Unis à leur secours. Ce serait tomber de Charybde en Scylla, car les États-Unis, cette colossale république, pourrait quand elle le voudrait les assimiler tous sans se gêner le moins du monde et leur enlever jusqu’au souvenir de leur langue et de leur religion.
Le fait est là : les Canadiens-français acceptent le régime actuel, parce que malgré les ennuis et les tracasseries auxquels ils sont en butte, ils savent très bien qu’ils ne pourront trouver mieux. Dans la province de Québec entr’autres, ils jouissent relativement de plus de libertés qu’ils n’en jouiraient chez nous. S’ils se plaignent, s’ils réclament c’est surtout dans les autres provinces où ils sont en minorité. Et encore ces plaintes ne s’adressent pas aux Anglais d’Angleterre mais aux Anglais du Canada, je parle évidemment de ceux qui les haïssent et qui souhaitent la disparition de cette race “inférieure”.
Que l’Angleterre se rassure : elle peut compter sur la fidélité des Canadiens-français ! Qu’elle ne s’imagine pas que ceux-ci disparus, que la langue française supprimée, elle en sera plus forte. Bien au contraire, elle sera diminuée et appauvrie parcequ’un pays qui parle deux langues est supérieur à ses voisins. Et puis, qu’elle n’oublie pas que par deux fois, les Canadiens-français ont sauvé le Canada et l’ont conservé à la Couronne britannique au moment des deux guerres contre les États-Unis,