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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 2, Scir-Soir.djvu/310

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SILE

— Entom. Syu. d’ANÉLASTB. Il Nom vulgaire d’un papillon de jour.

— Bot. Genre de plantes, fie la famille des caryophyllées, type de la tribu des silénées, comprenant environ deux cents espèces, répandues surtout dans la région méditerranéenne et dont une quarantaine croissent en France : Les silènes sont généralement des plantes à fleurs délicates et élégantes. (P. Uuchartre.) Le silène penché fleurit au milieu du printemps. (Bosc.) Il On dit aussi silène s. m.

— Encycl. Bot. Les silènes sont des plantes annuelles ou vivaces, à tige articulée, noueuse, portant des feuilles opposées, simples, entières. Les fleurs, solitaires ou groupées en. cytnes ou en panicules, présentent un calice lubuleux, souvent renflé, à cinq dents ; une corolle à cinq pétales longuement onguiculés ; dix êtamines ; un ovaire libre, surmonté de trois styles. Le fruit est une capsule à une seule loge polysperme, s’ouvrant au sommet en six valves. Ce genre comprend plus de deux cents espèces, répandues surtout dans les régions tempérées de l’hémisphère nord. Mais bien peu d’entre elles présentent quelque intérêt, au point de vue de l’utilité ou de l’agrément. Leurs racines contiennent plus ou moins de saponine.

Le silène renflé, vulgairement nommé carnillet ou behen Manc.et que plusieurs auteurs ont rangé dans le genre cucubale, est une plante vivace, à racine pivotante, à tiges nombreuses, hautes de 0™,30 à 0^,50, glauques, ainsi que les feuilles, qui sont ovales lancéolées ; les fleurs sont polygames, blanches, un peu penchées, groupées en cymes dichotomiques lâches, terminales ; le calice est renflé, vésiculeux, et persiste autour du fruit après la maturité. Il est très-commun dans les champs incultes, le long des haies et des bois, et fleurit au commencement de l’été. Il est très-recherché par les bestiaux, surtout par les vaches ; aussi a-t-on conseillé de le semer le long des haies, où il se conserverait plusieurs années sans aucun soin et sans nuire en rien aux cultures. Ses racines ont été souvent mélangées et confondues avec la centaurée bèhen des Arabes. Les enfants, dans les campagnes, s’amusent à faire crever son calice avec bruit, en le frappant sur le dos de la main.

Le silène à petites fleurs est une plante bisannuelle, à tiges buissonnantes, hautes de om,50 et plus, peu garnies de feuilles ; les fleurs sont groupées en faux verticilles, dont l’ensemble constitue une sorte de grappe ; elles sont petites et verdâtres. Il crott dans les terres les plus arides et fleurit au milieu de l’été. Ou le mange quelquefois, ainsi que le précédent, en guise de salade ou de légumes cuits. Les moutons «huent beaucoup ses feuilles et il y aurait, sous ce rapport, quelque avantage à le semer dans les terrains pauvres. Ses fleurs sont recherchées par les abeilles. On a cru aussi pouvoir les substituer à celles du sureau pour les fomentations sur les parties atteintes d’érysipële. Ses racines, prises en infusion dans du vin, avec addition de thériaque, ont été préconisées contre la rage ; mais cette propriété est purement illusoire. Ses tiges peuvent servir à chauffer les fours.

Le silène penché est vivace ; ses tiges atteignent la taille de Ou’,65 ; ses fleurs, blanches, quelquefois rosées, penchées, à pétales bifides, forment une panicule unilatérale. Il croît dans les prés secs, les friches, les terres incultes, où U est parfois très-abondant, et fleurit au milieu du printemps. Tous les bestiaux, à l’exception des vaches, le mangent volontiers ; les chevaux surtout en sont très-friands. Le silène gaulais est une espèce annuelle, à tiges velues, hautes de om,35 et à fleurs rouges. Il croît dans les sols arides et sablonneux et envahit souvent les champs de blé au point de nuire beaucoup aux récoltes ; il n est pas facile de l’extirper parce que ses graines mûrissent et tombent avant la récolte de la céréale et peuvent rester plusieurs années en terre sans germer. On peut en dire à peu près autant du silène anglais et du silène conique. Le silène nocturne, plante annuelle, croît aussi dans les champs et au bovd des chemins.

