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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 2, Lep-Lo.djvu/320

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que les précédents, ayant pour empreinte 1 effigie de Louis XVI, roi des Français, et, au revers, le génie de la France debout devant un autel et gravant sui’ des tables le mot : constitution. On lit autour les mots : règne de la loi. Ces pièces, émises pour 24 livres, valent, dans le commerce des curiosités, de 30 à. 35 francs aujourd’hui. Leur valeur réelle est de 23 fr. 60.

À ces louis succédèrent, dans les premiers temps de la République française, à partir de 1793, des pièces d’or de 24 livres, aux mêmes titre et poids que les louis constitutionnels, représentant fe génie de la France, comme ci-dessus, et, au revers, la valeur de la pièce au- milieu d’une couronne de chêne, avec la légende : république française. Ces pièces ont la même valeur intrinsèque et marchande que les louis constitu, tionnels.

À ces louis de 24 livres succédèrent les pièces de 20 francs, dont les premières furent frappées seulement sous le Consulat, avec les doubles de 40 francs ; elles prirent, sous l’Empire, le nom de napoléons et doubles napoléons. Les premières eurent pour empreinte l’effigie de Bonaparte, premier consul, tête nue, et, nu revers, dans une couronne d’olivier, la valeur de la pièce, avec la légende république française et le millésime républicain. Plus tard, l’effigie du

firemier consul fit place a la tète de Napoéou, empereur des Français, et la légende républicaine fut remplacée par celle : empire français. Ces pièces étaient au titre de 900 millièmes, du poids de 6gr,450.

La pièce de 20 francs reprit, sous la Restauration, son ancien nom de louis et le conserva jusqu’en 1840.

Malle. Les louis sont une monnaie d’or du poids de 8gr,430, au titre de 854 millièmes ; ils ont cours dans l’Ile de Malte pour 24 fr. 105 ; les doubles louis en proportion. Ils ont pour empreinte l’effigie du grand maître, et, au revers, deux petits écussons aux armes de Malte et du grand maître accolés, penchés et surmontés d’une couronne, avec la légende : hospitalis et s. sepul. hierusal.

Double louis. Il y avait en circulation, avant l’adoption du système décimal actuel :

Des doubles touis de 1709, dits au soleil, représentant l’effigie du roi, et, au revers, quatre L doubles adossés ; au milieu, un petit soleil. Ils étaient au titre de 917 millièmes et pesaient 16^25.

Des doubles louis de 1715, dits aux armes, du même poids et au même titre que les précédents, ayant pour type l’effigie du roi, et portant au revers l’écu aux armes de France.

Des doubles louis de 1716, dits de Noailles, au même titre de 917, et pesant 24gr,30 ; ils avaient pour empreintes, d’un côté l’efligie du roi, et de l’autre quatre écussons aux armes de France et de Navarre.

Des doubles louis de 1718, dits de Malte, au même titre, que les précédents, pesant 19gr,50, avec l’effigie du roi, et, au revers, une croix de Malte.

Des doubles louis de 1720, dits aux deux L, mêmes poids et titre que les précédents, à l’effigie du roi, et, au revers, portant deux L.

Des doubles louis de 1723, dits mirlitons, au titre de 917 millièmes, pesant l2gr,95, à l’effigie du roi. Au revers étaient deux L majuscules entrelacés de face, couronnés et placés entre deux palmes.

Des doubles louis de 172G, dits à lunettes, au même titre de 917 millièmes, pesant lCgr,25, ayant pour type l’effigie du roi, et, au revers, les deux écussons aux armes de France et de Navarre, de forme ovale.

Des doubles louis de 1785, aux armes, au titre de 917 millièmes, pesant 15gf,25, représentant l’efligie du roi, et, au revers, les deux écus aux armes de France et de Navarre, accolés et surmontés d’une couronne. On lit autour la légende : chrs. regn. vinc. IMP. (Christus régnât, vincit, imperat), qui existe également sur toutes les monnaies antérieures indiquées ci-dessus. Ce sont les derniers doubles louis qui ont été frappés : il n’a été fabriqué sous la République que des pièces de 24 livres, et, sous l’Empire, des doubles napoléons (impériaux et consulaires).

