Aller au contenu

Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1530

GRIL

large et tolérant, il imagina un plan fort [ louable pour la formation du collège de Carouge, où, grâce à lui, protestants, catholiques et Israélites furent admis sur le pied d’un complète égalité. L’abbé Grillet devint directeur de ce collège (1786), où il occupa la chaire de rhétorique. Le voisinage de la riche et curieuse bibliothèque de Genève lui, permit de faire une étude approfondie des annales de l’ancien territoire des Allobroges, et de composer l’important travail que nous indiquerons plus loin. Quand survint la Révolution française, Grillet se réfugia en Piémont, où il devint le précepteur de deux jeunes gentilshommes avec lesquels il parcourut l’Italie et visita Rome. Sous l’Empire, Grillet revint en Savoie et fut successivement directeur adjoint de l’école secondaire de Chambéry (1806), professeur de philosophie (1807) et censeur du lycée de Grenoble (1810). Nommé, en dernier lieu, principal du collège d’Annecy, il ne put, à cause du mauvais état de sa santé, accepter cette place, et il alla, bientôt après, finir ses jours au lieu de sa naissance.

Le grand ouvrage auquel il ne cessa de travailler, c’est le Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l’histoire ancienne et moderne de la Savoie, et spécialement celle des personnes qui, y étant nées ou domiciliées, se sont distinguées par des actions dignes de mémoire, ou par leurs succès dans les lettres, les sciences et les arts (Chambéry, 1807, 3 vol. in-8<>). Cet ouvrage, malgré quelques omissions et quelques erreurs, contient de précieux renseignements. Les autres ouvrages de l’abbé Grillet sont : Éléments de chronologie et de géographie adaptés à l’histoire de Savoie (Chambéry, 1788, in-8o) ; Histoire de la ville de La Boche en Fauciqny, depuis sa fondation en l’an 1000 jusqu’en 1790 (Genève, 1790, in-8<>) ; Osservàzioni economico-agrarie sulla preparazione délie canapi per tessere tele e paimelini fini (Florence, 1802, in-8o) ; Saggio sopra la storia degli zodiaci et degli anni deipopoli antichi, per servire di regola a c.hi vuole giudicare le scoperte che si dicono faite récentemente in hgilto {Florence, 1805, in-8<>) ; Éloge de Saussure (dans le recueil de l’Académie de Florence). Grillet, en outre, a laissé en manuscrit : une Histoire généalogique de la maison de Sales (1792) ; un recueil de Mémoires et titres intéressants pour, servir à l’histoire du diocèse de Genève (1792, in-fol.), etc.

GRILLETÉ, ÉE adj. (gri-lle-té ; Il mil.). Blas. Se dit d’un épervier, d’un faucon, ou d’autres oiseaux de proie qui portent des grillets ou grelots : Léaulmont-Puy-Gaillard.* D’azur, au faucon d’argent perché, liéetGRiv- leté du même.

GR1LLEUR, EUSE s. (gri-fleur, eu-ze ; Il mil. — rad : griller). Celui, celle qui fait gril-’ 1er : Un grilleur de marrons.

GRILLO (dom Ange), bénédictin et littérateur italien, né à Gênes, mort en 1629. Passionné pour l’étude, il apprit la théologie, la philosophie, les mathématiques, la littérature, cultiva la poésie et l’éloquence, se lia avec les nommes les plus distingués de son temps, Guarini, Marini, le Tasse, et fonda, k Rome, l’Académie des humoristes. Grillo refusa à deux reprises d’être évêque, devint abbé des bénédictins de Saint-Paul à Rome et fut quatre fois président de la congrégation. Ses principaux ouvrages sont : Bimemorali (1580) ; Affetlx pietosi (Venise 1590), recueil de poésies religieuses, plusieurs fois réédité ; Lettere (Venise, 1608, 2 vol. in-4o), etc.

GKILLO (Adélaïde RlSTORi, marquise Capranica DEL), tragédienne italienne. V.Ris TOBI.