Le silène arméria ou à bouquets est une plante annuelle, à tiges rameuses, portant des feuilles larges, ovales et d’un vert glauque, et terminées par une cyirie coryinbiforme de fleurs roses. Originaire des contrées méridionales de l’Europe, il est fréquemment cultivé dans nos jardins et constitue une des meilleures plantes d’ornement. Il est très-rustique, croîtdans tous les terrains, n’exige pour ainsi dire aucun soin et se ressème souvent ce lui-même ; on en tire un très-bon parti pour l’ornement des plates-baudes et la formation des massifs ; on le recherche aussi pour la confection des bouquets. On le confond souvent avec le silène attrape-mouche ou goie-tnoHc/ie, parce que les tiges de ces deux plantes sécrètent, surtout à leur sommet, une matière visqueuse où les insectes viennent se prendre et se coller en grand nombre. Les racines de ces deux silènes ont été vantées autrefois pour de prétendues propriétés cordiales ; mais elles sont à peu près abandonnées aujourd’hui.

Quelques espèces purement ornementales méritent d’être mentionnées. Le silène d’Orient est une plante bisannuelle, glabre,

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glaucescente, à fleurs roses ; cette espèce, la plus belle du genre, est originaire de la Russie méridionale ; elle craint, non pas le froidj mais l’humidité de nos hivers et les brusques variations de température de nos climats. Le silène pendant, originaire de la Grèce, a des fleurs rose tendre dans le type, mais blanches, rose vif ou carmin dans les variétés. Le silène biparti a des fleurs d’un beau rose, mais présente aussi une variété à fleurs blanches ; il croît au pourtour du bassin méditerranéen. Les silènes saxifrage, acaule et maritime sont de petites plantes gazonnantes, formant des tapis d’un beau vert velouté, que relèvent çà. et là de jolies fleurs blanches ou roses ; elles sont vivaces, très-rustiques et faciles à multiplier par la séparation des pieds ; elles servent à faire des bordures ou à orner les rocailles et les terrains en pente.

SILÈNE, célèbre personnage de la mythologie grecque. Il était natif de Malea, suivant Pindare, et célèbre surtout cofnme éducateur de Bacchus. Les dieux s’en amusaient et l’appelaient souvent dans leurs assemblées. Les postes le représentent Comme de petite taille, mais gros et ventru, ayant les oreilles, la queue et quelquefois les jambes d’un bouc, tenant un bâton ou un.thyrse pour se soutenir, quelquefois monté sur un âne ; mais il chancelle un peu sur cette monture. Toujours ivre et plus chargé de vin que d’années, il marchait ordinairement dans la compagnie des satyres, qui l’honoraient et l’appelaient leur père et le secouraient dans les accidents auxquels son ivresse l’exposait. Comme les ivrognes dé tous Jes temps, il n’avait guère de but que ne lui fit oublier l’occasion, et il s’arrêtait partout où il trouvait du bon vin. Les Phrygiens, voulant se saisir de lui et l’amener à leur roi Midas, versèrent du vin dans une fontaine ; Silène ne manqua pas de flairer le parfum et de se laisser prendre. C’est à Silène qu’on attribue l’invention de la flûte à plusieurs tuyaux.

Les monuments le représentent tantôt couché et appuyé sur une grande outre pleine de vin, étendu sur une peau de béte, orné d’une couronne bachique ; tantôt une simple tasse à la main, appelant un faune ou un satyre qui souffle le feu et fait bouillir la marmite ; tantôt entièrement ivre, les bras en l’air et élevant vers le ciel un regard hébété. Il est généralement reconnaissable à son nez camus, à son grand front, à son crâne pelé jusqu’aux oreilles et orné de pampres et de corymbes, à sa barbe à plusieurs tresses. Parfois il porte a la main le symbole génésique de Priape. Flaminius Vacca décrit un vase de marbre trouvé à Rome, sur un bas-relief duquel ou voit Silène, dans un âge fort avancé, couché dans un berceau, porté et bercé par de petits garçons : Silène rit et prend plaisir à cet enfantillage. Virgile nous présente une image analogue de Silène, lorsqu’il le fait lier par déjeunes garçons avec des guirlandes tombées de sa tête dans son ivresse, et qu’Eglé, la plus belle des naïades, se joint à eux et teint du jus de mûres les tempes du doux vieillard.’ Voici cette gracieuse description (Eglogue vt) :

Silenum pueri somno videre jacentem, lnflatum hesterno venas^vl semper, laccho ; Serta procul lantuni enpiti delapsajacebam, Et gravis attrita pendebat cantharus ansa. Ai/gressi (rcnm «epe ieiicx spe carminis ambo Luserat) injiciunt ipsis ex vincula sertis. Addit Se sociam, timidisque supervenit /Egle, /Ente Naitidum, pulcherrima, jamque videnti Sanyicineis fronlem morts et tempora pingit. Me dolum ridens : Quo vincula neclilis ? inquit. Solvile me, pueri : salis est potuisse videri.