LOUIS (canal), voie navigable d’Allemagne en Bavière. Il joint le Danube au Mein et au Rhin, et, par conséquent, la mer Noire à la mer du Nord. Il commence au Danube, a Kelheim, se confond avec l’Altmùl, rendu navigable en amont jusqu’à Dietfiirth, passe à Nuremberg, traverse le chemin de fer de Nuremberg à Furth, et ensuite laPegnitz, passe à Erlangen et débouche dans le Mein à Bamberg. Sa longueur est de 176 kilom ; sa largeur est de 18 mètres au niveau d’eau et de ll’i,33au fond ; sa profondeur varie de îm^e à2m,33.Sa plus grande élévation est de 210 mètres au-dessus du Mein et de 90 mètres au-dessus du Danube. Sa pente est rachetée par 103 écluses. Il a été creusé en douze ans par ordre du roi Louis Ier de Bavière, et a coûté 33 millions de francs.

LOGIS (SAINT-), ancien bourg et commune de France (Haut-Rhin), cant. de Huningue, arrbnd. et à 29 kilom. de Mulhouse, sur le chemin de fer de Strasbourg à Baie, cède a lAlleiuagofi ea 1871 ; 1,035 hab. Brasseries, iabnques de cire u cuoWer. vernis huile épurée. Pendant la Révolution, ce bourg porta le nom de Ilourg-Libre. il Ancien

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bourg et commune de France (Moselle), cant. de Bitche, arrond. et à 30 kilom. S.-E. de Sarrègnemines, cédé à l’Allemagne ; 784 hab. Importante cristallerie, qui date de 1767. C’était la seule en France qui fabriquât des verres et cristaux imitant le malachite et l’hyalite. Forges.

LOUIS (SAINT-), ville des États-Unis (État de Missouri), à 190 kilom. E. de Jefferson, sur la rive droite du Mississipi. D’après le recensement de 1860, la population de Saint-Louis s’élève à 162,479 hab. En 1810, le chiffre de la population de cette ville ne dépassait pas 46,000 âmes. Cet immense accroissement de population est dû à la rapide extension du commerce et de l’industrie de Saint-Louis et à l’émigration. De nombreux Européens s’y sont fixés dans les quarante dernières années. On sait, en outre, que le surcroît de population des États du Nord-Est s’est porté vers la vallée du Mississipi, dans une région dont Saint-Louis forme le centre. « Saint-Louis, dit M. L. Michelant, est aujourd’hui, par sa population, par sa richesse commerciale et manufacturière, la première ville de l’Ouest après Cincinnati, et, lorsque les populations encore clair-seraées auront pris pleine possession du territoire ouvert à leur activité, elle sera appelée à prendre rang parmi les plus riches cités commerciales, non-seulement des États-Unis, mais du monde entier. Dès à présent, sa position en fait l’emporium (pour employer le terme consacré), la métropole et l’entrepôt naturel du bassin du Mississipi. Placée sur la rive droite du Mississipi, en face de l’État de l’Illinois, dont le Ûeuve seul la sépare, et avec lequel un pont en fer la met aujourd’hui en communication directe et facile, Saint-Louis se trouve en quelque sorte au point de concentration des principales voies navigables des États-Unis. C’est d’abord le Mississipi, par lequel sa navigation s’étend d’un côté, en amont, jusqu’aux chutes Saint-Antoine, en traversant les contrées voisines des grands lacs, et de l’autre jusqu’à la Nouvelle-Orléans. Puis vient ensuite le Missouri, qui sort au N.-O. des montagnes Rocheuses, et, après avoir reçu dans son parcours de nombreux et importants cours d’eau, trouve son embouchure sur la rive droite du Mississipi, à 20 milles au-dessus de Saint-Louis, tandis qu’à 196 milles plus bas l’Ohio vient verser ses eaux dans le fleuve par sa rive gauche, en ouvrant ainsi une communication avec les États du Centre et de l’Est ; enfin, nous citerons encore la rivière Illinois, qui se verse également dans le Mississipi, à sa rive gauche. » Comme complément de ces routes naturelles, Saint-Louis se rattache par des chemins de fer à la région de l’E. et du S.-O. ; en même temps, on vient de construire à l’O. un réseau de voies ferrées, notamment la grande ligne du Pacifique, qui aboutit à San-Franciseo, et ouvre ainsi, sur une longueur de 2,759 milles, l’un des chemins les plus directs vers l’océan Pacifique. Saint-Louis est ainsi en rapport avec ’ des territoires étendus, dont les richesses agricoles, métallurgiques et minérales viennent s’accumuler dans ce grand entrepôt, d’où elles se répandent ensuite dans les diverses parties des États-Unis. Saint-Louis est surtout un centre d’échanges intérieurs ; toutefois, elle attire sur son marché un mouvement direct d’importations étrangères. Les principaux articles de ce commerce d’importation sont : les sucres et mélasses, la quincaillerie, la coutellerie, les rails et autres appareils en fer pour voies do chemin de fer ; la faïencerie et la cristallerie ; l’étain, le fer-blanc, le cuivre, les nouveautés et les merceries ; les vins, eaux-de-vie et autres spiritueux ; les cigares, les drogueries, les médicaments et autres denrées diverses. Les céréales constituent l’un des principaux articles du commerce intérieur. Viennent ensuite les pommes et les fruits séchés, le beurre, le coton, le chanvre, le café, les fourrages, les clous, le sucre, le plomb, les fromages, le porc fumé, le tabac, etc. Le commerce des pelleteries est l’un des principaux articles d’échange avec l’étranger ; il représente une valeur annuelle de 2,500,000 fr. Les principales robes sont fournies par le buffle, l’opossum, le loup des prairies, le daim, le renard, le rat musqué, le chat sauvage, etc. Toutes ces peaux et fourrures sont recueillies, parmi les tribus indiennes, par des expéditions qui remontent le Missouri et ses affluents, et se font par des bâtiments à vapeur. Saint-Louis est aussi l’un des principaux ports pour l’embarquement du gros bétail. On estime à environ 15 millions de têtes par an les envois faits sur les marchés du Sud.

