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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 4, Mard-Memmonium.djvu/122

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c’est qu’il a fait de cette épigramme, une de ses plus longues, une véritable esquisse de. maître : c’est, en raccourci, le festin de Trimaleion. Quant aux courtisanes, il était de ceux dont on dit : il les connaît toutes I Par lui on sait leurs noms, leurs demeures, leurs prix, leurs habitudes et leurs talents divers. Il discute, en homme expert, tous les raffinements de la lubricité. Cependant de temps à autre il s’échappe de ce bourbier ; il compose artistement de petits tableaux de mœurs irréprochables ; il a des amis qu’il aime et dont il célèbre les anniversaires : Pline, Quintilien, Frontin, Juvénal, Silius Italicus, Valerius Flaoeus ; il sait tourner pour eux une louange délicate ; il aimëleschamps, et, quand il en parle, c’est avec une poésie concentrée bien éloignée des ordinaires fadeurs bucoliques montrant ainsi qu’il ne prend pas un thème banal, mais qu’il rend une impression vivement sentie. C’est ce mélange singulier des qualités les plus contraires qui fait l’originalité de Martial.

Comme poète, c’est un des plus savants, un des plus habiles a. manier la langue et le rhythme. « Homme de goût, malgré tout son libertinage d’esprit, dit M. Nisard, Martial n’avait pas l’ardeur de nouveauté des poètes d’imagination, ni cette négligence propre k toutes les poésies ambitieuses. Ses petites pièces sont pour la plupart, dans l’expression, timides et travaillées. Martial se souvenait des préceptes d’Horace ; il composait pour l’oreille flne de quelque Metius. Ses poésies n’étaient pas de celles qui se lisent en public ; elles sont à la fois trop courtes et de trop peu d’apparat, et ne comportent ni les éclats de voix, ni le geste théâtral, ni toutes les pantomimes dont les faiseurs d’épopées accompagnaient leurs solennelles lectures. De là la simplicité de Martial, sa coucision, sa clarté, sauf un reste de barbarie espagnole. Mais les poètes qui ont plus de qualités que do défauts doivent être caractérisés par leurs qualités : aussi est-il juste de ranger Martial parmi ceux qui savent être originaux, tout en restant fidèles à la tradition. Sa langue est de bon aioi, malgré quelques fautes qui lui viennent, soit de son pays, soit de concessions faites au goût du jour. »

Les Epigrammes de Martial, publiées pour la premièro fois au xve siècle (édition princeps, Rome, 1471, in-4o), ont eu depuis un nombre considérable de réimpressions et de traductions. Aucune de ces dernières n’est parfaite ; celle de l’abbé de Marolles fourmille de contre-sens (1055, 2 vol. in-8o) ; celle du libraire Volland (Paphos, 1607, in-8o), attribuée par lui à des « militaires, » est absolument inepte ; des périphrases plus grossières que les mots crus la rendent illisible et le texte n’est pas mieux compris que dans celle de l’abbé de Marolles. La traduction delà collection Panckoucke, par M. Beau (1834, 4 vol. in-8o), est bien meilleure ; mais tous les passages licencieux sont remplacés par des blancs et ces passages sont nombreux. M. Nisard enfin en a donné dans sa Bibliothèque latine une traduction qui serre de près le texte ; mais, lui aussi, a du renoncer à rendre bieu des vers obscènes. Notons encore une curieuse petite brochure : Epigrammes contre Martial (1835, in-8u), où un philologue éménte, qui n’a point dit son . nom, s’est amusé à relever toutes les àneries commises pur les traducteurs de son poète favori.

MARTIAL (saint), premier évêque de Limoges. Il vivait, selon les uns, au icp siècle de notre ère et l’ut un des soixante-douze disciples présents à la descente du Saint-Esprit sous forme de langues de feu ; selon d’autres, il existait au nie siècle, du temps de Dèce, et cette opinion a été le plus généralement acceptée. D’après la légende, Martial quitta Rome pour se rendre dans les Gaules avec Alpinien et Austriclinien, prêcha l’Évangile à Bordeaux, à Poitiers, k Saintes, établit son siège épiscopal à Limoges et fit de nombreuses conversions. La fête de ce saint, k qui on a attribué de nombreux miracles, se célèbre le 30 juin.

