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CARA CARA CARA


régions tropicales de l’Asie et dans les îles adjacentes.

CARALLUME s. f. (ka-ral-lu-me) ; Bot. Genre de plantes épiphytës, de la famille des asclépiadées, la tribu des stapêliées, comprenant quelques espèces, qui croissent dans l’Inde.

CARAMAN, bourg de France (Haute-Baronne), ch.-l. de cant., arrond. et à 17 kilom. N. de Villefranche ; pop. aggl. 1,034 hab. — pop. tot. 2,277 hab. Filature de laine, moulins à blé. ∥ Ville de la Turquie d’Asie, dans la Caramanie, à 93 kilom. S.-E. de Konieh ; 15,000 hab. Fabriques de toiles de coton et de draps communs, tanneries, maroquineries. Cette ville, fondée au xive siècle, et pendant quelque temps capitale de l’empire des Turcs, est grande, bien bâtie, mais les maisons sont basses et construites en briques séchées au soleil. Bien que cette ville passe pour avoir été élevée sur l’emplacement de l’antique Laranda, on n’y trouve pas de restes d’édifices antérieurs à l’époque des Seldjoucides. Les monuments les plus remarquables de cette dernière époque sont une mosquée et un médressé dont les corniches à encorbellement et les ornements géométriques offrent une grande variété. Les montagnes voisines nourrissent un nombreux bétail et fournissent une grande quantité de laine, de peaux de chèvres et de moutons, dont Caraman fait un commerce important avec Smyrne.

CARAMAN, famille française qui se rattache aux. Riquetti de Mirabeau, et qui fait, comme elle, remonter son origine aux Arrighetti de Florence. Le premier de ses membres qui se soit illustré est P.-P. de Piquet, auquel on doit le canal du Languedoc. — Son fils puîné, Pierre-Paul Riquet de Bonrepos, comte de Caraman, né en 1646, mort en 1730, se distingua dans les guerres de la succession d’Espagne, et fut nommé lieutenant-colonel des gardes françaises et lieutenant général des armées du roi. Il s’immortalisa par sa retraite de Wange (1705) et sauva l’armée d’une destruction complète. — Victor-Maurice, de Riquet, comte de Caraman, lieutenant général, né en 1727, mort en 1807, se distingua à Fontenoy, fit avec éclat la guerre de Sept ans et émigra pendant la Révolution. — Son fils, Victor-Louis-Charles de Riquet, duc de Caraman, né en 1762, mort lieutenant général en 1839, fut chargé de nombreuses missions diplomatiques, entra à la Chambre des pairs et remplit plusieurs ambassades. — Un de ses frères, Fr.-Jos.-Philippe de Caraman, devenu prince de Chimay, épousa la veuve Tallien, née Cabarras, et fut député sous la Restauration. — Victor-Marie-Joseph-Louis de Riquet, marquis de Caraman, né à Paris en 1786, mort en 1837, était fils de Victor-Louis-Charles. Il servit pendant la Révolution en Suisse et en Hollande, devint officier d’ordonnance de Napoléon (1813), fut fait colonel d’artillerie de la garde royale en 1815, et mourut du choléra devant Constantine. Il a publié : Essai sur l’organisation militaire de la Prusse (1831), et des Réflexions sur l’emploi de la cavalerie dans les batailles (1835). — Victor-Antoine-Charles Riquet, duc de Caraman, né en 1810, littérateur et philosophe, a publié. : De la philosophie au xviiie siècle et de son caractère actuel (1840) ; Histoire des révolutions de la philosophie en France pendant le moyen âge jusqu’au xvie siècle (1845–1848) ; Études critiques de science et d’histoire (1851).

CARAMAN-OGLOU-ALI-BEY ou CARAMAN-ALA-EDDYN, prince de Caramanio au xive siècle. Il déclara la guerre à Amurat Ier, fut vaincu, mais fit ensuite la paix et épousa Néfise, Jille d’Amurat. Cependant il recommença la guerre en 1386, fut encore vaincu, et, réfugié dans Konia, qu’il ne parvint à conserver que par l’intervention de Néfise, fut forcé de rendre bommnge au sultan. Une nouvelle révolte ne fut pas plus heureuse : Bajazet battit Caraman, le fit prisonnier et le laissa mettre à mort par un de ses officiers.