’ GRILLO-CATANEO (Nicolas), littérateur italien, né à Gênes en 1759, mort en 1834. il appartenait à une famille patricienne. Il se lia avec plusieurs jeunes gens distingués, particulièrement avec le poète Pallavicini, avec l’historien Joseph Doria, s’occupa avec eux de questions littéraires et scientifiques, fut quelque temps un des procurateurs de la banque de Saint-Georges, puis reprit, en 1796, ses travaux littéraires. Nommé recteur de l’Académie de Gènes en 1805, il garda fort peu de temps ce poste, qu’il perdit pour s’être opposé à diverses innovations dans l’enseignement. Les vexations qu’il eut a subir, k partir de ce moment, de la part de la police impériale, l’amenèrent à se retirer à Savone, où il vécutjusqu’en 1814.11 fut alors nommé par le roi de Sardaigno président do la commission des études. Nous citerons parmi ses écrits : Parafrase poetica dei Sahni Daoidici (Gènes, 1803, 2 vol. in-4<>) ; Parafrasi poetica dei cantici profetici (Gènes, 1825) ; Proverbi di Salomone parafrasi con note (Gênes, 1827), etc.

GRILLOÏDE adj. (gril-lo-i-de — du gr. grullos, grillon ; eidos, aspect). Entom. Qui ressemble au grillon : Orthoptères grilloïdes.

— s. m. pi. Tribu d’insectes orthoptères, dont le type est le genre grillon.

GRILLOIR s. m. (gri-lloir ; Il mil. — rad. griller). Techn. Fourneau sur lequel on grille les poils des étoffes rases. Il Lieu où se fait cette opération : Porter des étoffes au grilloir.

GRILLON s. m. (gri-llon ; Il mil. — lat. j/ryllus, gr. grullos, même sens). Entom,

GRIL

Genre d’insectes orthoptères, type de la fa- I milie des gryllides : Les grillons sont carac-térisés par leur tête très-bombée. (Blanchard.) iesGRiLLONS des champs s’enfoncent sous terre, 1 dans des trous. (V. de Bomare.) tl Grillon-criquet. V. criquet, il Grillon-taupe. V. çodrti-

LIBRE et TAUPE-GRILLON.

— Techn. Nom que l’on donne à des piles carrées, servant d’nrcs-boutants pour soute- I nir les bûches que l’on empile en travers dans les chantiers. Il On dit aussi roseau.

— Art culin. Syn. de rillon.

— Hist. Grillons de la nuit, Nom que les païens avaient donné aux premiers chrétiens, parce qu’ils avaient l’habitude de prier a haute voix lorsqu’ils s’éveillaient pendant la nuit.

— Encycl. Entom. Les grillons sont caractérisés par leur tête très-bombée et par leurs antennes à premier article court et épais ; leur corps est presque cylindrique ; leurs pattes postérieures, plus longues et plus grosses que les autres, sont propres au saut. La femelle est aptère ; ses ailes et ses élytres sont réduites à des moignons. On désigne ces insectes sous le nom vulgaire de cri-cri, par allusion a leur chant. Les larves ressemblent beaucoup aux femelles et changent plusieurs fois de peau avant de passer à l’état d’insectes parfaits, ce qui arrive vers le milieu de l’été. Ils s’accouplent alors, et la femelle pondun grand nombre d’œufs qui éclosent avant l’hiver. Les larves qui en proviennent passent la mauvaise saison dans la terre ou dans les trous des murs ; elles y restent engourdies et sans prendre aucun aliment. Les fortes gelées les font périr ; aussi ces insectes sont-ils d’autant plus nombreux que le pays est plus chaud. Ils vivent de matières animales et sont complètement inoffensifs.

Les grillons font entendre le soir et le matin, et pendant toute la nuit dans les temps les plus chauds, un cri monotone, souvent aigu et désagréable. Mais ce bruit s’adoucit et finit par cesser. On a beaucoup discuté sur les causes de ce bruit. On l’a attribué au battement redoublé des ailes, ou bien au jeu d’organes plus compliqués et renfermés, d’après Scaliger, dans la cavité du ventre. Quelques-uns prétendaient que l’aile droite supérieure du grillon est garnie d’un réseau de fibres crépues, et que, les deux ailes venant a se joindre exactement en ligne droite, l’air, frappé par leur battement, était poussé en bas et devait, au moment de l’impulsion, éprouver un trémoussement, cause du son qu’on entend. Suivant Kœnig, l’organe qui produit ce son est une membrane qui, en se contractant par le moyen d’un muscle et d’un tendon placés sous les ailes de l’insecte, se plie à peu près comme un éventail ; le moindre mouvement de cette membrane produit le son, du vivant et même après la mort de l’animal. On assure que, si l’on coupe un grillon par le milieu du corps, ou si on lui coupe la tête, il ne laisse pas que de vivre encore quelque temps et de faire entendre son bruit accoutumé. Quelques-uns prétendent que le chant du grillon est produit par le frottement du corselet. V, de Bomare se contente de dire que cet animal doit avoir un organeparticulier pour la voix. On sait aujourd’hui que le chant de cet insecte est causé par le frottement des élytres l’une contre l’autre ; aussi n’existe-t-il pas pour la femelle, chez laquelle ces organes sont rudimentaires.