MARTIAL DE PARIS, plus connu sous le nom de Maniai d’Auvergne, écrivain et poète, né à Paris vers 1440, mort en 1508. Il fut procureur au parlement de Paris et notaire au Chàtelet.- À l’exemple- de beaucoup de ses confrères, il cultiva les lettres, la poésie, l’histoire, et il peut être regardé, dit l’abbé Goujet, comme l’homme de son siècle qui écrivait le mieux et avec le plus d’esprit. Parmi ses ouvrages, qui eurent un très-grand succès, nous citerons : les Arrêts d’amour (Paris, 1528), recueil en prose de cinquante et une pièces badines et assez ingénieuses, dont les poètes provençaux lui avaient donné le modèle, et sur lesquelles un jurisconsulte, Benoît de Court, a écrit en latiu un commentaire, où il discute avec le plus grand sérieux et avec un grand étalage d érudition les questions de droit civil que soulèvent les jeux d’esprit de Martial. Les Arrêts d’amour ont été publics avec le commentaire de Court à Lyon (1538), et réédités un grand nombre de fois ; Vigiles de la mort du roi Chartes VII, à neuf psaumes et neuf leçons, contenant la chronicité et les faits advenus durant la vie dudit roi (Paris, 1490, in-fol.). Cet ouvrage, qui contient de 6,000 à 7,000 vers et obtint un succès populaire, est le récit des événements

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du règne de Charles VII d’après les chroniques de Jean Chartier et du héraut Berry, auxquelles Martial a ajouté quelques particularités intéressantes. À la place des psaumes qu’indique le titre, on trouve des récits historiques et, au lieu des leçons, des complaintes sur la mort du roi ; l’Amant rendu cordelier en l’observance d’amour (Paris, 1490, inj4«), poème de 233 strophes, chacune de huit vers de quatre pieds ; les Dévotes louanges à la Vierge Marie (Paris, 1492, in-4o). Les Poésies de Martial de Pai-is, dit d’Auvergne ont été réunies et publiées à Paris (1724, 2 vol. in-S°). MARTIAL DE BRIVES ou DE BRIVE (Dumas, plus connu sous le nom du Père), poète français, né à Brive, dans le Limousin, mort en 165G. Il était fils d’un président du parlement de Toulouse, qui lui fit faire ses études de droit ; mais le jeune homme abandonna bientôt après le-monde pour entrer chez les capucins, se livra à la prédication, puis passa le reste de ses jours dans son couvent, où il composa’un grand nombre de poésies religieuses. Ses vers, fort médiocres du reste, ont été réunis et publiés sous le titre d’Œuvres poétiques et saintes (Paris, 1655) et "rééditées sous celui de Parnasse séraphique (Lyon, 1660).

MARTIAUS GARG1LICS, historien romain qui vivait au me siècle de notre ère. Il composa sur la vie d’Alexandre Sévère un ouvrage, aujourd’hui perdu, contenant des renseignements exacts, mais dépourvu, d’après

Vopiscus, d’éloquence et de philosophie. On a découvert, sur le traitement des bœufs, sur los propriétés médicales et nutritives des plantes et des fruits, des fragments portant le nom de Martialis Gargilius ; mais on ignore si l’auteur de ces morceaux et l’historien de Sévère sont le même personnage. Gesner a publié le premier de ces fragments dans les Scriptores rei ntsticœ veieres lulini (Leipzig, 1735), et Mal a réuni en un volume, à Lunebourg (1832), les trois fragments de cet auteur qu’il avait découverts au Vatican.

MARTIALISER v. n. ou intr. (mar-si-a-lizé

— rad. martial). Faire la guerre : J’ai 'politique, financé, martiausé de reste. (Frédér.) Il Inus.

MARTIALITÉ s. f. (mar-si-a-li-té — rad. martial). Caractère de ce qui est martial : La martialité d’une nation, il Peu usité.

MARTIANAY (dom Jean), écrivain et dominicain français, né à Saint-Sever-Cap, dans le diocèse d’Aire, en 1647, mort à Paris en 1717. Il apprit le grec et l’hébreu et professa l’exégèse biblique dans divers couvents de son ordre. Plein de douceur et d’aménité dans ses relations privées, dom Martianay accablait de duretés et de sarcasmes, dans ses écrits, ceux qui se permettaient d’avoir une opinion contraire à la sienne. C’est ainsi qu’il soutint des polémiques violentes avec les érudits Simon et Leclerc et avec le Père Pezron, abbé de La Charmoye. On a de lui de nombreux ouvrages qui attestent plus de savoir et d’imagination que de jugement et d’esprit critique. Nous nous bornerons à citer de lui : Défense du texte hébreu et de la chronologie de la Vulgate (1689) ; Continuation de la défense du texte hébreu et de la Vulgate pour la véritable tradition des Églises chrétiennes (Paris, 1693) ; Traité de la connaissance et de la vérité de l’Écriture sainte (Paris, 1694 et suiv.) ; Traité méthodique ou Manière d’expliquer l’Écriture par le secours des trois syntaxes, la propre, la figurée et l’harmonique (Paris, 1704) ; Vie de saint Jérôme (Paris, 1706) ; Méthode sacrée pour apprendre à expliquer l’Écriture sainte par l’écriture même (Paris, 1716), etc.

