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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/244

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trouva composée encore de onze personnes. Je me fais un plaisir de consacrer ici leurs noms ; je le dois à leur dévouement.


Personnes composant le service de l’Empereur.

Chambre. — Marchand, parisien, premier valet de chambre. — Saint-Denis, dit Aly, de Versailles, valet de chambre. — Noverraz, Suisse, valet de chambre. — Santini, Corse, huissier.

Livrée. — Archambault aîné, de Fontainebleau, piqueur. — Archambault cadet, de Fontainebleau, piqueur. — Gentilini, Elbois, valet de pied.

Bouche. — Cypriani, Corse, mort à Sainte-Hélène, maître d’hôtel. — Pierron, Parisien, officier. — Lepage, cuisinier. — Rousseau, de Fontainebleau, argentier.

Quelque nombreuse que se trouvât cette maison de l’Empereur, on pourrait dire cependant que, depuis notre départ d’Angleterre, durant notre traversée, et depuis notre débarquement à Sainte-Hélène, elle avait cessé d’exister pour lui.

Notre dispersion, les incertitudes de notre établissement, nos besoins, l’irrégularité avec laquelle ils étaient satisfaits, avaient nécessairement créé le désordre.

Dès que nous nous trouvâmes tous réunis à Longwood, l’Empereur voulut régulariser tout ce qui était autour de lui, et chercha à employer chacun de nous suivant la pente de son esprit. Conservant au grand maréchal le commandement et la surveillance de tout en grand, il confia à M. de Montholon tous les détails domestiques ; il donna au général Gourgaud la direction de l’écurie, et me réserva le détail des meubles avec l’administration intérieure de ce qui nous serait fourni. Cette dernière partie me semblait tellement en contact avec les détails domestiques, et je trouvais que l’unité sur ce point devait être si avantageuse au bien commun, que je me prêtai le plus que je pus à m’en faire dépouiller ; ce qui ne fut ni difficile ni long.

Ces nouvelles dispositions de l’Empereur arrêtées, tout commença à marcher tant bien que mal, et nous en fûmes certainement beaucoup mieux. Toutefois ces dispositions, quelque raisonnables qu’elles fussent, ne laissèrent pas de semer parmi nous des germes d’éloignement qui poussèrent de légères racines, et reparurent parfois à la surface : l’un trouvait qu’il avait perdu, l’autre voulait donner trop de lustre à sa partie, un autre se trouvait lésé dans le partage. Nous n’étions pas les