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prés de Novare, d’où il tira son nom, en 1438, mort à Turin on 1520- Il acquit une connaissance approfondie des langues anciennes, se fit une grande réputation comme philologue, professa successivement les beL Jes-lettres à Milan et à Turin, et reçut le litre d’historiographe de la maison de Savoie. Outre des dissertations et divers ouvrages manuscrits, on a de lui : De lacu Verbano (Milan, 1490, in-4o), description du lac Majeur ; Qusstiunculs de busli cinere, de paganis, etc. (Milan, 1490), et une édition du De viris iitustriàus d’Aurelius Victor.

MACANAZ (don Pedro), homme d’État espagnol, né en Castille vers 1760. Il appartenait à une famille d’origine irlandaise. Macanaz obtint fort jeune un emploi au ministère des affaires étrangères, et devint ensuite secrétaire d’ambassade en Russie, intendant du royaume de Jaen, conseiller des finances. Lorsque, en 1808, l’infant don Carlos se rendit à Bayonne à l’appel de Napoléon, Macanaz l’accompagna comme secrétaire, prit part aux discussions qui eurent lieu au sujet de l’abdication des princes espagnols, fut chargé quelque temps après d’une mission à Paris, subit une captivité de quelques mois au donjon de Vincennes et, après sa mise en liberté, se fixa à Paris, où il vécut sous !a surveillance de la police. Après le retour de Ferdinand VII en Espagne, Macanaz revint à Madrid (1814). Nommé ministre de grâce et de justice, il signala son arrivée au pouvoir en interdisant le séjour de l’Espagne à tous ceux qui avaient prêté serment à Joseph et à Napoléon, bien qu’il eût lui-même sollicité des emplois du roi Joseph. La faveur dont il jouissait auprès de Ferdinand fut de courte durée. Accusé de trafiquer des emplois publics pour satisfaire la cupidité d’une Française, sa maitresse, il fut privé de son portefeuille, de ses honneurs, de ses traitements et emprisonné au château de Saint-Antoine de La Corogne, où il subit une détention de deux ans. Rendu à la liberté, il se retira an Castille et y vécut obscurément jusqu’à l’époque de sa mort, dont nous ignorons la date.

MACANÉE s. f. (ma-ka-né). Bot. Genre de guttifèrca de la Guinée, il On dit aussi ma-

CAHANÉE et MACAHANA, MACANE OU MACHANIi.

— Encycl. La macanêe de la Guyane est un arbrisseau de 1 à 2 mètres de hauteur, à tige couverte d’une écorce grisâtre et gercée. Ses rameaux sarmenteux s attachent aux arbres voisins et les lient ensemble par des festons de verdure ; elle porte des feuilles opposées, ovales, aiguës, dentées en scie, très-grandes, et d’un beau vert foncé ; le fruit est une grosse baie pyrifonne, irrégulière, à enveloppe épaisse, coriace, à surface brune, inégale, bosselée et tachée de roux ; la pulpe renferme quatre à six graines ovoïdes. Cet arbre croît à la Guyane, sur le bord des criques ; les naturels 1 appellentmacac<iAa>iâ.Son bois est blanchâtre et peu compacte ; son fruit ressemble beaucoup à celui du mammé d’Amérique ; mais on n’en connaît pas les propriétés.

MACAO s. m. (ma-ka-o). Jeux. Nom d’un jeu de hasard dont l’origine est inconnue, et que l’on regarde généralement comme une modification du vingt-et-un : Jouer au macao. Faire une partie de macao couvert, de macao découvert.

