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que de personnage» d’une vie intense 1 D’abord Mouret, le patron, un méridional souple, avisé, aimable, habile et séduisant, ayant le mépris de la femme, qui ne doit être qu’un instrument de plaisir ou de fortune ; trait de race qu’Alphonse Daudet avait déjà signalé dans Numa Boumestan. C’est un féminin ; son idée générale, c’est la conquête de la femme : avoir les femmes pour soi, c’est être tout-puissant. ■ Est-ce que Paris n’est point aux femmes ? ■ s’écrie-t-il ; et comme au milieu de ce luxe, de cette agitation, de cette conquête de Paris, la vie lui parait bonne, même quand les femmes le torturent : Denise est une petite fille toute simplette, que son honnêteté native n’empêche pus d’être intelligente, opposant a la passion toujours croissante de Mouret une résistance calme, par un instinct du bonheur, non pas pour obéir à l’idée de la vertu, mais pour satisfaire son besoin d’une vie tranquille. Le marchand de parapluies, Bourras, est un grotesque sympathique : on le croirait emprunté à un des contes charmants d’Alphonse Daudet. Dans ce roman, des pages exquises contrastent avec Us descriptions trop minutieuses et trop fréquentes de l’immense bazar. Car M. Zola excelle et se complaît dans ces évocations du monde visible, à Je jie suis qu’un œil », disait Courbet ; le mot pourrait à Appliquer à M. Zola. Il adore ce que les peintres appellent des natures mortes ; son imagination se délecte & décrire les surahs plus légers que les duvets envolés des arbres, les pékins satinés à la peau souple de vierge chinoise, le rayon de la toile et du calicot, où la chanson du blanc s’envole dans la blancheur enflammée d’une aurore. Malgré ses défauts, Au Bonheur des dames semble marquer une étape nouvelle dans la carrière de M. Zola ; on n’y retrouve plus les malades, les imbéciles et les coquins qui composaient le personnel ordinaire de ses précédents ouvrages ; aussi sommes-nous d’accord avec un critique pour dire au grand maître du naturalisme t les demoiselles de magasin qui liront peut-être votre livre dans la mansarde, à la lueur d’un bout de bougie, y trouveront plus de consolation que dans ffana, et les lecteurs de tous les mondes y trouveront plus de plaisir qu’à Pot-Bouille.

Au bord d« la rivière, tableau par Henri Lerolle (Salon de 1881). Dans cette toile l’artiste a joint à l’étude de la réalité un véritable sentiment poétique. « Le soir envahit la campagne, dit M. Paul Mantz ; le jour qui s’en va ne laisse plus au bas du ciel qu’une bande rosée ; deux femmes, deux rustiques travailleuses, marchent au premier pian ; l’une tient un enfant dans Ses bras ; l’autre, à demi courbée, porte un sac sur le dos. A l’horizon, des paysans se hâtent de finir leur journée, et sur les fonds restés clairs, deux troncs d’arbres, d’une verticalité audacieuse, découpent leur silhouette brune. ■ Cette composition rustique, où l’on sent circuler l’air, a un charme extrême, une poésie réelle qui tient surtout à la qualité de la lumière.

  • AUBBAC (monts d’1, chaîne de montagnes

située sur les confins des départements de la Lozère, du Cantal et de l’Aveyron. — Le plateau basaltique dont elles dépendent, situé entre 44° et 45° de lat. E., s’étend sur une longueur de 40 à 50 kilnm. et sur une largeur de 10 a 1S kilom. L’altitude moyenne de la région est de 1.400 mètres au-dessus du niveau de la mer, et les sommets les plus élevés atteignent l.SOO mètres. Les couches primitives sont constituées par du grauit et du schiste quartzeux recouverts par une éruption basaltique. La chaîne d’Aubrac est orientée du N.-N.-O. au S.-S.-B., direction commune aux arêtes des continents formés de roches primitives. Sur le versant méridional de ces montagnes s’étend la forêt d’Aubrac, vestige des immenses forêts vierges qui couvraient autrefois la contrée. Le milieu du plateau forme un immense pâturage renommé, où paît une race de bœufs très estimée. On rencontre encore dans ces montagnes des marais et de nombreuse» tourbières.

