mes, certains qu’il n’était pas convaincu et qu’il ne voulait pas l’être.
L’autre exemple est encore plus frappant : un orateur français était en tournée officielle en Amérique. Cet orateur se trouve être de l’extrême Midi de la France et possède le plus savoureux accent montpelliérain que j’aie jamais entendu. J’éprouvais à l’écouter une véritable jouissance, un peu comme le plaisir de me retrouver dans mon midi ensoleillé. Quand le discours fut terminé, Monsieur le Maire de la ville, un Canadien-anglais vint me dire qu’il avait merveilleusement compris tout ce discours grâce à l’accent parisien de l’orateur. « Voilà qui me change des Canadiens-Français ajouta-t-il dédaigneusement. »
Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire à l’idée que Monsieur X, mon méridional, avait l’accent parisien.
Conclusion : cette calomnie du patois canadien est toute faite de parti pris. —
Pourtant si un français s’avise au cours de son voyage de lire les affiches officielles, les avis des compagnies de chemin de fer ou les réclames des maisons de commerce anglaises, il trouvera là, non pas du patois, mais du jargon. Que ce compatriote n’oublie pas que tous ces avis, ces réclames ont été rédigées par des Canadiens-anglais lesquels en prennent à leur aise envers notre syntaxe et notre dictionnaire.