Aller au contenu

Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

544

ARA

adopta et propagea la Théorie des ondulations, théorie qui compare les phénomènes lumineux à ceux du son, et qui les explique par la transmission, à travers l’éther, des mouvements vibratoires dont seraient animées les molécules des corps doués de lumière. Il construisit un photomètre qui permet de mesurer les intensités lumineuses des astres, et donne des résultats photoinétriques plus certains que ceux tirés des lumières artificielles. À l’aide . de ce bel appareil, dont Arago dut, a cause de l’affaiblissement de sa vue, confier l’emploi a des mains étrangères, MM. Laugicr et Petit purent vérifier ce principe de Fresnel, que : la lumière polarisée réfractée est complémentaire de la lumière réfléchie. La réfraction atmosphérique joue un rôle important dans l’observation desglobescélestes. Depuis Tycho-Brahé, bien des tentatives avaient été faites pour en corriger les effets, mais toujours avec un succès médiocre. Il fallait mesurer l’indice de réfraction de l’air ; c’est ce que firent Arago et Biot, au moyen du prisme de Borda. Ils trouvèrent pour cet indice, h la température de oo, et à la pression de 0">,7G, le nombre 1,000204. Ils opérèrent de même sur plusieurs autres gaz.— Les résultats déduits des magnifiques calculs de Fresnel sur la polarisation furent pour la plupart vérifiés par Arago, à l’aide de son ingénieux polariscope, qui fui fit découvrir que la lumière renvoyée par l’atmosphère, quand le temps est serein, est fortement polarisée. Ayant, un jour (1811), regardé à travers un spath d’Islande, une lame de mica exposée à un ciel très-pur, il distingua deux images de la lame, toutes deux colorées de nuances différentes. Il entreprit aussitôt de nombreuses expériences sur les rayons polarisés directement, et découvrit ainsi les phénomènes fondamentaux de la polarisation chromatique, dont Fresnel a donné la théorie complète. — C’est à Arago qu’est due l’explication la plusgénéralement admise de la scintillation des étoiles, tirée du principe des interférences, découvert par Voung. — En astronomie, il parvint à déterminer avec une plus grande exactitude le diamètre des planètes, en détruisant l’effet de l’irradiation. — La science de Yélectro-magnétisme, née en 1819 d’une observation d'Œrsted, est en partie redevable à Arago de la rapidité de ses progrès. Ayant fait osciller une aiguille aimantée, d’abord sur’une plaque de cuivre, puis sur des plaques de différentes substances, il remarqua que l’amplitude des oscillations décroissait très-rapidement sur la plaque de cuivre, et plus rapidement sur les plaques métalliques que sur les autres. Si donc une plaque métallique en repos finit par arrêter les oscillations d’un aimant, ne doit-elle pas l’entraîner et le l’aire tourner, étant mise elle-même en mouvement ? Les nombreuses expériences d’Arago répondirent affirmativement à cette question, et donnèrent naissance au magnétisme de rotation, belle découverte qui valut à son auteur la médaille d’or de Copley, décernée par la Société royale de Londres. — Enfin, de concert avec Dulong, Arago entreprit, sur les tensions de la vapeur d’eau, une série d’expériences qui le conduisirent a soumettre à une vérification complète la loi dite de Mariotle sur la compression des gaz. Cette loi fut trouvée exacte, pour l’air, jusqu’à une pression de 27 atmosphères. Les deux savants allaient l’éprouver sur d’autres gaz, quand l’administration des bâtiments leur retira la jouissance du local (la tour du Lycée Napoléon) dans lequel ils avaient installé leurs appareils.

Lesocuvres complètes d’Arago, disséminées dans les Mémoires de l’Académie des sciences, dans les Mémoires de la Société d’Arcueil, dans les Annales de physique et de chimie, dont il fut un des fondateurs, et dans YAnnuaire du bureau des longitudes, ontôté réunies en 1S5G-57 par M. Barrai. Elles forment 14 volumes, dont la partie principale est VAstronomie populaire.

