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tre un autre condottiere non moins célèbre, Braccio de Montone, qui avait foraiô une milice rivale de la sienne, et qui était le plus souvent engagé dans un parti opposé. Sforza se noya dans la Pescara en voulant secourir Aquila, que Braccio assiégeait pour Alphonse d’Aragon. Il laissa une postérité nombreuse ; le plus célèbre de ses rejetons fut celui de ses fils naturels dont la biographie suit.

SFORZA (François-Alexandre), duc de Milan, fils naturel du précédent, né à San-Miniato le 23 juillet Mol, mort le 8 mars 1466. Doué d’une grande vigueur corporelle et dl’une rare intrépidité, il se signala sous les ordres de son père, qu’il suivit dans ses expéditions, et, à la mort de ce dernier, il lui succéda à la tête de son armée de condottieri (1424) et introduisit la tactique dite des sforzesehi, qui consistait à faire manœuvrer sur le champ de bataille les bataillons par masse. En 1426, Sforza entra au service de Philippe-Marie Visconti. duc de Milan, qu’il quitta pour entrer, quatre ans plus tard, au service de Lucques. Après avoir conquis, en 1434, la Marche d’Ancône sur le pape Eugène IV, qui dut lui céder sa conquête k titre de fief, il battit le condottiere Forte-Braccio, prit le commandement de l’armée envoyée contre le duc de Milan par Venise, Florence et le pape coalisés, et vainquit en 1437, à Barga, le fameux condottiere Niccolo Piccinino, qu’il eut fréquemment pour adversaire. Le duc de Milan, pour mettre dans ses intérêts le redoutable Sforza, lui offrit la main de sa fille ; mais celui-ci se tourna encore contre lui en 1439. À la suite d’une nouvelle guerre, terminée par la paix de Cavriana (1441), Sforza épousa la fille do Visconti, Bianca-Maria, qui lui apporta en dot Crémone, Pontremoli et un district de Milan. Soutenu par les secours d’argent de Cosine de Médicis et par une armée nombreuse, concentré dans sa souveraineté d’Ancône, il put résister aux nombreux ennemis que son beau-père lui suscitait-et résolut, après la mort de ce dernier (1447), de se faire reconnaître comme duc de Milan, malgré les Milanais et les prétentions d’Alphonse V, de Louis de Savoie et du duc d’Orléiuis (depuis Louis XII), fils de Valentine, sœur du dernier duc. Toutefois, il dut ajourner ses ambitieux projets. Après la mort de Visconti, les Milanais se proclamèrent en république ; mais, de leur côté, Pavie, Parme, Tortone et autres villes comprises dans les États du dernier duc se détachèrent de Milan pour former des républiques indépendantes. Venise voulut profiter de cette division pour s’emparer d’une partie de la Lombardie, La gouvernement de la république de Milan, pour se défendre, donna le commandement de son armée k Sforza, en lui promettant de lui donner une ville. L’habile condottiere accepta, reprit Pavie et Plaisance, battit les Vénitiens sur terre et sur mer (1447- 144S) et, devenu maître de la situation, il fit soudain volte-face, se joignit aux Vénitiens (1448) et marcha contre Milan. Aussitôt toutes les villes hostiles k Milan se déclarèrent en sa. faveur. Venise lui ayant proposé de partager avec lui la Lombardie, l’astucieux Sforza feignit d’y consentir, retira ses troupes et laissa les Vénitiens attaquer Milan ; mais lorsqu’il vit cette ville aux abois, lorsqu’il y eut formé dans le peuple un parti prêt à se prononcer en sa faveur, il fondit sur les Vénitiens, les chassa et se présenta devant la ville, qui lui ouvrit ses portes et consentit k le, reconnaître pour duc (26 février 1450). Sforza gouverna sa souveraineté en politique habile ; mais il eut tous les vices de son siècle et de sa nation et ne dut sa grandeur qu’à un tissu de perfidies. Il parvint à dissoudre une ligue formée contre lui, fut ré connu duc de Milan par le traité de Lodi (1454), sut écarter les Français de l’Italie et tenta de former une confédération entre les États delà péninsule, dont il devint l’arbitre. 11 devint l’aini de Cosine de Médicis et fut au mieux avec Louis XI, qui, frappé de la politique profondément machiavélique de Sforza, lui demanda des conseils pendant la ligue du Bien public et eu obtint îles secours. Le roi de France lui abandonna en 1463 Savone et ses prétendus droits sur Gênes, qui, l’année suivante, reconnut l’autorité du duc de Milan. Sforza accueillit avec faveur à sa cour les Grecs qui fuyaient de Constantinople. Il succomba à une attaque d’hydropisie. De sa seconde femme, Bianca-Maria, il eut six fils et deux filles, sans compter ses bâtards. Son fils alnô, Galéas-Marie, lui succéda. Un autre de ses fils, Marie Sforza, né en 1449, mort en 1479, devint duc de Bari et épousa Léonora, peùte-fille du roi deNaples ; un autre, Ludovic, succéda comme duc de Milan à Jean-Galéas ; un autre, Ascagne-Marie, fut cardinal. De ses deux filles, l’une, Hippolyte-Marie, épousa le roi de Naples, Alphonse II ; l’autre, Elisabeth-Marie, devint marquise de Montferrat.