Des lacs qui existaient autrefois quatre seulement subsistent. Le plus grand est celui de Saint-Andéol, qui couvre une étendue d’environ 15 hectares. Quatre ou cinq petites sources, dont la température reste invariablement à 6», l’alimentent. L’eau, vue en masse, paraît aussi noire que de l’encre : cela ne tient pas seulement à la couleur du fond : une poussière noire, intimement mélangée a l’eau, s’y voit en suspension lorsqu’on prend de cette eau dans le creux de la main. D’après les sondages pratiqués par M. le docteur Prunières (de Marvejols), le fond est disposé en entonnoir : nul doute donc que ce ne soit un ancien cratère. Ce lac joue un rôle considérable dans l’histoire et dans les traditions de la montagne. Avant le christianisme, il était l’objet d’an culte de la part des habitants du pays, les Gabates. Grégoire de Tours mentionne le mont Belanus (aujourd’hui nommé Cucoumbattut) comme un lieu sacré : c’est au pied de ce mont qu’est le lac de Saint-Andéol. L’étymologie de ce mot semble être, en latin, eaeumen (sommet), et but tut, qui correspond en patois au participe battu : sommet battu (des vents). Si 1 on avait besoin d’exemples pour juger combien les traditions giirdent de persévérance et de précision dans les pays primitifs, il surtirait d’assister a lu fête du lac, qui se célèbre encore

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aujourd’hui, le deuxième dimanche de juillet, fête de l’Epine : on y verrait se reproduire dans tous ses détails la description que Grégoire de Tours donne de la fête païenne. Des centaines de campagnards vont y faire des ablutions. En arrivant, chaque pèlerin marque en terre, d’un trou ou d’une pierre, son point d’arrivée, et fait le tour du lac en y jetant ses offrandes : des étoffes, des linges, des bonnets d’enfants teigneux ou atteints de maladies des yeux, les pantalons des dartreux ; du fromage, du pain, des gâteaux, des toisons, des pièces de monnaie. Ce tour fait, la réunion prend l’aspect ordinaire d’une foire et dure jusqu’au soir. En s’en allant, Jes jeunes gens poussent un cri particulier,

D après des traditions constantes, une ville serait ensevelie sous les eaux du lac de Saint-Andéol. Il y a une soixantaine d’années, un fermier ayant voulu retirer du lac des poutres qui se voyaient au-dessus de l’eau, y attacha des cordes auxquelles il attela une paire de bœufs ; mats une masse énorme apparut à la suite des poutres, et son poids était tel qu’elle eût infailliblement entraîné l’attelage dans le lac, lorsque heureusement les cordes rompirent. Aux basses eaux, on aperçoit souvent les pointes de pilotis enfoncés dans la vase. Des travaux d’exploration exécutés en 1870 par M. le docteur Prunières et contrôlés ensuite par le docteur Bioea, il résulte que ces constructions ne sont que les débris d’une cité de castors. Ce ne serait pas, néanmoins, une raison absolue d’affirmer que des hommes n’aient pas habité en ce lieu.

Plusieurs ruisseaux naissent dans les monts d’Aubrac ; ils finissent par former la rivière de Beyre, qui, réunie à la Trueyre, va grossir le Lot. On y trouve en abondance des écrevisses, des truites et de très beaux saumons. Le climat de ces montagnes est trop froid pour la culture des céréales. Comme sur tous les points élevés du globe, l’écart de température entre le jour et la nuit est très grand, et à des étés brûlants succèdent des hivers rigoureux. La peau de l’homme y brunit promptement, effet qu’on voit se reproduire sous un climat bien opposé, et, par la même cause, sur les plateaux de 1Abyssinie. Même par un temps frais et sous l’abri d’un parasol et d’un chapeau de paille, on y est atteint de coups de soleil ou de maux de tête violents. Du milieu d’octobre jusqu’au milieu de mai, la neige envahit et couvre l’Aubrac, parfois à plusieurs mètres de hauteur. Toute circulation y devient alors impossible : les troupeaux ont quitté les pâturages, les rares habitants des laiteries disséminées de loin en loin se renferment dans les étables et y mènent une vie absolument identique à celle des habitants de l’Islande ou du Groenland, puisque., pour communiquer d’un corps de logis à l’autre, ils sont souvent obliges de creuser des souterrains sous la neige. On voit s’élever là des tourmentes aussi redoutables que celles des Alpes ; l’homme le plus expérimenté cesse alors de pouvoir suivre une direction quelcon

?|ue. L’été, un tapis d’herbe verte s’étend uniormément

sur cette immensité. Rien ne peut rendre le sentiment de grandeur et de paix qui saisit l’âme au milieu de ces solitudes, égales en beauté à tout ce qu’on peut citer de plus renommé comme paysage primitif. On voit la un spectacle h peu près unique en Europe ; si cette contrée, comme tant d’autres merveilles de notre pays, n’était pas & notre portée, les chemins de fer ne suffiraient pas à y transporter les voyageurs.

