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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/60

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nombreuse armée. Harold vint à sa rencontre ; un combat terrible fut livré à Hasting, et l’infortuné Harold fut tué après avoir, vu périr le plus grand nombre de ses défenseurs. C’est en 10G6 qu’eut lieu cette fameuse bataille qui mil la couronne d’Angleterre sur la tête des princes normands.

Nous ne dirons rien ici des événements qui signalèrent le règne de Guillaume le Conquérant ; nous ne ferons également que nommer ses successeurs, Guillaume le Roux, Henri Ier, Étienne, Chacun de ces noms aura, dans ce dictionnaire, son article spécial, où l’on trouvera tous les détails qu’on peut désirer de connaître. La maison de Plantagenet ou d’Anjou fut ensuite appelée sur le trône en 1154, dans la personne de Henri II, qui agrandit. considérablement ses possessions françaises en épousant Éléonore de Guyenne, lorsque cette princesse eut été répudiée par Louis le "Jeune, à son retour de la deuxième croisade. Les principaux événements de ce règne furent l’assassinat de Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, et la conquête de l’Irlande. Richard 1er, surnommé Cœur de Lion, lui-succéda. Ce prince, dont le courage fougueux et chevaleresque ne respirait que les batailles, quitta son royaume pour aller combattre, las infidèles dans la nouvelle croisade a laquelle prit aussi part le roi de France Philippe-Auguste. Une rivalité ardente ne tarda pas às’élever’entre les deux princes. Philippe-Auguste, plus sage, crut bientôt nécessaire de revenir en France pour s’occuper des intérêts de son royaume, et Richard, resté Seul en Palestine, s’y couvrit de gloire par les faits d’armes les plus éclatants. Lorsqu’il voulut a son tour revenir dans ses États, il traversa l’Allemagne ; mais l’empereur Henri VI, son ennemi, le retint près d’un an dans une étroite captivité. Pendant ce temps-là, Jean, son frère, essayait de lui ravir la couronne ; mais Richard obtint enfin sa liberté et reparut au milieu de ses sujets, qui lui firent l’accueil le plus enthousiaste. Il alla ensuite guerroyer contre Philippe - Auguste, qui, pendant son absence, avait mis la main

fut atteint d’une flèche en. faisant le siège du château de Chalus, dans le Limousin, et mourut des suites de sa blessure, en 1199. Jean sans Terre lui succéda. Il se rendit odieux tout d’abord par lemeurtre de son neveu Arthur, qui avait cherché à faire valoir ses droits à la couronne ; il indisposa, par d’injustes tracasseries, le pape Innocent III, qui crut devoir mettre le royaume en interdit ; enfin il mécontenta les barons, qui offrirent la couronne à Philippe-Auguste pour un de ses fils, et fut obligé, pour apaiser leur révolte^de leur accorder la grande, charte, qui est le fondement de la liberté dont’ jouit encore aujourd’hui l’Angleterre. Henri III succéda à Jean, son père, en 1216. Tout ce règne fut rempli par de violentes discussions avec les barons, à la tête desquels se trouvaitl’orgueilleux comte de Leicester. Une assemblée des barons, convoquée à Oxford, fut l’origine de ce qu’on appela plus tard le Parlement ; mais comme it ne tut pas possible de rétablir l’accord entre les partis, Louis IX, qui régnait alors sur la France et dont la sagesse était renommée par toute la J.erre, fut choisi pour arbitre. Sa décision ne contenta pas les barons, qui levèrent l’étendard de la révolte, et la guerre civile ne put être évitée. À Henri III succéda, en 1272, son fils Édouard I«f, dont le règne fut illustré par la conquête du pays de Galles et de l’Eco’sse. Il convoqua le Parlement pour obtenir des’subsides, et la Chambre des communes fut appelée dès lors à voter les lois des finances. Édouard II fut moins heureux que son père ; il perdit l’Écosse, après avoir été vaincu par le fameux Bruce, fut déposé par le Parlement et mourut au château de Berckeley, qui lui servait de prison. Son fils Édouard III lui succéda en 1327. Après la mort de Charles le Bel, roi de France, il voulut faire valoir ses.droits à cette couronne, comme petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle ; mais Philippe de Valois lui fut préféré par application do la loi salique. Il n en prit pas moins le titre de roi de France, et commença contre ce pays la guerre connue dans l’histoire sous le nom de guerre de Cent ans. Il gagna la bataille de Crécy, où le jeune prince de^ Galles fit ses premières armes, prit Calais après un siège de onze mois, vainquit encore les Français à Poitiers et fit prisonnier le roi Jean, que le prince Noir (prince de Galles) emmena ensuite à Londres, où il resta quatre ans prisonnier. Le règne de Richard II (1377-1399) vit naître la querelle qui dura si longtemps entre lès maisons d’York et de Lancastre. Henri de Lancastre, cousin de Richard, ayant été banni du royaume et dépouillé de son héritage, se révolta, lit déposer Richard et fut proclamé roi sous le nom de Henri IV. Henri V, son fils et son successeur, " profitant du triste état où se trouvait la Francepar suite de la démence du malheureux Charles VI, voulut fuire revivre les prétentions d’Edouard, III. Il gagna sur les Français |a bataille d’Azincourt, s’empara d’un grand nombre de villes, fit avec Isabeau de Bavière, femme de Charles VI, un traité qui consacrait ses droits sur la Franco, et alla fixer sa cour à Paris, pendant que le dauphin, retiré dans la ville de Bourges, essayait faiblement de conserver quelques restes de ce beau royaume passé presque tout entier, aux mains d’un prince étranger. Sous Henri VI (1422 à 1401), les Français, réveillés de leur apathie par le courage extraordinaire d’une jeune paysanne,