CARAMANICO, bourg du royaume d’Italie, dans l’Abruzze Citérieure, district et a 25 kilom. S.-O. de Chieti, sur le versant du Monte-Majella, et la rive droite de la rivière Pescara, ch.-l, de cant. ; 3,528 hab. Importante récolte de soie.

CARAMANIE ou KARAMANIE, division administrative de l’empire turc, dans la partie méridionale de l’Asie Mineure, formant un pachalik dont les limites ont varié dans les remaniements nombreux des divisions de l’empire ottoman. La Caramanie est comprise entre les pachaliks d’Anatolie ou Bozoq au N., d’Adana à l’E., d’Aîdin à l’O. et la Méditerranée au S. ; 480 kilom. de longueur du N.-E. au S.-O., sur 280 kilom. de largeur du N.-O. au S.-E. Villes principales : Konieh, chef-lieu ; Caraman et Adalie. La Caramanie forme un plateau traversé par la chaîne boisée du Taurus, et sur lequel s’élèvent quelques-uns des points culminants du système taurique. Le sol est généralement fertile, excepté dans quelques endroits où le manque d’eau entrave le développement de la végétation, et forme des steppes arides qui fournissent cependant aux troupeaux, quelques maigres pâturages. Les principaux cours d’eau sont le Kizil-Ermak et l’Ermeneh. Un grand nombre de lacs se trouvent dans les vallées de ce pachalik, dont le climat chaud est favorable à la culture du coton, du sésame, du tabac, du mûrier, des céréales, et à l’élève des abeilles. L’industrie de la Caramanie consiste principalement en filatures de soie et de coton ; son commerce a pour objet la laine, les crins de cheval, les poils de chameau, le bétail, la cire, le miel et la gommé adragante, qu’on récolte dans les forêts du Taurus. Le pachalik de Caramanie se subdivise en sept sandjaks, et produit un revenu de 1,310,500 fr.

CARAMATHE s. m. (ka-Ea-ma-te — du nom de Caramath, le fondateur). Hist. relig. Membre d’une secte mulsulmane fondée en 890, et qui subsista pendant deux siècles.

CARAMBASSE s. f. (ka-ran-ba-se — du maltais carambassa) ; Bot. Nom vulgaire du millet et du sorgho, à Malte.

CARAMBIS, nom d’un promontoire, de l’ancienne Asie Mineure, dans la Paphlagouie, sur le Pont-Euxin ; il porte aujourd’hui le nom de cap Kerembé. A 180, kilom. O. de Sinope.

CARAMBOLAGE s. m. (ka-ran-bo-la-je — rad. caramboler). Jeux. Rencontre successive ou simultanée de la bille du joueur avec deux autres billes : Les jeunes gens ignorent de la façon la plus absolue le doublé, le carambolage et les délices de la poule. (X. de Montépin.) Les blocs n’existent plus ; le progrès a dépassé ces vaines prouesses de nos pères ; le carambolage est seul admis ; mais il n’est pas convenable d’en manquer un seul. (Gér. de Nerv.) Ayant à représenter le dieu du doublé et du carambolage, l’imagination d’un peintre ne l’eût pas représenté autrement. (Balz.)

Vive le carambolage !
Vive un massé Vigoureux !
Quand les billes font tapage
Sous l’effort d’un bras nerveux.
Aug. Humbert.

Carambolage double, Celui où la bille du joueur rencontre deux fois chacune des deux autres billes.

— Par ext. Partie qui se joue avec trois billes, deux blanches et une rouge, et dans laquelle on ne compte, comme gain, que les carambolages : On fabrique aujourd hui, pour le carambolage, des tables de billard qui n’ont point de blouses ;

CARAMBOLE s. f. (ka-ran-bo-le — rad. caramboler). Jeux. Bille rouge qu’on place sur la mouche du billard. ∥ Partie où l'on ne compte, comme gain, que les carambolages : Jouer une carambole. ∥ On dit plus ordinairement carambolage.

— Bot. Fruit du carambolier.

CARAMBOLER v. n. ou intr. (ka-ran-bo-lê — rad. boule. M. Scheler suppose que le jeu de carambole, ou, si on l’aime mieux, carambolage, a signifié d’abord jeu à quatre boules, quatre billes, comme triambole est le jeu à trois billes. Du reste, l’origine de ce mot est regardée comme douteuse par la plupart des étymologistes). Toucher, en un seul coup joué, la carambole ou "bille rouge et la bille de son adversaire : J’ai carambolé. Votre bille a carambolé. C’était un provincial qui parlait beaucoup et attrapait, à force de parler, quelques idées, comme on carambole au billard. (Balz.) Le joueur de billard, cet homme étriqué, fluet, osseux, que l’on entend caramboler tout seul dès l’aurore, et qui se gagne à lui-même une série interminable de parties… (***.)

