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sln des jacinthes, s’en distinguo par son périanthe à divisions extérieures plus courtes, et par ses capsules trigones et a trois valves. Il renferme roi certain nombre d’espèces, qui croissent au Cap de Bonne-Espérance, et dont plusieurs sont cultivées dans nos jardins. La tachenalie tricolore a deux feuilles engainantes, semblables à celles de la jacinthe, et pointillées de pourpre à leur extrémité ; la hampe, tachetée de rouge, se termine, en avril, par des fleurs pendantes, donc les divisions extérieures sont jaune citron, bordées de vert foncé, et les divisions intérieures verdâtres, bordées de pourpre. Les lâchenalies craignent le froid, et doivent passer l’hiver dans la serre tempérée.

LACHEISW1TZ (François-Sigismond), peintre allemand, né à Neuss en 1820, mort en 1868. Il entra, en 1840, à l’École des beaux-arts de Dusseldorf, et y travailla jusqu’en 1847, époque où il ouvrit lui-même un atelier dans cette ville. Lachenwitz s’adonna particulièrement à la peinture d’animaux, et y fit preuve d’un remarquable esprit d’observation. Les scènes comiques, pleines d’humour, dans lesquelles il a représenté les mœurs des chiens et des singes, ont rendu son nom populaire en Allemagne. Parmi ses toiles, dont plusieurs^ sont de grande dimension, on place en première ligne : les scènes empruntées au Heineke Fucus ; Une famille de lions surprise par des tigres ; Buffle attaqué par des panthères ; A t’y les combattant dans las airs ; Henné poursuivi par des loups, etc. Pendant ses dernières années, il s’était adonné à l’étude du cheval, surtout du cheval des steppes, et avait pris cet animal pour sujet de plusieurs de ses compositions ; mais elles Sont inférieures aux autres. Il en est de même de ses scènes militaires. Sa dernière œuvre fut un grand tableau représentant un Combat de cavalerie pendant la campayue de Bohême, en 1866.

LÂCHER v. a. ou tr. (là-ché — lat. laxare, détendre. V. lâche). Rendre peu on moins tendu, serré ; Lâcher un cordage, une corde. Lâcher une ceinture, un cordon. Lâcher la lacet d’un corset.

— Laisser aller, laisser échapper : Lâcher Mil oiseau. Lâcher un prisonnier. Lâcher les eaux d’un bassin. La justice est tenace ;

Elle ne lâche pas sitôt ce qu’elle tient.

Le GRAND.

Un vieillard sur son âne aperçut on passant Un pré plein d’herbe et fleurissant ; 11 y lâche sa bête, et le grison se rue Au travers de l’herbe menue.

La Fontaine. Il Ouvrir, pour donner lieu à un écoulement : Lâcher le robinet d’une fontaine, une bonde.

— Faire partir, éclater : Lâcher un coup de fusil, un coup de pistolet, un coup de canon.

— Appliquer violemment : Lâcher un coup de pied, un coup de poing.

L’autre, qui s’en doutait, lui lâche une ruado Qui vous lui met en marmelade Les mandibules et les dents.

La Fontaine.

— Lancer, exciter à aller : Lâcher les chiens sur un lièvre. Lâcher sur quelqu’un tous les limiers de la police. Lâcher les huissiers après un débiteur.

— Fam, Quitter, délaisser brusquement : Eh bien ! est-ce que vous aile : nous lâcher ?

— Renoncer à : Nous lâchons souvent avec dégoût ce que nous avions saisi avec ardeur. (X. Marinier.)

Lâcher ce qu’on a dans la main, Sous espoir’de grosse aventure, Est imprudence toute pure.

La Fontaine.

— Donner à contre-cœur, à regret : Mon coffre contenait un peu de linge, mon habit de bachelier et quelques pistoles que le vieillard m’avait lâchées malgré soit avarice. (Le Sage.)

— Lancer, publier : Le xvino siècle... lâchait la vérité et l’erreur à pleines mains. (Ste-Beuvc.)

— Dire, émettre, laisser échapper : Lâcher un secret. Lâcher le mot. Lâcher une sottise.

(neur, Je veux qu’on soit sincère, et qu’en homme d’hon-On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur.

ÏIolièke.

Lâcher le ventre, Rendre le ventre plus libre, faciliter l’évacuation des excréments : Et le soir, de petits pruneaux pour lâcher lis ventre. (Mol.)