— Encycl. Le macao se joue entre un banquier et un nombre illimité de pontes, avec un ou plusieurs jeux entiers. Chaque joueur ayant placé sur le tapis, devant lui, la somme qu’il veut exposer, le banquier distribue une carte à chacun, en ayant soin qu’elléne soit pas vue par les autres. La distribution terminée, chaque joueur parle à son tour ; il dit ; «Je m’y tiens, » ou » Carte, s’il vous plaît, » suivant que sa carte se rapproche plus ou moins du point de neuf. Quand un joueur demande carte, le banquier lui donne une carte à découvert. Ce joueur peut encore s’y tenir ou demander une deuxième carte, puis une troisième, etc., jusqu’à ce qu’il soit satisfait de son jeu ; mais s’il reçoit une figure ou s’il fait plus de neuf, il crève aussitôt, remet au banquier tout ce qu’il a exposé, et jette ses cartes. Le banquier parle le dernier. Comme les autres, il esc libre de s’y tenir ou de prendre une ou plusieurs cartes successivement, S’il crève, il paye à chacun des joueurs qui n’ont pas crevé une somme égale à celle que le joueur a mise devant lui. S’il s’y tient, il abat son jeu, et tous les joueurs en font autant Alors, il paye à chaque joueur qui a un point supérieur au sien l’argent que celui-ci a exposé, et il reçoit, au contraire, celui de chaque joueur dont le point est inférieur au sien. Quand un joueur a neuf du premier coup, ce qu’on appelle un neuf d’emblée, il abat aussitôt son jeu, et le banquier lui paye immédiatement, sans attendre la fin de la tournée, le triple de ce qu’il avait mis devant lui. Un huit d’emblée se paye deux fois la mise, et un sept d’emblée une fois la mise. Pareillement, les joueurs payent au banquier misétriple, double ou simple, suivant qu’il a un neuf, un huit ou un sept d’emblée. Dans toutes les circonstances possibles, lorsqu’un joueur et le banquier ont tous les deux le même point, le coup est nul entre eux, et l’on dit qu’ils se payent en cartes.

Le macao, tel que nous venons de l’exposer, est ce qu’on nomme le macao couvert, parce

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que la première carte y est donnée sans être montrée. Le macao découvert, ou macao en poste, se joue absolument de la même manière, avec cette seule différence qu’on n’y donne qu’une carte à chaque joueur, et que le banquier retourne cette carte.

MACAO, colonie portugaise de la mer de Chine, avec une ville du même nom, située sur une presqu’île que forme à son extrémité méridionale l’île chinoise de Hiang-Chan, à l’embouchure de la rivière de Canton, par 220 ii’Je lat. N., et nio 5’ delongit. E. L’île de Hiang - Chan est comprise dans la province chiiioise de Kouang - Toung ; elle est distante de 85 kilom. S. de Canton, et de 45 kilom. O. de Hong-Kong. La petite presqu’île qui porte l’établissement portugais mesure 15 kilom. de longueur sur 9 kilom. de largeurjelle est séparée au N. du reste de l’île par une muraille construite sur l’isthme par les Chinois en 1573, et dans laquelle s’ouvre une porte longtemps fermée et gardée, aujourd’hui toujours ouverte. Ce territoire, entrecoupé de collines et de vallées, accessible de tous côtés aux brises de la mer, jouit d’un climat salubre, et offre un séjour très-agréable pour les étrangers. La situation de la ville de Macao ressemble à celle de Cadix. Sa population est évaluée à 25,000 hab., dont 15,000 Chinois, et le reste Portugais et Malais ; elle est la résidence d’un gouverneur portugais et d’un mandarin chinois. Siège d’un évêché suffragant de l’archevêché de Goa, elle était autrefois le centre du commerce entre la Chine, le Japon, l’Inde au delà du Gange et de la Malaisie. La rade et le port sont sûrs et commodes. Tous les navires venant de la mer et remontant à Canton s’y arrêtent. La ville est bâtie en amphithéâtre et protégée par une forte muraille dont les portes sont occupées par la garnison chinoise. Les rues sont droites et régulières, bordées de maisons en pierre et à un seul étage. Parmi les édifices publics, on remarque : le palais du conseil, la maison du gouverneur, douze églises, plusieurs couvents et de nombreux comptoirs. Vue de la mer, la ville présente un aspect magnifique dans son ensemble. Au pied d’une colline où s’étendent de beaux jardins, on remarque la grotte appelée la Casa, où, dit-on, le Camoens a fait une partie de son poëme des Lusiades, à l’épo’ que où il était retenu prisonnier à Macao.

La ville de Macao fut cédée aux Portugais en 1566. Le port, exposé aux vents du S. et du S.-O., du N. et du N.-E., a peu de profondeur, et les navires d’un fort tonnage jettent l’ancre à 8 kilom. La rupture des relations du Portugal avec le Japon, la Chine et le royaume de Siam a porté un coup terrible à la prospérité commerciale de la ville. Le port est déclaré port franc depuis 1846. Depuis 1844, Macao est un gouvernement particulier. Son territoire, dont les limites, du côté de la terre, sont peu étendues, offre un aspect très-beau. C’est la partie la plus salubre du S, -E. de l’Asie. Avant la dernière guerre entre les Anglais et les Chinois, Macao avait une grande importance politique, sinon commerciale, parce qu’elle était intermédiaire entre le commerce européen et celui de Canton. Les relations d’affaires y étaient plus faciles et soumises à moins d’entraves. C’est là que les Européens étaient obligés de se retirer quand le royaume de Canton était fermé.