— Fig. En un seul acte, atteindre un double résultat, produire un double effet, faire d’une pierre deux coups : Vos enfants n’en diront pas autant de leur père, qui carambole, en ruinant son fils et ma fille. (Balz.)

CARAMBOLEUR s. m. (ka-ran-bo-leur). Jeux. Homme habile à caramboler : C’est un savant caramboleur.

CARAMBOLIER s. m. (ka-ran-bo-lié — rad. carambole). Bot. Genre d’arbres, qui produisent des fruits appelés caramboles, et composent deux espèces de l’Inde, rapportées avec doute à la famille des oxalidées : Le carambolier porte des fleurs et des fruits pendant toute l’année. (V. de Bomare.) Les fruits des caramboliers sont des baies charnues, d’une acidité agréable, et bonnes à manger. (Dutour.)

— Encycl. Les caramboliers sont des arbrisseaux à feuilles alternes, imparipennées, à fleurs disposées en grappes paniculées, naissant du tronc ou de la partie inférieure des rameaux ; le calice est à cinq sépales, et la corolle à cinq pétales. Le fruit est une pomme charnue, globuleuse ou ovoïde, grosse comme un œuf de poule, jaunâtre, bigarrée, à cinq angles et à cinq loges. Ces arbres croissent dans l’Inde. Le fruit, appelé carambole, est comestible et employé en médecine ; on le confit au sucre, et on le mélange avec du bétel. On l’administre dans les fièvres bilieuses, et on l’emploie, à l’extérieur, en collyre. Les graines ont une saveur acidulé assez agréable, et sont également comestibles.

CARAMBU s. m. (ka-ran-bu). Bot. Plante du Malabar,

CARAMEL s. m. (ka-ra-mèl — de l’arabe kara, boule, et du gr. meli, miel). Sucre privé de son eau de cristallisation et en partie décomposé par l’action du feu, ce qui lui donne une couleur jaune foncé et une odeur aromatique : Mettre du caramel dans une sauce. Le caramel est bon pour le rhume. (Acad.) Nous aperçûmes de loin des rochers de sucre candi et de carambl. (Fén.) ∥ Bonbon fait avec du sucre ainsi préparé : Elle a épousé un confiseur hébété par la confection des dragées et des caramels (P. de Saint Victor.)

— Encycl. Le caramel est produit par l’action de la chaleur sur le sucre de canne. Celui-ci, placé dans un bain d’huile ou de métal entre 210 et 220°, devient brun, sans qu’il se dégage aucun gaz. Il se dégage seulement de la vapeur d’eau contenant de l’acide acétique et une substance huileuse. Lorsque le gonflement a cessé, il reste une substance noire, soluble dans l’eau, qui est du caramel. Pour l’obtenir pur, on le dissout dans une petite quantité d’eau, et l’on précipite par l’alcool. La glucose peut aussi donner du caramel.

Le caramel est insipide. Ses solutions aqueuses ont une riche teinte de sépia ; il est insoluble dans l’alcool ; il ne fermente pas sous l’influence de la levure de bière ; il produit un précipité avec l’acétate de plomb ammoniacal et avec l’eau de baryte ; fortement chauffé, il donne les mêmes produits que le sucre. Le caramel a été longtemps regardé comme, un principe immédiat ; mais Gélis a reconnu qu’il était formé de plusieurs substances. Les trois principales qui ont été étudiées sont : la caramélane,

C12H18O9 (anc. not. C24H18O18) ;

le caramélène,

C36H50O25 (anc. not. C72H50O50) ;

et la caraméline.

C96H102O51 (anc. not. C192H102O102) ;

Ces substances dérivent toutes de plusieurs molécules de sucre réunies avec élimination d’eau, le degré de condensation augmentant avec la température.

formules atomiques.
8C12H22O11 37H2O = C96H102O51
Sucre. Eau. Coraméline.
formules équivalentes.
16C12H11O11 74HO = C192H102O102
Sucre. Eau. Coraméline.

