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Page:Larousse universel, 1922, I.djvu/1251

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HID JER FORLD ESGU Jérusalem. charmants (Olinde et Sophronie, Herminie chez les bergers, Renaud dans les jardins d'Armide, etc.), une langue belle et harmonieuse font le mérite de cette épopée. jerzeau [jèr-zój n. m. Nom vulgaire de la gesse et de la vesce. jesse [jè-sel n. f. Ichtyol. Nom vulgaire de l'ide mělanote. V. IDE. Jessé (ARBRE DE). V. ARBRE. jésuate [zu-a-te] n. (de Jésus). Membre d'un or dre de religieux (exactement clercs réguliers de Saint- Jérôme), fondé en Italie en 1363 par saint Jean Columbini et François de Mi- no, supprimé en 1668. Membre d'un ordre de religieuses fon- dé à la même époque, dans le même pays. ^^ jésuite [zu-i-te] n. m. (de Jésus). Mem- bre de la Société de Jésus. Jésuite de robe courte, laique affilié à la Société de Jé- sus. Par dénigr. Jésuates (religieuse et religieux) de Personne hypo- Saint-Jérôme. crite, astucieu- se, par allusion aux restrictions mentales attribuées aux jésuites. Adj. Qui a rapport aux jésuites, qui est affilié à leur ordre, qui partage leurs doctrines : le parti jésuite. - ENCYCL. L'ordre des jésuites ou Compagnie de Jésus fut fondé par Ignace de Loyola en 1534, pour la conversion des hérétiques, et le service de la religion. Les jésuites, ordre beau- coup plus mi- litant que con- templatif, ajoutent aux trois voeux monastiques ordinaires le voeu d'obéis- sance au pape. Très solide- ment hiérar- chisés, ils se partagent en novices, coad- juteurs spiri- tuels, profès, et sont gouvernés par un général. L'ordre, forte- Jésuites: 1. Au xvIe siècle; 2 et 3. Cos- ment discipli- tumes actuels. né, devint de 3 bonne heure très puissant. En France, où il fut ap- pelé par le roi Henri II et où il fonda, à Paris, le célèbre collège de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Grand), il eut pour adversaires le Parle- ment et l'Université. La part prise à la Ligue par ses membres détermina Henri IV à les chasser de France; mais il les rappela dès 1603. Leur ordre exerça sous Louis XIV une influence considérable, et con- tribua à la ruine de Port-Royal. Expulsés du Por- tugal en 1759, ils le furent de France en 1762. Un mo- ment supprimé par Clément XIV en 1773, l'ordre avait été rétabli par Pie VII en 1814. Rentrés en France en 1865, ils furent expulsés en 1880; la loi de 1901 leur refusa le droit de former des associa- tions en France. La Compagnie compte des saints: Ignace de Loyola, François Xavier, François Borgia, François Régis, Louis de Gonzague, et des hompres célèbres comme Suarez, Bourdaloue, Pétan, Bosco- vitch, Jouvancy, Brumoy, de Ravignan, Secchi, etc. Jésuites (Constitution des), livre célèbre, code organique de la Compagnie de Jésus, rédigé par le fondateur de cet ordre, Ignace de Loyola (1540). jésuitesse [zu-i-tè-se) n. f. Religieuse d'une communauté qui a existé en Italie et en France. jésuitière [su-i] n. f. Fam. et par dénigr. Maison de jésuites. jésuitique [zu-i] adj. (de jésuite). Fam. Hypo- crite, astucieux: douceur jésuitique. - 1238 - - jésuitiquement [su-i-ti-ke-man] adv. D'une manière jésuitique. Fam. et par dénigr. D'une ma- nière pleine d'équivoque: répondre jésuitiquement. jésuitiser [zu-i-ti-zé] v. n. Avoir une conduite fourbe, un langage dissimulé. jésuitisme [zu-i-tis-me] n. m. Système moral, social, religieux des jésuites. Par dénigr. Astuce, hypocrisie. jésus [u] n. m. (de Jésus, n. pr.) Représenta- tion du Christ enfant: un jésus de cire. Adjectiv. Papier jésus, format de papier (env. 0m,72 sur 0,55). (On dit aussi du jésus.) Jésus, fils de Syrach, auteur d'un des livres de l'Ancien Testament: l'Ecclésiastique (111 s. av. J.