. AUBREL1QUE (Louis), homme politique français, né à Compiègne le 10 avril 1814.-Il est mort en cette ville le £ avril 1879. M. Aubrelique, qui s’était présenté au Sénat comme candidat constitutionnel, vota presque constamment avec la droite. En juin 1877, il s’abstint de voter sur la dissolution de la Chambre des députés. L’année suivante, il donna sa démission de maire et de conseiller général, et ne se porta pas candidat aux élections sénatoriales du 5 janvier 1879.

, AUBRY (Charles-Marie-Barbe-Antoine), jurisconsulte français, né à Saverne (Bas-Rhin) en 1803. — Il est mort le 13 mars 1883.

"AUBRYET (Xavier), littérateur français, né à Pierry, près d’Epernay (Marne), eu 1827.

— Il est mort à Paris le 15 novembre 1880. L’humoristique auteur des Jugements nouveaux et de tant d’autres œuvres charmantes se vit subitement, en 1874, foudroyé et terrassé par un mal terrible, la paralysie. À la douloureuse immobilité du corps vinrent bientôt se joindre, pour accabler le malheureux écrivain, les ténèbres de la cécité, et ses dernières années ont été un long et cruel martyre. Son supplice a duré six ans. Chose curieuse, Xavier Aubryet, au milieu des plus atroces douleurs, ne perdit pas un instant la lucidité de son esprit et garda même jusqu’au dernier moment sa verve narquoise et paradoxale. Il avait des mots & lui pour caractériser ses souffrances intolérable» : « Tout mon squelette, disait-il, a pris la sensibilité d’une dent malade 1 • Couché toujours, non pour dormir, mais pour souffrir, il travaillait encore, il pensait toujours, et il dictait. Il fit paraître, en 1877, un volume intitulé : Chez nous et chex nos voisins, livre charmant, plein d’esprit, de bon sens, de bonne humeur, de gaieté même, mais d’une gaieté qui fait pleurer. À la suite de cette publication, l’Acadé AUCL

mie française lui accorda le prix Lambert (août 1878). On a eu encore de lui : le Poème des Mois républicains (1878, in-16), et le Triptyque, poésies ; la Reine et les quatre infantes ; etc. (1881, in-12). Nous terminerons en empruntant à M. Jules Claretie une douloureuse anecdote. Xavier Aubryet avait, de son écriture quasi féminine, devenue sous l’ongle de la maladie un griffonnage illisible, écrit tout un travail sur Théophile de Viau. C’était le rêve de sa jeunesse. Il voulait, même après le» Grotesques de Gautier, réhabiliter solennellement Théophile. « C’eût été, c’est l’œuvre de ma vie », disait-il. Il se décide enfin & publier ce manuscrit. Il le prend, il le tâte, il le sent, il l’a entre ses mains osseuses ; il le donne à lire à un secrétaire, a des amis : quel écroulement ! Personne, nul d’entre eux ne peut parvenir a le déchiffrer, l’écriture est trop fine : Aubryet seul pouvait le lire, et Aubryet est aveugle. Son œuvre chérie,

?|ui lui a coûté tant de recherches et qui renermait

pour lui tant d’espérances, ce livre qu’il regardait comme un titre de gloire, il est désormais inutile, illisible, perdu ; c’est du papier et rien que du papier 1 Le fait, croyons-nous, est unique dans les annales littéraires et montre que, même dans l’ordre intellectuel, aucun chagrin ne fut épargné à celui qui avait été un si alerte chroniqueur.

