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Thébaine, qui partait le lendemain pour l’Europe, et le colonel Macoy, du régiment de Ceylan. Ce brave soldat semblait un monument mutilé : il avait une jambe de moins, un coup de sabre lui traversait le front, d’autres cicatrices couvraient son visage. Il était tombé sur le champ de bataille en Calabre, et demeuré prisonnier du général Parthonaux. L’Empereur lui fit un accueil tout particulier ; on pouvait voir qu’il y avait sympathie réciproque. Le colonel Macoy avait été major du régiment corse que commandait le nouveau gouverneur que nous attendons. Ce colonel disait à quelqu’un qu’il trouvait un homme tel que l’Empereur bien mal traité ici, et qu’il supposait au général Lowe trop d’élévation pour ne pas penser que sa seule acceptation du gouvernement de l’île annonçait qu’il y viendrait améliorer notre condition.

L’Empereur est ensuite monté à cheval. Nous avons remonté notre vallée accoutumée, et ne sommes rentrés que vers les sept heures. L’Empereur a continué de se promener dans le jardin ; la température était des plus douces, le clair de lune charmant ; le beau temps était revenu tout à fait.


Sur l’Égypte – Ancien projet sur le Nil.


Samedi 10.

À présent l’Empereur allait couramment dans son anglais ; et, à l’aide du dictionnaire, il eût pu, à toute rigueur, se passer de moi. Ses progrès décidés le ravissaient. La leçon s’est passée aujourd’hui à lire, dans l’Encyclopédie britannique, l’article du Nil, dont il prenait occasion-