ARAGO (Jean), général au service du Mexique, frère du précédent, né à Estagel (Pyrénées-Orientales) en nss, mort à Mexico en 1836.11 était, en 1815, caissier de la Monnaie de Perpignan, lorsqu’une dénonciation calomnieuse le lit révoquer. Il s’embarqua alors, sans but arrêté, pour les États-Unis, au com- • mencement de 1817, et se trouva presque sans ressources à la Nouvelle-Orléans. Le hasard le mit en relation avec Mina, qui était alors dans cette dernière ville, achevant les préparatifs de son expédition au Mexique. Il accepta la proposition de se joindre à lui, et eut un commandement dans cette petite armée, qui devait se signaler par tant d’exploits. L’ancien caissier de la Monnaie de Perpignan rendit d’importants services à Mina, obtint le grade de lieutenant-colonel, et eut le bonheur d’être au nombre des treize braves qui survécurent à toute l’expédition. Après la mort de son chef, il resta au Mexique à défendre la cause de l’indépendance. Poursuivi, traqué, il lutta

alternatives de revers et de succès. Après la proclamation de l’indépendance, il reçut en retour de ses services le grade de général, et resta attaché à l’armée mexicaine. Caractère lntègre, touràiourami et compagnon a-armes des nommes qui ont gouverné le Mexique, il ne chercha jamais à s’élever par l’intrigue et la faveur. Sa bourse fut toujours ouverte à ses compatriotes, et plus d’une fois sa protection préserva du pillage le quartier des négonittttts français. Il servit utilement Sunta ARA

Anna, pour lequel il professait une amitié sincère. En 1836, bravant les symptômes d’hydropisie, Arago voulut suivre l’expédition du Texas ; mais, dans les derniers jours de juin, il rentra à Mexico, où il mourut quelques jours après ; et cet homme, qui avait gouverné les provinces où sont les plus riches mines du Mexique, ne laissa pas à sa mort la somme nécessaire aux frais de sa sépulture.

ARAGO (Jacques), littérateur français, frère des deux précédents, né à Estagel en 1790, mort en 1855. Romancier, auteur dramatique et voyageur, il fit partie, en 1S17, de l’expédition du vaisseau YUranie, qui exécutait un voyage de circumnavigation. À son retour, il publia son Voyage autour du monde, ouvrage qui eut un grand succès d’humour et d’esprit. Sur la fin de sa vie, il fut frappé d’une cécité complète, ce qui ne tarit en aucune manière la source de ses calembours et de ses bons mots. Il a fait représenter diverses pièces de théâtre, le Noviciat diplomatique, le Cadet de Gascogne, etc. Ses autres ouvrages sont : Promenades historiques, philosophiques et pittoresques dans le département de la Gironde, et les Souvenirs d’un Aveugle.

ARAGO (Étienne), littérateur et homme politique, né à Estagel (Pyrénées-Orientales) en IS03, est aujourd’hui (décembre 1864) le dernier frère survivant de l’illustre astronome. Il s’occupa un instant de chimie, mais abandonna bientôt la science pour la littérature, et fit représenter sur les scènes de genre une centaine de pièces écrites, soit seul, soit le plus souvent en collaboration avec Anicet-Bourgeois, B. Antier, Bayard, de Comberousse, Dumanoir, Théaulon et autres. Un grand nombre de ces pièces, vaudevilles ou comédies-vaudevilles, ont eu une vogue brillante et ont été fréquemment reprises. Nous citerons : Un Jour d’Embarras (1824) ; Y Anneau de Gygès (1825) ; l’Amour et la Guerre (1825) ; C’est demain le 13, ou le Sentiment et l’Almanach (1826) ; VAvocat, mélodrame (1827) ; la Fleuriste (1827) ; le Cousin Frédéric, ou la Correspondance (1829) ; la ViedeMolière($32) ; les Malheurs d’un joli garçon (1834) ; les Panes de Bassompierre (1835) ; Paris dans la Comète (1S35) ; le Cabaret de Lustucru (1838) ; Casanova au fort Saint-André (1836) ; le Démon de la Nuit (1836) ; les Mémoires au Diable (1342) ; les Maris vengés (1839) ; Brelan de troupiers (1843) ; Une Invasion de Griscttes (1844), etc. ; enfin, une comédie en cinq actes et en vers, représentée au Théâtre-Français en 1847, et qui lui appartient tout entière, les Aristocraties, où les idées républicaines se faisaient jour par de spirituelles saillies. M. Étienne Arago fut aussi directeur du Vaudeville de 1830 à 1840, écrivit dans divers