Dans l’espoir de ranimer le commerce qui commençait à déchoir, le Portugal se décida à ériger Macao en port franc, en frappant d’un impôt d’un dollar par mois toutes les Marques faisant le commerce ou le service entre Canton, Macao et Hong-Kong. Plus tard, les Chinois irrités tentèrent un coup de main contre Macao ; mais leur tentative ne réussit pas. Ils furent repoussés par le feu des forts et perdirent une trentaine d’hommes et dix-sept barques. En 1S49, un nouveau conflit éclata entre les Chinois et les Portugais, par suite de l’assassinat de l’amiral portugais Amaral, dont la mort tragique indigna toute l’Europe. Les nouveaux établissements anglais et français contribueront sans doute à relever Macao de sa décadence. Il se fait déjà de nombreux échanges, et un commerce considérable s’est établi entre Hong-Kong et Shang-Haï, grâce surtout aux nouveaux services organisés dans l’extrême Orient par la Compagnie péninsulaire anglaise et par celle des messageries françaises,

MACAQUE s. m. (ma-ka-ke — du portugais macaco, qui est un mot du Congo désignant une certaine espèce de singe). Mamm. Genre de quadrumanes, de la tribu des singes, groupe des catarrhinins, comprenant des espèces particulières à l’ancien continent et intermédiaires par leurs formes et leurs habitudes aux guenons et aux cynocéphales : Les macaques sont, en général, plus doux et plus susceptibles d’éducation que les cynocéphales, (Desmarets.) Les macaques se font remarquer par leur adresse et leur sagacité. (Bouillet.)

— Fig. Homme vieux et laid : Un vieux

MACAQUE.

— s. f. Macaque femelle : Une vieille macaque.

— Adjectiv. Qui convient à un macaque : Sauf quelques gestes un peu macaques, coudes aigus et mains pendantes, ses mouvements ont de l’aisance et de la grâce. (Th. Gaut.)

— Entom. Ver macaque, Larve d’un in MACA

secte d’Amérique, qui s’introduit sous !a peau, et y détermine des accidents plus ou moins graves : Les insectes connus en Amérique sous le nom de vers macaques s’introduisent quelquefois dans la chair, et produisent des abcès difficiles à guérir. (Buff.) Il On l’appelle aussi

VER MARINGOUIN, BERNE, FLUGOCUKU.

— Encycl. Les macaques sont des singes de taille moyenne, qui diffèrent des guenons par leur museau plus gros et plus allongé, en même temps qu’il est plus court que celui des cynocéphales. La moyenne de l’ouverture de leur angle facial est de 40 degrés. Le système dentaire est très-développé et ne diffère guère de celui des guenons ; les dents sont au nombre de trente-deux, comme chez tous les singes, La tète, plus ou moins forte, présente sur les orbites un rebord élevé et échancré ; le front est petit, les yeux très-rapprochés, les lèvres et la bouche pourvues d’abajoues ; les oreilles sont nues, assez grandes et appliquées contre la tête. Le corps est plus ou moins trapu ; les bras, proportionnés aux jambes, sont nerveux et robustes ; les quatre mains ont cinq doigts chacune ; les fesses sont pourvues de callosités plus ou moins épaisses, et la queue, de longueur très-variable, est réduite chez quelques espèces, le magot-par exemple, à un simple tubercule. La queue des macaques, du reste, ne devient jamais chez eux un organe de préhension.

Le squelette ’des macaques- proprement dits est à peu près semblable à celui des guenons. Le nombre des vertèbres est de 7 cervicales, 12 dorsales, 7 lombaires, 3 sacrées et de 22 à 19 coccygiennes, suivant la longueur de la queue. Les sternèbres sont au nombre de 8 ; il y a 12 côtes, dont 8 sternales et 4 asternales.

