Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 1, L-Leo.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

30

LACH

IA CHÂTRE, famille noble du Berry, dont plusieurs membres se sont distingués dans la carrière des armes. V. Châtiîb.

LACHÀTRE (Maurice), ’écrivain français, de l’école communiste, né à Issoudun (Indre) en 18U. Il vint de bonne beuie habiter Paris, où il se fit connaître à la fois comme auteur et comme éditeur. Homme d’étude et non 3’action, très-prompt à adopter les théories les plus avancées, mais nullement révolutionnaire, M. Lachàtre ne s’est attaché

à aucune école, mais s’est appliqué à puiser dans toutes. Il a adopté les idées de Cabet sur le communisme, celles de Proudhon sur la propriété, celles d’Emile de Girardin sur la complète émancipation des femmes, celles de Blanqui sur la réorganisation sociale. l’artisan de la doctrine qui se formule ainsi : « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses forces, » il a déclaré être en même temps « pour l’autonomie de la commune, pour l’état fédératif et pour l’établissement de la république universelle. » En religion, il est « déiste avec Voltaire et Jean-Jacques Rousseau, spiritiste avec Allan Kardec, et croit, avec Jean Reyriaud, à la réincarnation de l’esprit, à la succession indéfinie des existences humaines sur cette terre ou dans les planètes. »

Sous l’Empire, M. Lachàtre, condamné, comme éditeur des Mystères du peuple^ d’Eugène Sue, et comme auteur du Dictionnaire universel, quitta la France et résida pondant sept ans à Barcelone. Ami de Félix Pyat, il devint, en 1871, un des rédacteurs du Vengeur, fondé par ce dernier, y défendit les idées fédéralistes pendant la Commune, et, après l’entrée de l’armée de Versailles à Paris (21 maj), il dut se cacher pour échappera un mandat d’amener. Quelque temps après, il parvint à se réfugier en Espagne et alla habiter Saint-Sébastien.

Les principaux ouvrages de M. Lachàtre sont : histoire des papes (10 vol.), contenant les crimes, meurtres, empoisonnements, adultères, incestes des pontifes romains, les crimes des rois, reines et empereurs ; le Dictionnaire universel, panthéon littéraire et encyclopédie illustrée ; encyclopédie et panthéon littéraire illustré.

LACUAU (l’abbé GÉraud de), archéologue français, né vers 1750, mort on ne sait a quelle époque. Il fut bibliothécaire et secrétaire interprète du duc d’Orléans. Il publia, avec l’abbé Leblond : Dissertation sur les attributs de Vénus (1776, in-4o, avec gravures), ouvrage dédié à Voltaire et couronné par l’Académie française ; Description des principales pierres gravées du cabinet du duc d’Orléans (1784, in-fol.). Ce n’est que le deuxième volume de l’œuvre complète ; le premier avait été publié par l’abbé Arnaud.

LACHAUD (Charles-Alexandre), avocat français, né à Treignac (Correze) en 1818. Lorsqu’il eut terminé ses études au collège de Buzas, il se rendit, en 1836, à Paris, où il suivit les cours de la Faculté de droit et prit le diplôme de licencié. De retour dans la (Jorrèze, il se fit inscrire au barreau de Tulle, où il ne tarda pas à se faire remarquer. Lorsque Mme Lafarge, qui l’avait entendu plaider dans une affaire d’infanticide, fut traduite devant la cour d’assises de Tulle, elle se souvint du jeune avocat et le choisit, en même temps que Bac, pour défenseur. Le retentissement qu’eut ce procès mit en évidence AI. Lachaud, qui défendit sa cliente avec une éloquence ardente (1840). Inconnu la veillo, il se vit tout à coup une célébrité, et fut appelé à plaider en province des causes importantes, entre autres celle de Besson, dans le procès Marcellange, à Lyon (1842). Deux ans plus tard, il alla se fixer à Paris, épousa la fille de l’académicien Ancelot, et ne tarda pas à se placer au premier rang parmi les avocats de cour d’assises. Au nombre des procès dans lesquels il a pris la parole et qui ont eu le pjus de retentissement, nous citerons ceux de Boearmé (1851), de Maie Pavie, accusée de bigamie, et qu’il fit acquitter, de Preigne, de Urellet-Carpeiilier, de Lescure, du lieutenant de Mercy, de Mme Lemoine (1800), du caissier Taillefer(18f>9), de Troppmann (1870) ; enfin, depuis la chute de l’Empire, de Courbet (187 !), de Janvier de La Motte (1872), du Figaro contre le général Trochu (1872), etc. Dans ces dernières affaires, M. Lachaud ne s’est pas borné à défendre ses clients ; il s’est attaché à défendre en même temps la plus triste des causes, celle du triste gouvernement qui débuta par l’attentat du 2 décembre et finit par la honteuse capitulation de Sedan. Par un phénomène singulier, c’est surtout depuis que l’Empire a donné la mesure de ce qu’il portait en lui de démoralisation et de calamités, que le célèbre avocat a tenu à se montrer son admirateur fervent et passionné. Sous l’Empire, il s’était fort peu occupé de politique. Une seule fois, lors des élections de 1869, il se porta candidat au Corps législatif dans la 8e circonscription de la 5>eine ; mais il n’osa point invoquer le titre de candidat officiel, et se borna à être, comme on disait alors, un candidat agréable. Battq. complètement par M. Jules Simon, qui obtint 30,000 voix, pendant qu’il n’en avait que 8,700, M. Lachaud n’a plus affronté depuis le suffrage universel.

