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PULT

Sersonne no l’écoutait, et l’ardeur victorieuse es Russes ne lui permit pas de rallier un seul régiment. Le czar, poursuivant sans relâche les vaincus, en faisait un carnage effroyable. Une foule d’officiers généraux furent faits prisonniers. Menschikoff, lancé a la suite des fuyards, arriva sur les bords du Dnieper, où 17,000 Suédois, sans équipages de pont, sans munitions pour combattre et sans provisions pour vivre, durent mettre bas les armes devant un ennemi dont ils avaient tant de fois triomphé. C’était un désastre complet. Les généraux suédois parvinrent néanmoins à arracher Charles au péril et dirigèrent leur marche vers le fleuve. Le roi, qui jusque-là s’était renfermé dans un sombre silence, demanda alors ce qu’était devenu le comte Piper, à II est pris avec toute la chancellerie, lui répondit-on. — Et Renschild, et Virtemberg ? — Prisonniers aussi, Ht Poniatowski. — Prisonniers chez les Moscovites ! reprit Charles en haussant les épaules ; allons donc, allons plutôt chez les Turcs. • C’est alors qu’il se décida à se retirer k Bender. Le soir de la bataille, le czar invita k sa table tous les généraux suédois. Au milieu du repas, il leur porta ce toast : « À la santé de mes maîtres dans la guerre. — Et quels sont ceux que Votre Majesté honore d’un si beau titre ? lui demanda Renschild. — Vous, messieurs, reprit le czar. — Votre Majesté, répliqua le comte, est donc bien ingrate d’avoir ainsi maltraité ses maîtres. » Pierre combla ses convives de prévenances et leur fit rendre leurs épées. Quant k Charles, il avait trouvé à Pultava l’écueil de ses aventureux triomphes.

Pultava, poëme historique, par Pouchkine (1829). Ce poëme est un grand tableau de l’époque où la Russie commença à se développer par la vigoureuse impulsion de Pierre le Grand. Les principaux personnages de cette épopée, le czar Pierre, l’rtetman îles Cosaques Mazeppa et Charles XII, sontdessinés de main de maître, et l’amour de la jeune et belle Marie Kotschoubey pour Mazeppa forme le lien de cette composition. Il y a là des scènes d’un puissant effet, par exemple celle où le vieux Mazeppa, qui est sur le point de trahir le czar, se lève en silence au milieu de la nuit, erre autour de son château et, dans le trouble de sa conscience, ne voit que de sinistres fantômes au milieu d’une paisible nature. Tout k coup, un cri résonne à son oreille, un cri qui achève de jeter le désordre dans son esprit. C’est l’accent lamentable du père de Marie, emprisonné par l’hetman et subissant la tortura dans le silence de la nuit, tandis que la douce jeune fille, ignorant le sort de son père, dort paisiblement dans la demeure de celui qui le livre à ce supplice. Une plus belle page encore est la description de la bataille de Pultava, où le génie de Pierre triomphe, où Charles XII et Mazeppa sont mis en fuite. Sur le fond de ce tableau sévère, assombri par les énergiques figures du czar Pierre et du rebelle Mazepça, se détache la ravissante figure de Marie, qui en fait mieux ressortir l’aspect imposant. Ce

Foeme, où la verve se joint à la grâce, où on trouve à la fois les plus charmantes et les plus sombres peintures, où l’on sent passer un souffle puissant de patriotisme, ce poëme est une des meilleures productions de Pouchkine.

PULTÉNÉE s. f. (pul-té-né — de Pulteney, bot. angl.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des légumineuses, tribu des podalyriées, comprenant plusieurs espèces qui croissent ea Australie.