Les macaques, plus susceptibles d’éducation que les cynocéphales, sont en revanche plus méchants et plus lascifs que les guenons. Ce sont particulièrement les adultes, et chez les adultes les mâles, qui montrent le caractère le plus intraitable. Les jeunes et les femelles s’apprivoisent assez facilement. Ces animaux sont adroits, intelligents, et ce sont particulièrement les macaques que l’on garde dans les appartements. Ces singes se sont souvent reproduits dans nos climats et l’on a pu particulièrement étudier les mœurs des jeunes

macaques nés au Muséum en 1824. La gestation dure sept mois environ. Le nouveau-né a dès le premier jour la même couleur qu’il aura plus tard, bien qu’un peu plus pâle. De ses quatre mains, il s’attache aux poils du ventre de sa mère et tient la mamelle avec la bouche, tandis que la macaque, peu gênée par ce fardeau, va et vient comme d’habitude et se borne à tenir son petit de l’une de ses pattes antérieures. Cette mère est, ’du reste, fort tendre pour sa progéniture et ne cesse de la soigner avec sollicitude, même lorsqu’elle a pris tout son développement.

Les macaques habitent l’Inde, les îles de l’archipel Indien, l’Afrique et même se trouvent parfois en Europe, sur le rocher de Gibraltar. Qu’ils forment là les débris d’une ancienne race indigène dont l’histoire remonterait aux temps reculés où l’Espagne et l’Afrique étaient encore réunies, ou bien, suivant 1 opinion de certains naturalistes, Blainville entre autres, qu’ils ne forment qu’une sorte de bande de singes marrons, échappés des maisons de Gibraltar, et qui se reproduiraient dans des limites restreintes, toujours est-il que la présence singulière de ces animaux a été positivement constatée sur cet aride rocher, et que l’on estime à une centaine le nombre de ceux qui y viveut, on ne sait trop de quoi, il faut bien l’avouer. Aussi, est-il probable que ce chiffre est bien exagéré. Avec Isidore Geoflïoy-Saint-Hilaire, on peut diviser le genre des macaques en trois groupes principaux ; les cercocèbes, les maimons et les magots.

MACAR ou MACARÉE, nom donné à plusieurs personnages de la mythologie grecque, notamment : 1° à un fils du SoleR et de Rhodé, qui prit part à la mort de son frère Ténagès, puis se réfugia à Lesbos, à laquelle il donna le nom de Macarie, et fut père de Mitylène et de Méthymne ; 20 à un fils d’Eole, qui eut un fils de sa sœur C’anaeée. Eole fit exposer l’enfant aux chiens, et envoya à sa fille uno épée avec laquelle elle se tua. Quant à Macar, il parvint à gagner Delphes, où il devint un des prêtres d’Apollon.

MACARANGA s, f. (ma-ka-ran-gha). Bot. Genre d’arbrisseaux résineux de l’île de France et de Madagascar, appartenant à la famille des euphorbiacées.

MACARE s. m. (ma-ka-re — du gr. makar, heureux). Bonheur personnifié : JtfaCrtre, c’est Loi qu’on désire ; On t’aime, on te perd et je croi Que je t’ai rencontré chez moi.

Voltaire.

Il Ce mot de Voltaire n’a pas été adopté. MACARÉE. V. Macar.

MACAREL (Louis-Antoine), jurisconsulte français, né à Orléans en 1790, mort à Paris en 1851. Successivement secrétaire des préfets de l’Eure, des Basses-Pyrénées, du ministère de la marine, puis employé de l’administration des Postes, il fit ensuite partie du barreau de Paris. En 1818, il publia les Éléments de jurisprudence administrative, pre MACA