M. Lachaud a fait partie du conseil de l’ordre des avocats à Paris de 1858 à 1867. Comme orateur, il a du feu, de la verve, une parole

LACH

élégante, vive et facile. Insinuant, persuasif, quelque peu larmoyant, ayant recours à tous les procédés du genre pathétique, il est en tout et avant tout l’avocat de cour d’assises. Ce grand artiste en paroles a tour à tour l’orfane de Mélingue, la rondeur de Coquelin, la onhomie de Geoffroy-, la dignité souriante d’un évêque monté en chaire. De sa voix retentissante, il lance des phrases creuses, des métaphores d’un romantisme vieilli ; il appuie sur des expressions heureuses, souligne des mots spirituels, et, malgré ses pincements de lèvres, maigre les roulements minaudiers de ses gros yeux divergents, il empoigne son auditoire, le tient sous le charme, l’entraîne par son argumentation savante, le remue par ses effets dramatiques et finit souvent par le convaincre, tant il a l’air convaincu lui-même.

LA CHAUSSADE (Jacques de), marquis de Calonges, homme de guerre français du xviie siècle. Issu d’une famille protestante de l’Agénois, dont plusieurs membres s’étaient signalés pendant les guerres de religion, il prit lui-même une part active aux mouvements provoqués, dès les premiers jours dut règne de Louis XIII, par les ordonnances rendues contre les protestants, avec lesquels tirent cause commune les seigneurs qui avaient à se plaindre de la cour. La Chaussade devint, en 1615. gouverneur du château du Mas. Lorsque les hostilités recommencèrent en 1621, il fut chargé de défendre Montpellier, et tint en échec, pendant deux mois, devant cette ville l’armée royale, commandée par le prince de Condé. À la paix, il reçut du roi une pension de 6,000 livres, alla ensuite servir dans les Pays-Bas, et revint plus tard en France, où il se- signala, en 1G35, au siège d’Avein, en Guyenne. On ignore l’époque de sa mort. — Sa tille, Judith de Calo.nges, morte en 1700, se fit à son époque une grande réputation par ses connaissances étendues dans les langues anciennes, même en hébreu, car elle adressa a Bochart des notes sur le texte de la Genèse. Elle avait pris pour guide spirituel le fameux. Labadie, et, s’il faut en croire certains écrivains, celui-ci n’aurait pas conservé dans ses relations avec elle toute la retenue que lui imposait la nature de ses fonctions. Après la proclamation de l’édit de Nantes, MIle de Calonges fut persécutée à cause de ses opinions religieuses, et se retira en Hollande, où elle passa le reste de ses jours.

LA CHAUSSE (Michel-Ange de), antiquaire français. V. Chausse.

LA CHAUSSÉE [Pierre-Claude Nivelle de), auteur dramatique, inventeur du drame, né à. Paris en 1692, mort en 1754. Il était le neveu d’un fermier général, et pouvait faire une brillante fortune dans les finances. Ses goûts modestes, son amour de la retraite et de l’étude le vouèrent à la profession des lettres. Il débuta par une Lettre de la marquise de L"" sur les fables nouvelles (1719, iu-12), où il faisait une critique modérée et spirituelle des fables de Lamotte, et défendu la poésie contre le même novateur, qui conseillait d écrire des tragédies et même des odes en prose, par son Épître à Clio (1731, in-12). Malheureusement, La Chaussée n’était guère poëte, et il ne réussit jamais à faire que de la prose-rimée, de sorte qu’il ne lui était pas possible de prouver la poésie, comme Diogene prouvait le mouvement en marchant. Il doit pourtant lui être tenu compte de sa bonne volonté, et Voltaire lui adressa un petit quatrain élogieux.,