SFORZA (Galéas-Marie), duc de Milan, fils aine du précèdent, né à Fermo en 1444, assassiné k Milan en 1476. Il apprit la mort de son père en France, où il commandait un corps de troupes italiennes au service de Louis XI, et revint précipitamment à Milan pour se mettre k la tête du gouvernement. Ce prince épousa Bonne de Savoie, bellesœur de Louis XI (1466), se rangea du parti de Pierre de Médicis contre les exilés floren SFOR

tins et se déshonora par tous les excès de la tyrannie. Passionné pour le faste et les ruineux plaisirs, profondément débauché, cruel et se plaisant à la vue des tortures, il exila à Crémone sa mère, qu’il fit empoisonner, dit-on (24 oct. 1468), multiplia les impôts et ne montra nul goût pour les lettres. Sa conduite envers son ancien précepteur, Cola de Montano, qu’il fit fustiger et promener dans les rues, excita une vive indignation chez un petit nombre de patriotes à l’âme virile. Une conspiration se forma contre lui, et il tomba enfin sous les poignards de Lampugnano, Ch. Visconti et J. Olgiati, qui vengèrent ainsi la liberté publique et leurs propres injures. Mais ils payèrent de leur vie leur tentative républicaine. Lnmpugnano fut tué sur la place et les deux autres conjurés, après avoir tenté vainement de soulever le peuple, subirent la torture et périrent sur l’échafaud. Galéas avait empoisonné, en 1468, sa première femme, Dorothée, fille du duc de Mantoue. De sa seconde femme, Bonne de Savoie, morte en 1485, il eut deux fils, dont l’un, Jean-Galéas, lui succéda, et deux filles, dont l’une, Blanche, épousa l’empereur Maximilien.

SFORZA (Jean-Galéas), duc de Milan, fils du précédent, né en 1468, mort en U94. Il succéda k son père en 1476, sous la tutelle de sa mère, Bonne de Savoie, et du ministre Simonetta, qui luttèrent courageusement contre les frères du dernier duc, qui cherchaient à sa rendre maîtres de l’État. Mais l’un d’eux, Ludovic le More, surpritTortone en 1479, s’introduisit dans le château de Milan et força la duchesse Bonne à lui donner une part dans le gouvernement. Il ne tarda pas à s’emparer de toute l’autorité, fit mourir Simonetta (1480), exila Bonne de Savoie et ?» fit proclamer régent (3 novembre 1480). Ludovic abandonna le parti des gibelins pour embrasser celui des jjuelfes, et força Gènes à reconnaître la domination de Milan, après avoir triomphé d’une ligue à la tête de laquelle se trouvaient le pape, Sienne, Venise, G&les, etc. (1484). En 1489, le jeune Jean-Galéas épousa la fille du duc de Calabre, Isabelle ; mais cette princesse entra aussitôt en lutte, pour des questions de préséance, avec Béatrice d’Esté, femme de Ludovic. Pour y mettre un terme, Ludovic enferma son neveu et sa femme dans le château de Pavie où, selon toute vraisemblance, Jean-Galéas fut empoisonné (1494), pendant que son oncle se créait des alliances pour obtenir la possession du duché de Milan et ralliait à ses intérêts le pape Alexandre VI, l’empereur Maximilien et Venise. De son mariage avec Isabelle, morte en 1524, Jean-Galéas avait eu deux filles, dont l’une, Bonnk, épousa Sigismond, roi de Pologne, et un fils, François Sforza, né à Milan en 1490. Ce prince fut emmené en France par Louis XII, qui lui donna l’abbaye de Marmoutiers ; il mourut d’une chute de cheval en 1511.