Lâcher de l’eau, Urinar : Un énergumène de gentilhommerief ayant observé que le contour du château de Versailles était empuanté d’urine, ordonna à ses domestiques et à ses vassaux de venir lâcher de l’eau autour de son château. (Chamfori.)

Lâcher un vent, Laisser échapper un vent par en bas.

Lâcher tout sous soi, Ne pouvoir retenir ses excréments, par suite d’une infirmité.

Lâcher la bonde à sa colère, à ses larmes, Leiu donner un libre cours : Je lâchai la

BONDE À MES LAR.MES. (J.-J. RoUSS.)

Lâcher pied, S’enfuir, reculer : Le bataillon lâcha pied. Il Montrer de l’irrésolution, de la faiblesse : N’allez pas lâcher pieo en cette occasion ; tenez ferme. (Acad.)

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Lâcher prise, Laisser aller ce qu’on tient : Lâcher prise un moment, c’est tout perdre, je crois.

N. Lemercigr.

il Cesser un combat, une poursuite, une dispute.

— Mar. Lâcher une bordée, Faire feu de toutes les pièces d’un même bord.

— Navig. Lâcher un bateau, un train, Le faire descendre au cours de l’eau : Lâcher à col d’hommes, par chevaux, sur corde, à la volée, n Lâches tout ! Commandement usité sur les bateaux à vapeur, pour prévenir de laisser aller à l’eau la corde qui retenait le bateau à terre.

— Navig. aér. Lâchez tout ! Cri usité pour ordonner de laisser aller toutes les cordes par lesquelles on retient l’aérostat, afin qu’il puisse s’élever librement.

— Jeux. Lâcher la balle, La laisser passer sans la toucher. il Lâcher la main, La laisser à.un autre, quoiqu’on ait de quoi la lever.

— Manég. Lâcher la bride, Laisser courir, ne pas retenir avec la bride.

— Fig. Laisser une entière liberté, ne pas. contraindre : Lâcher la bride à des écoliers. Lâcher la bride à ses passions, à son indignation, à son animosité, à sa haine. C’est la cruauté à froid des généraux de cour qui lâche la bride à la brutalité des soldats. (H. Martin.)

— Escrime. Lâcher la mesure, Reculer devant son adversaire.

— v. n. Se détendre ; partir : Si le fusil vient à lâcher vous blesserez quelqu’un. (Acad.) *

— Se détacher, cesser de retenir : Si la corde vient à lâcher, vous allez vous blesser,

— Laisser échapper un vent par en bas : Qui donc a lâché ? Dieu ! quelle puanteur !

Se lâcher v. pr. Se détendre ; partir : La. corde s’est lâchée. Un fusil, un ressort qui

SE LÂCHE ;

— Tenir des propos déplacés, inconvenants, indécents : Il n’aurait pas dû se lâcher ainsi devant un étranger. Il se lâcha en propos fort libres. Il se repentit de s’Être tant lâche devant eux. (Acad.)

— Fam. Laisser échapper un vent :

Votre Majesti !,

Je crois, s’est lâchée.

(Clianson du roi Dagobert.) LACHÈRE (François !, hagiographe français, né ù Loge, près d Autun, eu 1600, mort à Dijon en 1734. Admis dans l’ordre des cordeliers, il devint dehniteur de province et fut envoyé par Louis XIV, ainsi que trois autres religieux, en mission au Sénégal, où il passa trois ans (1686-1689). Outre des Mémoires sur ses voyages en Afrique et dans des îles de l’Amérique, et un Nécrologe des frères mineurs de Dijon, restés manuscrits, on a de lui : Vie de saint Jacques, suivie de la Vie de saint François Sotano (Dijon, 1728, in-8°).

LACHES, général athénien, mort en 418 avant notre ère. Chargé, en 427, avec Charœades, de commander l’expédition envoyée en Sicile, il lutta avec avantage contre les Locriens Epizéphyriens, revint l’année suivante à’Athènes pour répondre à une accusation de péculat portée contre lui par Cléon, prit part à la bataille de Deliuin, en 424, et devint, trois ans plus tard, un des commissaires qui réglèrent les conditions d’une trêve de cinquante ans avec Sparte. Lâchés trouva la mort il la bataille de Muntiuèe. C’est au procès intenté à Lâchés qu’Aristophane a fait allusion dans ses Guêpes, lorsqu’il représente le chien Labès, mis eu jugement pour avoir volé un fromage de Sicile. On croit, en outre, que, dans son dialogue intitulé Lâchés, Platon a mis en scène ce général, qu’il représente comme un arguiuentateur plein de finesse et do subtilité.