PULTENEY (Guillaume), comte »E Bath, homme d’État anglais, né en 1682, mort k Londres en 176-1. Il lit de brillantes études k l’université d’Oxford, compléta son instruction par des voyages et devint peu après son retour, en 1705, membre du Parlement. Élevé dans les principes des whigs, il fit aux tories une opposition tellement vive que le ministère, pour s’en venger, écarta du conseil du commerce son oncle Jean Pulteney. La grande part qu’il prit aux débats du Parlement pendant les dernières années du règne de la reine Anne, l’éloquence dont il fit preuve le placèrent au nombre des hommes les plus importants de son parti. À cette époque, il était intimement lié avec Robert Walpole, et ce fut lui qui se chargea de défendre cet homme politique, lors du procès qu’on lui intenta en 1712. Lorsque George Ier parvint à la couronne (1714), Pulteney devint membre du conseil privé, secrétaire ti’Eiat de la guerre, malgré l’opposition de Murlborough, lit partie du comité secret chargé par la Chambre de faire un rapport sur les papiers relatifs à la négociation de la paix d’Uirecht et montra une grande rigueur contre les Écossais révoltés en 1715. À la suite de discussions avec Stanhope, qui avait proposé au roi de demander un subside extraordinaire sous prétexte de prévenir une agression possible de ia part de la Suède, Walpole et Pulterray quittèrent le ministère (1717). Néanmoins, Walpole ne tarda pas & se rapprocher de la cour, entama des négociations et revint au pouvoir en 1720. Pulteney n’avait été mis au fuit de rien ; nulle place ne lui était donnée dans la nouvelle combinaison ministérielle. Il en fut profondément blessé. On lui offrit la pairie, qu’il refusa, puis la charge lucrative de trésorier de la maison du roi, qu’il accepta en attendant mieux. Pulteney saisit,

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à partir de ce moment, toutes les occasions de montrer qu’il désapprouvait les actes de la nouvelle administration, l’attaqua avec une très-grande vigueur en 1725, à propos d’une discussion sur la liste civile, lança contre Walpole des accusations sareastiques qui lui firent retirer sa place de trésorier, et fit, depuis lors, k son ancien ami une opposition systématique et implacable qui ne prit fin que lorsqu’il eut été renversé du pouvoir (1742). Devenu le chef des whigs mécontents, il devint le plus redoutable chef d’opposition qu’eût vu la Chambre des communes, s’unit avec Bo !ingbroke, son ancien antagoniste politique, écrivit dans le Craftsman, journal de ce dernier, des articles dans lesquels il battait en brèche le ministère, publia des pamphlets d’une extrême virulence et eut, k la suite d’un de ces écrits, un duel avec lord Harvey qu’il avait couvert de ridicule (1731). À cette époque, George II le destitua de sa charge de conseiller privé et ordonna de l’exclure de toutes les commissions. Ces mesures de rigueur ne firent qu’accroître la popularité de Pulteney, qui s’était concilié au plus haut point la faveur publique par son éloquence et par le patriotisme qu’il montrait dans ses discours. Pulteney, se voyant appuyé par l’opinion, continua la lutte avec un nouvel acharnement, accusa hautement Walpole, après les électiQns de 1741, de prévarication et de haute trahison et rendit la situation du ministre tellement intolérable que celui-ci, voyant la majorité prête k l’abandonner, se démit du pouvoir (3 février 1742). « Tous les pouvoirs de l’État, dit Chanut, semblèrent

four un moment à la disposition de Pulteney. I forma le nouveau ministère, s’y réservant une place sans fonctions actives, et obtint la promesse de la pairie. On a dit que l’adroite politique de Walpole, qui avait conservé beaucoup d’influence sur l’esprit du roi, avait présidé aux arrangements ministériels. Sans doute, il fit de son mieux pour semer la’ dissension parmi ses ennemis triomphants ; mais il avait peu à faire. La victoire ouvrit la carrière aux passions et aux rivalités que les deux sections de l’opposition avaient mal contenues, malgré les intérêts passagers qui les avaient réunies. La composition du nouveau cabinet ne satisfit ni les hommes du parti ni le public. On avait conçu de si magnifiques espérances, que les ressentiments égalèrent l’amertume de la déception. Le public s’y laissa entraîner et une tempête d’indignation s’élevacontre Pulteney.» Redevenu membre du conseil privé, nommé membre de la Chambre des pairs avec le titre de comte de Bath, Pulteney vît s’évanouir en un instant sa grande popularité, mais il acquit une grande influence a la cour et conserva son crédit sur l’esprit du roi jusqu’k la mort de ce souverain (1760). Chargé, après la retraite du ministère Pelham (1746), de former un nouveau cabinet, il ne put amener aucun homme politique important à se joindre à lui et dut renoncer k prendre le pouvoir. Pendant les dernières années de sa vie, il ne joua plus qu’un rôle insignifiant et vécut au milieu de

1 indifférence générale, principalement occupé d’accroître sa fortune, qui passa, à sa mort, k son frère, le général Pulteney. Cet homme d’État avait de grands talents, une éloquence persuasive et entraînante, Une imagination brillante et impétueuse, une rare expérience des affaires, une ambition extrême et, au dire de plusieurs de ses contemporains, une avarice insatiable. Outre ses articles et ses pamphlets, il a laissé des poésies fugitives, quelquefois satiriques, souvent licencieuses, écrites avec facilité et pleines d’esprit.