MART1ANO ou MARZIAN1 (Prosper), médecin italien, né k Reggio en 1567, mort à Rome en 1622. Il se fixa k Rome, où il acquit, comme praticien, une grande réputation. On a de lui : Magnus Hippocrates Cous explicatus, sive operum Nippocratis interprétatio latina (Rome, 1626, iu-fol.). Ces commentaires ont été longtemps estimés.

MARTIANUS CAPELLA, écrivain encyclopédiste et philosophe latin. V. Capella.

MARTICLES s. f. pi. Mar. Petites cordes qui aboutissent aux poulies d’un navire nommées araignées.

MARTIGAL, ALE s. et adj. (mar-ti-gal, a-le). Géogr. Habitant des Martigues ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Les Martigaux. La population martiGale.

MARTIGNAC (Étienne Algay de), littérateur français, né à Brive en 1620, mort en 169S. Il se rendit k la cour, où il vécut dans l’entourage du duc d’Orléans, puis s’adonna k ses goûts littéraires. Il fit paraître le premier, dit Voltaire, une traduction supportable de Virgile et à’Jïorace, traduisit les poésies ù’Ovide, les satires de Perse et de Juvénal, quelques comédies de Térence et publia, outre ces traductions claires et exactes, mais dépourvues d’élégance et de correction, les ouvrages suivants : Mémoires concernant ce qui s’est passé en France de plus considérable depuis 1608 jusqu’en 1636 (Amsterdam, 1683), Ivre curieux, mais mal écrit ; Entretiens sur les anciens auteurs concernant leur vie et le jugement de leurs œuvres (Paris, 1694) ; Éloges historiques des évêques et archevêques de Paris qui ont gouverné cette Église depuis environ un siècle (Paris, 1698), etc.

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MARTIGNAC (Jean-Bapttste-Silvère Gaye, vicomte de), homme politique, magistrat et ptibliciste, né à Bordeaux en 1776, mort en 1832. Ancien secrétaire de Sieyès en 1798, il était, lors de la Restauration, avocat dans sa ville natale et s’était fait connaître déjà par de brillants plaidoyers aussi bien que par quelques compositions littéraires d’un genre spirituel et léger, entre autres un agréable vaudeville, Ésope chez Xanthus. 11 appartenait à la société royaliste, et il paraît qu’il rendit quelques services à la duchesse d’Angoulême pendant son séjour dans la capitale de la Gironde lors du retour de l’île d’Elbe. En 1815, il en fut récompensé par un siège d’avocat général à la cour royale de Borj deaux, puis fut nommé procureur général à Limoges. Nommé député de Marmande en I 1821, il vint siéger dans la majorité ministérielle, soutint le cabinet Villèle et figura avec assez d’éclat dans les luttes de tribune contre l’opposition. Nous reproduisons ici l’appréciation suivante de son talent d’orateur, bien qu’elle se rapporte k une époque postérieure de sa carrière parlementaire.

« M. de Martignac a été ministre, député, homme de lettres. Comme ministre, il a rendu à la liberté des services dont elle est reconnaissante, et il a préparé, plus qu’on ne pense, à son insu et sans le vouloir, la rapide et surprenante révolution de Juillet... Comme orateur, M. de Martignac aura une place dans la galerie des hommes parlementaires. Il captivait plutôt qu’il ne maîtrisait l’attention. Avec quel art il ménageait la susceptibilité vaniteuse de nos Chambres françaises 1 avec quelle ingénieuse flexibilité il pénétrait dans tous les détours d’une question ! quelle fluidité de diction I quel charme 1 quelle convenance I quel k-proposl L’exposition des faits avait dans sa bouche une netteté admirable, et il analysait les moyens de ses adversaires avec une fidélité et un bonheur d’expression qui faisaient naître sur leurs lèvres le sourire de l’amour-propre satisfait. Pendant que son regard animé parcourait l’assemblée, il modulait sur tous les tons sa voix de sirène, et son éloquence avait la douceur et l’harmonie d’une lyre. Si, k tant de séductions, si, à la

