Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/509

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Le général français prit son parti sur-le-champ. L’ennemi avait pris l’initiative, qu’il espérait conserver ; le général français résolut de déconcerter ses projets en prenant lui-même cette initiative. Wurmser supposait l’armée française fixée à la position de Mantoue. Napoléon décida aussitôt de la rendre mobile, en levant le siège de cette place, sacrifiant son équipage de siège, et se portant rapidement, avec toutes les forces réunies de l’armée, sur un des corps de l’armée ennemie, pour revenir successivement contre les autres corps. La droite de l’armée autrichienne, qui avait débouché par la chaussée de la Chiesa et Brescia, étant la plus engagée, il marcha d’abord sur elle.

Serrurier brûla ses affûts et ses plates-formes, jeta ses poudres à l’eau, enterra ses projectiles, encloua ses pièces, et leva le siège de Mantoue dans la nuit du 31 juillet au 1er août.

Augereau se porta de Legnano sur le Mincio à Borghetto. Masséna défendit, toute la journée du 30, les hauteurs entre l’Adige et le lac de Guarda. Dallemagne se dirigea sur Lonato.

Le général en chef se rendit sur les hauteurs, en arrière de Dezenzano. Il fit marcher Soret sur Salo, pour dégager le général Guieux, qui se trouvait compromis dans la mauvaise position où il l’avait laissé. Cependant ce général s’était battu quarante-huit heures contre toute une