LACHÉSILLEs. f. (la-ké-zi-lle ; «mil.de Lachésis, nom mythol.). Entom. Genre d’insectes orthoptères, très-voisin des forlicules.

LACHÉSIS s. f. (la-ké-ziss — nom mythol,). Erpet. Genre de reptiles ophidiens, formé aux dépens des vipères.

— Araehn. Genre d’aranéides, dont l’espèce type vit aux environs du Caire : La lachésis perverse.

LACHESIS, l’une des trois Parques, celle qui lenait le fuseau et filait la vie des hommes. V. Parques.

LA CIIESiSAYE, nom de divers écrivains français. V. Chesnaye.

LA CHÉTAKDIE (Trotti de), nom d’un théologien et d’un diplomate français. V. Ché-

TAKDIE.

LÂCHETÉ s. f. (lâ-che-tô — rad. lâche). Défaut de courage, pusillanimité ; action inspirée par le défaut de courage : Montrer de la lâcheté. Chez les Humains, le courage avait plus besoin d’être réprimé que la lâcheté n’avait besoin d’être excitée. (Boss.)Z, e chemin du vice est (a lâcheté. (J.-J. Rouss.) La lâcheté est une méchante excuse d’une mauvaise action. (Chaieaub.) La peur tient à l’imagination, la lâcheté au caractère. (Joubert.)i La vengeance exige un certain courage ; combien de gens ne sont magnanimes que par lâcheté ! (A. d’Houdetot.)

— Action basse, vile, indigne d’un homme

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de cœur : C’est une lâcheté que de trahir un parent, un ami, un bienfaiteur. Partout et toujours c’est une lâcheté de faire ce que ta raison condamne. (Scnancour.) Il y a une égale lâcheté d insulter un être trop faible Ou trop fort. (A. d’Houdetot.) De toutes les lâchetés, la plus odieuse est la calomnie lancée par une lettre anonyme. (Laténa.)

— Encycl. La lâcheté est, à proprement parler, le marque de courage ; elle se distingue de la poltronnerie, en ce que celle-ci n’est, le plus souvent, que le résultat de la peur, en face d’un danger imprévu, tandis que, la lâcheté est le résultat d un parti pris de se dérober au péril ; on est poltron par instinct ou par tempérament ; on est lâche par calcul. Entre toutes les qualités viriles, le courage est prisé si haut qu’il n’y a pas pour l’homme d’injure plus grande que de l’accuser de lâcheté ; en tout pays, les lâches sont avilis et méprisés, et ceux-là mêmes qui ont. le plus conscience de leur manque de courage et de dignité s’efforcent encore de se dérober à cette sorte de dégradation. Quoique notre propre existence Soit, naturellement, ce que nous avons de plus cher, on méprise l’homme qui tient plus a sa vie qu’à son honneur, et l’appréhension de passer pour lâche est si forte, qu’on sacrifie tout a ce sentiment.

Mais, de même qu’il y a un courage moral, distinct du courage physique, il y a aussi la lâcheté morale. On n est pas lâche seulement en s’efforçant de se soustraire à un danger ; on l’est encore en abandonnant le devoir et en ne reculant pas devant une infamie pour réussir, en rampant pour faire fortune. Ces deux sortes de lâcheté se donnent la main, le plus souvent, car elles procèdent de la même bassesse de caractère, et alors l’ijomme lâche est complet.

La lâcheté chez le soldat et encore plus chez les chefs, qui doivent montrer l’exemple, a toujours été déshonorante. Le plus souvent, elle était punie de mort. Chez les Grecs, celui qui s’était montré lâche-et avait fui était condamné à rester trois jours assis au milieu de l’agora, vêtu en vieille femme. Les nations modernes se sont montrées plus sévères. Les commandants qui rendaient les places de guerre sans avoir épuisé tous les moyens de défense étaient dégradés et pouvaient s’estimer heureux s’ils en étaient quittes à si bon compte.