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songèrent enfin à reconquérir leur indépendance. L’intrépide Jeanne Darc força d’abord les Anglais à lever le siège d’Orléans ; elle conduisit le dauphin Charles VII à Reims, où il fut sacré, puis tomba à Compiègne entre les mains des Bourguignons, qui la vendirent aux Anglais. Ceux-ci 1 emmenèrent à Rouen, où ilsla firent condamner comme sorcière et la brûlèrent toute vive, sentence inique et honteuse, qui sera toujours une tache sur les pages de leur histoire. Bientôt les Anglais perdirent une à une toutes les villes françaises’dont ils. s’étaient emparés, à l’exception de Calais, qui devait rester encore longtemps en leur pouvoir. Les dernières années de ce règne furent troublées par la guerre des deux roses, ainsi nommée parce que Richard, duc d’York, qui disputait le trône à Henri VI de Lancastre, avait pris pour emblème une rose blanche, tandis que la maison de Lancastre portait une rose rouge. Ce fut la maison d’York qui triompha, et elle fournit trois rois : Édouard IV (1461), Édouard V.et Richard III (1183), qui se rendit odieux par une foule de crimes, entre autres par le meurtre des enfants d’Édouard, ses neveux. Mais Henri Tudor, de la maison de Lancastre, vint attaquer le cruel Richard, qui périt à la bataille de Bosworthfield, ce qui mit fin à la querelle des deux roses ; Henri fut proclamé roi d’Angleterre sous le nom de Henri VII, en 1485. Henri VIII, son successeur, fut un odieux tyran. Après avoir comblé de faveurs le cardinal Wolsey, il lédisgracia dès qu’il montra la moindre résistance à ses volontés, et Wolsey mourut bourrelé de remords pour ses complaisances passées. Henri épousa successivement six femmes : Catherine d’Aragon, qu’il répudia ; Anne Boleyn, qu’il fit périr sur 1 échafaud ; Jeanne Seymour, qui mourut des suites d’une couche ; Anne de Clèves, qu’il répudia ; Catherine Howard, qui finit comme Anne Boleyn ? et Catherine Parr, qui probablement aurait eu" le même sort si le tyran n’était pas mort lui-même en 1547. C’est parce que le pape Clément VII n’avait pas voulu consentir à déclarer nul le premier mariage de. Henri, que ce despote débauché rompit avec l’Église romaine et força l’Angleterre à embrasser les principes de la réforme, que Luther et Calvin travaillaient alors à répandre. Le chancelier Thomas Morus fut une des victimes les plus illustres que leur résistance aux sanglants caprices de ce prince fit périr du dernier supplice. Le règne d’Édouard VI n’est remarquable que par la condamnation capitale de Somerset, qui avait d’abord gouverné le royaume sous le titre de Protecteur, et par l’ambition de Warwick, devenu duc de Northumberland, oui, après avoir fait épouser à son fils Guilford Dudley, la jeune et belle princesse Jeanne Grey, la fit reconnaître pour héritière présomptive de la couronne. À la mort d’Édouard Vl.’en 1553, Marie Tudor, fille de Henri VIII, fit aisément reconnaître ses droits, et l’infortunée Jeanne Grey périt sur l’échafaud à l’âge de dix-sept’ ans. La nouvelle reine, qui avait été élevée dans la religion catholique, voulut rappeler l’Angleterre à ses anciennes croyances ; elle persécuta les protestants, ’fit périr sur le bûcher l’archevêque Cranmer ? l’évêque Latimer et une foule d’