-C.). Jésus [zu) ou Jésus-Christ (Jésus, en hé- breu Jeschouang, c'est-à-dire Jéhovah sauveur, nom Jésus apaisant la tempête, tableau de Dietrich, propre couramment usité chez les Juifs, et Christ, du gree Khristos, qui signifie oint et par lequel les Septante ont traduit l'hébreu Maschiach (Mes- sie]), le fils de Dieu d'après les Evangiles, et le Mes- sie prédit par les prophètes. Il naquit en l'an 749 de Rome (bien que le calcul fait au vie siècle par le moine Denys, et sur lequel repose la chronologie de l'ère chrétienne, ait placé à tort sa naissance en l'an 754), à Bethléem, de la Vierge Marie, rejeton elle- même de la race royale de David. Mort sur la croix en 33 de l'ère moderne. Selon les Evangiles, la crèche qui servit de berceau à Jésus fut visitée par des mages de l'Orient. Menacé dès sa naissance par la ty- rannie ombrageuse d'Hé- rode qui redoutait ce que les Images avaient nommé sa royauté, il échappa au mas- sacre, fut emmené en Egypte par sa famille, rentra en Ju- dée après la mort d'Hérode, et s'établit à Nazareth, en Galilée, où il passa sa jeu- nesse, travaillant dans l'ate- lier de Joseph, son père nourricier. Il avait environ trente ans quand il com- mença à précher l'évangile ou bonne nouvelle», en Gali- lée d'abord, aux environs du lac de Génésareth, et à Jéru- salem, où il fut en butte à l'hostilité croissante des pharisiens. La résurrection de Lazare déchaîna contre JÉS lui tous ses ennemis. Un de ses apôtres, Judas, le trahit pour trente pièces d'argent. Après avoir célébré la Cène et institué l'Eucharistie, il comparut devant le grand prêtre des Juifs, Caiphe, puis devant la justice ro- maine, représentée par Ponce-Pilate. Condamné par le premier, abandonné par le second, abreuvé d'outra- ges par le peuple, il monta au Calvaire, où il mourut crucifié entre deux larrons. Mis au tombeau par les saintes femmes, il en sortit, ressuscité, trois jours après, et, au bout de quarante jours, s'éleva au ciel, tandis que les apôtres partaient à la conquête du monde. Tel est le récit des Evangiles, dont les criti- ques rationalistes du xixe siècle, notamment Strauss et Renan, ont donné différentes interprétations. -Icono Les diverses phases de la vie de Jésus ont été bien souvent reproduites par les peintres. Parmi les tableaux les plus célèbres, citons: Jésus au milieu des docteurs, de Paul Véronèse (Madrid); l'Enfant Jésus berger, de Murillo (Madrid); Jésus parmi les docteurs, d'Ingres (v. p. 1247); Jésus au mi- lieu des docteurs, tableau de Félix Barrias; Jésus guérissant les malades, de Jouvenet (Louvre); Jésus et Pierre marchant sur les eaux, de Salvator Rosa (Munich); Jésus tenté par le démon, d'Ary Scheffer (Louvre) [v. p. 1247]; Jésus apaisant la tempête, tableau de Dietrich Entrée de Jésus à Jérusalem, peinture de H. Flandrin; Jésus chassant les vendeurs du temple, de Jordaens (Louvre) [v. p. 1247]; etc. Jésus (Vie de), par le Dr Frédéric Strauss, tra- duite en français par Littré (1839). Strauss propose L'Enfant Jésus berger, tableau de Murillo. des faits évangéliques une interprétation mythique, les considérant comme travestis de bonne foi par le travail secret de l'imagination populaire ; d'ailleurs, il voit en Jésus la plus haute expression de l'humanité dans la conscience qu'elle prend de Dieu »>. Jésus (Vie de), par E. Renan (1863). L'auteur se place au point de vue rationaliste, et rejette tout surnaturel. Après une description du milieu inquiet où vécut Jésus, il raconte son enfance et son éducation parmi ses frères et soeurs. La vie publique de Jésus est divisée en trois périodes : la prédication du royaume de Dieu; l'idylle de Galilée », ou époque des plus nobles enseignements moraux ; enfin, la sombre surexcitation des derniers mois.Pour Renan,les Evan- giles n'ont qu'une valeur historique douteuse, quoiqu'ils reproduisent fidèlement l'enseignement du Maître, sublime personne qu'il est permis d'appeler divine en ce sens que Jésus est l'individu qui a fait faire à son espèce le plus grand pas vers le divin ». V. ORIGINES DU CHRISTIANISME. Fille de Jésus. Jésus (frères et sœurs de l'En- fant-), congrégation fondée à Paris en 1678 par le P. Nicolas Barré de l'ordre des Minimes, et comprenant des personnes des deux sexes, qui se consacrent à l'enseignement gratuit des garçons et des filles. Jésus (filles de), congrégation fondée dans le dio- Jésus au milieu des docteurs, tableau de Barrias.