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magicien. Un frère d’Africain, aussi savant dans cet art, ayant voulu le venger, Aladin découvrit son stratagème, le poignarda, et jouit enfin tranquillement, au milieu d’une prospérité non interrompue, de la possession de la lampe merveilleuse.

On fait souvent allusion à la lampe d’Aladin, en littérature, pour désigner le moyen, le pouvoir secret que possède un homme de satisfaire promptement tous ses désirs et ses caprices :

« La clef des champs, merveilleux instrument qui vaut la lampe d’Aladin et toutes ces clefs d’or ou de diamant des contes de fée, fantastique métaphore pleine de rêves et d’illusions ! Quel est l’adolescent que ces trois mots magiques n’ont fait songer ? Devant quels jeunes regards cette clef bénie n’a-t-elle point ouvert de radieuses perspectives, où les illusions chantent et voient à tire-d’aile ? » Victor Fournel.

« Souvent je me figure la pensée de l’aveugle comme une de ces retraites mystérieuses décrites dans les poétiques légendes du moyen âge, comme la voûte silencieuse du Wunderberg, où, devant une table de marbre, est assis Charlemagne qui se souvient du passé, ou comme la grotte remplie de perles et de diamants, éclairée par la lampe magique d’Aladin. » Xavier Marmier.

« La vie extérieure de Runeberg, le poëte chéri de la Finlande, ressemble à l’eau paisible d’un lac dont nul vent ne ride la surface, et ce lac cache dans son onde les plantes vivaces qui ne germent pas sur la terre, les nénufars aux corolles sans tache. Souvent, à voir passer le poëte, on le prendrait pour un homme de la foule, et l’on ne sait pas qu’il a, comme Aladin, la lampe merveilleuse, avec laquelle il évoque les esprits et élève des édifices magiques. » Xavier Marmier.

« Il a du jour au lendemain une voiture, les plus belles loges d’avant-scène à tous les théâtres, le cabinet le plus délicieux à tous les restaurants, des fleurs, des bagatelles charmantes, des bijoux qui naissent autour de lui comme au frottement de la lampe d’Aladin. » De Pêne.

« M. Louis Blanc, dans les discours vraiment éloquents qu’il prononce au Luxembourg, parle de l’abondance qui régnera sur la terre à la faveur de son système. Il annonce que tous les ouvriers auront le maximum des salaires d’aujourd’hui. Touchante illusion ! j’aurais voulu ne pas la détruire : mais l’État est en péril, et chacun doit hautement soutenir ce qu’il croit être la vérité ; seule la vérité peut nous sauver. Ce que M. Louis Blanc a pris pour une lampe d’Aladin, avec laquelle il ferait aussitôt des merveilles pour les ouvriers, n’est qu’un talisman désorganisateur. Le secret qu’il a découvert, et dont la possession le rend si heureux et en ce moment si populaire, est celui de l’appauvrissement général. » Michel Chevalier.

Aladin ou la Lampe merveilleuse, opéra en cinq actes, paroles d’Étienne, musique de Nicolo Isouard. Cet ouvrage fut le dernier du gracieux compositeur, et encore le laissa-t-il inachevé. Benincori le mit en état d’être représenté, ce qui eut lieu le 6 février 1822. Quoique la musique se ressentit de la défaillance physique de Nicolo, l’opéra d’Aladin fut un des plus grands succès qu’une œuvre lyrique eut obtenus jusque-là au théâtre. On cite surtout l’air : Venez, charmantes bayadères. Parmi ces bayadères, se faisait remarquer la fameuse Mlle Bigotini, une des célébrités chorégraphiques de l’époque. Du reste, la mise en scène était splendide. C’est à la première représentation de la Lampe merveilleuse qu’on vit briller le gaz à l’Opéra pour la première fois.

ALADJA s. m. (a-ladd-ja). Comm. Sorte de bourre fabriquée à Magnésie.

ALAFIE s. f. (a-la-fî — nom madécasse). Bot. Genre de plantes de la famille des apocynées. Il ne renferme qu’une seule espèce, à tige grimpante et à fleurs pourprées, qui croît à Madagascar.

A-LA-FOIS (a-la-foi). Mar. Terme de tactique navale, dont on fait usage en parlant de plusieurs bâtiments exécutant une manœuvre simultanément, autant, du moins, que le permettent les circonstances.

ALAGA s. m. (a-la-ga). Comm. Étoffe de coton à l’usage des paysannes turques.