PULTENEY (Richard), botaniste et médecin anglais, né k Loughborough en 1730, mort en 1801. Il exerça la pharmacie et la chirurgie à Leicester, employa tous ses loisirs k étudier la botanique et se fit connaître par des travaux qui lui valurent d’être reçu membre de la Société royale de Londres (1782) et d’être gratifié du diplôme de docteur en médecine par l’université d’Édimbourg (1764). Par ia suite, il devint médecin du comte de Bath, dont il était parent, le suivit dans ses voyages et, après la mort de ce personnage, il se fixa k Blandfort (comté de Dorset), où il termina sa vie. Pulteney avait été un des fondateurs de la Société liiméenne.k laquelle il légua son cabinet d’histoire naturelle. Ses principaux ouvrages sont : Revue générale des écrits de Linné (Londres, 1782, in-8<>), trad. en français par Millin (Paris, 1789,

2 vol, in-8») ; tissais sur les progrès de la botanique en Angleterre (Londres, 1790, 2 vol. in-so), trad. en français par Buulard (1809, S vol. in-8"). Citons encore de lui des écrits Sur le sommeil des pla7ites et Sur les plantes rares du Leicestershire dans le recueil de la Société royale de Londres, des mémoires Je botanique et d’antiquités dans le Philosophical Magasine et autres recueils.

PULTIPHAGE adj. (pul-ti-fo-je — du lat. puis, bouillie, et du gr. pliagô, je mange). Mangeur de bouillie ; surnom donné par Piaute aux Carthaginois.

PULTDSK ou PDLTOWStt, ville de la Russie d’Europe (Pologne), gouvernement et à 160 kilom. N.-E. de Plock, sur la Narew ; 2,200 hab. Distillerie d’eau-de-vie. Foires. C’était autrefois la résidence de l’évêque de Ploçk. Les Saxons, commandés par le général Stenau, y furent défaits en 1703 par Char PULV

les XII, et les Russes par les Français le 26 décembre 1806. V. l’article suivant.

Puiimk (combat de), livré victorieusement aux Russes par le maréchal Lannes, le 26 décembre 1806. Après la bataille d’Iéna, Napoléon se porta rapidement au-devant de l’année russe, k laquelle s’étaient joints les débris de l’armée prussienne. D’après la direction qu’il avait indiquée k chacun de ses lieutenants, Lannes arriva en vue de Pultusk le.matin du 26 décembre, n’ayant avec lui que 17,000 à 18,000 hommes. Il est vrai que la division Giidiii, forte de 5,000 k 6,000 combattants, allait le rejoindre par sa gauche ; mais il ne se heurtait pas moins contre quatre divisions russes d’un effectif de 43,000 hommes, que commandait le général en chef Benningsen. Celui-ci avait rangé son armée en bat ; iille sur un terrain découvert qui s’étendait au delà d’une forêt couvrant les environs de Pultusk, et par laquelle devaient déboucher les troupes françaises pour aborder l’ennemi. Malgré l’infériorité de ses forces, surtout en artillerie, Lannes n’hésita pas un instant & attaquer. Après avoir laissé la division Gazan en réserve sur la lisière de la forêt, il déboucha avec la seule division Suehet, formée en trois colonnes, commandées par les généraux Claparède, Treilhard et Vedel, et qui, s’élançant audacieusement du bois, s’avancèrent sous une pluie de mitraille. « Benningsen essaya de prendre en flanc la colonne Claparède, qui formait la tête de notre attaque ; mais Lannes répondit aussitôt k celte manœuvre en reportant de son centre vers sa droite la brigade Vedel, qui poussa impétueusement les Russes vers la Narew et les y aurait précipités si, au milieu d’une bourrasque de neige, elle n’avait été arrêtée par une charge de la cavalerie ennemie. Si le maréchal Lannes, rendu justement circonspect par l’infériorité de ses forces, avait pu lancer k l’attaque la brave division Gazan, tenue immobile sur la lisière de la forêt, il eut pu faire éprouver k l’armée russe un désastre complet ; mais il crut prudent d’attendre l’arrivée de la division Gudin, qui ne put entrer en action qu’à rapproche de la nuit. L’heure avancée et la difficulté de se mouvoir k travers l’obscurité sur un terrain détrempé par la pluie déterminèrent Lannes à attendre au lendemain pour compléter sa victoire. Mais Benningsen mit prudemment la nuit k profit pour battre en retraite, laissant sur le terrain 3,000 morts ou blessés, 2,000 prisonniers et ’une immense quantité d artillerie.