fiuissance gracieuse de sa parole, il eût joint es formes vives de l’apostrophe et la précision vigoureuse des déductions logiques, c’eût été le premier de nos orateurs, c’eût été la perfection même. Comme littérateur, M. de Martignac avait cette élégance naturelle et cet atticisme qui manquent à presque tous nos orateurs de la tribune et du barreau ; mais il n’avait pas cette richesse d’imagination, ces beaux effets de style, cette savante composition d’artiste, ces pensées fortes ou sublimes et ces délicatesses de goût qui constituent la différente manière de nos grands écrivains. « (Cormenin.)

Nommé conseiller d’État en 1822, il fut attaché l’année Suivante, comme commissaire civil, k la triste expédition d’Espagne, dont il avait chaleureusement appuyé le projet. En cette qualité, il eut part à l’ordonnance d’Andujar rendue par le duc d’Angoulême, mais qui fut impuissante à modérer les violences de la faction absolutiste et cléricale. À son retour, Martignac fut appelé au ministère d’État et anobli. À la Chambre, il continua de marcher tout à fait dans le sens du parti royaliste, soutint la loi sur l’élection septennale, celle sur le milliard des émigrés, mais s’attiédit successivement, du moins devint un royaliste plus modéré au spectacle des fureurs réactionnaires des ultras. En 1827, après la dissolution de la Chambre, les élections ayant fortement modifié dans le sens libéral la composition du parlement, le ministère Villèle dut se retirer, et Martignac, recommandé par l’ex-président du conseil, fut nommé ministre de l’intérieur (janvier 1828). Par son éloquence incontestable, sa souplesse méridionale, son esprit naturellement conciliateur, il eut une haute influence dans ce cabinet, qui a gardé son nom, bien qu’il n’en fût pas le chef. Définitivement converti à la politique de la modération et au libéralisme dynastique, associé k des hommes de la même

nuance, Portails, Hyde de Neuville, etc., il eut la plus large part aux réformes libérales qui s’accomplirent alors, et l’opinion publique lui en fit même exclusivement honneur. La censure fut abolie, la circulation des livres fut rendue libre, la liberté de la presse garantie, des mesures furent prises pour assurer l’indépendance et la sincérité des élections ; malgré les clameurs, les maisons d’éducation cléricales, notamment celles des jésuites, furent soumises k la surveillance et au régime de l’Université, etc. Sans doute, toutes ces concessions ne réalisaient pas complètement le programme de l’opposition nationale et ne répondaient pas encore à ce qu’on était en droit d’exiger ; mais il est incontestable qu’elles produisirent les effets les plus heureux sur les développements du parti libéral.

Cependant, Charles X, fantôme d’un autre âge, le type vieillot du ci-devant et de l’émigré, et qui ne comprenait rien à la France nouvelle, ne supportait son ministère qu’avec répugnance, ne se doutant nullement que le pays était bien au delà. Après avoir royalement dissimulé pendant quelque temps, tout en préparant un ministère de réaction pure, il attendit encore que le budget de 1830 fût voté, et, huit jours après la clôture de la session de 1829, le 9 août, il forma subitement

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1 un nouveau cabinet qui était un défi à l’opinion et qui se composait, comme on le sait, de Polignac, Peyronnet, Bourmont, etc., enfin de la fleur des ultras. Dès lors on put prévoir un coup d’État absolutiste et clérical. On sait assez ce que produisit cette politique insensée, qui eut pour aboutissement la révolution de 1830. Martignac était rentré dans la retraite et ne joua plus aucun rôle dans les événements. Lors du procès des ministres, en 1831, il défendit généreusement devant la cour des pairs le prince de Polignac, qui l’avait renversé du ministère. Dans les derniers temps de sa vie, il siégeait encore à la Chambre, mais il ne prenait plus que très-rarement la parole, sentant bien qu’il était l’homme d’une autre époque et d’une autre situation.