À côté de ce texte, que nous avons donné pour ceux qui sont familiers avec la langue de Virgile, plaçons l’élégante traduction de M. Firmin Didot {1822) :

Ivre encor du nectar qu’il avait bu la veille, Le vieux Silène un jour sous un’arbre étendu Dormait ; à son côté s’inclinait suspendu Un vase aux larges flancs dont l’anse était usée, Et de son front tombait sa couronne brisée. Mnasylus l’aperçoit : ■ Viens, dit-il à Cbromis, Il nous dira les vers qu’il nous a tant promis : Que dans ses propres fleurs notre main le captive. ■ Eglé survient, Eglé des nymphes la plus vive, £t de ses doigts malins que la mûre à noircis Elle peint du captif le front et les sourcils. 11 l’a vue, il sourit. « Bergers, brisez ma chaîne, Dit-il, c’est bien assez d’avoir.surpris Silène... •

Silène est souvent identifié jusqu’à un certain point avec Bacchus ; c’est ainsi qu’on voit à ses pieds des lions qui implorent de lui la liqueur enivrante.

Bacchus enfant se voit fréquemment sur les marbres entre les bras de Silène, son père nourricier selon Nicander. Ce Silène, qui a des oreilles de chèvre et une queue comme les faunes, est appuyé sur un tronc d’arbre entortillé d’un cep de vigne.

Ailleurs le bonhomme Silène, qui a ordinairement besoin d’être soutenu, soutient à son tour Bacchus dompté par l’ivresse.

Le même personnage monté sur son âne, couronne de grappes et tenant de la main gauche une cymbale qu’il appuie sur le cou de l’âne, fait partie du cortège habituel du dieu de Naxos.

Silène figure aussi dans la plupart des représentations orgiastiques, ici portant en baudrier des pampres de vigne, tenant d’une

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main une grappe de raisin et entouré de trois faunes qui ont grand’peinw k le soutenir ; là, le thyrse au poing et supportant Bacchus sur son char ; dans une autre dessin, maintenu sur son âne par un compagnon railleur et un satyre ; ailleurs enfin, près de rouler à terre malgré les efforts de ceux qui l’accompagnent.

Sur le revers d’une monnaie de Caracalla figure un petit Silène à côté d’Astarté. On voit par là que cette figure a subi comme tous les mythes grecs le travail de transformation ou plutôt de déformation de l’ère asiatique.

Silène, comme coryphée des satyres, était un des personnages obligés du drame satyriqua grec. L’acteur chargé de ce rôle portait d’ordinaire sur une tunique épaisse une robe tressée de mille fleurs et recouverte d’un manteau de pourpre. Son masque, d’après une améthyste, était chauve, camard et ceint d’un diadème orné de feuilles de lierre. Une cornaline nous le montre monté sur un âne, appesanti par son extrême embonpoint, par l’âge, le vin et le sommeil. C’est un singulier type que cette grande figure si vivante dans

I antiquité, et dont l’on retrouve des traits dans plusieurs créations importantes du génie moderne, Panurge, Sancho Pança, Falstaff, Sganarelle du Médecin malgré lui, et même le docteur Pangloss, ne semblent vivre que des restes du grand banquet de Silène,

Dans le Cyclope d’Euripide, Silène joue un rôle important en dehors même du chœur des satyres. Bacchus a été enlevé par des pirates tyrrhéniens, et les satyres, sous la conduite de leur père, le vieux Silène, se sont mis en route pour le retrouver. Jetés par une tempête sur Jes côtes de la Sicile, ils sont devenus les esclaves de Polyphème. Au moment où l’action commence, les satyres dansent gaiement la sicinnis, lorsque Ulysse arrive ; il se fait connaître et apprend quel monstre habite l’île. Pressé de partir, il demande qu’on lui donne quelques provisions et offre en échange un vin exquis. Silèneest charmé du marché.

II goûte le vin, il est saisi d’enthousiasme, et la gaieté commence à naître. Ligué avec le héros grec contre Polyphème, Silène est pour une bonne part dans la réussite de la ruse au moyen de laquelle Ulysse et ses compagnons échappent au cyclope.

