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ters, etc. (Boston, 1851, 2 vol. in-8<>) ; Éléments of médical jurisprudence, by Th.-R. Beck and J.-B. Beck (Albany, 1850,10e édit-, 2 vol. in-8o) ; Principles of médical jurisprudence, by A. Dean (New-York, f850, in-8o) ; Courts martial, by Capt. W.-C. de Hart (New-York, 1846, in-8o) ; Military laws of UnitedStates, by capt. A.-R. Hetzel (Washington, 1846, in-8», 3<= édit.) ; A practical treatise on tke law of slavery, by J.-D. Wheeler (New-York, 1837, in-8o ; nous n’indiquons cet ouvrage que pour mémoire) : De l’esclavage, far W.-E. Channing, précédé d’une étude sur esclavage aux États-Unis, par E, Laboulaye (Paris, 1855, in-12) ; M.-F. Paz Soldan, Examen de las penitenciarias de los EstadosUnidos (New-York, 1853, gr. in-8o, plans) ; Universal Dictionary of weighis and measures, ancient and modem, reduced to tke standards of tke United-Stales of America, by J.-H. Alexander (Baltimore, 1850, gr. in-8o) ; American coins and coinage, by J.-R. Eckfeldt and W.-C. Dubois (New-York, 1852, in-8o) ; The american numismatical manual of the currency or money of the aborigines and colonial States, and Uniled-States coins, by M.-W. Dickeson (Philadelphie, 1859, in-4o, avec 19 pi.) ; Arch&ologia americana, transactions and collections of the american antiquarian Society (Worcester, 1820, t. 1er-, Cambridge, 1836, t. II ; Boston, 1857, t. III, 3 vol. in-8o)i American antiquities, by A.-W. Bradford (New-York, 1843, in-8o) ; Archxologg of the United States, by S.-F. Haven (Washington, 1856, in-4o).

— V. Littérature, biographie, bibliographie. E.-A. Vail, De la littérature et des hommes de lettres des États-Unis d’Amérique (Paris, 1841, in-8o) ; American biography, edited by J. Sparks, etc. (New-York, l" sér., 10 vol. in-12, portr. ; Boston, 1844-1847, 2« sér., 15 vol. in-12, pi.) ; American biography, by J. Belknap, witk additions and notes, by F.-M.Hubbard (New-York, 1844, 3 vol. in-18) ; American national portrait Gallery « New-York, 4 vol. gr. in-8o, avec 144 portr.) ; The illustrated american biography, by A.-D. Jones (New-York, 1853, in-8<>, t. Ier ; l’ouvrage doit former 6 vol.) ; Portraits of eminent Americans nom living, by J. Livingston (New-York, 1853, 2 vol. in-8<>) ; Memoirs of eminent persous, by J.-E. Hall (Philadelphie, 1827, in-8o, portr. et fac-simil.) ; American biographical and historical dictionary by W. Allen (Boston, 1833, in-8o, 2e édit.) ; Librnry of american biography, by J. Sparks (Boston, 1840-184S, 25 vol. in-12) ; Biographical animal, containing memoirs of eminent persans recently decessed, by R.-W. Griswold (New-York, 1841, in-12) ; Biographical notices of distinguished men in New-England, by A, Bradford (Boston, 1842, in-12) ; American biographical sketchbook, by W. Hunt (Albany, 1848, in-8o) ; The liuing auihors of America, by Powell (New-York, 1850 in-17) ; Lives of eminent literary and scientific men of America (New-York, 1850, in-12) ; The prose writers of America, by R.-W. Griswold (Philadelphie, 1852, in-so) ; The poets and poetry of America, by the same (Philadelphie, 1858, in-8") ; Cyclopxdia of american littérature, embracing personal and critical notices of authors, from the carliest period to the présent day mith illustrations, by Evertand GeorgeDuyckinck (New-York, 1856, 2 vol. gr. in-8») ; The United-States manual of biography and history, by J.-V. Marshall (Philadelphie, 1855, in-8o) ; American éloquence ; a collection ofspeeches andaddresses by the most eminent orators of America, loith biographical slcetches and illustratives notes, by F. Moore (New-York, 1857, 2 vol. in-8o) ; AmericaJi genealogy, being a history of some of the selliers of North America, and their descendants, by J.-B. Holgate (New-York, 1851, in-s°) ; The Cymri of 76, or Welshmen and their descendants of the american révolution, by A. Jones (New-York,