  • L’industrie manufacturière, ajoute M. Michelant,

fécondée par le développement de la population et des capitaux, a suivi la marche progressive du commerce. D’après un travail statistique publié récemment, le nombre des établissements livrant des produits pour une valeur de 500 dollars et au-dessus s’élevait à 1,308, employant-ensemble un capital de 5 millions de dollars et occupant 8,450 ouvriers. La totalité des produits était évaluée à la somme de 15,400,000 dollars. » Parmi les industries les plus considérables, nous signalerons : la charpenterie, les fonderies de fer et de cuivre, la forgerie en fer, cuivre et fors-blancs, les huileries, les corderies, la carrosserie, la cordonnerie, les tanneries, !»

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peinture en bâtiment, les scieries de bois, l’ameublement, la sellerie, la construction de bateaux, les distilleries, les filatures, les manufactures de tabac, les brasseries, etc.

La ville de Saint-Louis est souvent appelée Mount-City (cité des Monts), à cause des nombreux monticules de calcaire blanchâtre qui l’environnent. Les rues sont presque toutes larges, percées à angle droit. Celles qui courent parallèlement au fleuve sont désignées d’après des numéros d’ordre, tandis que les artères transversales portent le nom d’une espèce d’arbre indigène. Il est donc très-facile de s’orienter à Saint-Louis, et l’étranger nouvellement débarqué n’y éprouve jamais le

même embarras que dans une ville d’Europe. Cependant, un profond ravin, parallèle au Mississipi, coupe la ville en deux parties, et, par ses nombreuses branches latérales, introduit une certaine irrégularité dans les rues qui l’avoisinent.

La ville, fondée en 1764 par les Français, comme comptoir d’échange pour le commerce avec les Indiens, passa en 1S03, avec toute la Louisiane, dans la possession des États-Unis. Elle est aujourd’hui complètement américaine, et la plupart de ses habitants, d’origine canadienne, ne parlent plus la langue de leurs ancêtres. Les noms mêmes des localités voisines ont été modifiés par la prononciation anglo-saxonne ; c’est ainsi que le village de Vide-Poche, où’les jeunes gens allaient autrefois gaiement débourser leurs écus dans les guinguettes, s’appelle aujourd’hui WàiteBush (Buisson-Blanc).

LOUIS (SAINT-), île et Ville à l’embouchure du Sénégal, chef-lieu des possessions françaises de la Sénégambia et du Gabon. L’île, située par 1G° 0’ 48" de latit. N. et 18° 53’ 6 de longit. O., est un banc de sable à 4 lieues environ de l’embouchure du fleuve. Sa longueur, du N. au S., est de 2,300 mettes et sa largeur moyenne de 1S0 mètres. Sa superficie est d’à peu près 34 hectares. Sa plus grande élévation au-dessus des hautes eaux ne dépasse guère 1 mètre. Elle est d’ailleurs entourée de quais en maçonnerie. L’Ile ne présente aucune espèce de végétation, et, même au moyen d’engrais, on n’obtient que de maigres essais d’horticulture. L’abord de Saint-Louis, dans le bras E. du fleuve, offre un excellent mouillage, une fois la barre franchie. L’autre bras est obstrué et coule parallèlement à la mer, en formant la pointe de Barbarie, sur laquelle est assis le petit village pêcheur de Guettendar, juste en face de Saint-Louis.