— Iconogr. Les modernes disent, en manière de plaisanterie, qu’il y a un dieu pour les ivrognes ; les anciens, moins gouailleurs et plus pratiques, avaient la sage précaution de se placer très-sérieusement, avant de boire, sous la tutelle de toute une série de divinités dont Bacchus était le chef. Bacchus, fils de Jupiter, protégeait sans doute plus spécialement les ivrognes de l’aristocratie ; Silène, son précepteur, qui était de naissance moins haute, patronnait vraisemblablement les ivrognes des classes non dirigeantes. Bacchus, le beau Bacchus, n’avait pas toujours le vin gai ; il y avait des tigres dans son cortège. Silène, au contraire, é.ait le plus jovial des buveurs ; son franc rire s’épanouissait sur sa large face ; son nez rubicond et son abdomen replet témoignaient de la placidité de son caractère ; et, parmi toutes les bètes de la création, ce fut l’àne, cette amusante caricature du cheval, qu’il choisit pour compagnon... Il existe bien quelques représentations antiques dans lesquelles Silène se montre sous des dehors plus ou moins belliqueux ; on le voit, par exemple, habillé en guerrier dans une peinture qui décore un vase de Nola qui a fait partie de la galerie Pourtalès (n° 169 du catal. de 1865) ; mais ce n’est là apparemment qu’une mascarade. Le plus fréquemment, il a été représenté avec tous les caractères de jovialité que nous avons décrits ; tantôt couronné de lierre, tenant une coupe d’une main et éireignant de l’autre une outre ou une amphore, comme dans une charmante petite statue du musée du Vatican ; tantôt trébuchant au milieu d’une troupe d’aimables viveurs égarés hors de l’Olympe (bas-relief du musée du Vatican) ; quelquefois complètement appesanti par l’ivresse (statua du musée des Ofdces), mais plus souvent se contentant de « dodeliner de la teste, » monté sur son âne (pierre gravée antique du musée des Studj) et escorté par des bacchantes, des faunes et des satyres. Une autre pierre gravée du musée de Naples nous le montre placé à côté de Bacchus sur un char de triomphe que trainen t des Amours et des papillons. Dans une peinture trouvée k Pompéi, il assiste au combat de l’Amour avec l’an ; dans une autre, il est couché et l’Amour est près de lui. Un sujet souvent traité est celui de ('Éducation de Ducchus par Silène. Un groupe justement célèbre, qui appartient au musée du Louvre et uout il existe une répétition au Vatican, représente Silène portant Bacchus enfant dans ses bras ; ce bel ouvrage a été longtemps intitulé : le Faune à l’enfant ; il a été gravé plusieurs fois, notamment dans le Musée de sculpture de M. de Clarac et dans la Gâterie de Réveil (1er, pi. 39). Au musée du Vatican, deux Silène agenouillés et adossés soutiennent une corbeille pleine de raisins ; cette sculpture a une tournure très-originale.

Silène a inspiré un grand nombre d’artistes modernes. Donatello l’a représenté en compagnie d’une bacchante dans un bas-relief circulaire en bronze qui a fait partie de la collection du comte Cicognara et de la galerie Pourtalès. Un Silène ivre a été gravé par

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Jean Ouvrier, d’après E. Falconnet. Une statue en marbre représentant le même sujet a été exposée par Legendre-Héral au Salon da 1824. ûantan aîné a figuré ('Ivresse de Silène dans un bas-relief de marbre qui a paru au Salon de 1868 : l’âne sur lequel le précepteur de Bacchus est monté s’est abattu ; une bacchante, qui rit aux éclats, cherche à relever la bête, tandis qu’un faune soutient le dieu sous les bras.