La Ctiaussée était aussi un novateur, comme Lamotte, Son adversaire en littérature et son ami dans la vie privée ; il rêvait de donner au théâtre un genre à part, qui ne fût ni la tragédie ni la comédie, tout en tenant de l’un et de l’autre, et qui permît de mettre sur la scène d’autres infortunes que celles des princes, et d’aut : es types que ceux par lesquels on personnifie les vices et les ridicules. Il partait d’un point de vue très-juste, et se" disait que, la vie moyenne et bourgeoise offrant, dans la réalité, tout autantu’intérét que lavie des rois et des grands, il pourrait toucher et plaire en la transportant ail théâtre. Dans l’étude que nous avons consacrée au drame, nous avons dit quelle fut la part de La Chaussée dans cette innovation, d’où sortit le drame français moderne, quels obstacles il rencontra, quelles quereile.-> souleva ce genre, baptisé alors de comédie larmoyante. Nous nous bornerons à donner ici la suite de ses pièces. Il fit successivement jouer : la Fausse antipathie, comédie en trois actes et en vers (1733) ; le Préjugé à la mode, comédie en cinq actes et en vers (1735), dont le sujet lui avait été fourni par jl/He de Quinault ; il y combat le sot préjugé de son temps, d’après lequel il était riuicule, pour un homme comme il faut, d’aimer sa femme ; VÉcole des amis, comédie en cinq actes et en vers (1737) ; Alaximien, tragédie (1738) sur un sujet déjà traite par Corneille ; AJelanide, comédie en cinq actes et en vers (1741). Frerou regardait cette pièce comme.un modèle du genre. La Chaussée, qui avait éprouvé un échec en faisant jouer la tragédie précédente, la donna comme d’un jeune homme inconnu, ce qui ne l’empêcha pas de réussir. Il rit jouer ensuite : Amour pour amour, comédie en trois actes et en vers (1742) ; 1''École des mères (1744),

LACH

que Laharpe préférait à toutes les autres comédies de La Chaussée ; elle est fondée sur les funestes résultats de la préférence des parents pour un do leurs enfants, au détriment des autres. La Gouvernante, comédie en cinq actes et en vers (1747), a pour sujet une aventure véritable et un but aussi moral. Un conseiller au parlement de Bretagne, M. de Là Faluère, ayant fait rendre, par erreur, un arrêt injuste dans une cause dont il était le rapporteur, répara au détriment de sa fortune le préjudice fait par sa faute à la partie condamnée. La Chaussée prit pour sujet ce noble exemple, que peu de magistrats seront tentés de suivre. Ainsi, la comédie, telle que l’entendait cet homme de bien, essayait de corriger ou d’améliorer les moeurs, non par le rire, mai 3 par l’émotion. Ilobtintmoinsdesuccèsavec : Paméla (1743) ; YEcote de la jeunesse (1749) ; Y Homme de fortune (1751) ; le Rival de lui-même (1746) ; le Vieillard amoureux ; l’.4«jour castillan (1747) ; Elise ; les Tyrint/iiens ; la Princesse de Sidon, et le Rnpalriage, qui n’est qu’une parade d’une gaieté un peu trop libre. Toutes ces pièces, si discutées à leur apparition, et qui divisèrent en deux camps toute la littérature, sont des titres sérieux à la célébrité de leur auteur. La Chaussée eut pour lui Laharpe, qui le soutint, Diderot, qui l’imita, et Voltaire, qui écrivit Nanine, puis, se ravisant, trouva que ce genre de comédie n’avait pas de raison d’être. Piron, qui lit sur La Chaussée quelques épigramines mordantes, et Collé, qui luppelait un Cotin dramatique, furent ses deux ennemis irréconciliables. Aussi, l’auteur du Préjugea lamode, qui était entré à l’Académie des ses premiers succès, en 1736, fut-il un des membres qui contribuèrent le plus h éloigner Piron de l’illustre compagnie, à Le style des comédies de La Chaussée, dit M. Dubief, est eu général coulant, facile, abondant, mais pâle et dépourvu d originalité. Il est habile à tracer un portrait, à faire une définition, à filer une scène ; mais il manque d’action, de mouvement, d’imagination, et surtout de ce vis comica dont parle Horace, et qu’on ne trouve que dans Molière. Sa muse est la sensibilité ; c’est son cœur qui lui inspira ses meilleurs vers ; il est moral, sermonneur, c’est-à-dire froid et monotone ; quelquefois tendre, jamais passionné, et s arrête toujours sur la limitéqui sépare l’esprit du génie, sans jamais la franchir. C’est ce qui faisait Jire à Voltaire qu’il était un des premiers après ceux qui ont du génie. » Sablier a donné une édition des Œuvres complètes de La Chaussée (Paris, 1782, 5 vol. in-12). On a publié depuis ses Œuvres choisies (Paris, 1813, 2 vol. in-18, et 1825, in-18).