Si l’on maintient le sucre pendant longtemps à 190°, on observe que la caramélane, le caramélène et la caraméline se forment successivement. Pour obtenir la caramélane, on fait digérer le caramel dans 84 pour 100 d’alcool ; on traite la solution par la levure de bière, on filtre, on évapore à siccité, on reprend ensuite par l’alcool, et l’on évapore la solution.

La caramèline se trouve contenue dans le résidu formé par la solution alcoolique de 8 pour 100 d’alcool. On peut l’en extraire en traitant par l’eau fraîche. On évapore la solution, on précipite par l’alcool absolu, et l’on redissout dans l’eau pour séparer le caramélène de la petite quantité de caramèline que la solution contient encore.

Enfin cette dernière présente trois modifications isomériques, savoir : A, soluble dans l’eau ; B, insoluble dans l’eau et soluble dans d’autres liquides ; C, insoluble dans tous les dissolvants ordinaires. Les modifications B et C sont contenues dans le résidu insoluble dans l’eau froide. B peut en être extrait par l’eau bouillante, par l’alcool absolu ou par des liquides alcalins. La caraméline se sépare de ses solutions aqueuses par l’évaporation ; Sous forme d’une pellicule. En précipitant par l’alcool, on obtient un précipité abondant ; mais, dans les deux cas, c’est toujours la modification B.

La caramélane de Valckel est probablement la même que la caramèline de Gélis.

CARAMÉLISATION s. f. (ka-ra-mé-li-za-sien — rad. caramel). Réduction en caramel : La caramélisation du sucre,

CARAMÉLISÉ , ÉE (ka-ra-mé-li-zé) part. pass. du v. Caraméliser : Liqueur, caramélisée. Sucre caramélisé.

CARAMELISER v. a. ou tr. (ka-ra-mé-li-zé — rad. caramel). Réduire en caramel, en parlant du sucre : Caraméliser du sucre.

— Mêler de caramel : Caraméliser de l’eau-de-vie.

Se caraméliser v. pr. Sfi réduire en caramel ; Ce sucre commence à se caraméliser.

— Par ext. Prendre l’apparence du caramel : L’osmazôme, en se caramélisant, forme le roux des viandes, (Brill.-Sav.)

CARAMENTRANT s., m. (ka-ra-man-tran — de carême et entrant). Ancien syn. de carême-prenant, désignant encore dans le midi de la France un mannequin qu’on brûle à la fin du carnaval.

CARAMOTE s. f. (ka-ra-mo-te). Crust. Nom vulgaire de la crevette, dans le midi ; on le donne aussi à un crustacé du genre pénée.

Caramourou (Caramuru), premier poëme épique composé au Brésil, par José de Santa-Rita Duraô. Ce poëme, presque inconnu en Europe, mériterait de fixer l’attention des lettres de l’ancien continent, ne fut-ce que par la teinte locale qui y domine. Les débuts d’une littérature en ce genre sont toujours curieux à connaître. Le poëme de Duraô a été inspiré par l’événement le plus poétique qui suivit la découverte du Brésil. Il se compose de dix chants, et raconte les aventures d’un jeune Européen que la tempête jette sur un rivage habité par des anthropophages. Il met en opposition le génie ardent et inquiet des Portugais du temps de la découverte, et la simplicité sauvage d’une nature splendide et d’un peuple dans l’enfance. Le fond de cette épopée est donc vrai ; mais, le poëte n’a pas su tirer tout parti que lui offraient les aventures de Diego Alvarez Correa. Ce chef avait reçu la soumission d’une partie de la côte ; Coutinho, qui avait été Investi du commandement par le Portugal, le persécuta, l’emmena au loin, et fit courir le bruit de sa mort ; mais, la femme du chef résolut de venger son mari, et combattit ses oppresseurs avec une ardeur généreuse et un dévouement qui donnent naissance à des scènes du plus vif intérêt. L’ouvrage de Duraô offre des peintures saisissantes et des tableaux effrayants, qui rappellent jusqu’à un certain point à l’esprit les visions terribles de Dante.

CARAMOOSAL ou CARAMOUSSAL s. m. (ka-ra-mou-sal). Mar. Navire de commerce en Turquie, dont l’arrière est très-élevé, et qui porte un grand mât, un beaupré et un petit mât d’artimon. Au-dessus de sa grand’voile, il grée un hunier ; il a une petite voile à l’arrière et une trinquette devant.