Une estampe d’Agostino Veneziano, dont le dessin a. été attribué à Raphaél, mais est bien plutôt l’œuvre de Jules Romain, représente la Marche ou le Triomphe de Silène^ D’autres compositions de Jules Romain relatives à Silène ont été gravées par Gérard Audran (Silène tenant une outre de fin), Maximilien Rapine (Silène et Bacchus, Salon de 1866), Adam von Bartsch (1804), etc. Deux Fêtes de Silène, peintes par Giulio Carpioni, sont au musée de Bordeaux. Un Triomphe de Silène, attribué à N. Poussin, est au inusée de Tours ; une peinture analogue par Blanchard ornait autrefois la galerie de l’hôtel Bullion, à Paris. Des tableaux sur le même sujet ont été peints par Vati Heemskerk (musée du Belvédère), Gérard Honthorst (au Louvre), A. van Dyck (musée de Bruxelles, gravé par Schelte van Bolswert), C. Vanloo (gravé par L. Lempereur), Jean-François Millet (gravé par i. Coelemans), Baudouin (Silène porté par des satyres, Salon de 1*65), le Titien (gravé par Giovanni-Andrea Podestà, 16-10 ;, etc. Nous consacrons ci-après des articles spéciaux aux chefs-d’œuvre dans lesquels Riberaet Rubens ont figuré l’Ivresse de Silène. Au musée de Dresde est un tableau de Jordaens, Silène tenant u$e coupe dans laquelle une bacchante lui verse à boire. Une autre composition du même maître, ’qui a passé dafis les cabinets de Randon, de Boisset et de Poullain, représente un Amour of* front une pomme à Silène ; elle a été payée 2,051 livres à la vente Poullain en 17S0.

Dans sa sixième églogue, Virgile nous montre le vieux Silène surpris pendant son sommeil par des bergers qui l’enchaînent et barbouillé de mûres par la jeune Eglé ; cette scène a été peinte par Antoine Coypel (tableau autrefois placé dans la salle de billard du château de Meudon, et que Trouvain et Duflos ont gravé), par Bouchot (envoi da Rome, 1830), Dassy (Salon de 1841), Alfred Foulongne (Salon de 1864), L. Robin (Salon de 1870).

Un Silène entouré d’Amours a été gravé par Giovanni-Antonio de Brescia d’après Mantegna. Une estampe de Mantegna lui-même représente Silène porté par des faunes et des satyres. Des estampes de Corneille Matsys, Bracelli, Pierre Biard le fils, J. ûïurrer, Giulio Bonasone, Giovanni - Battista del Sole, etc., nous montrent le Triomphe ou, ce qui est tout un, ('Ivresse de Silène. Des tableaux relatifs à ce divin ivrogne ont été peints par Corot (Salon de 1838) et par notre éminent caricaturiste, HonoréDaumier (Salon de 1850).

SHene ei Bnccims enfant, peinture antique (musée de Naples). Ce groupe n’est qu’un fragment de la composition antique qui fut découverte à Portici en 1747, et dans laquelle on voyait, en outre, Mercure assis, tenant sa lyre, puis un satyre et deux nymphes ; sur la devant étaient couchés l’âne de Silène et une panthère. Ces figures n’ayant rien d’agréable, on a cru pouvoir les supprimer, ainsi que le fond qui offrait un rocher et un arbre d un côté, puis une colonne tronquée, près de laquelle se trouvait placé Mercure. Le vieux Silène, gouverneur de Bacchus, tient entre ses mains le jeune dieu qui cherche à prendre une grappe de raisin que lui présente une des nymphes, auxquelles Jupiter avait confié l’éducation de Bacchus. Ce groupe est plein de grâce et donne une idée favorable du talent des anciens. Quant à la couleur et k l’effet, nous ne pouvons plus en juger, à cause du changement que le temps a nécessairement apporté dans toutes les fresques antiques.

Celle-ci est conservée au musée de Naples ; elle a été gravée dans son entier par Ant. Morghen et par Davia. Le groupe dont nous parlons ici a été gravé séparément par Macret dans le Voyage d’Italie, publié par l’abbé de Saint-Non.

Silène (l’ivrksse de), tableau de Rubens, à la pinacothèque de Munich. Le divin ivrogne, couronné de pampres et tout gonflé du jus de la treille, ne peut plus se soutenir ; des satyres et des bacchantes l’entourent et, tout en riant de sou ébrieté, s’efforcent d’étayer sa majesté chancelante. Cette peinture, de l’exécution la, plus large et de la couleur la plus vigoureuse, est une de celles, dit Waagen, cians lesquelles Rubens a le mieux exprimé l’ivresse sensuelle et le délire bachique ; les bacchantes, aux carnations blondes et lumineuses, n’ont rien d’antique ; ce sont de superbes filles flamandes. Rubens a traité plusieurs autres fois le même sujet, notamment dans un tableau du musée de l’Ermitage, que M. Viardot dit être « d’une vérité trop crue, trop basse, trop dégradée. » Une toile qui est à la galerie de Hesse-Cassel et qui a été gravée par Soutman nous montre Silène accompagné d’un satyre et d’un nègre. Dans un tableau du palais Spinola, à Gènes, le dieu, portant des raisins dans-un pan de son manteau, a près de lui un, satyre