ALAGOAS, ville du Brésil, avec un port sur l’océan Atlantique ; 14,000 hab. Récolte de tabac très-estimé. || La province de ce nom, cap. Maceio, une des vingt grandes de l’empire du Brésil, a 300,000 hab.

ALAGTAGA. V. Alactaga.

ALAIGNE, ch.-lieu de cant. (Aude), arrond. de Limoux ; pop. aggl., 381 hab. — pop. tot., 545 hab.

ALAIN (saint), confesseur en Bretagne. Fêté le 27 décembre.

ALAIN BLANCHARD. V. Blanchard (Alain).

ALAIN CHARTIER. V. Chartier.

ALAIN DE L’ISLE, philosophe et théologien, né vers 1114, mort vers 1203. Il professa dans l’université de Paris avec un tel éclat, qu’on le surnomma le Docteur universel. Il cultiva aussi l’alchimie et les sciences hermétiques. On n’a, au reste, que des notions incertaines sur sa vie, et quelquefois on l’a confondu avec un autre Alain de l’Isle qui exista vers le même temps, mais qui n’écrivit que sur la théologie. Ses ouvrages, la plupart supposés peut-être, ont paru à Anvers, en 1653.

ALAINS, peuples barbares de race scythique, sortis de la Sarmatie. Ils commencèrent leurs incursions dans l’empire romain vers la fin du IIIe siècle, et s’emparèrent de la Cappadoce, de la Cilicie et de la Galatie. En 406, ils prirent part à la grande invasion des barbares dans les Gaules. Vaincus en Espagne par les Wisigoths, ils se dispersèrent. Une de leurs colonies se réfugia dans les montagnes du Caucase, entre le Pont-Euxin et la mer Caspienne, où l’on retrouve encore les traits généraux de leur race ; une autre remonta jusqu’aux sources de la Vistule ; d’autres enfin s’engagèrent au service de l’empire romain et s’attachèrent à Stilicon. Plus tard, les débris de cette race se confondirent avec les Vandales.

ALAIRE adj. (a-lè-re — du lat. ala, aile). Qui appartient, qui a rapport aux ailes des oiseaux, d’un moulin, etc.

— s. f. Entom. Genre de distomes cylindriques pourvus d’une assez longue queue et d’une expansion en forme d’ailes de chaque côté du corps. Le genre alaire est aujourd’hui réuni aux fascioles. V. ce mot.

ALAIRES s. m. pl. (a-lè-re — du lat. alures ; formé de ala, aile). Antiq. rom. Troupes généralement composées des contingents fournis par les nations alliées, et qui se plaçaient sur les ailes des armées romaines.

ALAIS s. m. (a-lè). Nom donné dans quelques fauconneries à un oiseau de proie de la famille des faucons, très-propre à la chasse à la perdrix. On dit aussi alèthes.

ALAIS, ch.-lieu d’arrond. (Gard), à 42 kil. N.-E. de Nîmes, et 706 kil. de Paris ; pop. aggl. 15,961 hab. — pop. tot. 20,557 hab. ; sur le Gardon et au pied des Cévennes. L’arrond. a 10 cant., 98 comm., 115,184 hab. Grand commerce de soie ; foires très-importantes pour l’industrie séricicole. Ville protestante soumise par Louis XIII en 1629, érigée en évêché par Louis XIV. École de maîtres mineurs, fondée en 1843. Belle église gothique. Dans les environs, riche bassin houiller ; exploitations de plomb, de zinc, de manganèse, de couperose, etc. ; fontaines d’eaux minérales froides ferrugineuses. Les bains des Fumades et d’Euzet, à 18 kilom. d’Alais, sont assez fréquentés pendant la saison des eaux.

ALAISAGE s. m. Techn. V. Alésage.

ALAISE s. f. (a-lè-ze — de à l’aise). Hortic. Attache d’osier, de jonc ou de paille, qu’on fixe à l’extrémité d’une branche d’arbre trop courte pour être palissée. || En menuiserie, Planche ajoutée à une autre. || En charronnerie, Emboiture. || Quelques-uns écrivent alèse ou alèze, mais ces doux mots appartiennent, le premier à la technologie, le second à la médecine, et ont pour radical  ; cette orthographe est donc évidemment contraire à l’étymologie.

ALAISÉ, ÉE adj. Blas. V. Alésé.

ALAISER v. a. ou tr. Techn. V. Aléser.