— Anecdotes. En 1603, le gouverneur d’Heidelberg, n’ayant pas fait toute la résistance possible contre l’année française, commandée par le maréchal de Lorge, le prince Louis de Bade le lit arrêter et son procès lui fut fait par un conseil de guerre. Il fut condamné à être dégradé de noblesse et de l’ordre Teutonique, dont il était revêtu ; à être ensuite chassé de ia maison de cet ordre, qui est ù Heilbrun, à, coups de pied au cul, par le plus jeune des chevaliers, à être mené sur le chariot avec le bourreau a son côté, au travers de l’armée impériale, et à avoir la tète tranchée. Cependant, on lui fit grâce de la vie ; mais l’exécuteur lui ota sur T’échafaud l’épée dont on l’avait ceint, la mit en pièces et lui en frappa plusieurs fois le visage.

»

En 1523, le capitaine Frauget, gouverneur de Fontarabie, ayant rendu honteusement cette place aux Espagnols, fut cundamné à être dégradé de la noblesse. On l’arma de pied en cap ; -on le fit monter sur un échafaud, où douze prêtres, assis et en surplis, commencèrent à chanter les vigiles des morts, après qu’on lui eut lu la sentence qui le déclarait traître, déloyal, vilain et foi inentie. À la fin de chaque psaume, ils faisaient une pause, pendant laquelle un héraut d’armes le dépouillait de quelques pièces de son armure, en criant à haute voix : « Ceci est le casque du lâche, ceci son corselet, ceci son bouclier, » etc. Lorsque le dernier psaume fut achevé, on lui renversa sur la tète un bassin d’eau chaude ; on le ■ descendit ensuite do l’échafaud avec une corde qu’on lui passa sous les aisselles ; on ie mit sur une claie : on le couvrit d’un drap mortuaire, et on le porta a l’église, OÙ les douze prêtres l’environnèrent et lui chantèrent sur la tête le psaume : Deus, laudem meam ne iacueris, dans lequel sont contenues plusieurs imprécations contre les traîtres. Ensuite on le laissa aller et survivre à son infamie.

Deschapelles, capitaine au régiment de Picardie, avait, en 1636, rendu lâchement, au duc de Lorraine, Circle, près de Thionville. Louis XIII eiivoya un ordre au conseil de guerre pour (aire juger cet officier « afin que vous lui fassiez couper le cou sur le pont de la ville, et que toute l’armée, en passant par là, voie son corps sur l’échafaud, et l’exécution qui en aura été faite. » Le conseil de guerre conclut seulement à la dégradation ; mais Deschapelles fut exécuté.

Nous pourrions, assurément, enrichir cet article d un grand nombre d’exemples de lâcheté ; et, pour cela, nous n’aurions pas besoin de recourir à l’histoire ancienne ; l’époque conteinporainesufrtrait, hélas 1 largement. Le lecteur comprendra qu’un sentiment de pudeur nous engage à nous abstenir.

LÂCHEUR, EUSE s. (lâ-cheur, eu-zerad. lâcher). Personne qui a l’habitude d’à LACH

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biindonner brusquement ceux avec qui elle est engagée : Ne vous fiez pas à fui ; c’est un

LÂCHEUR.

— Navig. Celui qui lâche : Lâchhur de bateaux. Lâcheur de trains.

LACHEVARDI ÈRE (Auguste-Louis), homme politique, né à Paris vers 1770, mort en’1828, D’abord clerc de procureur, puis employé des finances, il devint vice-président de 1 administration départementale de Paris après le 10 août 1792, prit une part active dans lô vote des sections contre les girondins, et fut envoyé comme commissaire dans la Vendée, où il déploya beaucoup d’énergie. Après la chute de Robespierre, son ami, il resta quelque temps à l’écart, puis remplit les fonctions de secrétaire général de la police, d’inspecteur général de la guerre et de consul à Païenne. Nommé président du département de la Seine quelque temps avant le 18 brumaire, Lachevardière proposa, dit-on, au. Directoire de faire arrêter Bonaparte la veille de cette journée, et fut inscrit des premiers sur les listes de déportation ; mais, grâce à la protection de Menou, il resta en France. Consul à Dantzig au commencement de l’Empire, il occupa ce poste jusqu’en 1808, puis il coopéra au Bulletin universel de Férussac et au Dictionnaire d’agriculture pratique. — Son Mis, Alexandre Lachevardière, mort en 1855, exerça la profession d’imprimeur et fut le premier qui introduisit en France les presses mécaniques. Sous la Restauration, il contribua à fonder le journal le Globe, et créa, après 1830, avec Cozeaux et Gharton, le Magasin pittoresque, imitation du Penny Magasine anglais ; il a, en outre, publié le Trésor de numismatique et de glyptique, et Y Encyclopédie moderne ou Encyclopédie nouvelle.