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victim

que des,

douces auraient peut-être réussi à faire revivre dans ce royaume, jadis célèbre pour sa foi, puisque la Grande-Bretagne fut quelquefois nommée l’île des Saints. À Marie Tudor.succéda Elisabeth en 1558, et ce règne peut être mis au nombre des plus glorieux que présente l’histoire d’Angleterre. Si la mort cruelle du brillant comte d’Essex, longtemps son favori, et surtout celle de l’infortunée Marie Stuart, sont des taches pour samémoire, elle gouverna avec tant d’habileté que l’Angleterre se vit placée au premier rang des puissances. Philippe II, roi d’Espagne, vit disperser -son invincible armada, avec laquelle il devait à, la fois conquérir l’Angleterre et étouffer l’hérésie. Shakspeare, l’un des plus grands poètes qui aient jamais paru, écrivit ses drames immortels ; François Bacon jeta les bases d’une nouvelle philosophie ; Drake et Raleigh découvrirent des pay3 nouveaux, et donnèrent à la mère patrie de nouvelles possessions lointaines. Le siècle d’Elisabeth fut presque pour les Anglais ce qu’a été pour nous le siècle de Louis XIV.

Le règne de Jacques Ier, de la maison des Stuarts(1603,1625), n’offre rien de bien remarquable, si ce n’est la fameuse conspiration des poudres, organisée par les catholiques exaltés pour faire sauter, au moyen d’une mine, le roi et tous les membres du Parlement, Guy Fawkes fut découvert au moment où il disposait.la poudre et la mèche dans une cave située sous ta salle même des séances. Chaque année le peuple anglais promène encore dans les rues de Londres un mannequin qu’il appelle Guy Fawkes et qu’il brûle ensuite en souvenir de cet événement. Charles I»f succéda à son père en 1C25. Il commença à mécontenter ses sujets par. l’aveugle engouement qu’il montra pour le duc de Buckingham, son favori. Il augmenta ensuite ce mécontentement en demandant sans cesse de nouveaux subsides pour subvenir à de folles dépenses, en dissolvant le Parlement qui les lui refusait, en faisant arrêter plusieurs membres des communes dont l’opposition l’irritait, et en voulant se jeter en travers pour arrêter le mouvement des idées religieuses ou pour en changer la direction. Les puritains et tous les mécontents s’organisèrent pour la résistance ; ils furent désignés.sous le nom de

royalistes, qui se distinguaient par leurs longues chevelures, reçurent le nom de cavaliers. La guerre civile éclata, et l’armée royaliste éprouva une déroute complète à Marston-Moor, où le puritain Olivier Cromwell. commença à donner des preuves éclatantes de ses talents militaires. Après avoir subi un second échec à Naseby, Charles se réfugia chez les Écossais, qui eurent la lâcheté de le vendre, et il fut conduit sous escorte à Holdenby-Castle, où il subit la captivité la plus rigoureuse. Cependant Cromwell, qui ne trouvait pas le Parlement assez docile a ses volontés, en expulsa violemment tous ceux qui lui étaient suspects, et composa avec ses créatures un nouveau Parlement qui.reçut la dénomination de Rumpparliament ou Parlement croupion. Charles fut forcé de comparaître comme accusé devant

Après la mort de Charles Ier, la république fut proclamée, et Cromwell devint tout-puissant. Le fils de Charles voulut revendiquer ses droits les armes à la main, mais Cromwell, à la tête de ses puritains dévoués, lui fit éprouver deux déroutes complètes, en Écosse d’abord, puis en Angleterre, et le malheureux prince n’eut d’autre ressource que.de se réfugier en France. Bientôt Cromwell, qui trouvait de la résistance dans le Parlement, le déclara dissous après l’avoir expulsé par la force du lieu de ses séances, et il se ht déclarer lord-protecteur de la république. Dès lors il gouverna avec une autorité plus despotique que ne l’avait jamais été celle des rois ; mais il montra, dans cette, haute position, tous les talents de l’homme d’État et de l’administrateur. L’Angleterre ne fut jamais plus’ puissante ni plus respectée que pendant les neuf années protectorat, qui ne finit que par sa mort,

en 1658.