1855, in-8o) ; American médical biography, by J. Thacher (Boston, 1828, in-8o, 15 portr.) ; Biography of the principal american military and naval heroes, by Th. Wiison (New-York, 1817-1819, 2 vol. in-12) ; American Bcgisler (Philadelphie, 1807à 1810, 7 vol. in-8<>) ; American quarterly reviem (Philadelphie, 1827 à 1837, 22 vol. III-8° ; Robert Walsh en était l’éditeur) ; Memoirs of the american Academy of arts and sciences (Boston, 1785-1818, anc. sér., 4 vol. in-4o ; 1833-1855, nouv. sér., 5 vol. in-4o) ; Proceedings of the american Academy of arts and sciences (Boston, 1847-1855, in-8o, vol. I-III) ; Proceedings of the american Association for the adnancement of science (Philadelphie, 1849 ; Boston, 1850 ; Churleston, 1850 ; Washington, 1851-1852 ; Cambridge, 1853 1856, 9 vol. in-8<>) ; The american publishers’Circular and literary Gazette, issned Weefcly by the Book publishers’Association (New-York, in-4o, depuis le 1er sept. 1855) ; Bibliotheca americana, by Warden (Paris, 1831, aussi 1840, in-8o) ; Bibliotheca americana nova, by O. Rico (Londres, 1832-1835, 2 part. in-S°) ; Ludewig, The littérature of local american history (New-York, 1846, in-8o) ; Bibliographical guide to american littérature, by N. Trùbner (Londres, 1859, in-8o) ; Historical nuggels.• bibliotheca americana, by H. Stevens (Londres, 1862, 2 vol. petit in-8o) ; Ch. Leclère, Bibliotheca americana (Paris, 1867, gr. in-8o) ; Library company of Philadelphia catalogue of books (Philadelphie, 1855-1356, 3 vol. in-8») ; New-York state li-

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braty catalogue (New-York, 1855-185C, 3 vol. gr. in-8») ; Catalogue of the library of congress authors (Washington, 1864, in-4o) ; Index to the catalogue of books of the public library of the city of Boston (Boston, 1861-1866, 2 forts vol. gr. in-8» ; la Bibliothèque nationale de Paris possède un exemplaire de cet ouvrage).


États-Unis (SCÈNES DE LA VIE AUX), nouvelles publiées dans la Revue des Deux-Mondes, et réunies en volumes par M. Alfred Assolant en 1858. En dépit de la modestie du genre, M. Assolant s’est fait une brillante réputation par ces nouvelles, son ouvrage de début, qu’il n’a jamais surpassé. Ces nouvelles, au nombre de trois, Acacia, les Butterfly et une Fantaisie américaine, sont trois tableaux de la vie américaine, empreints d’une vive couleur locale et tracés avec tant d’esprit, de gaieté et d’humour satirique que plus d’un critique n’a pas craint de rappeler, à propos de ce coup d’essai, les Contes de Voltaire. L’auteur a simplement traduit, sous une forme romanesque, l’impression exacte que lui avaient laissée les États-Unis, et il les connaissait assez bien, puisque, en jugeant d’après les habitudes du pays, il préditla pendaison de Walker, six mois avant, presque jour pour jour. Acacia, la plus gaie des trois nouvelles, est d’une vérité frappante. Elle a pour cadre une société naissante en Californie, où l’on conçoit que les disputes, les violences et tous les excès de l’individualité aventurière déchaînée trouvent mieux leur place que dans les cités de l’Union, qui ont fait, depuis plus d’un demi-siècle, l’apprentissage de la liberté. Acacia est un Français, issu de Brive-la-Gaillarde, ancien soldat d’Afrique, expédié en Californie par la fameuse loterie du lingot d’or, et de la, surnommé le Lingot. C’est un type original de l’humeur française, modifiée deux fois par l’éducation de l’Algérie et par les habitudes américaines. Autour de lui se meuvent un certain nombre de figures très-vivantes et très-diverses, dans un étrange tumulte d’événements et de catastrophes très-lestement racontés. Les deux autres nouvelles nous représentent, dans des^proportions différentes, le même mélange d’une active, d’une dévorante civilisation, avec des mœurs sauvages. Dans ces trois récits, des femmes, dont la beauté et la grâce sont de tous les pays, mais dont les libres allures ne sont pas du nôtre, ajoutent à la variété et à l’originalité du tableau. L’auteur tire lui-même de ses peintures, qui semblent n’avoir pour objet que l’amusement, une conclusion qui n’en ressort guère, c’est que la civilisation américaine, dans son rapide essor, a produit assez de merveilles pour qu’on lui pardonne quelques écarts. On sent qu’il a rapporté de son voyage aux États-Unis des impressions très-vives et très-nettes. Étant parti très-enthousiaste du pays qu’il allait visiter, il en est revenu un peu refroidi peut-être, mais bien plus affermi que jamais dans ses goûts d’indépendance personnelle. Rien n’est plus amusant que cette peinture d’un pays, où « depuis l’invention des revolvers, la moindre dispute finit par un feu de peloton, » où toutes les races se heurtent et se mêlent, où toutes les ambitions ont une ample carrière, où toutes les religions se coudoient, compliquent et colorent les querelles de l’intérêt privé ou de la politique, et où l’on cite la Bible, comme nous Molière et Rabelais : « Juges prévaricateurs, journalistes à vendre et à revendre, révérends sermoneurs jonglant avec les homélies, comme un clown avec des bouteilles, pères fripons, filles dépravées ; vols, massacres, yeux crevés, dents cassées, nez dévoré ; le tout avec permission de M. le maire, et à la grande joie des policemen, qui assistent à ces ioyeusetés en pariant pour ou contre les combattants ; » voilà le tableau peint par M. Assolant. Cette appréciation empruntée à M. Pierre Yéron est sévère ; mais on peut dire à l’auteur que la civilisation qu’il nous propose pour modèle aurait besoin de se civiliser, s’il n’en avait assombri le tableau par pure fantaisie.