ALAISIEN, IENNE s. et adj. (a-lè-zi-ain, è-ne). Géogr. Habitant d’Alais ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Un Alaisien. Une jeune Alaisienne. L’industrie alaisienne.

ALAISOIR s. m. V. Alésoir.

ALALATA s. m. (a-la-la-ta — du lat. ala, aile, et latus, large). Moll. Syn. d’alatite. V. ce mot.

ALALCOMÈNE. Myth. gr. Héros béotien, qui fut le père nourricier de Minerve et qui lui bâtit un temple dans la ville d’Alalcomènes, dont il était le fondateur.

ALALCOMÉNÉIS (du gr. alalkomenéis ; puissance protectrice). Myth. Surnom de Minerve adorée à Alalcomènes.

ALALCOMÈNES, ancienne ville de la Béotie, fondée par Alalcomène. On y remarquait un célèbre temple de Minerve. Sylla pilla la ville et enleva la statue de la déesse.

ALALIE s. f. (a-la-lî — du gr. a priv. ; lalein, parler). Méd. Mutisme accidentel.

ALALITE s. f. (a-la-li-te). Minér. Variété de pyroxène d’un gris verdâtre, qui se trouve dans la petite vallée d’Ala, en Italie (États sardes).

ALALONGA ou ALALUNGA s. m. (a-la-longa). Ichthyol. Nom donné, dans les environs de Nice, à un poisson du genre germon. V. ce mot.

ALAMANIE s. f. (a-la-ma-nî). Bot. Genre d’orchidées, voisin des vandas, qui ne renferme qu’une espèce, originaire du Mexique.

ALAMANNI (Louis), poëte florentin, né en 1495, mort à Amboise, en 1556. Exilé de Florence pour un complot contre le cardinal Jules de Médicis (qui fut plus tard le pape Clément VII), il se réfugia en France, et fut accueilli à la cour de François Ier, qui le traita avec distinction et le chargea même, en 1554, d’une ambassade auprès de Charles-Quint. Quelque temps auparavant, le poëte, pour faire sa cour au roi de France, alors en guerre avec la maison d’Autriche, lui avait adressé un dialogue allégorique entre le coq gaulois et l’aigle d’Allemagne à deux têtes, où le coq appelait l’aigle oiseau de proie qui porte deux becs pour dévorer davantage. Il ne pensait pas que cette pièce fût connue de l’empereur. Dans le discours qu’il prononça devant lui à sa première audience, il répéta plusieurs fois le mot aquila (aigle). Charles-Quint, pour toute réponse, riposta par une citation tirée du Dialogue satirique, où l’aigle impériale n’était pas ménagée par le coq gaulois. « Sire, répliqua aussitôt Alamanni sans se déconcerter, je parlais alors en poëte ; maintenant je parle en ambassadeur. »

Cette circonstance en rappelle une analogue, où un poëte anglais se tira de ce pas difficile avec autant de bonheur. Il avait adressé à Cromwell un placet rempli de louanges exagérées ; lorsque Charles II fut remonté sur le trône de ses pères, il lui en présenta également un, que le roi ne trouva pas aussi flatteur et aussi élégamment écrit que le premier ; il en fit l’observation à l’auteur, qui lui répondit spirituellement : « Sire, nous autres poëtes, nous réussissons mieux en fictions qu’en vérités. »

C’est en France qu’Alamanni composa la plupart de ses ouvrages, parmi lesquels on cite surtout ses Opere toscane, recueil d’élégies, de sonnets, de fables et de satires ; la Coltivazione, excellent poëme didactique imité des Géorgiques ; Flora, comédie en vers ; l’Avarchide, poëme épique sur le siège de Bourges (Avaricum), etc. Ces compositions manquent souvent de force et d’élévation, mais elles se distinguent par la facilité, l’élégance et la pureté du style.

ALAMANNIE. V. Alémannie.

ALAMANS s. m. pl. Géogr. V. Alemans.

ALAMBIC s. m. (a-lan-bik — de l’arabe al, le ; ambic, vase à distillation ; suivant quelques autres, du gr. ambix, vase dont les bords sont rapprochés). Appareil dont on se sert pour la distillation : L’alambic est un instrument de chimie qui nous vient des Arabes. (Pourcroy.) Les Arabes, qui ont découvert l’art de la distillation, ont donné les premiers le nom d’alambic à un appareil qui a pour but de séparer, par l’action de la chaleur, un liquide volatil de liquides moins volatils que lui. (Walter.)