PULVÉRACÉ, ÉE adj. (pull-vé-ra-sé — du lat. pulvis, poussière). Couvert de poussière. Il Peu usité.

— Bot. Qui paraît couvert de poussière.

PULVÉRAGE s. m. (pul-vé-ra-je — du lat. pulvis, poussière). Féod. Droit que le seigneur prélevait sur les troupeaux de moutons qui passaient sur ses terres. Il Somme dont on gratifiait les serfs qui s’enrôlaient. Il Impôt qu’on payait dans les foires et marchés.

— Nom qu’on donnait autrefois aux honoraires des arpenteurs.

PULVÉRAIRE s. f. (pul-vé-rè-re — du lat. pulvis, poussière). Bot. Syn. de patellairë, « genre de lichens.

PULVÉRATEOR, TRICE adj. (pul-vé-rateur, tri-se — du lat. pulvis, poussière). Ornith. Se dit des oiseaux, tels que les poules et autres gallinacés, qui ont l’habitude de gratter la terre et de se rouler dans la poussière.

— s. m. Oiseau pulvérateur

PULVÉRESCENCE s. f. (pol-vé-rè-san-sedu lat. pulvis, poussière). Bot. État d’une surface végétale qui parait couverte de poussière ou de farine.

PULVÉR1FÈRB adj. (pul-vé-ri-fè-re — du lat. pulvis, poussière ; fero, je porte). Qui est rempli de poussière.

— Miner. Se dit d’une variété de quartz agate, dans les cavités de laquelle se trouve une poussière de chaux carbonatée.

PULVÉRIN s. m. (pul-vé-rain — du lat. pulvis, poussière). Poudre k canon écrasée, qu’un emploie pour faire des amorces, des traînées et des artifices. Il Espèce d’étui dans lequel on renferme cette poudre. Il Eiui dans lequel les arquebusiers et les mousquetaires renfermaient autrefois leur poudre. On a dit

aussi POULliVRIN.

— Sorte de poussière humide qui se forme autour des masses d’eau livrées k un mouvement violent.

— Encycl. Art milit. On appelait autrefois puloérin l’étui dont se servaient les arquebusiers et les mousquetaires pour renfermer la poudre. Ce pulvérin était une véritable poudrière, ayant la forme d’une corne, d’une poire k poudre.

L’usage de cet effet d’équipement a duré jusqu’en 1741, époque k laquelle la poudre d’amorce s’est confondue avec la poudre de charge, dans la même cartouche k fusil. Le Bulletin des sciences militaires (1826) témoigne que la milice cochinchinoise porte un pulvérin dans sa giberne. Cela tient k ce que les cartouches de cette milice, en bois, au lieu d’être en papier, ne peuvent être déchirées avec les dents pour faire la part de l’amorce.

Le mot pulvérin a encore un sens différent de celui que nous venons d’indiquer,

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c’est le sens actuel de cette expression.^ Le pulvérin est de la poudre k canon très-fine, obtenue en écrasant la poudre ordinaire et en la tamisant. On nomme aussi relief cette poudre concassée et tamisée, dont on se sert pour amorcer, pour faire des traînées dans les mines et dans un grand nombre d’artifices. Le pulvérin s’enflamme encore plus facilement que la poudre, et l’on ne saurait prendre trop de précautions toutes les fois qu’on le manie. Un mot sur la préparation’du pulvérin, La meilleure méthode dont on puisse faire usage, surtout quiind on veut l’obtenir en