États-Unis d’Amérique en 1863 (LES), par M. John Bigelow, consul des États-Unis à Paris. Un sous-titre indique l’étendue du sujet et ses divers aspects ; ce tableau des États-Unis comprendra : • leur histoire politique, leurs ressources minéralogiques, agricoles, industrielles et commerciales, » et fera ressortir « la part pour laquelle ils ont contribué à la richesse et à la civilisation du monde entier. • Le livre de M. Bigelow est offert un peu majestueusement à notre pays avec cette dédicace : « Au peuple français, qui a, le premier de tous, accueilli les États-Unis dans la famille des nations, cet ouvrage est respectueusement offert par l’auteur. » Mais, de la part du consul américain, ce n’est pas seulement un stérile hommage : le génie anglosaxon ne se repaît pas de vaines formules ; les démonstrations respectueuses du diplomate ont un but et son livre est au fond un plaidoyer adressé par la médiation de l’opinion française à l’opinion du monde. M. Bigelow adopte, du reste, la meilleure manière de plaider : il s’attache aux faits et les expose en pleine lumière devant le lecteur, en lui laissant le soin de vérifier les conclusions que son introduction résume d’avance et d’une façon remarquable. Voici d’abord les faits du passé. Trois livres sont consacrés à résumer l’histoire des États-Unis, depuis les premières

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colonies en Amérique, jusqu’à l’administration des derniers présidents : Franklin Pierce, James Buchanan et Abraham Lincoln. L’histoire des progrès de l’Union américaine semble aboutir à une désagrégation prématurée ; mais la crise actuelle ne se présente à l’écrivain patriote que comme un temps d’arrêt, au milieu d’une marche gigantesque qui en est encore à ses premières étapes.

La science géographique tient plus de place que l’histoire’dans le livre de M. Bigelow ; mais, par géographie, il faut entendre quelque chose de plus vaste et de plus fécond que les connaissances comprises ordinairement sous cette désignation. Une s’agit pas seulement de déterminer la position d’un État sur un point du globe, sa latitude ou sa longitude, ses limites, le cours de ses fleuves, le nom de ses montagnes. La géographie, telle que les modernes la conçoivent, entre plus intimement dans la vie des peuples ; elle est à l’organisation d’un pays et de la société ce que l’anatomie et la physiologie sont au corps organisé et à la vie qui l’anime. Pour nous faire connaître les États-Unis, l’auteur concentre dans un même cadre tout ce que les sciences naturelles, morales, économiques peuvent recueillir d’observations intéressantes. La géologie, la botanique, la zoologie, la climatologie, la minéralogie ont ici chacune leur chapitre à part. La statistique n’y trouvera pas seulement des chiffres en bloc, mais une répartition par groupes de ses divers éléments. Et aujourd’hui la statistique embrasse tout, les choses de la matière et celles de l’esprit, les richesses naturelles et les produits des manufactures, l’industrie, le commerce, la navigation, l’éducation, la religion, les arts, les résultats de l’éducation privée et les développements de l’administration publique.