Richard, fils aîné de Cromwell, lui succéda en qualité de protecteur, mais il ne conserva’ l’autorité que quelques mois, et sur la demande du Parlement, qui avait été convoqué de nouveau, il abdiqua pour rentrer dans la viéprivée. Quelque temps après, l’armée, constitua une espèce de gouvernement militaire, où Monk remplit les.fonctions de major-général. Celui-ci, qui n’avait jamais approuvé le zèle fanatique des puritains, et qui, d’ailleurs, obéissait peut-être en secret à des vues d’ambition personnelle, prêta l’oreille aux propositions que lui fit faire le prétendant, et il usa habilement de son pouvoir pour préparer une restauration qu’appelaient depuis longtemps les vœux de toutes les classes éclairées. Charles II fit son entrée solennelle à Londres le 29 mai 1C60, et il reçut un accueil enthousiaste. Monk fut créé duc d’Albemarle et reçut le cordon de l’ordre de la Jarretière. L’Angleterre se trouva d’abord heureuse de vivre sous un gouvernement’régulier ; mais bientôt Charles II mécontenta ses sujets par ses prodigalités, par sa légèreté et surtout par les tendances catholiques qu’il avait rapportées de son séjour en France. Des ■ conspirations ; la guerre civile au dedans, et au dehors de graves échecs subis par la marine anglaise en lutte avec l’amiral hollandais Ruyter. troublèrent la suite d’un règne qui s’était d’abord annoncé sous les plusheureux auspices, mais que deux iléaux terribles avaient d’ailleurs attristé dès les premières années : une peste qui, à Londres seulement, fit périr, dit-on, 80,000 personnes, et l’incendie de 166G, qui consuma treize mille maisons. C’est sous CharlesII que furent créées les dénominations politiques dewhi/js et de tories ; c’est aussi à cette époque que vécut Newton, ce génie sans rival à qui nous devons les plus grandes découvertes des temps modernes en astronomie et en physique. Une courte maladie emporta Charles en 1G85, et son- frère Jacques II lui succéda. On savait . que le nouveau roi n’aimait pas les protestants ; son.avènement fut regardé comme une calamité’publique. Lé duc de Mpnmouth et le duc

d’Argyle se mirent à la tête d’une conspiration oui lit couler des flots de sang. Ils périrent 1 un et l’autre sur l’échafaud, et le juge Jeffery ou JefTrys se signala par l’odieuse férocité avec laquelle il poursuivit tous ceux qu’on accusait d’avoir pris part à la révolte. Guillaume, prince d’Orange, qui avait épousé la fille aînée de Jacques et qui aspirait à la couronne d’Angle-I. terre, crut le moment favorable pour mettre à | exécution ses projets.ambitieux. Après avoir, réuni une Hotte sur laquelle il embarqua quel- ! ques milliers de soldats, il n’eut qu’à se pré| senter aux Anglais, qui l’accueillirent comme un libérateur, surtout lorsqu’il eut’ signé la I fameuse déclaration.des droits, qui consa-I crait les libertés politiques du pays. Jac-I ques II s’enfuit honteusement en France, où | Louis XIV le reçut avec honneur. Quelque ] temps après, ce prince lui fournit une flotte

! pour aller se mettre à la tète, des Irlandais ;

S car ceux-ci, restés catholiques, n’avaient pas | voulu reconnaître Guillaume III. Mais la ba■ taille de la Boyne, où les troupes de Jacques 1 furent défaites en 1690, ruinèrent complètement ses espérances et l’obligèrent à revenir habiter le château de Saint-Germain, que I Louis XIV lui avait donné pour résidence,

; Guillaume ne s’occupa plus qu’à lutter contre

la France, dont il voulait abaisser la prépon- ! dérance et qui refusait de le reconnaître.

Louis XIV céda enfin, et le traité de Ryswick, en 1097, consacra l’usurpation de Guillaume, qui mourut en 1702 des suites d’une chute de cheval et sans laisser d’enfants.

Anne, seconde fille de Jacques II, fut alors appelée au trône. Elle fit contre la France une guerre dans laquelle le duc de Marlborough se couvrit de gloire en Allemagne, tandis qu’en Espagne l’Angleterre prenait possession de Gibraltar, et devenait ainsi maîtresse du détroit qui unit l’océan Atlantique à la Méditerranée. Le traité d’Utrecht (1712) lui assurait en outre la possession de Minorque, de la, Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve.

George Ier, électeur de Hanovre et fils d’une petite-fille de Jacques Ier, succéda à la reine Anne en 1714. Ce fut un prince sage et habile. Le chevalier de Saint-George, fils de Jacques II, fit une tentative malheureuse pour faire valoir les droits dé sa naissance : il descendit en Écosse avec des armes et qes munitions, trouva d’abord quelques partisans, mais n’ayant pu.obtenir aucun avantage, dé-’ cisif et jie se voyant pas soutenu avec l’ardeur qu’il espérait rencontrer chez les Écossais, il abandonna lui-même son entreprise..