LA CHEZE (René de), poète français, né a Reims, mort dans la même ville en 1637. 11 remplit les fonctions d’échevin du ban Saint-Remi, à Reims, et se fit connaître par des poésies morales qui ne manquent pas de mérite. Pour donner une idée de son Style et de sa manière, nous citerons le quatrain suivant :

Es-tu dans la faveur, chacun te suit en troupe.

As-tu les vents seconds, chacun te suit en mer.

N’as-tu plus de faveur ni plus le vent en poupe,

Chacun fuit et tout seul on te laisse abisiner.

Ses principaux ouvrages sont : les Larmes de Sion ou Paraphrases sur les Lamentations de Jérémie, divisées en deux parties (Reims, 1630, in-8°) ; les Tableaux raccourcis de la vie humaine, divisés eu deux parties (Reims, 1630) ; les Leçons morales du sage Théotime, disposées en quinze ttibles, iicepmpnguées de quatrains en forme d’arguments (Reims, 1630, in-.8°) ; l’Olympe rémois ou les Assemblées des dieux faites à Heims durant trois divers temps de carnaval (Reims, 1637).

LAC11IC11E (Claude-Quentin), ingénieur français, né à Uole en 1719, mort h’paris en 1802. Étant entré dans le génie militaire, il prit part au siège de Fribourg (174-1). En revenant en France, il découvrit, près de Valdieu, le point de partage des eaux qui so déversent d’un côté dans le Rhin, de l’autre dans le Rhône, conçut alors l’idée de rejoindre ces deux fleuves par la canalisation du Doubs et de l’ill ; fit, par ia suite, des études dans ce but, et envoya au gouvernement, en 1765, son projet de canal, qui, après être resté longtemps enfoui dans les bureaux, fut finalement déclaré impraticable. Laoliiçbe était capitaine du génie à Grenoble, lorsqu’il fit partie de l’expédition de Corse. À son retour en France, il reçut le grade de brigadier des mines, et devint successivement directeur à Marseille, en Languedoc et en Duuphiné. Sur ces entrefaites, l’ingénieur Bertrand reprit comme sien le projet de canalisation du Doubs et de l’Ul. Lachiche protesta avec une grande énergie, et fut mis à la retraite (1783). En 1789, on le rétablit dans ses fonctions, et le ministère lui offrit, en compensation des dépenses que lui avait occasionnées son travail préparatoire, une indemnité de 12,000 francs, qu’il refusa. Il espérait encore être chargé des travaux du canal du Khône au Rhin, lorsqu’il eut la douleur d’en voir la direction donnée à son plagiaire et à sou rival, LSertrand. On lui doit, entre autres écrits : Prospectus d’un canal de vingt-cinq lieues de longueur (Paris, 1790, in-4u) ; Observations sur te mémoire de M. Bertrand (Dôle, 1790) ; Mémoire sur ta navigation des rivières et des fleuves en général (Dôle, 1791, jn-*o), etc.

LACHAIANN (Charles - Conrad - Frédéric-Guillaume), philologue allemand, né à Brunswick eu 1793, mort à Berlin en 1851. Fils d’un pasteur protestant qui avait publié un certain nombre d’ouvrages littéraires, il reçut une éducation solide. Destiné d’abord à l’-ëlat ecclésiastique, il commença en 1808, à l’université de Leipzig, des études de théologie, qu’il abandonna pour celles de philologie, et se rendit, en 1809, à Gteuingue, où il suivit les cours de Dissen, Mitseherlich et lloyne ; mais, en même temps qu’il profitait des leçons du chef de l’école esthétique et historique, il s’intéressait aux travaux de F.-A. Wolf et de G. Herinann. Il fonda, avec quelques-uns de ses condisciples, la Société philologique de Oœttingue. Au moment où Lachmann faisait imprimer sa thèse de doctorat (1815), l’Allemagne so trouvait sous la menace d’un