Le genre grillon renferme un grand nombre d^spèces, réparties dans toutes les régions du globe. Deux d’entre elles méritent de nous occuper particulièrement, tant à cause de leurs mœurs que parce qu’elles sont abondamment répandues dans nos contrées. ■ Le grillon des champs est long de 0^,03 environ ; sa couleur est noirâtre, avec l’extrémité delà lèvre supérieure et le côté interne des cuisses rougeatres et une petite tache jaune à la base des élytres. Il est très-com-mun dans nos campagnes ; on le trouve surtout dans les endroits sablonneux et exposés au midi, souvent aussi dans les prairies sèches, au bord des chemins, etc. Il creuse dans la terre des galeries qui ont jusqu’à om,3 de profondeur ; c’est là qu’il subit ses métamorphoses, et que, plus tard, il se retira au moindre danger. Il se tient ordinairement à l’ouverture de son terrier, pour guetter les insectes dont il fait sa proie et saisir ceux qui passent à sa portée. Les herbes sont détruites à une certaine distance de son trou, et il peut ainsi rentrer et sortir plus aisément ; aussi ce grillon nuit-il beaucoup aux prairies dans lesquelles il est abondant ; dans le midi de l’Europe, il est, sous ce rapport, regardé comme un fléau. Toutefois, les pluies abondantes et les grands froids en font périr un certain nombre. Plusieurs mammifères et oiseaux en font aussi une grande destruction. On assure même que les grillons se mangent entre eux. Comme ils sont très-friands d’insectes, il suffit d’en attacher un de petite taille, tel qu’une fourmi, au bout d’un crin, et de laisser aller cet appât vivant dans le trou qu’habite le grillon ; celui-ci se jette sur sa proie et s’attache si fortement à elle, qu’on peut ainsi le tirer hors de sa retraite. Mais ce moyen, on le conçoit sans peine, n’est pas applicable en grand. On peut détruire les grillons en faisant pénétrer dans leurs trous une fumigation de soufre. Dans l’ancienne médecine, les grillons étaient employés comme diurétique ; on les faisait sécher, on les pulvéri GRIL

sait et on les administrait comme les cantharides, dont ils n’ont pas les propriétés énergiques. Le grillon est un excellent appât

Eour la pêche à la ligne des carpes, des bareaux, des brèmes et des gros poissons d’eau douce ; c’est là à peu près le seul parti qu’on en tire aujourd’hui.

Le grillon domestique est d’un brun fauve ou grisâtre, et moitié plus petit que le précédent. On croit qu’il est originaire d’Afrique ; quoi qu’il en soit, il est fort répandu aujourd’hui en Europe, surtout dans les régions méridionales. Il se tient dans les habitations, se loge dans les trous des murailles, derrière les plaques des cheminées, dans les fours et les boulangeries, en un mot, dans les endroits chauds où l’on fait du feu toute l’année. On admet généralement qu’il fuit la lumière ; il parait, toutefois, qu’on peut le faire sortir de son trou si on en approche une bougie allumée, et qu’on peut ainsi le détruire quand il est trop incommode ; mais il est si défiant, qu’on peut bien difficilement le saisir et le tuer. Le meilleur moyen de s’en débarrasser consiste à mettre à sa portée des appâts empoisonnés, faits avec du pain, de la farine ou du lard. Le grillon, en effet, est très-friand de toutes ces substances, ainsi que des fruits, de la viande et de la graisse, en un mot, de toutes les provisions de ménage. Aussi cause-t-il des dommages réels dans les pays où l’on a la coutume de suspendre le Fard dans les cheminées. Il chante continuellement, surtout le soir et la nuit, excepté pendant les grands froids. C’est le mâle seul qui chante, et son cri aigu, strident, rapide et continu, paraît désagréable et incommode à bien des personnes. « Mais ce chant triste "et monotone pour nous, dit V, de Bomare, réjouit, au contraire, sa femelle, parce qu’il est pour elle le cri et l’accent de l’amour. Quelques - uns prétendent même que cette musique sépulcrale est analogue à la mélancolie que la femelle contracte dans les lieux sombres où elle vit. Il n’est pas rare de rencontrer des personnes, surtout parmi le vulgaire, qui ont du goût pour le chant des grillons, et qui croient même que ces animaux portent bonheur à leur maison. Les parents inspirent le même préjugé à leurs enfants. Il y a des gens en Afrique qui font commerce île grillons ; ils les nourrissent dans des espèces de fours de fer battu, et ils les vendent ensuite à un prix fort avantageux, parce que le petit bruit que font ces insectes n’est point désagréable à ces peuples, et qu’ils se persuadent qu’il contribue à leur procurer un sommeil tranquille, etc. ; tant il est vrai que les chimères les’ plus absurdes trouvent des sectateurs parmi les ignorants et les esprits faibles. »