Au but, groupe de M. Alfred Boucher, dont le modèle en plâtre, exposé en 1886, valut à son auteur une des deux médailles de première classe décernées par le jury de sculpture et qui reparut au Salon de 1887 sous la forme définitive du bronze. Cette o»uvre, qui a eu un succès grandement mérité, est, parmi les créations de la statuaire moderne, une des plus originales et des plus hardies, une des plus puissantes et des plus certaines de survivre. Quelques critiques se rencontrèrent pour évoquer, en présence de ce groupe de M. Boucher, le souvenir de ces beaux ouvrages de la statuaire grecque que les fouilles ont mis au jour. Le corps vivement projeté en avant, le bras droit tendu vers le but, trois jeunes gens sont représentés nus, l’un derrière l’autre, très rapprochés, dans tout l’élan d’une course rapide, ne posant que par la pointe d’un pied sur le sol. • Le groupe des coureurs de M. Boucher est un prodige d’exécution, dit M. André Michel. Le modelé de ces trois corps sveltes animés par l’effort de la course est conduit avec une sûreté, une précision et une souplesse également remarquables, avec des nuances finement observées pour chaque figure, selon qu’elle est plus ou moins près du but que cherchent des mains violemment tendues. » Acquise par l’État, l’œuvre de M. Boucher est destinée à être placée dans le jardin du Luxembourg.

AUCHER (Pascal-Armand), magistrat français, né à Blois le 12 juillet 1814, mort à Paris le 31 janvier 1880. Il entra dans la magistrature, en 1848, comme procureur de la

République à Blois. En 1855, il fut nommé président de tribunal à Montbrisofl, en 1855 à Saint-Étienne, et en 1864 à Lyon. Il passa premier président de la cour de Rennes en 1868, et enfin conseiller à la cour de Cassation le 11 juin 1870, où il siégea à la chambre civile pendant dix ans. Sa parfaite connaissance des lois, la sûreté de son sens judiciaire lui valurent la réputation d’un jurisconsulte de premier ordre.

ABCLERT (Hubertine), femme de lettres française, née à Tilly (Allier) le 10 avril 1851. Orpheline, jouissant d’une fortune indépendante, elle vint à Paris en 1873 et ne tarda pas à faire quelque bruit en se posant comme le champion des revendications féminines. Dans son enthousiasme républicain, a-t-elle écrit, elle s’imaginait que le mot « République » impliquait l’affranchissement de 1 humanité tout entière, y compris le droit de vote rendu aux femmes, injustement dépouillées-, mais elle ne tarda pas à voir que, sur ce terrain, démocrates et aristocrates s’entendaient parfaitement pour éterniser la spoliation. La Société le Droit des femmes, qu’elle fonda en 1876, eut pour objet de rallier autour d’elle ce qu’elle pourrait compter d’adhérents et d’adhérentes à ses idées ; le journal la Citoyenne, fondé à la même époque et dont elle est la directrice, leur servit d’organe. MU* Hubertine Auclert a, de plus, fait avec succès des conférences sur les droits des femmes, tant à Paris que dans les principales villes de France. En 1879, elle fut déléguée au congrès de Marseille et y prononça, en faveur du suffrage des femmes, un discours qui fit sensation ; on l’appela a présider le congrès, honneur qui n’avait pas encore été fait a une femme.

La campagne qu’elle a entreprise ne s’est pas bornée à des discours et a des articles de journal. Désireuse de passer des paroles aux actes et surtout d’attirer l’attention publique sur la cause qu’elle défend, MU» Hubertine Auclert a adressé à la Chambre des députés une pétition pour demander a nos représentants de décider qu’à l’avenir le mot « Français > fût interprète dans la loi électorale comme dans la loi civile, et que, comprenant les deux sexes comme contribuables, il les comprit également comme électeurs et comme éligibles. La Chambre, on s’en doute bien, passa purement et simplement à l’ordre du jour. Sans se décourager, M1|e Hubertine Auclert réclama son inscription, lors de la revision des listes électorales, et, sur le re AUDE

fus qu’on lui opposa, écrivit au préfet de la Seine pour l’avertir qu’elle ne payerait désormais plus ses contributions. « J’ai bien voulu jusqu’à cette année, disait-elle, me soumettre aux impositions parce que je croyais que, dans la commune, dans le département, dans l’État, qui me trouve bonne pour supporter ma part de charges, je possédais ma part de droits. Ayant voulu exercer mon droit de citoyenne française, ayant demandé pendant la période de revision mon inscription sur les listes électorales, on m’a répondu que la loi conférait seulement des droits aux hommes et non aux femmes. Je n’admets pas cette exclusion en masse de 10 millions de femmes qui n’ont été privées de leurs droits civiques par aucun jugement. Puisque je n’ai pas le droit de contrôler l’emploi de mon argent, je ne veux plus en donner. Je ne veux pas être complice, par ma complaisance, de la vaste exploitation que l’autocratie masculine se croit le droit d’exercer à l’égard des femmes. Je n’ai pas de droits, donc je n’ai pas de charges ; je ne vote pas, je ne paye pas. > Cette petite guerre, qui traversa les phases accoutumées : saisie mobilière de la récalcitrante, pourvoi devant le conseil de préfecture, pourvoi devant le conseil d’État, et, finalement, payement des contributions, eut pour résultat de faire consacrer dans les journaux quelques articles humoristiques aux droits des femmes et d’inspirer à M. Alex. Dumas fils quelques passages de sa brochure : les Femmes qui tuent et les femmes qui votent. Une autre de ses manifestations fit aussi Quelque éclat : assistant a un mariage civil, elle tut priée d’y prendre la parole, pour l’allocution aux jeunes mariés, et elle en profita pour protester en pleine mairie contre l’affreuse loi qui assujettit l’épouse à l’époux ; le préfet de la Seine, M. Hérold, dut lancer une circulaire pour interdire de. prêcher la révolte contre la loi dans la maison de la loi même.