Béforrr Comme homme politiqi une part très-active à toutes les luttes depuîs la Restauration : il figura parmi les sommités du parti républicain sous le règne de Louis-Philippe, combattit en juillet 1830 et en février 184S, et reçut à cette dernière époque la direction des postes, qu’il conserva jusqu’à l’élection du 10 décembre. Représentant à la Constituante, il siégea à la Montagne, et fut un des adversaires les plus ardents du président Louis Bonaparte. Au 13 juin 1849, il protesta contre l’expédition de Rome, en se mettant comme chef de bataillon à la tête des gardes nationaux et du peuple. À la suite de cette journée, si désastreuse pour le parti démocratique, il fut obligé de se réfugier en Belgique, pendant que la haute cour de Versailles le condamnait par contumace à la déportation. Il séjourna depuis successivement àBruxelles, en Angleterre, en Hollande, en Suisse, et ne rentra en France qu’après l’amnistie de 1859. Dans l’intervalle, il a publié des poésies et divers écrits. M. Étienne Arago a honoré le nom illustre qu’il porte, aussi bien par son caractère que par ses talents, et il a conquis l’estime de ses adversaires eux-mêmes par sa noble fidélité à ses convictions, par les qualités de son cœur autant que par les grâces athéniennes de son esprit. Il faut citer encore parmi ses œuvres, les Bleus et les Blancs, roman plein d’intérêt sur les guerres de la Vendée, des nouvelles publiées dans le Siècle sous le pseudonyme de Jules Ferney, un poëme des Eaux de Spa et divers autres écrits.

AlUGO (Emmanuel), homme politique, fils de l’illustre astronome, né à Paris en 1S12. Avocat brillant, il avait acquis une réputation honorable dans la défense des causes démocratiques, lorsqu’il fut nommé, en 1848, commissaire de la République pour le département du Rhône. Il montra dans ce poste autant d’intelligence que d’énergie, et c’est avec la plus insigne mauvaise foi que son administration a été attaquée à propos d’une somme de fr. consacrée au payement des ouatelie.

, de 1

•eillunce de toutes les autorités du (département, et qui peut-être préserva Lyon I d’une sanglante insurrection de la faim. Au | reste, ces accusations calomnieuses s’évanouij rent devant un vote de l’Assemblée constituante du 15 février 1849. Emmanuel Arago représenta ensuite le département des Pyrénées-Orientales à la Constituante et à l’Assemblée législative, et siégea constamment à la nouvelle Montagne. Ministre plénipotentiaire à Berlin en 1848, il avait donné sa démission à la première nouvelle de l’élection de Louis-Napo ARA

léon à la présidence de la République. Il protesta contre le coup d’État du 2 décembre, mais ne quitta point la France. Homme politique honorable, par l’ardeur et la sincérité de ses convictions, orateur chaleureux et abondant, avocat de premier ordre, M. Emmanuel Arago s’est essayé aussi dans la littérature. Il a publié quelques poésies, et on lui attribue une collaboration active à divers vaudevilles spirituels, qui ont eu un succès populaire dans les dix premières années du règne de Louis-Philippe, et qu’il signait de son prénom, Emmanuel.

ARAGO (Alfred), frère du précédent, 2« fils de l’astronome, a étudié la peinture sous Paul Delaroche et a exposé, de 1841 à 1852, diverses compositions du genre historique, entre autres : Charles-Quint au couvent de Saint-Just (1841) ; Bécréation de Louis XI (1S4G), tableau qui obtint une médaille de 3= classe ; Pétrarque autombeaude Virgile {Mil) ; A braham, voyant de loin une fumée semblable à celle d’une fournaise s’élever au-dessus de Sodome et de Gomorrhc (1S52). Attaché, en 1552, comme inspecteurgénéraldes beaux-arts au ministère d’État, M. Alfred Arago a fait partie du comité d’organisation de l’Exposition universelle de 1S55.

ARAGOA s. f. (a-ra-go-a— de l’astronome Arago, auquel co genre a été dédié). Bot. Genre de plantes de la famille des porsonnecs.

ARAGOACÉE OU ARAGOÉE S. f. (a-ra-goa-sé — de Arago, n. pr.). Bot. Qui ressemble à l’aragoa..

— s. f. pi. Famille de plantes ayant pour typéle genre aragoa, réunie aujourd’hui aux personnees.

ARAGON, rivière d’Espagne, qui sort des Pyrénées et qui se jette dans l’Ebre, après un cours de 180 kilom.