SFORZA (Ludovic-Marie), duc de Milan, surnommé le More, sans doute à cause de la couleur de son teint, né k Vigevano en 1451, mort k Loches (Touraine) en 1508. Fils de François Sforza et oncle de Jean-Galéas, il s’empara de la régence pendant la minoritéde ce prince, qu’il fit empoisonner, et se fit proclamer alors duc de Milan (1494), pendant que son petit-neveu François se rendait en France et y mourait abbé de Marmoutiers. Ludovic, pour empêcher le roi de France, Charles VIII, de s’emparer du Milanais, fit alliance avec lui et lui promit des troupes et des subsides pour conquérir les États du roi de Naples, son ennemi. Mais bientôt, inquiet des succès rapides des Français, il se ligua, en 1495, contre eux avec le pape, les Vénitiens, l’Espagne et Maximilien, empereur d’Allemagne. Il coupa les convois envoyés à l’armée française, assiégea dans Novare lé duc d’Orléans, héritier de Visconti et qu’il considérait comme un compétiteur dangereux, et obtint de Charles VIII, parle traité de Verceil (10 octobre 1495), la cession de Gênes et de Novare. Sa politique constamment astucieuse, ses incessantes intrigues pour amener la division dans les petits États de l’Italie lui avaient fait un grand nombre d’ennemis lorsque Louis XII monta sur le trône. Ce prince fit valoir ses éternelles prétentions au duché de Milan et envahit le Milanais (1499). Ludovic perdit tous ses États en quinze jours, s’enfuie en Allemagne et, voulant profiter de l’impopularité de la domination française, reparut l’année suivante en Italie. Trahi par jes Suisses qu’il avait à sa solde, il fut fait prisonnier devant Novare et enfermé au château de Loches, en Touraine, où il acheva ses jours (1510). Malgré ses crimes et ses perfidies, ce prince mérite quelques éloges pour la protection éclairée qu’il accorda aux arts. Il fut le bienfaiteur de Léonard de Vinci, qui composa d’après son désir son chef-d’œuvre, la Cène, lit construire à Milan le premier théâtre qu’aient eu les modernes, créa une académie et fit élever de somptueux édifices. Outre des enfants naturels, il avait eu, de son mariage avec Béatrice d’Esté, deux fils, Maximilien et François-Marie, qui furent successivement ducs de Milan.

SFORZA (Maximilien), duc de Milan, fils aîné du précédent, né en 1491, mort à Paris en 1530. Après avoir erré pendant douze ans en Suisse et en Allemagne, il fut rétabli dans le duché par la ligue de Jules II (1512). Mé SFOR

prisé par ses sujets, qui se soulevèrent contre lut, assiégé dans Novare, il fut sauvé par une victoire de ses Suisses sur le maréchal de Trivulce (1513), victoire qui amena de nouveau l’évacuation de l’Italie par les Français. Il rentra k Milan, mais il se rendit de plus en plus odieux par les amendes énormes qu’il imposa aux villes qui s’étaient révoltées contre lui. En 1515, lorsque François Ier envahit l’Italie, Maximilien lui opposa en vain 35,000 Suisses, qui furent vaincus à Marignan. Il traita alors avec le roi de France, lui abandonna tous ses droits au duché de Milan, moyennant une pension, et se retira en France.

SFORZA (François-Marie), dernier duc de Milan, deuxième fils de Ludovic le More, né en 1492, mort en 1535. Après la capitulation par laquelle son frère avait cédé le Milanais k François Ier, il vivait k Trente dans l’obscuritf, lorsque le pape Léon X et l’empereur Charles-Quint résolurent de rétablir les Sforza k Milan. Il fit son entrée dans sa capitale en 1522, combattit k La Bicoque avec Prosper Colonna et, par la défaite de Lautrec, resta maître de la Lombardie. La descente de François Ier en Italie l’obligea un moment de se réfugier k Crémone ; mais la victoire de Pavie (1525) ayant assuré la supériorité aux impériaux, il put se croire affermi sur le trône ducal. Cependant il devint le jouet des Espagnols et le vassal de Charles-Quint, qui occupait toutes les places fortes du duché et qui réclama, pour prix de sa pesante protection, d’énormes subsides. François - Marie mourut sans avoir eu d’enfant de Christine de Danemark, qu’il avait épousée en 1534, et légua par son testament ses États k l’empereur.