La ville de Saint-Louis, à 13 kilom. de l’océan Atlantique, occupe aujourd’hui presque toute l’île, et sa population est de 20,000 habitants. En 1779, elle en comptait 3gol8, et en 1844 àpeine 15,000. Les rues sont bien percées et coupées à angle droit, les maisons bien alignées. La ville est défendue par des batteries d’artillerie. Il n’y a dans l’île ni ruisseaux ni fontaines ; mais l’eau du fleuve est potable pendant cinq ou six mois de l’année. On remplit alors de cette eau douce des citernes, qui fournissent à l’alimentation pendant le reste de l’année. L’existence des colons est assez triste : retenus toute la journée dans leurs boutiques, ils vendent aux indigènes de la Guinée du tabac, des talias, de la quincaillerie, des armes, de la poudre, de la verroterie, du sucre, etc. En général, les commerçants mettent à la tête de leurs comptoirs dedétaii une mulâtresse du pays, que l’on nomme signare, et qui vit maritalement avec eux sans qu’aucune sanction légale vienne corroborer cette union. La signare prend le nom de son amant, et ses enfants héritent du nom du père. Cela est tellement passé dans les mœurs que personne n’y prête la moindre attention. D’ailleurs, la prostitution est très-répandue au Sénégal, et toutes les femmes se livrent pour un cadeau en marchandises ou en espèces, mais de préférence en liqueurs fortes. Il est cependant à remarquer que l’on ne pourrait pas obtenir ainsi une jeune fille vierge, à moins de l’épouser à la mode du pays, c’est-à-dire de l’acheter. Je ne parle pas, bien entendu, des signares qui sont libres. Mais toute négresse est esclave, malgré le décret de 184S, et on n’a pas pu empêcher les Sénégambiens de conserver cet état de choses dans leurs mœurs. Dès lors, le mariage devient un achat, et, aux yeux des indigènes, la négresse qu’un Européen achète est sa femme autant que sou esclave. Saint-Louis est la résidence du gouverneur de la colonie ; sa garnison se compose de spahis sénégalais, d’infanterie de marine et de tirailleurs sénégalais. M. Pinet-Laprade a formé dans ce dernier corps une fanfare composée de musiciens noirs en majorité, et qui produit un grand effet sur les indigènes. Les principaux monuments de Saint-Louis sont : le gouvernement, la caserne, l’église catholique, la mosquée, l’école des frères et celle tenue par les sœurs de Saint-Joseph de Cluny. On voit à Saint-Louis des v/arft’s qui servent à l’embarquement et au débarquement des marchandises. Les navires peuvent accoster presque à quai, et on conçoit la facilité que cet avantage donne aux opérations. Saint-Louis est admirablement placée à l’embouchure du Sénégal, et son commerce a eu autrefois une activité remarquable. Aujourd’hui, il semble que les affaires se portent davanuiffo vers le Sud. Saint-Louis conserve peu du cachet original du pays ; c’est une ville entièrement

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européenne, où il semble qu’on ne puisse rien innover. Bien que les colons y trouvent peu de distraction, ils y ont du moins une société plus nombreuse qu’à Corée, par exemple. Il faut remarquer que, dans les villes même peu peuplées d’Européens, la ligne de démarcation entre le civil’et le militaire reste bien tranchée, et ces deux catégories de citoyens se voient peu. Il en est encore de même à Saint-Louis ; mais cette anomalie y est moins frappante, eu égard à la plus grande population. L’administration elle-même forme un troisième groupe, qui tend aussi plutôt à frayer avec l’année qu’avec les commerçants. Il existo des cercles à Saint-Louis, mais ils sont bien distincts. Saint-Louis réunit pendant l’hivernage les habitants établis sur le fleuve, comme Goréo réunit les traitants de la côte. Elle possède une imprimerie, et c’est dans cette ville que paraît le Moniteur officiel du Sénégal et dépendances, journal hebdomadaire.

LOUIS (SAINT-), rivière des États-Unis (État de Minnesota) ; cours d’environ 220 kilom. vers le S.-E., après lequel elle tombe dans le lac Supérieur, à l’O. On la considère comme la première partie du fleuve Saint-Laurent.