LA CHAUSSÉE (Antoine de), poète belge. V. Lu Gauchie.

LA CHACX-DE-FONDS, bourg de Suisse. V. Chaux-de-Fonds (la).

LÂCHE adj. (lâ-che — du latin laxus, large, lâche, que les étymologistes regardent comme un participe de tanguere, languir). Qui n’est pas ou qui est trop peu serré, trop peu tendu : Nœud trop lâche. Il faut tenir celle corde un peu lâche. (Acad.) César portait sa ceinture pur-dessus sou laticlave, et la portait fort lâche, ce qui donna lieu à ce mot de Sylta ; Méfiez-vous de ce jeune homme à ceinture lâche. (Laharpe.)

— Se dit d’un tissu dont les fils sont peu serrés : Toile, étoffe lâche.

— Fig. Mou, qui manque d’ardeur, d’activité : Un ouvrier lâche au travail. Il Qui manque de courage : Les hommes sont vils et làchics. (P.-L. Courier.)

Lâche qui veut mourir, courageux qui veut vi, vre,

L. Racine.

Il Qui a des sentiments vils et méprisables ; qui est vil et méprisable :.Ëfre assez lâche pour insulter au malheur. La lâche conduite d’un ingrat. C’est une action lâche et indigue d’attaquer les morts. (Mu"-’ de Poinpadour.) Je ne trouve partout que tâche flatterie, Qu’injustice, intérêt, trahison, fourberie.

Molière.

Ventre lâche, Estomac, ventre qui retient peu les aliments : Le raisin rend, tient le ventre lâche. (Acad.)

Temps lâche, Temps mou, humide.

— Littér. Dépourvu de nerf, de concision : Style, versification lâche. Bien n’est plus opposé à l’éloquence qu’un style diffus, traînant et lâche. (Bitaubé.) Il Qui écrit sans vigueur, sans concision a H est moins faible et moins lâche que Campistron, mais il est presque toujours dur, prosaïque et incorrect. (Laharpe.)

— B.-arts. Dont les formes manquent de vigueur, dont le trait est faible, indécis : Un faire lâche.

— Bot. Se dit des inflorescences dont les iieurs’sont très-écartées les unes des autres : Epi lâche. Ombetle lâche. La grappe du faux cytise ait lâche. Il Connectif tâche, Connectif qui est assez long pour empêcher que les lobes de l’anthère ne se touchent.

— Mar. Se dit d’un bâtiment qui ne tient pas bien le vent.

— s. m. Homme dépourvu de courage, ou qui n’a pas dtjj^întiments d’honneur : Les lâches deviennent hardis s’ils s’aperçoivent qu’on les craint. (P. Bouhours.) Les lâches sont

LACH

cruels. (Volt.) Le lâche a moins d’affronts à dévorer que l’ambitieux. (Yauven.) Se soumettre à la nécessité physique qu’on peut repousser est d’un lâche, (Mme Guizot.) Unepaix sans dignité, c’est là la paix à tout prix ; c’est la paix du lâche. (Dupin.) Le calomniateur est un l&che. (Boitard.) Je no sais point en lâche essuyer un outrage.

Boileau.

— Homme mou, paresseux : C’est un grand

LÂCHE.

— Adv. D’une manière lâche, peu serrée : Coudre lâche. Attacher lâche.

— Syn. LÛcIio, couard, polcron, etc. V. COUABD.

