Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tentir des cris de vive l’Empereur ! C’étaient des troupes qui passaient sous les murailles de la Malmaison.

Vers le milieu du jour, le général Becker, envoyé par le gouvernement provisoire, est arrivé ; il nous a dit, avec une espèce d’indignation, avoir reçu la commission de garder Napoléon et de le surveiller[1]

  1. À mon retour en Europe, le hasard a mis en mes mains les pièces suivantes, relatives à cette circonstance ; je les transcris ici, parce que je les crois inconnues au public. Elles ont été copiées sur les originaux mêmes. J’en abandonna la lecture aux cœurs honnêtes ! ! ! Elles n’ont pas besoin de commentaires.

    Copie de la lettre de la commission du gouvernement à M. le maréchal prince d’Eckmulh, ministre de la guerre.
    Paris, ce 27 juin 1813.

    « Monsieur le maréchal, les circonstances sont telles qu’il est indispensable que Napoléon se déride à partir pour se rendre à l’Île d’Aix. S’il ne s’y résout pas, à la notification que vous lui ferez faire de l’arrêté ci-joint, vous devez le faire surveiller à la Malmaison, de manière à ce qu’il ne puisse s’en évader. En conséquence, vous mettrez à la disposition du général Becker la gendarmerie et les troupes nécessaires pour garder les avenues qui aboutissent de toutes parts vers la Malmaison. Vous donnerez à cet effet des ordres au premier inspecteur général de la gendarmerie. Ces mesures doivent demeurer secrètes autant qu’il sera possible.
    Cette lettre, monsieur le maréchal, est pour vous ; mais le général Becker, qui sera chargé de remettre l’arrêté à Napoléon, recevra de Votre Excellence des instructions particulières ; elle