trande quantité, consiste dans l’emploi d’un aril de trituration, avec gobilles en cuivre. Si, au contraire, on n’a besoin que d’une petite quantité de pulvérin, on peut se contenter de battre la poudre, contenue dans un sac de cuir bien cousu, à l’aide d’une batte en tout semblable k celle avec laquelle on bat le plâtre. Les sacs dont on se sert ont la forme d’une poire et sont faits avec de la basan» très-forte, mais très-souple ; on doit leur donner des dimensions telles qu’ils ne puissent contenir plus de 5 k 20 kilogrammes de poudre. Lorsque la poudre a été, en grande partie, transformée en pulvérin, on passe au tamis de soie le poussier obtenu par le battage, • et ce qui reste sur le tamis est battu de nouveau, jusqu’k ce que toute la poudre soit réduite en pulvérin par ces battages successifs. À l’origine, on a employé pour lancer les projectiles la poudre k l’état de poussière, de pulvérin. « Cet usage se conserva pendant plus d’un siècle pour toutes les armes k feu, dit le général Piobert ; mais on commença k grener la poudre destinée aux petites armes lorsque leur construction permit d’en augmenter les effets ; cela devint même indispensable pour faciliter l’introduction de la charge dans le fond de l’arme, lorsque l’on renonça k l’emploi des boites k poudre et à charger par la culasse, attendu que la crasse

firoduite par le tir dans le canon empêche es matières ténues, introduites par la bouche, de couler jusqu’au fond de l’âme La

poudre fine et douce comme la farine continua encore pendant longtemps k être en usage pour les grosses bouches à feu, au fond desquelles elle était portée avec des cuillers ou des lanternes, ou dans des sacs ; cependant on avait reconnu, par expérience, que trois parties de pulvérin ne donnaient pas plus de portée que deux de poudre greiiée, et souvent même qu’une seule... La poudre grenèe, ou, comme on disait, en grumeaux, ne fut employée dans les canons que vers le milieu du xvie siècle. »

PULVÉR1SABLE adj. (pul-vé-ri-za-blorad. pulvériser). Qui peut être pulvérisé : Matière fulvérisablë.

PULVÉRISATEUR s. m. (pul-vê-ri-za-teur — rad. pulvériser). Pharm. Instrument à l’aide duquel on pulvérise certaines drogues.

— Méd. Instrument servant à pulvériser les eaux minérales qu’on veut faire respirer aux malades.

— Encycl. Ce nom désigne souvent les instruments à l’aide desquels on réduit en poudre les substances pharmaceutiques ou chimiques. En médecine, on l’emploie pour désigner l’appareil k l’aide duquel on force un jet d’eau très-fin k venir se briser sur une lentille métallique. L’eau est alors divisée et se répand dans l’atmosphère eu gouttelettes excessivement fines et k peine perceptibles & l’œil.

Si l’eau qu’on emploie est plus chaude que l’air, pour éviter, le refroidissement de cette eau, on la fait arriver dans un espace confiné, tel que l’hydrofere, dont la température est supérieure k celle de l’eau et qui est complètement saturé de vapeur d’eau. C’est ce qui fuit que, dans les établissements où l’on traite les malades par la respiration d’un air chargé d’eau ordinaire ou minérale, on a toujours soin que la température des chambres de respiration soit supérieure à celle de l’eau ; de plus ces chambres sont toujours suturées de vapeur d’eau. Ce double résultat est d’autant plus facile k obtenir que la même vapeur d’eau peut servir à la t’ois k chauffer la salle et k la saturer d’humidité.

Dans certains appareils, une pompe à compression communique avec une boule do verre dans laquelle se trouve de l’eau. Cette boule elle - même porte un tube k robinet terminé par une boule criblée de trous, comme la pomme d’un arrosoir ; ces trous sont quelquefois remplacés par une seule ouverture excessivement fine. L’eau qui se trouve dans la boule est justement celle qui doit être pulvérisée. Le mode de fonctionnement est très-simple ; on comprime l’air, puis on ouvre le robinet ; l’eau est alors chassée k travers les petites ouvertures, d’où elle sort pulvérisée. Généralement, ces appareils sont munis d’une lampe k alcool, aveu laquelle on chauffe légèrement l’eau k pulvériser.

Quand on pulvérise des eaux minérales chargées de gaz, une certaine quantité de ces produits est perdue ; ainsi les eaux chargées d’acide sulfhydrique perdent 60 pour 100 de ce gaz en moyenne. Celles qui renferment du sulfure de sodium (eaux de Baréges, Cauterets, etc.) ne subissent aucune perte.

Convenablement pratiquées, les inhalations d’eau minérale sont d’un très-grand secours pour la médecine, surtout dans le traitement des affections des voies respiratoires. On a employé utilement l’eau pulvérisée dans des