Ldeiie (le), drame en cinq actes et en prose, de M. Touroude ; théâtre de l’Ambigu, 25 février 1873. Ce drame énergique offre des situations saisissantes et bien menées, mais la donnée est invraisemblable. Un certain M. de Saint-Harem, franc misérable, ne pouvant triompher d’une femme, a mis aux prises le mari avec un de ses amis, Mauclerc. Le mari a été tué en duel, et Mauclerc, fort innocent de toute l’infamie qu’on lui a prêtée, répare comme il peut ce malheur en élevant le fils de sa victime. Saint-Harem, de Son côté, a un fils, dont il a fait un pilier de salles d’armes, afin qu’il pût soutenir l’honneur de la famille, honneur bien sujet à contestation. Ce Gaston est à peu près certain de tuer son homme, ce qui lui donne la plus fière allure. Comme il se voit préférer le pupille de Mauclerc, Roger, par une jeune fille qu’ils aiment tous deux, il emploie sou grand moyen : il veut forcer le jeune homme h se battre. Mais Mauclerc, au temps du duel qui ouvre la pièce, a connu toute la lâcheté du vieux Saint-Harem ; il lui a fait crier grâce, et en a obtenu un aveu signé de toute 1 infernale intrigue dans laquelle il avait enveloppé les deux amis. Grâce à ce précieux document, Mauclerc espère bien empêcher tout duel entre son pupille et le fils de l’infâme. Le duel a lieu, toutefois. Roger, par un acte de courtoisie chevaleresque, remet lui-même le fatal papier à Gaston, qui, vaincu à son tour par cette générosité, se fait tuer pour ensevelir par sa mort tous les secrets honteux de la famille.

On peut trouver à redire à l’enchevêtrement de ce drame, fondé tout entier sur cet impossible document signé par Saiut-Hareni. L auteur a cependant tiré de cette donnée, toute contestable qu’elle est, deux ou trois grandes scènes, qui ont fait le succès de la pièce. Telle est, entre autres, celle où Saint-Harem est forcé de révéler sa làeheté à son fils pour le faire renoncer au duel. C’était une scène difficile, et que l’auteur a risquéo avec audace.

LÂCHÉ, ÉE (lâ-ché) part, passé du v. Lâcher. Desserré : Nœud lâché. Cordons lâchés.

— Qu’on a laissé aller, qu’on a cessé rt’nr rêter ou de retenir : Chiens lâchés. Eaux lâchées. Un mot imprudemment lâché. Quand un livre est lâché dans l’Europe, il n’y a plus de remède. (M">« de Sév.)

— B.-arts. Fait avec trop de négligence ou d’abandon : Cela est trop lâché. Ce tableau n’est qu’une ébauche ; le dessin en est

LÂCHÉ.

LÂCHÉE, en latin Lachsum, ville et promontoire de la Grèce ancienne, sur te golfe de Corinthe, célèbre par le temple de Neptune. Elle servait de port à Corinthe.

LÂCHEFER s. m. (la-che-fèr). Teohn. Outil employé dans les fonderies de canons.

LÂCHEMENT adv. (lâ-che-man — rad. lâche). Avec nonchalance, mollement : Travailler LÂCHEMENT. Il y VU si LÂCHEMENT ! (Acad.)

La vie aux plus heureux passe comme un moment,

Et doit être importune à qui vît lâchement.

Rotrou.

— Fig. En lâche, par défaut de courage : S’enfuir lâchement, il Bassement, honteusement : Flatter quelqu’un lâchement. Se venger LÂCHEMENT.

— Litiér. et B.-arts. Sans vigueur, sans concision -.Écrire, dessiner lâchement. Quand il s’agit simplement de goût, il faut écarter tout ce qui est inutile, écrit lâchement et d’une manière vague. (Volt.) J’ai toujours écrit lâchement et mal quand je n’ai pus été fortement persuadé. (J.-J. Rouss.)

LAC H ENAL(Werner de), naturaliste suisse, né à Bâle en 1736, mort en 1800. Il étudia la médecine à l’université de sa ville natale, et y fut chargé, en 1776, de la chaire d’anatomie et de botanique. Ses recherches et ses travaux ont été d’un grand secours à Haller pour son Histoire des ptuntes de la Suisse, et la correspondance qu’il eut avec ce savant a été insérée dans les Épîtres latines à Haller.

LACHENALIE s. f. (la-che-na-lî — de Lachenal, but. suisse). Bot. Genre de plantes bulbeuses, de la famille des liliacées, tribu des hyacinthées, croissant au Cap de BonneEsperance.

— Encycl. Les lâchenalies sont de jolies plantes bulbeuses, à feuilles simples et radicales, engaînées à leur base, à hampe terminée par des fleurs disposées en epi, en grappe ou eu panicule. Ce genre, très-voi-