ARAGON (canal d"), appelé aussi Canal impérial, parce qu’il fut commencé sous Charles-Quint en 1528 ; devait faire communiquer la Navarre avec la Méditerranée par l’Ebre, mais n’est pas encore terminé.

ARAGON (Tullie d'), femme poète, née à Naples vers 1510, morte en 15G5. Elle ne fut pas moins célèbre par sa beauté que par ses talents poétiques. Outre des Jtimes pleines de grâce et de délicatesse, elle a laissé un poëme chevaleresque, Il Mesckino o il Guerino, dont le sujet est emprunté à un roman espagnol.

ARAGON (Jeanne d'), illustre Italienne du xvjc siècle. Epouse d’Ascagne Colonne, prince de Tagliacozzo, elle prit une part des plus actives dans les longues querelles que les Colonne eurent avec le pape Paul IV. Les auteurs contemporains s’accordent à vanter ses grâces, ses vertus, son mâle courage et son intelligence des questions politiques. Les vers composés à sa louange ont été recueillis et publiés en 1558 à Venise, sous le titre de Tiempo alla divina signora Aragona. Cette sorte de. guirlande, qui n’offre plus aujourd’hui aucun intérêt, n’en est pas moins un témoignage flatteur de la haute considération dont jouissait la femme qui avait su inspirer tant de pensées délicates et ingénieuses, à des poètes disséminés dans toutes les parties de l’Italie.

Les historiens rapportent que le pape, irrité du puissant appui que cette princesse prêtait à ses ennemis, avait jeté une sorte d’interditsur sa famille, particulièrement sur ses filles, auxquelles il avait expressément défendu de se marier sans la permission du Vatican, déclarant nulle toute union contractée en dehors de ce consentement.

ARAGON, d’abord royaume indépendant, puis division politique de l’Espagne ; capitale Saragosse ; formant actuellement les provinces de Saragosse, Huesca et Teruel ; borné au N. par les Pyrénées, qui le séparent de la France, à l’E. par la Catalogne, au S. par la Catalogne et la Nouvelle-Castille, à l’O. par la Vieille-Castille et la Navarre. Superficie, 36,960 kilom. carrés ; population à la fin du. siècle dernier : 657,370 hab. ; en 1S57,918,139 h. Le -sol est hérissé de montagnes au nord et au midi : les montagnes du nord sont des ramifications des Pyrénées ; parmi celles du sud, qui passent pour les plus élevées de l’Espagne, nous citerons la Sierra-Molina, la Sierra-Gader, la Sierra-Albaracin. Entre ces parties montagneuses s’étendent des plaines fertiles, arrosées par de nombreux cours, d’eau qui descendent des chaînes voisines : l’Ebre, qui traverse l’Aragon du N.-O. au S.-E. et le divise en deux parties presque égales ; l’Aragon, rivière qui donne son nom à toute la contrée ; leCallego, la Cinça, la Ségre et la Guadalupe ; le Tage et le Guadalaviar y prennent leur source. Le climat de l’Aragon est froid dans les montagnes et très-chaud dans la plaine ; il en résulte une grande richesse, dans les produits du sol, qui se prête admirablement à la culture du froment, du riz, du chanvre, du lin, des arbres à fruits, de l’olivier et de la vigne. Les pâturages plantureux des vallées nourrissent deux millions de bêtes à laine, et un grand nombre de mulets et de bœufs. Le règne minéral offre du cuivre, plomb, fer, sel, alun, houille ; mais ces richesses sont mal exploitées. L’industrie et le commerce, dont les centres principaux sont Saragosse et Caspé, ne consistent guère que dans la fabrication de quelques toiles et draps communs, et dans l’exportation des produits du sol.

ARA

— Hist. L’Aragon, habité dans les temps les plus reculés par les Celtibères, fut compris par les Romains dans la Tarraconaise, l’une des trois grandes divisions de la péninsule

ii, a : ■>, ■„..„ j-m ^ les visigoths y-établirent

iplacée par —" Taiïk. Enlevé à ces envahisseurs par les rois de Navarre, l’Aragon" devint un royaume séparé que Sanche le Grand donna à Ramire, son quatrième fils. Ce prince fut la souche de la dynastie d’Aragon, qui compte vingt rois, divisés en trois branches, et qui se confondit avec la maison’royale de Castille, dans la personne de Ferdinand le Catholique.