SFORZA (Alexandre), seigneur db Pesaro, h oui nie de guerre italien, né k Cotignola eii 1409, mort en 1473. Après la mort de son père Alexandre (1434), il aida François, son frère, dans ses expéditions, se fit céder, en 1435, par GaleazzoMalatesta, la seigneurie de Pesaro, où il se maintint contre Sigismond Malatesta et brava l’excommunication d’Eugène IV, excommunication qui fut levée dans la suite par Nicolas V. Sforza fut un dés plus habiles généraux de Ferdinand, roi de Sicile ; battu k San-Fabiano en 1460 par Jacob Piecinino, il prit sa revanche sur ce général en 1462 près de Troia et fut récompensé de cette victoire par le titre de connétable. Il combattit ensuite k la tête des troupes de Paul II et de celles des Vénitiens.contre Robert Malatesta et continua jusqu’à sa mort k exercer le métier de condoitiere. Il mourut d apofilexie dans un voyage k Venise. Le chevaier Annibal Olivieri a publié, en 1785, des mémoires sur la vie d’Alexandre Sforza ;

SFORZA (Constant), fils du précédent et condottiere comme lui, mort en 1483. Il succéda k son père en 1473. Il fut cause, en 1479, de la déroute des Florentins dans le combat qu’ils eurent k soutenir k Poggio-Imperiale contre Alphonse, duc de Calabre, et commanda ensuite tour à tour les armées des Florentins et celles des Vénitiens.

SFORZA (Jean), fils naturel du précédent et mari de la célèbre Lucrèce Borgia, fille du pape Alexandre VI, mort à Venise vers 1501. Il succéda en 1483 k son père et épousa Lucrèce en 1493. Les noces furent célébrées dans le palais pontifical, mais Lucrèce abandonna son mari en 1497, fit prononcer son divorce par le pape, son père, et se remaria peu de temps après. Sforza, attaqué par César Borgia dans Pesaro, fut forcé de se réfugier k Venise.

SFORZA (Catherine), célèbre par sa fermeté toute virile et par l’héroïsme guerrier dont elle fit preuve, surtout en deux circonstances.

Fille naturelle de Galéas-Marie Sforza, duc de Milan, assassiné en 1476, elle fut mariée k Jérôme Riario, prince de Forli. Les sujets de son mari s’étant révoltés et ce prince ayant été mis k mort par François Ursua, chef des rebelles, elle-même fut jetée en prison avec ses enfants. Cependant une forteresse, R’unini, tenait encore pour la femme de son maître et ne voulait pomt se rendre, même sur l’ordre arraché k la princesse, ordre qu’on présentait au commandant de la place. Catherine Sforza propose alors aux révoltés d’aller porter elie-même cet ordre k ses sujets. La proposition est acceptée, elle entre dans Rimini ; mais tout k coup, alors, elle relève la tête. « Elle commanda aux rebelles, dit un auteur anonyme (L. P.), de mettre bas les armes, les menaçant des derniers supplices s’ils n’obéissaient. Les conjurés, frustrés de leurs espérances, la menacèrent, de leur côté, de tuer ses enfants, qu’elle leur avait laissés en otage. Elle leur répondit en accompagnant ses paroles d’un geste énergique « qu’il lui restait encore de quoi en faire d’autres. » Sur ces entrefaites, elle reçut un secours considérable que lui envoyait Ludovic-Marie Sforza, son oncle, et peu après, par sa prudence et son courage, elle recouvra le pouvoir souverain.

« Pendant les guerres des Français en Italie, dit le même auteur anonyme, elle se montra toujours ferme, toujours courageuse et se lit respecter même de ses ennemis. Elle se remaria k Jean de Médicis, père de Cosme, dit le Grand. Le duc de Valentinois, fils bâtard du pape Alexandre VI, l’ayant assiégée dans Forli en 1503, elle s’y défendit viguu SGRI

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reusement et ne céda qu’k la dernière extrémité. On l’emmena prisonnière dans le château Saint-Ange, et peu après on la mit en liberté, mais sans lui restituer ses États, dont le duc de Valentinois fut investi et qui, après la mort d’Alexandre VI, furent réunis au saint-siège. Elle se retira k Florence, où elle mourut quelque temps après.

SFORZA. (Bonne), reine de Pologne. V. Bonne.

SFORZA (Sixte RIARIO), cardinal italien. V. Riabio-Skorza.

SFORZANDO adv. (sfor-dzan-do — mot ital. qui signif. eu forçant). Mus. Se met suites partitions, pour indiquer que l’on doit passer graduellement du piano au forte.

SFUMATO s. m. (sfpu-ma-to — mot ital, qui signif. enfumé). Peint. Manière de peindre moelleuse, vague, vaporeuse.