Le grillon domestique s’accoutume au bruit et ne s’effraye pas au moindre danger comme celui des champs. Par suite du préjugé favorable dont nous parlions tout à l’heure, on a essayé d’apporter à la maison des qrillons sauvages pour les mettre dans les cheminées ; mais ceux-ci ne peuvent s’accoutumer au séjour des foyers, et ils poursuivent et détruisent sans pitié les grillons domestiques, pour lesquels ils ont une profonde antipathie. Pline cite un moyen bien simple de faire sortir le grillon sauvage de sa cachette ; ce moyen, que les enfants connaissent et pratiquent encore de nos jours, consiste à enfoncer un brin de paille d’ans le trou ; le grillon sort à l’instant, comme pour demander raison de l’injure qu’on lui fait, et il suffit, pour le prendre, de lui fermer le retour. C’est de là qu’est venu le proverbe latin : Stultior gryllo (plus sot qu’un grillon), pour désigner celui qui se fiche d’un rien, ou qui donne dans tous les pièges qu’on lui tend. Mais le grillon domestique n est pas aussi aisé à prendre ; s’il arrive au bord de son trou pour répondre au chant de l’un de ses compagnons, il est toujours prêt à y rentrer. C’est la nuit, en pénétrant tout à coup avec de la lumière dans un lieu où il y en a beaucoup, qu’on est sûr de le surprendre courant par terre, en compagnie des blattes, pour chercher sa nourriture.

GRILLON (Edme-Jean-Louis), architecte français, né à Paris en 1780, mort à Dieppe en 1854. Élève deLabarre, de Debret, de Lebas et de l’École des beaux-arts, il remporta le second prix d’architecture en 1809, séjourna deux ans en Italie, puis devint successivement, après son retour à Paris, sous-inspecteur à 1 abattoir du Roule (1811), inspecteur au palais des beaux-arts et à la salle de l’Opéra (1820), inspecteur général des bâtiments civils (1832) et membre du comité historique. Grillon a construit, outre un certain nombre d’hôtels et d’usines, les bâtiments de la Compagnie générale du magasinage public et l’Entrepôt des douanes de Paris. Il a fait paraître, en collaboration avec MM. Callouet Jacoubet : Études sur un nouveau système d’alignement et de percement des voies publiques, faites en France en 1840-1841 (Paris, 1848, in-8").

GRILLOT s. m. (gri-llo ; Il mil.). Blas. V.

GRILLET.

— Techn. Perche de bois longue d’environ 2111,50, avec laquelle on appuie sur les glaees, dans la carcaise, pour les maintenir dans une position horizontale et les empêcher d’être soulevées.

— Métall. Cavité qui se produit dans les fers aigre».

GRIM

— Entom. Nom vulgaire du grillon ;

GRILLOT (Jean-Baptiste), jésuite et prédU cateur français, né à Arnay-le-Duc en 1588, mort à Grenoble en 1647. Il se livra avec succès à la prédication et se signala par son dévouement pendantune peste qui affligea Lyon en 1628 et 1629. Grillot écrivit l’histoire de cette peste, d’abord en latin, sous le titre de : Lugdunum lue a/fectum (Lyon, 1629), puis en français sous le titre de : Lyon affligé de contagion (Lyon, 1629).

GRILLOT (Jean-Joseph), théologien français, né à Chablis (Yonne) en 1708, mort dans cette ville en 1765. Chaud partisan des idées jansénistes, il se rendit à Paris, s’occupa secrètement d’imprimer des ouvrnges en faveur de l’appel, fut arrêté, mis au carcan et banni de France (1731). Ce ne fut qu’en 1749 qu’il put rentrer dans sa patrie. Grillot est 1 auteur d’un Recueil de cantiques spirituels (in-12), d’une Suite au catéchisme historique et organique (in-12), etc.