La statistique se complaît dans des tableaux qui. résumant les faits par les chiffres, permettent de les saisir dans leur progression et sous tous les rapports. M. Bigelow ne se fait pas faute d’offrir aux lecteurs de ces tableaux qui mettent matériellement sous le regard rensemble des notions offertes successivement à l’esprit.

Que ressort-il de cette accumulation de faits et de renseignements sur les États-Unis ? Pour M. Bigelow, c’est la conviction que le système de gouvernement représentatif restera vainqueur de l’épreuve terrible qu’il a subie en Amérique. Pour le lecteur, il en sort la démonstration pleine et entière de la puissance, de la richesse, de l’esprit de ressource développés jusqu’ici chez un grand peuple, qui est appelé un jour à peser dans la balance des grands intérêts politiques de l’Europe, comme il pèse, dès aujourd’hui, sur les intérêts de.son commerce, de son industrie et de son bien-être. La lecture de cet ouvrage fait naître de graves préoccupations au sujet du développement extraordinaire des États de race anglo-saxonne au delà de l’Océan, pour tout homme qui s’intéresse à l’avenir de la France. M. Bigelow écrit comme un Américain, pour qui « le temps est de l’argent, » sans perdre le sien à polir sa phrase ou à arrondir sa période. Il cherche seulement à être clair et net, et il y réussit parfaitement.


États-Unis (SYSTÈME PÉNITENTIAIRE AUX), par MM. Gustave de Beaumont et Alexis de Tocqueville. V. système pénitentiaire.



États-Unis d’Europe (les), organe de la Ligue de la paix et de la liberté, journal fondé après le congrès de Genève, en 1867. Deux numéros spécimen, rédigés par une commission composée de MM. Jolissaint, président du congrès de Genève, G. Yogt, professeur, président du comité central de la Ligue, et F. Langhaus, pasteur, furent lancés en novembre et décembre 1867, en français et en allemand. Les États-Unis d’Europe parurent tous les dimanches pendant toute l’année 1868. De remarquables articles traitant les grandes questions de philosophie politique ou de politique actuelle et d’économie sociale, d’intéressantes correspondances de France, d’Allemagne, d’Italie, de Suède, etc., le recommandèrent à l’attention publique, Malheureusement, interdit dans plusieurs pays de l’Europe, particulièrement en France, qui devait être le principal débouché de l’édition française, il ne put prendre l’essor nécessaire pour assurer son existence, et il dut cesser de paraître dans le courant de l’année suivante (avril 18G9).

Le nouveau comité central élu par le congrès de Lausanne, et dont le siège est maintenant à Genève, s’occupe de remplacer ce journal par un bulletin mensuel portant le même titre et animé du même esprit. Le premier numéro a paru au commencement de

1870, en trois langues, français, alleniiind et italien. Sous cette nouvelle forme, le journal a pris une vie plus forte et plus d’extension.


ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE CENTRALE, nom donné à l’ancienne confédération des cinq républiques de Guatemala, Honduras, Nicaragua, Costa-Rica, San-Salvador. V. ces mots.


ÉTATS-UNIS DE L’AMÉRIQUE DU SUD. V. Colombie.


ÉTATS-UNIS DU RIO-DE-LA-PLATA. V. Rio-de-la-Plata.


ÉTATE s. f. (é-ta-te). Pêch. V. étente.


ÉTAU s. m. (é-tô — Ménage dérivait ce mot du bas latin stallum, qu’il croyait une

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contraction de stabulum ; mais c’est là une erreur grossière. Un certain nombre d’étymologistes, et, avec eux, M. Littré, croient

qu étau est pour estai ; qu’il se rapporte, comme lui, à l’allemand slall, et qu’il signifie étymologiquement la chose dressée ; ou encore qu’il se rapporte au flamand stael, fût. Mais si Von compare le picard étau, souche d’arbre coufiée a quelque distance de la terre, et surtout e lorrain estaugue, étau, on songe plutôt au primitif germanique qui nous a déjà fourni estoc et estocade, savoir l’ancien allemand stoc, stoch, ceps, instrument de torture, primitivement bâton, tige, pièce de bois, tronc. Ce mot désigne proprement l’instrument de supplice, qui consistait en deux pièces de bois que l’on serrait au moyen d’une vis, et entre lesquelles on pressait les jambes de ceux que l’on soumettait à la torture. L’allemand emploie encore schraub -stock, ceps, mot composé de schrauben, presser, serrer, et de stock, pièce de bois, billot. L’anglo-saxon a, dans ce dernier sens, stoc, stocce, en islandais stockr, en danois stok et en suédois stock, h’étau serait ainsi proprement le bâton, la tige où l’on serre, et serait nommé ainsi pat analogie avec l’instrument de supplice appelé du même nom par les Allemands). Techn. Instrument formé de deux mâchoires que l’on

rapproche à volonté à l’aide d’une vis, de façon à saisir fortement certains objets que l’on veut travailler : Etau d’orféure, de serrurier, de forgeron. Etau de bois, de fer, d’acier. « Etau à main, Petit étau mobile qu’on peut tenir d’une main, tandis qu’on travaille de l’autre l’objet saisi entre les mâchoires.