George II succéda à son père en 1727 et régna jusqu’en 1760. Pendant ces trente-trois ans, 1 Angleterre prit part à la guerre des Impériaux contre la France, la, Prusse, la Saxe, la Hollande et la Sardaigne ; cette première guerre se termina en 1748 par le traité d’Aix-la-Chapelle. Le prétendant CharlesÉdouard descendit en Écosse en 1745, et eut d’abord quelques succès ; mais vaincu à Culloden, il fut obligé de revenir en France, et ce fut la derniôretentative des Stuarts ; Une seconde guerre entreprise contre la Francefut surtout remarquable par la bataille de Fonlenoy, perdue par les Anglais et gagnée par Maurice de Saxe. De 1757 à 1759, lord Chvo fonda l’empire britannique dans les Indes, et l’Amérique septentrionale devint une, immense colonie anglaise. Parmi les hommes remarquables de ce temps, il faut citer le ministre William Pitt, ou lord Chatam, qui se distingua, par son éloquence et ses talents politiques, lé philosophe Hume et les littérateurs Goldsmith, Pope, Thompson, Swift, etc.

George III, petit-fils de George II, régna ensuite de 1760 à 1820. Après avoir soutenu une guerre contre l’Espagne et la France, l’Angleterre obtint, par le traité de Paris, la possession du Canada et de plusieurs autres colonies cédées par la France. Cependant.les finances étaient épuisées par cette longue suite de guerres, quelque glorieux qu’en eussent été les résultats ; l’Angleterre, écrasée par sa dette publique, voulut contraindre ses immenses colonies d’Amérique d’en supporter en grande partie le poids. Le mécontentement fut extrême ; les colons se préparèrent à la résistance et formèrent à cet effet la Lùjue solennelle. Bientôt le général anglais à Gage ayant envoyé un détachement pour s’emparer

le détachement fut attaqué, et il aurait été complètement détruit si lord Percy n’avait envoyé de nouvelles troupes pour le secourir. Ce premier succès encouragea les Américains ; ils levèrent une armée, et George Washington fut nommé leur général en cher. Franklin vint en France demander des secours au ’gouvernement de Louis XVI. Par ses soins, un traité d’alliance offensive et défensive fut signé entre • la France et les États-Unis d’Amérique. Rpchambàau et La Fayette, à la tête de 6,000 Français, vinrent renforcer l’armée de Washington, et après une suite de combats, lord CornwaUis ayant été obligé de capituler dans Y’ork-Town, l’Angleterre se vit obligée, en 1783, de reconnaître l’indépendance des États-Unis. Pendant que ces ëvénemenis se passaient °n Amérique, 1 Angleterre se voyait ai""1 >"" •e acharnée

Saeb lui faisaient ui

vent heureuse.’

Mais la Révolution française de 1789 fut pour elle une source d’embarras bien plus grands encore. William Pitt, fils de lord Chatam, grand orateur et homme d’État comme son père, avait hérité de sa haine acharnée contre la France. Malgré l’opposition’que lui firent dans la Chambre des communes Fox et Shéridan, il fit entrer l’Angleterre dans trois coalitions contre la, nouvelle république, et dépensa des sommes immenses pour lui susciter des ennemis dans toutes les parties de l’Europe. Pitt mourut en ’.800, avec la douleur d’avoir vu échouer tous ses efforts, et de laisser la France agrandie et glorieuse entre les ma’ms de Napoléon 1er, empereur, qui avait place trois de ses frères sur les trônes de Naples, de Westphalie et d’Espagne, et qui en mémo temps s’était fait reconnaître comme protecteur de la confédération du Rhin. Tant de revers n’étaient compensés que par les victoires navales de l’illustre amiral Nelson, qui maintinrent du moins la domination maritime de l’Angleterre ; mais le blocus continental décrété par Napoléon menaçait de rendre illusoire cette domination elle-même. Alors le roi George, dont l’esprit avait toujours été faible, tomba dans une tristesse profonde, qui se changea peu à peu en une véritable démence, et bientôt il fallut appeler le prince de Galles à la régence. En 1812, Napoléon entreprit la funeste campagne de Russie. Vaincu par les éléments, il lit une retraite désastreuse qui se termina en 1814 par son abdication, et celui qui