SGANARELLE, personnage de l’ancienne comédie, que l’on retrouve fréquemment dans Molière, qui lui a donné différents caractères suivant les besoins de l’intrigue et du sujet, et qui l’a placé dans la plupart de ses pièces : le Festin de Pierre, VAmour médecin, le Médecin malgré lui, le Médecin volant, YJUcole des maris, le Mariage forcé et enfin Sganarelle ou le Cocu imaginaire.

Le Sganarelle auquel les écrivains font le plus souvent allusion est celui du Médecin malgré lui, celui qui nous a donné ces expressions proverbiales : « II y a fagots et fagots, Voilà pourquoi votre fille est muette, Dans son chapitre des chapeaux, Nousavons changé tout cela, etc. » Les allusions qui sont restées particulièrement attachées k sou nom portent principalement sur la scène où, voulant éblouir Géronte par un galimatias scientifique, il lui dit : « Savez-vous le latin ?... Ah] vous ne savez pas le latin ?... > Alors, fort de l’ignorance de Géronte, il lui débite le latin macaronique le plus bouffon.

« Outre la qualité de chartreux, une autre raison assez bonne s’opposait k ce que le Père Rolewinck fût protestant : c’est qu’il mourut avant la Réforme. Voilk donc deux énormes bévues dans un mot. Mais qu’importe k M. Paulin Parts ? 11 fait de l’histoire comme Sganarelle faisait de la médecine. »

GÉNIN.

■ Vous avez lu Molière, puisque vous citez Sganarelle ; quoi de plus aisé que d’imiter Molière, de dire aux pères de famille de 'Univers : Savez-vous le latin ? Et, sur leur réponse dubitative, de décliner le fameux Ignorantus, ignoranta, ignorantum, aux dépens de l’Université. «

H. RlGAULT.

On fait aussi quelquefois allusion au Sganarelle du Cocu imaginaire, et ce nom s’upptique alors k un mari qui est ou qui se croit trompé. Telle n’était pas l’intention de Molière puisqu’il fait dire k son personnage, au moment ou celui-ci se croit certain de porter des cornes :

Sganarelle est un nom qu’on ne me dira plus, Et l’on va m’ûppeler seigneur Cornélius.

Mais Cornélius n’a pas pris et Sganarelle est resté.

« Si le Décaméron a ses Sganare41e, il a aussi des Othello qui valent celui de jîhukspeare. On y rencontre des maris sinistres coulés dans le bronze des Ezzelin et des Rtig. giero ; Nérons en raccourci, tyrans’diaboliques, d’une méchanceté presque grandiose, tant elle est affreuse. •

P. de St-Victor.

SGBAFFITE s. m. (sgra-fi-te — de l’ital. sgruffito, égratigné). B.-arts. Genre de peinture k fresque, consistant à appliquer, sut- un fond noir de stuc, un enduit blanc qu’on enlève ensuite par hachures, pour former les ombres. Il On se sert aussi de la forme italienne SGRAFFITO.

S’GRAVESAiNDE (Guillaume-Jacob), physicien et philosophe hollandais. V. Gravë-

SAN’DES.

SGRICCI (Tommaso), poëte improvisateur italien, ne k Castigiione-Fiorentino (Toscane) en 1788, mort en 1830. Fils d’un chirurgien, il cultiva de bonne heure la poésie et fortifia par de sérieuses études sa prodigieuse facilité de versification, qui se révéla un soir du bal masqué où Sgricci, en pythonisse, rendit ses oracles en vers avec une aisance et une promptitude étonnantes. Il eut l’idée de donner des séances d’improvisation qui eurent le plus grand succès, et bientôt la Toscane, les Romagnes, la Lombardie et les villes vénitiennes l’applaudirent successivement. Sa réputation franchit rapidement les Alpes ; il vint k Paris en 1824 et improvisa des tragédies sur des sujets qu’on lui donnait. Parmi ses œuvres improvisées nous citerons une scène - d’Agamemnon, publiée duns un journal de Naples ; l’Hector (l’Elioi e), dit k Turin, au théâtre Carignan, le 3 juin 1823 ; la Mort de Charles Ier, récitée le 24 avril 1824 au théâtre Louvois, k Paris. D’autres tragédies sont restées manuscrites, entre autres trois qu’il improvisa k Arezzo : Crispus, Sqnson et Thyeste. Parmi ses principales poésies, on cite ses Canzoni au prince Tommaso Corsini, au grand-duc de Toscane k l’occu-