CARAMUEL (Jean de Lobkowitz), prélat et théologien espagnol, né à Madrid en 1606, mort en 1682. Il a écrit un nombre considérable d’ouvrages oubliés aujourd’hui et qui portent l’empreinte d’une érudition solide, mais d’une Imagination peu réglée et souvent bizarre. Sa morale et sa théologie sont fort décriées. Il prétendait résoudre toutes les questions théologiques, même celles de la grâce et du libre arbitre, par des règles mathématiques. Il fut pourvu de plusieurs évêchés et d’un grand nombre d’abbayes en Allemagne, dans les Pays-Bas et en Italie. Ce singulier théologien montra aussi quelque talent comme ingénieur, ainsi qu’un goût prononcé pour la guerre. Au siège de Prague par les Suédois (1648), il organisa militairement une compagnie d’ecclésiastiques et les conduisit bravement au feu. À toutes ses dignités ecclésiastiques l’empereur ajouta celle d’intendant des fortifications en Bohême. Il mourut dans son évêché de Vîgerano. Dans ses nombreux ouvrages, Caramuel s’est occupé de grammaire, de poésie, d’art oratoire, de mathématiques, d’astronomie, de physique, de métaphysique, de logique, de musique, de politique, de droit canon, de théologie, etc. Nous nous bornerons à citer sa Theologia moralis ad prima eaque clarissima principia reducta (Louvain, 1643, in-fol.), qui donne une idée de sa morale.

CARANATE s. f. (ka-ra-na-te). Crust. Nom que les pécheurs donnent aux petites crevettes qu’ils emploient comme amorce.

CARANCAS (les), tribu aymara appartenant à la famille péruvienne ou quichua, et qui parle l’idiome aymara. V. péruviennes (langues).

CARANCOUAS, tribu qui habite la presqu’île de la baie de Saint-Bernard (Amérique du Nord), et qui parle la même langue que les Attacapas ou Otacapas, ou un dialecte très-peu différent.

CARANCRE s. m. (ka-ran-kre). Ornith. Nom d’un vautour d’Amérique, appelé encore urubu. Il On dit aussi carancro.

CARANDAS s. m. (ka-ran-dass). Nom d’une espèce de carisse.

CARANDE s. f. (ka-ran-de). Bot. Fruit du carandier.

CARANDIER s. m. (ka-ran-dié — rad. carande). Bot. Genre de palmiers, comprenant une seule espèce peu connue, qui croit à Ceylan.

CARANGA s. m. (ka-ran-ga). Bot. Syn. de curanga.

CARANGUE s. f. (ka-ran-ghe). Petite baie qui sert d’abri aux caboteurs. ∥ On dit aussi calangue et calanque.

— Ichthyol. Section du genre caranx, comprenant les espèces à tête haute et aplatie : La carangue des Antilles est d’une belle couleur d’argent. (A. Guichenot.)

— Encycl. Ichthyol. Cuvier a formé ce genre de poissons en séparant des caranx les espèces dont le corps est plus élevé, le profil plus tranchant, courbé en arc convexe, et à ligne latérale cuirassée de pièces carénées et épineuses. La carangue des Antilles est d’une belle couleur d’argent, avec des teintes plombées ; elle devient très-grande et pèse jusqu’à 12 kilogr. Elle passe pour un des meilleurs poissons de l’Amérique. Les colons français l’appellent dorade, et les espagnols jorel, xurel ou juguagua, La carangue bâtarde, qui ressemble beaucoup à la précédente, passe pour être souvent empoisonnée, et pour communiquer à ceux qui la mangent la dangereuse maladie de la signatera.

CARANGUER v. n. ou intr. (ka-ran-ghé). Mar. Louvoyer à petites voiles sans gagner au vent, pour se maintenir durant un gros temps de longue durée.

CARANGUEUR adj. m. (ka-ran-gheur — rad. caranguer). Mar. Qui carangue : Navire carangueur.

— Substantiv. : Un bon carangueur.

CARANI (Lelio), littérateur italien, né à Reggio dans le xvie siècle. Il a traduit en italien un grand nombre d’ouvrages, dont les principaux sont : Salluste (1550) ; les Amours d’Isménie (1550) ; Hérodien (1551) ; Polyen (1552) ; la Tactique (1552) ; les Proverbes d’Erasme (Florence, 1559), etc.

CARANISTE s. m. (ka-ra-ni-ste — du gr.