Nous avons donné ci-dessus l’appréciation de Cormenin sur l’éloquence à la fois facile, élégante et flexible de M. de Martignac ; nous y joindrons quelques traits empruntés à M.Guizot (Mémoires) :

«... J’ai entendu un jour Dupont (de l’Eure) lui crier doucement de sa place en l’écoutant : Tais-toi, sirène. Son court ministère est la phase importante de sa vie. En temps ordinaire et pour un régime constitutionnel bien établi, c’eût été un aussi utile qu’agréable ministre ; mais il avait, dans la parole comme dans la conduite, plus de charme et de séduction que de puissance et d’autorité. Il n’apportait, soit dans le gouvernement, soit dans les luttes politiques, ni cette énergie simple, passionnée, persévérante, ni cette haute ambition de succès qui s’animent devant les obstacles ou dans les défaites, et qui souvent entraînent les volontés même lorsqu’elles ne changent pas les esprits. Plus épicurien qu’ambitieux, il tenait k sou devoir et k son plaisir plus qu’à son pouvoir. >

Outre ses essais littéraires, M. de Martignac a écrit divers morceaux politiques et historiques, entre autres : Bordeaux en mars 1815 ou Notice sur les événements qui ont précédé le départ de M me la duchesse d’Angoulême (1830) ; Essai historique sur la révolution d’Espagne et l’intervention de 1823, ouvrage qu’il eut k.peine le temps d’achever et qui fut publié après sa mort, en 1832.

MART1GNÉ, bourg de France (Mayenne), canton, arrond. et a 13 kilom. de Mayenne, sur l’étang de la Forge ; pop. aggl., 739 hab.

— pop. tôt., 2,16thab. Sourced eauminérale, carDonatée, calcaire, sulfatée-sodique (14° Réaumur), pouvant être employée avec succès contre les fièvres intermittentes et l’anémie.

MART1GNÉ-BR1AND, bourg et commune de France (Maine-et-Loire), canton de Doué, arrond. et k 30 kilom. G. de Saumur, près de la rive gauche du Layon ; 1,963 hab. Sources d’eaux minérales froides, ferrugineuses ; établissement de bains, autrefois plus fréquenté. Carrières de pierre de taille ; commerce de vins et de bestiaux. Aux environs, antiquités gauloises, menhir, cromlech. Restes d’un château féodal ; ermitage creusé dans un roc voisin.

MAHTIGNÉ-FERCHAUD.bourget commune de France (Ille-et-Vilaine), canton de Rethiers, arrond. et k 36 kilom. S.-O. de Vitré, sur le bord de l’étang qui porte son nom ; pop. aggl., 1,060 hab. — pop. tôt., 3,754 hab. Fabrication de toiles, tanneries. Débris d’anciens châteaux ; grottes creusées demain d’homme. L’usine métallurgique de Martigné, qui était alimentée par les eaux de l’étang, a été ruinée par le traité de commerce avec l’Angleterre.

MART1GNY, appelé successivement en latin Octodurum, Forum Claudii, Vicus Veragrorum, ville de Suisse, canton du Valais, k 28 kilom. S.-O. de Sion, sur la rive gauche du Rhône et la rive droite de la Dranse, cheflieu du district de son nom ; 1,385 hab. De In tour ruinée du château de la Bâtie, construit par Pierre de Savoie en 1260, et détruit au commencement du xvie siècle, on découvre une belle vue sur la vallée du Rhône. « Martigny, dit Lutz, occupe l’emplacement à’Octodurum, dont le nom s’est conservé dans le village d’Octan, détruit depuis longtemps par la Dranse. I ! se trouvait dans la plaine un camp fortifié des Romains, où, 54 ans avant J. — C, Sergius Galba fut assiégé par les Véragres et les Sédunois, bien qu’il eût battu et repoussé ces derniers dans leurs montagnes. Galba se retira et brûla son camp et Octodurum. Jusqu’au vis siècle, Martigny fut la résidence des évêques du Valais. »

MAUTIGUES (les), en latin Maritima Avaiicorum, villedeFrance(Bouches-du-Rhône), chef-lieu de canton, arrond. et à 40 kilom. S.-O. d’Aix, sur les bords de l’étang de Bferre et à l’entrée des canaux qui mettent cet étang en communication avec la Méditerranée ; pop. aggl., 5,792 hab. — pop tôt., 8,053 hab. Petit port de commerce ; école d’hydrographie ; consulats étrangers. Salines, pêcheries ; fabrication de soude et de produits chimiques ; chapellerie, atelier d’alésage, fonderie de fer, briqueterie réfractaire, construction de navires. Grand commerce de poissons salés, thons et huile. Pêche très-active, surtout de muges, dont les Oeufs desséchés se consomment sous le nom de boutargue. La position de cette ville, construite en partie sur les eaux, lui a fait donner le nom un peu ambitieux de Venise de la Provence. Elle a été formée par la réunion de trois petites locali-