladin, n. pr.). Genre de teinture employé dans l’impression de l’indienne : Le genre aladin, depuis quinze ans, n’est presque plus exploité chez nous (1854), tandis qu’en Angleterre il est encore un précieux article d’exportation. (Persoz.) On donne le nom de jaunes aladins aux couleurs jaunes qu’on produit sur laine et sur soie avec les chromates de potasse. (Bouillet.)

— Chez les anciens, ce mot désignait un genre de composition apophthegmatique et sentencieuse, dans lequel s’exercèrent les philosophes grecs.

ALADIN ou ALA-EDDYN, l’un des Vieux de la Montagne ou princes des assassins, régna à partir de 1221. De sa retraite du mont Liban, il menaçait les princes orientaux du poignard de ses sicaires. La terreur de son nom se répandit même en Europe. Louis IX, à son arrivée dans la Palestine, l’obligea à la soumission. Il périt assassiné vers 1272. V. Vieux de la Montagne.

Aladin (Lampe d’) ou la Lampe merveilleuse, titre d’un des contes des Mille et une Nuits. Aladin, fils d’un tailleur nommé Mustapha, dans une ville de la Chine, était un jeune homme livré à la paresse et au vagabondage, surtout depuis la mort de son père. Un jour il fut abordé par un magicien, Africain de nom et de patrie, qui se donna à lui comme son oncle, gagna sa confiance par de riches présents, et l’emmena ensuite au loin dans la campagne pour le faire servir à l’opération qu’il méditait. Aux paroles magiques d’Africain, la terre s’entr’ouvrit une pierre apparut, que souleva Aladin, mettant à découvert un souterrain dans lequel il dut s’enfoncer par ordre de son oncle prétendu, afin d’aller prendre dans un endroit que celui-ci lui désigna une lampe merveilleuse, dont son art lui avait révélé l’existence et les propriétés surnaturelles. Aladin, muni de l’anneau du magicien, exécuta sa mission et reparut bientôt à l’entrée du souterrain, muni de la précieuse lampe. Ayant alors refusé de la remettre à Africain, qui la réclamait impérieusement avant que le jeune homme fut remonté auprès de lui, il vit tout à coup la terre se refermer sur sa tête, et il se trouva plongé au milieu des ténèbres, dans ce souterrain, où il passa deux jours sans manger. Ayant alors frotté par hasard l’anneau qu’il portait au doigt, il vit aussitôt un géant horrible se dresser devant lui en disant : Que me veux-tu ? Me voici prêt à t’obéir comme ton esclave, et l’esclave de tous ceux qui ont l’anneau au doigt, moi avec les autres esclaves de l’anneau. Aladin, tremblant d’effroi, ordonna néanmoins au génie de le transporter dans la maison de sa mère, ce qui fut exécuté sur-le-champ. Aladin avait avec lui la lampe merveilleuse. Sa mère l’ayant également frottée sans intention, aussitôt un autre géant, non moins affreux, se présenta à ses regards : Que me veux-tu ? lui dit-il ; me voici prêt à t’obéir comme ton esclave, et l’esclave de tous ceux qui ont la lampe à la main, moi avec les autres esclaves de la lampe. Aladin et sa mère se firent d’abord apporter la nourriture dont ils avaient besoin, puis des richesses immenses qui permirent au fils du tailleur d’épouser la fille du sultan. Africain parvint néanmoins par ruse à s’emparer momentanément de la précieuse lampe mais Aladin, au moyen de l’anneau qui lui était resté, rentra en possession de son trésor par la mort du