Le règne des premiers rois d’Aragon s’écoula dans des luttes perpétuelles avec les Maures. Pierre Ier, ie troisième roi, tua, disent les chroniqueurs, quatre mahométans dans un combat ; ce fut là l’origine des quatre têtes noires qui figurent dans les armes d’Aragon. Son successeur, Alphonse Ier Je Batailleur, prit aux, musulmans Saragosse, dont il fit la capitale de ses États. Le cinquième roi, Ramire II, prêtre et évêque de Tarragone, maria sa fille Pétronilla au comte de Barcelone, Béranger, qui fut la souche de la branche barcelonaise, et qui agrandit son royaume des terres situées sur la rive droite de l’Ebre et du comté de Barcelone, en 1137. Alphonse !! y joignit une partie de la Provence (HC7), le Roussillon (U72), et plusieurs villes qu’il enleva aux musulmans. Pierre II se nt couronner à Rome, en 1204, soumit ses États àun tribut envers le saint- siège, et épousa une comtesse de Montpellier. Jayme 1" ou Jac

?ues le Conquérant, enleva aux musulmans

1229) l’île de Majorque et tout le royaume de Valence (1239), grâce à une croisade chrétienne ; de plus, un traité avec le roi de France lui garantit la possession du Roussillon et de ses autres fiefs au nord des Pyrénées. Pierre III épousa Constance, héritière de Sicile, et, malgré l’opposition du pape, s’empara de cette lie après les Vêpres siciliennes (12S2). Jacques II fit la conquête de la Sardaigne en 1326. Pierre IV créa son fils duc d’Epronne, titre affecté dans la suite aux fils aînés des rois d’Aragon, et substitua dans son royaume l’ère de la naissance de Jésus-Christ à l’ère de Jules César, pour la supputation des années. Avec Martin, second fils de Pierre IV, s’éteignit la postérité masculine de la branche barcelonaise ; il s’ensuivit une guerre civile et une anarchie de deux ans, qui se termina par l’avènement de Ferdinand Ier le Juste, prince de Castille, petit-fils.par sa mère, de Pierre IV, et tige de la troisième branche aragonaise. L’Aragon et la Navarre se trouvèrent réunis en 1458 dans la personne de Jean II, père de Ferdinand le Catholique, qui réunit à l’Aragon la Castille et le Léon, qu’il tenait du chef de sa femme Isabelle. L’Aragon ne fut plus dès lors qu’une province de la grande monarchie espagnole. Néanmoins, les Aragonais conservèrent longtemps leurs privilèges ou fueros, et leur esprit de résistance est passé en proverbe : Donnez un clou à l’Aragonais, il l’enfoncera avec sa tête n '

appartînt à la couronne d’Espagne, que s’établit cette constitution célèbre d’Aragon, la plus remarquable de toutes celles que présente le moyen âge. L’autorité royale était limitée par celle des barons, par celle des comtes et celle d’un magistrat spécial, appelé justicier. On connaît la fameuse formule dont se servait le justicier en déférant la couronne au nouveau roi : «Nousqui, séparément, sommes autant que toi, et qui, réunis, pouvons davantage, nous te faisons roi, à condition que tu garderas nos privilèges ; sinon, non. » V. ces

nois d’aragon.

Branche de Navarre.

Ramire Ier 1034

Sanche-Ramirez 10C3

Pierre Ier 1094

Alphonse Ier, le Batailleur.... 1104

Ramire II, le Moine 1134

Branche barcelonaise.

Raymond Béranger 1137

Alphonse II 1162

Pierre H 1190

Jayme ou Jacques Ier 1213

Pierre III 1276

Alphonse III, le Magnifique... 12S5

Jayme II 1201

Alphonse IV, le Débonnaire... 1327

Pierre IV 1330

Jean Ier 1387

Martin 1395

Branche de Castille.

Ferdinand I«. 1112

Alphonse V, le Magnanime.... 1410

Jean IL... ■ 1458

Ferdinand le Catholique 1479

ARAGONA, ville de Sicile, à 10 kilom. N. de Girgenti, sur une colline ; 6-,700 hab. Aux environs est te volcan vaseux de Maccaluba ; vieux château, où l’on admire une magnifique galerie de tableaux et de nombreuses antiquités ; riche récolte d’amandes.

ARAGONAIS, AISE s. et adj. (a-ra-go-nè, è-ze). Géogr. Habitant de l’Aragon, qui est né dans l’Aragon ; qui concerne l’Aragon ou