Comme conférencière, M’s Hubertine Auclert ne manque pas de talent ; mince, brune, le profil aigu, la voix bien timbrée, le geste un peu sec, elle parle bien, avec aisance et naturel. Sans être jolie, elle ne manque pas de grâce ; ses traits ont surtout une grande expression d’intelligence et d’énergie. Son caractère est un mélange d’audace et de timidité ; sa vie honorable et sa ténacité lui valent au moins l’estime de ceux qui manquent de foi dans l’avenir de ses idées.

, ACCOC (Jean-Léon), jurisconsulte et administrateur, né h Paris le 10 Septembre 1828.

— En 1877, il publia le troisième volume de ses Conférences sur l’administration et le droit administratif, faites à l’Ecote des Ponts et Chaussées. Ce volume est consacré spécialement aux routes, ponts, tramways et chemins de fer. Le 15 décembre de la même année, il fut nommé membre de l’Académie des Sciences morales et politiques, dans la section de Législation. Le 20 juillet 1878, M. Aucoc fut maintenu dans ses fonctions un conseil d’État, mais il donna sa démission au mois de juillet 1879. Il a publié, en 1885, la Question des propriétés primitives (in-8°).

    • AUDE (nÉPARTEMBNT DE l’). — D’après

le recensement de 1885, ce département compte une population de 328.642 hab. Il élit deux sénateurs et six députés. Il appartient au 16» corps d’armée (Montpellier) et au 25° arrondissement forestier.

AUDEBERT (Jean-Pierre), naturaliste e4 voyageur allemand, né en 1848 à Dillingen, près de Saarlouis, d’une famille d’origine française. Il s’occupa d’abord d’agriculture ; puis, cédant à son goût pour les sciences naturelles, il suivit les cours du professeur Schlegel, à Leyde. Chargé d’une mission par le musée de cette ville, il accompagna une expédition scientifique hollandaise à Madagascar (1875). Il y passa sept ans à réunir des collections zoologiques, ainsi que des documents ethnographiques et géographiques. Ce savant écrivain a publié de nombreux mémoires dans les revues. On a aussi de lui : Madagascar et l’empire des Novas (Berlin, 1883). M. Audebert habite Metz, où il prépare un nouvel ouvrage sur Madagascar.

  • ACDEBHÀND (Philibert), littérateur français,

néàSaint-Amand(Cher)en 1815.—Outre les ouvrage» déjà cités, ce fécond écrivain a publié : tes Mariages d’aujourd’hui, qui parurent en 1865 ; puis (Histoire intime de la ré volution du 18 mars, comité central et Commune (1871) ; le Drame de la Sauvagère[li74) ; l’Enchanteresse (1878) ; la Lettre déchirés (1876), sorte de roman historique, ou M. Audebrand a mis en scène quelques-uns des

faits caractéristiques de la vie parisienne depuis une trentaine d’années. On a aussi de lui : Un petit-fils de Robinson (1873) ; César Berthelin, manieur d’argent (1879, in-18), peinture des mœurs de la finance ; LaPivardière te Bigame (1879) ; les Yeux noirs et les Yeux bleus (1879) ; le Secret de Chamblis, histoire d’un château (1880) ; les Petites comédies du boudoir (1880), suite de scènes ayant pour théâtre, tour a tour, le fond des coulisses, le boudoir de la courtisane ou le salon de la bourgeoise ; les Divorces de Paris (1881), qui parurent un moment où M. Naquet reproduisait sa proposition sur la réforme du mariage ; Us Gasconnades de l’amour (1881) ; Ceux qui mangent la pomme (1882) ; le Péché