mier essai de classement des décisions du conseil d’État en matière contentieuse ; fonda, en 1821, le Recueil périodique des arrêts du conseil, et devint, l’année suivante, avocat aux conseils du roi et à la cour de cassation. C’est dans l’exercice de cette charge qu’il composa son ouvrage intitulé : Des tribunaux administratifs (1828). Dans ce traité, il établissait et défendait l’existence d’une juridiction administrative, alors fort contestée. Fatigué par ce travail, il se démit de sa charge en 1827, fit, pendant trois ans, des cours de politique et d’administration pour une colonie déjeunes Égyptiens envoyés en France par Méhémet-Ali, et, adjoint à M. deGérando, professeur titulaire de droit administratif, il l’aida dans la composition de son ouvrage : Instilutes du droit administratif français. Nommé en 1830 maître des requêtes, puis conseiller d’État, il reçut en 1837 la direction de l’administration départementale et communale au ministère de l’intérieur, fonctioii qu’il occupa jusqu’à la retraite de M. de ftlontalivet, en 1839 ; il reprit alors son poste de conseiller d’État en service ordinaire. En 1840, sur l’invitation du ministre de l’instruction publique, M. Cousin, il ouvrit à l’École de droit, comme suppléant de M, de Gérando, un cours d’administration générale, complémentaire du cours de droit administratif français ; il prit possession eu 1842 de cette dernière chaire, qu’il occupa jusqu’en 1849. La révolution de 1848 respecta cette existence complètement vouée au travail. Le ministre de l’instruction publique le nomma membre de la commission des hautes études, dans laquelle il fut spécialement chargé d’organiser l’école d’administration, dont l’établissement avait été décrété le 8 mars. Il fut élu par la Constituante et réélu parla Législative membre du conseil d’État, où il présida ta section d’administration. On a de lui, outre les ouvrages déjà cités : Recueil des arrêts du conseil diïtat (Paris, 1821-1830, 10 vol. in-8") ; Manuel des ateliers dangereux, insalubres, etc. (Paris, 1827) ; Éléments de droit politique (Paris, 1833) ; De la fortune publique en France et de son administration (1840, 3 vol. in-8o), livre inachevé ; Cours de droit administratif (Paris, 1844-1S46, 4 vol. iu-S°).

MACARET s. m. (ma-ka-rè). Mar. Se dit quelquefois pour MASCARET.

— Techn. Sorte de barre de fer.

MACAREUX s. m. (ma-ka-reu). Ornith. Genre d’oiseaux, de la famille des alcidôes, ordre des palmipèdes : L’informe macareux, qui parait être ta caricature d’une caricature, ressemble au perroquet par un gros bec mal dégrossi, mais sans tranchant ni force ; sans queue et mat équilibré, il peut toujours être emporté par le poids de sa grosse tête et ne se hasarde à voleter qu’au risque de culbuter. (Michelet.)

— Encycl. Les macareux sont très-voisins des guillumots et des pingouins ; mais il ne faut pas les confondre avec ces derniers, comme le faisait Linné. Ils ont, du reste, les mûmes habitudes et les mêmes mœurs que tous les oiseaux conformés comme ils lu sont, c’est-à-dire munis d’ailes insuffisantes pour le vol et posés sur des pieds dont ils peuvent à peine sé servir pour marcher ; on comprend que l’eau soit le seul élément possible pour ces créatures imparfaites ; aussi les tiouve-t-on presque toujours nageant sur la mer, dont ils sillonnent la surface en tous sens. Le besoin de se reposer, les nécessités de la nidification et le danger des tempêtes qui bouleversent trop violemment les eaux, sont les seuls motifs qu’ont les macareux de quitter momentanément leur élément favori, et encore faut-il que le rocher où ils viennent se retirer soit assez près de la mer pour qu’ils puissent s’y replonger en toute circonstance. Si donc les macareux nagent et plongent merveilleusement, ils marchent si mal que l’on a comparé leur allure à celle d’un chien debout sur ses jambes de derrière. Toutefois, la comparaison est inexacte ; car leur corps est loin d’être vertical, et ils rampent plutôt qu’ils ne marchent. Leur vol, quoique imparfait, est cependant supérieur à leur marche ; il est parfois assez rapide, mais de courte durée et si peu élevé qu’ils efileurent presque toujours de leurs pieds la surface des eaux.

Les macareux émigrent comme tous les oiseaux des latitudes qu’ils habitent. Le départ des contrées polaires a lieu en automne, et le retour s’effectue au printemps. Ces longs voyages leur sont souvent funestes ; poussés contre les côtes par les tempêtes violentes, ils y sont écrasés par milliers. Rarement les macareux visitent les rivages tempérés de l’Europe ; cependant l’espèce la plus commune, le macureux moine, se montre parfois sur les côtes de France et d’Angleterre, où il lui arrive de nicher à l’occasion. Ces oiseaux se nourrissent de mollusques, do petits crustacés, d’insectes et de végétaux marins de toutes sortes, et même de petits poissons, qu’ils saisissent en plongeant avec cette incomparable habileté qui les caractérise. Les pontes ne sont pas nombreuses ; un œuf, deux au plus sont déposés par la femelle dans des nids en forme de terriers, ou dans les fen tes des rochers. Le genre macareux est généralement divisé en trois espèces, non toutefois sans protestation de la part de quelques naturalistes. Ce sont : le macareux moine, du