LOUIS-DU-GOL (SAINT-), bourg et quartier de l’île de la Réunion, à 16 kilom. S.-S.-E. de Saint-Paul, et à 44 kilom. S. de Saint-Denis ; 6,000 hab. On y récolte beaucoup de blé et de cannes à sucre, et l’on y fait un commerce assez avantageux de-rhum.

LOUIS (saint), prélat français, né en 1274, mort en 1297. Second fils de Charles II, roi de Naples, il avait quatorze ans lorsqu’il fut donné en otage pour racheter la liberté de son père, fait prisonnier par le roi d’Aragon. Rendu à la liberté à vingt ans, Louis, enflammé par une ardente piété, entra dans l’ordre des franciscains et fut nommé en 1296 évêque de Toulouse. Il se fit remarquer par sa bienfaisance et en même temps par les efforts qu’il tenta pour détruire l’hérésie des albigeois. À la suite d’un voyage à Paris et en Europe, il mourut à Brignoles, en Provence, n’ayant que vingt-trois ans. Son ancien précepteur, Jean XXII, le canonisa en ■ 1317 et fixa sa fête au 11 avril.

LOUIS (saint). V. Louis IX, roi de France.

LOUIS DE GONZAGUE (saint), Jésuite italien, né à Castiglione (Lombardie) en 1568, mort à Rome en 1591. Il était fils de Ferdinand de Gonzague, marquis de Castiglione, issu d’une branche collatérale des ducs de Mantoue. Nourri dans les principes d’une piété ardente par sa mère, dame d’honneur a la cour d’Espagne, il renonça en faveur de son frère au marquisat de Castiglione, dont l’empereur venait de l’investir, quitta la cour de Philippe II, où il était page, et partit pour Rome, où il entra dans la compagnie de Jésus (15S7). Il avait alors dix-huit ans. Il mourut quatre ans plus tard d’une fièvre lente qu’il avait gagnée en soignant des malheureux atteints d’une maladie contagieuse. Béatifié en 1621 par Grégoire XV, il fut canonisé en 1726 par Benoît XIII. Il est devenu le patron de la jeunesse, et l’Église célèbre sa fête le 21 juin.

LOUIS Ier, le Débonnaire, roi de France. V. Louis Ier, empereur.


LOUIS II, dit le Bègue, roi de France, fils de Charles le Chauve, né en 846, mort à Compiègne en 879. Dans sa jeunesse, il se révolta contre son père, puis se réconcilia avec lui et reçut de lui la royauté d’Aquitaine (867). Dix ans après, Charles mourut (877), lui laissant un royaume disloqué par les envahissements des seigneurs. Ce pâle descendant de Charlemagne se fit sacrer à Troyes par le pape Jean VIII, signa d’humiliants traités avec les seigneurs révoltés, régna misérablement pendant deux ans et mourut à Compiègne, ayant préparé, par ses indignes faiblesses, le triomphe de la féodalité.


LOUIS III, roi de France, né vers 863, mort à Saint-Denis en 882. Fils du précédent, il lui succéda en 879, partagea le royaume avec son frère Carloman, et prit la Neustrie avec une partie de l’Austrasie. Attaqués au Nord et au Midi, les deux frères se consumaient en efforts inutiles. Cependant Louis obtint en 881, à Sancourt, sur les Normands de l’Escaut, un faible succès en dépit duquel il se trouva fort heureux de traiter avec ces redoutables pirates, tant la France était descendue bas. Il mourut d’accident l’année suivante, à l’âge de vingt-deux ans. Ce fut sous le règne de ce prince que Boson se fit donner le titre de roi par une assemblée d’évêques, et fonda dans le bassin du Rhône un État puissant qui devint le royaume d’Arles ou de Provence.


LOUIS IV, d’Outre-mer, roi de France, fils de Charles le Simple, né en 921, mort en 954. Il avait été élevé en Angleterre, où sa mère, Ogive, l’avait emmené après la déposition du malheureux Charles par les seigneurs. Après la mort de Raoul, à qui les barons avaient donné la couronne, Hugues le Grand, duc de France, et Héribert, comte de Vermandois, dédaignant sans doute le titre de roi, ou ne voulant pas se le céder l’un à l’autre, firent rappeler d’outre-mer le jeune Louis (936). Celui-ci montra plus d’énergie que ne l’attendaient ses puissants tuteurs, et il fit de persévérants efforts pour secouer le joug de ses grands vassaux. Mais la féodalité était