— Fig. S’est pris abusivem. pour désigner ces grands centres où bouillonnent toutes les passions :

Là, du soir au matin, furent autour des hommes
Ces vastes alambics qu’on nomme les cités.
A. de Musset.

Passer une chose par ou à l’alambic, la tirer à l’alambic, L’examiner avec soin, la considérer minutieusement dans toutes ses difficultés, dans toutes ses parties, la discuter, l’approfondir : Je me rappelle que, l’an dernier, trois heures durant, le ministre passa à l’alambic la vie d’un homme estimable. (Balz.) || En mauv. part, À l’alambic. Se dit de ce qui est compassé, subtilisé, quintessencié, surtout en parlant des ouvrages d’esprit : Les raisonnements en étaient tellement tirés à l’alambic, qu’ils l’impatientèrent. (St-Sim.) Comme Marivaux se croyait toujours obligé d’avoir de l’esprit subtil et raffiné, il était continuellement à l’affût des idées susceptibles d’opposition ou d’analyse, pour les faire jouer ensemble ou pour les mettre à l’alambic. (Marmontel.) J’ai lu ce matin trois chapitres de son ouvrage ; ils m’ont impatientée et ennuyée ; tout est à l’alambic, rien n’y est sous sa forme naturelle. (Mme du Deff.)

— Proverbialem., Pleurer comme un alambic, Pleurer abondamment. Comparaison employée par Alex. Dumas.

— Encycl. L’alambic est l’appareil que l’on emploie, dans les arts chimiques, pour opérer, la distillation, c’est-à-dire pour séparer les substances volatiles de celles qui ne le sont pas. Sa forme et sa disposition peuvent être modifiées de mille manières, mais il se compose toujours de trois parties essentielles : la cucurbite ou chaudière, le chapiteau et le réfrigérant. La cucurbite est la partie inférieure dans laquelle on place les matières à distiller : elle doit toujours être construite de manière à présenter la surface de chauffe la plus grande possible. Le chapiteau recouvre la cucurbite : il a pour objet de recevoir les vapeurs à mesure qu’elles se produisent, et de les diriger dans le réfrigérant, au moyen d’un tuyau légèrement incliné. Enfin, le réfrigérant est la partie dans laquelle les vapeurs se condensent et prennent l’état liquide. Il consiste en un tube en spirale nommé serpentin, qui plonge dans une capacité pleine d’eau froide. — L’alambic remonte à l’origine même de l’art du distillateur. On a cru, pendant longtemps, que les Arabes l’avaient inventé, mais il a été prouvé de nos jours que les Grecs le connaissaient ; cependant, si les Arabes ne l’ont pas imaginé, ce sont eux qui l’ont nommé et qui en ont appris l’emploi à l’Europe moderne.

ALAMBIQUAGE s. m. (a-lan-bi-ka-je — rad. alambic). Raffinement extrême, subtilité excessive : Malgré tout l’alambiquage des phrases de Camille, sa proposition n’en était pas moins extravagante. (Fr. Soulié.)

ALAMBIQUANT (a-lan-bi-kan) part. prés. du v. Alambiquer.

ALAMBIQUÉ, ÉE (a-lan-bi-ké) part. pass. du v. Alambiquer. Distillé, passé à l’alambic. || Il est rarement employé au propre.

— Fig. Subtilisé, raffiné : Discours alambiqué. (Acad.) Elles sont d’une spiritualité sèche et alambiquée. (Boss.) Vous n’aimez pas le galimatias, les pensées alambiquées et forcées, les raisonnements abstrus et faux, et certes, vous faites bien. (Volt.) On a de la peine à supporter la froideur et la faiblesse de ces romans alambiqués, de ces froides et doucereuses élégies ; (La Harpe.) Finissez-en donc, je vous en prie, avec cette tournure alambiquée que, depuis un moment, vous vous étudiez à donner à notre conversation. (Balz.) Racontées, ces petites méchancetés littéraires semblaient charmantes ; écrites, elles devenaient alambiquées. (Ste-Beuve.) Tout cela est subtil et alambiqué. (Ste-Beuve.) Ce journal essaye aujourd’hui, dans un article alambiqué, mais naïf, d’expliquer son insouciance. (E. de la Bédoll.) || S’empl. subst. : Le délicat tourne vite au didactique et à l’alambiqué. (Ste-Beuve.)

ALAMBIQUEMENT s. m. (a-lan-bi-ke-man — rad. alambic). Vieux mot qui, s’il était employé aujourd’hui, serait le syn. d’alambiquage.