GR1LLPÀRZER (François), poète dramatique allemand, né à Vienne en 1790. Fils d’un avocat, il fit ses études de droit, puis obtint un emploi subalterne dans la chancellerie (1813). Nommé rédacteur à la chancellerie en 1823, il devint, en 1833, directeur des archives et conserva ces fonctions jusqu’en 1856, époque où il a reçu le titre de conseiller aulique. Enfin, en 1861, il a été nommé membre de la chambre haute du conseil de l’Empire. Ce fut en 1816 qu’il commença à se faire connaître en faisant représenter à Vienne, sur le théâtre de la cour, sa tragédie intitulée : l'Aïeule, qui obtint un grand succès. Cette pièce fut suivie de Sapho (1819) et de la Toison d’or (1822), qui furent accueillies moins favorablement. Depuis lors, M. Grillparzer a donné plusieurs autres compositions dramatiques, où l’on trouve une grande exubérance lyrique, une forme brillante, mais qui pèchent au point de vue de l’étude approfondie des caractères. Nous citerons : Fortune et fin du roi Ottokar (1825), dont la représentation, d’abord refusée par lu censure,

fut autorisée par l’empereur d’Autriche ; On serviteur fidèle à son maître (1830) ; Mélusine (1830) ; les Flots de l’amour et de t" mer (1840) ; la Vie est un rêve (1840) ; une comédie, Malheur à celui qui ment (1840), où manque l’élément comique. Mentionnons enfin un roman intitulé le Musicien (1840) ; un poème, Badetsky (1848), qui obtint beaucoup de succès, et de nombreuses poésies lyriques et épigrammatiques que traverse un véritable

souffle de libéralisme.

GRIM (cap), promontoire qui forme l’extrémité N.-O. de la terre de Van-Diémen et la limite méridionale de l’entrée occidentale du détroit de Bass, par 40» 43’ de lat. et 142» 22’ de long. E. C’est une pointe de terre élevée et blanchâtre, formée do deux rochers de même aspect et s’avançant dans la mer.

GRIM, roi d’Écosse de 996 à 1005. Il se fit proclamer roi après la mort de Constantin IV, au préjudice de Malcolin, prince de Cumbrie. Celui-ci se mit à la tête d’une armée pour soutenir ses droits ; mais, par l’intermédiaire d’un évêque, les deux compétiteurs firent la paix avant d’en venir aux mains. Us convinrent que chacun d’eux garderait ses possessions, mais que, après Sa mort de Grim, Malcolm deviendrait roi d’Écosse. Cette paix ne fut pas de longue durée. Grim se fit de nombreux ennemis par sa tyrannie, accrut ainsi le nombre des partisans de Malcolm, profita de l’absence de ce dernier pour dévaster son territoire, fut battu par le prince de Cumbrie, revenu en toute hâte, et mourut peu après captif de son heureux rival, qui lui avait fait crever les yeux.

GRIM (Herman-Nicolas), médecin suédois, né à Visby (Ile de Gothland) en 1641, mort en l’ll. Il était fils d’un chirurgien de Gustave-Adolphe. Il servit, en qualité de chirurgien, sur un vaisseau hollandais, fit plusieurs voyages aux grandes Indes, devint directeur des hôpitaux de Java et médecin de la Compagnie des Indes, puis revint en Europe, pratiqua son art en Hollande, en Allemagne, en Danemark, en Suède, et finit par s’établir à Stockholm (1706), où il obtint le titre de médecin du roi. Grim a publié, outre des mémoires : Laboratorium chymicum Ceylanicum (Batavia, 1677), et Compendium medico-chymicum (Batavia, 1679, in-8»).

GRIMAÇANT, ANTE adj. (gri-ma-san, an-te

— rad. grimacer). Qui grimace, qui fait des grimaces : Visage grimaçant. Figure grimaçante. Bouche grimaças, te.

— Par ext. Qui fait de mauvais plis : Une robe grimaçante.

Df !crirai-je ses bas en trente endroits percés. Ses souliers grimaçants vingt fois rapetassés ?

Boii.eau.

— Fig. Disparate, offrant des contrastes bizarres : Voilà pourquoi tout le monde s’est jeté dans ce misérable style marotique, dans ce style bizarre et grimaçant, oti l’on allie monstrueusement le trivial et le sublime, le sérieux et le comique. (Volt.)

GRIMACE s. f. (gri-ma-se — Diez tire ce mot de l’anglo-saxon grima masque, fantôme ; Scheler le fait venir de l’ancien haut allemand grim, furieux, qui a donné le provençal grim, affligé, grimar, affliger. M. Littré croit que grimace tient à l’italien grimo,