Être pris, serré comme dans un étau, Être serré très - étroitement : L’épaule du chasseur était serrée comme dans un étau entre les mâchoires du lion. Les paysans, sous prétexte de vous donner des poignées de main, skurent la votre comme dans un étau. Il Avoir (e cœur dans un étau, Être oppressé par une forte émotion :

J’avais l’esprit troublé, le cœur dans un étau. Beaumarchais.

— Encycl. Les étaux, en usage dans presque toutes les professions mécaniques, servent à tenir fermes et serrés les objets que l’on veut travailler à la lime, au burin ou à l’aide de tout autre outil. Ces appareils, que l’on pourrait classer au nombre des presses, se font en fer ou en bois ; ils se composent de deux leviers, terminés à une de leurs extrémités par des mâchoires ou mors, en retour d’équerre avec eux, et reliés par une vis. L’un de ces leviers est fixe, tandis que l’autre est mobile et généralement articulé à sa partie inférieure avec le précédent. La vis tourne librement dans le second et fait prise sur le filet pratiqué dans le premier ; elle est à filet carré si 1 étau est en fer, et à filet triangufaire s’il est en bois. Lorsque l’épaisseur du levier fixe n’est pas suffisante, on y ajoute une pièce qui sert d’écrou à la vis, et que l’on nomme boite de la vis. Pour serrer ou desserrer les mâchoires, on agit sur une espèce de manette ou tige cylindrique terminée à ses deux extrémités par deux boules méplates qui traverse la tête de la vis. Sur le levier fixe, on place généralement le pied d’un ressort qui presse le levier mobile pour faciliter le desserrage, et dont la tension ne présente pas une résistance très-considérable lorsqu’il s’agit de faire l’opération contraire. Les mâchoires de l’était sont aciérées à l’intérieur, taillées en lime et trempées.

Parmi les étaux en fer, on distingue les étaux à pied, les étaux à-agrafes, qu on appelle encore étaux a griffes, les étaux parallèles et les étaux à main. Parmi les étaux en bois, on remarque les étaux de menuisiers, d’ébénistes, etc., qui, fixés aux établis, sont de véritables presses mues par une vis placée dans leur axe.

Les étaux à pied affectent plusieurs formes, selon le degré de force que demande le travail à exécuter : ils sont dits étaux à chaud ou étaux à buriner. Les premiers sont ainsi nommés parce qu’ils servent à façonner au marteau les pièces de fer ou d’acier que l’on retire du feu ; ils ont, en général, une masse et une solidité très-grandes, pour résister aux chocs auxquels les soumettent les coups de marteau. Les seconds, sans être aussi forts que le. ; précédents, sont cependant beaucoup plus résistants que les étaux ordinaires ; ils servent spécialement au burinage des pièces d’ajustage. Parmi les étaux à pied, on distingue ceux qui tournent sur collier, à l’usage des armuriers, et les étaux ordinaires, dont la forme varie suivant le cas.

1, ’étau à pied ordinaire se compose de neuf parties principales : les deux mâchoires, les deux joues, la vis, l’écrou, la manivelle ou manette, le ressort et l’attache. La branche de derrière, plus longue que celle de devant, forme le pied, qui, en s’appuyant sur le sol, donne de l’assiette au système.

Les étaux à griffes ou à agrafes offrent une très-grande variété de formes ; on distingue, parmi eux, les étaux d’horlogers, de bijoutiers ou étaux de Genève, dont la patte supérieure d’attache est située au-dessus de la vis, et la patte inférieure rapportée à demeure ; les étaux français, dont la patte supérieure d’attache est, au contraire, fixée au-dessousde la vis et dont la patte inférieure faiteorpsavec le levier fixe de Vétau. Dans ces appareils, ia boîte fait saillie en arrière, et permet, -par suite, de faire la vis beaucoup plus longue,