ALAMBIQUER v. a. ou tr. (a-lan-bi-ké — rad. alambic). Distiller, passer à l’alambic. Très-peu usité au propre.

— Fig. Subtiliser, quintessencier : Alambiquer son style. À force d’écrire sur Rousseau, on finit, ce me semble, par l’alambiquer terriblement et le mettre à la torture. (Ste-Beuve.) || Fatiguer par trop d’application à des choses abstraites : Ces questions ne servent qu’à alambiquer l’esprit. (Acad.)

— Absol. : Allez au fait sans alambiquer plus longtemps. (Acad.) Dans ces sortes de matières, il ne s’agit pas d’alambiquer. (Acad.)

S’alambiquer, v. pr. Se fatiguer par des abstractions, des subtilités : S’alambiquer l’esprit mal à propos sur des questions épineuses, difficiles, inutiles. (Acad.) Il prend plaisir à s’alambiquer l’esprit de mille chimères. (Scarr.) Si quelqu’un voulait définir ce que c’est qu’assurer ou que nier, il ne ferait que se tourmenter et s’alambiquer pour moins entendre ce qu’il avait parfaitement entendu du premier coup. (Boss.)

Pour moi, j’ai déjà vu cent contes de la sorte ;
Sans nous alambiquer, servons-nous-en : qu’importe !
Molière.
Loin qu’en systèmes vains mon esprit s’alambique,
Être vrai, juste, bon, c’est mon système unique.
Destouches.

ALAMBIQUEUR s. m. (a-lan-bi-keur — rad. alambic). Celui dont le style est recherché, raffiné, compassé : C’est un alambiqueur de phrases.

ALAMBRA. V Alhambra.

ALAMOS, ville du Mexique, dans l’État de Sonora ; 8,000 hab. Dans le voisinage, riches mines d’or et d’argent.

ALAMOTOU ou ALAMOUTOU s. m. (a-la-mo-tou — mou-tou). Bot. Arbre de Madagascar, produisant des fruits dont la saveur rappelle celle de nos figues ou de nos prunes.

ALAN s. m. (a-lan). Vén. Dogue de forte taille qu’on emploie pour chasser le sanglier et le loup.

ALAN, ALLEN ou ALLYN (Guillaume), né en 1532, dans le Lancashire, mort à Rome en 1594. Partisan ardent et fougueux du catholicisme, il fit une guerre active aux réformes religieuses de la reine Elisabeth. Forcé de quitter l’Angleterre, il enseigna successivement à Malines, à Douai, à Cambrai et à Reims, et obtint par son zèle le chapeau de cardinal. Ses attaques contre l’Église anglicane eurent un grand retentissement, et il fut, dit-on, l’un de ceux dont l’influence détermina le cabinet de Madrid à équiper l’Invincible Armada, pour aller détrôner Elisabeth et rétablir le catholicisme en Angleterre. Il finit par se fixer à Madrid.

ALAND (archipel ou îles d’), groupe d’îles de la mer Baltique, à l’entrée du golfe de Bothnie, appartenant à la Russie, et dépendant du gouvernement de Biarneborg (Finlande). Environ 15,000 hab. Ce groupe se compose de 80 îles ou îlots et d’une multitude de rochers séparés par des canaux étroits, peu profonds, et d’une navigation très-difficile. Sol peu fertile en général ; forêts de sapins et de bouleaux ; récolte d’orge et de seigle suffisante pour la consommation ; élève de moutons, de chèvres et de chevaux ; pêche importante aux harengs et aux phoques ; exportation de salaisons, de peaux et de poisson sec. La principale ville du groupe est Aland, qui a donné son nom à tout l’archipel ; 9,000 hab. Ces îles, importante position militaire pour la Russie, renferment plusieurs ports fortifiés où stationne ordinairement une partie de la flottille de la mer Baltique.

ALANDAIS, AISE s. et adj. (a-lan-dè, è-ze). Géogr. Habitant des îles d’Aland ; qui appartient à ces îles : Un Alandais. Une alandaise. Les Alandais vivent de pêche. Coutumes, mœurs alandaises.

ALANDIER s. m. (a-lan-dié). Techn. Bouche, foyer placé à la base d’un four.

ALANGIACÉ, ÉE adj. (a-lan-ji-a-sé — rad. alangion). Qui ressemble à un alangiou. || On dit aussi alangié.

— s. f. pl. Bot. Famille de plantes.