Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/587

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qu’étant en dehors de son enceinte c’était pour lui comme si elle était encore au Bengale.

Durant ces conversations, dont j’ai été l’interprète, M. Strange, avec qui j’avais déjà causé auparavant, ne put s’empêcher de m’attirer à lui par le pan de mon habit, pour me dire avec l’accent de la surprise et de la satisfaction : « Ah ! combien d’esprit et de grâce dans la manière dont votre Empereur tient un lever ! – Monsieur, c’est qu’il n’est pas sans quelque habitude là-dessus. »

Nous les avons reconduits à notre salon, d’où la curiosité les a fait pénétrer jusqu’à la seconde pièce, le salon de l’Empereur. Sir Williams Burough, que son emploi rend marquant dans le gouvernement, m’a demandé si c’était la salle à manger. Je lui ai dit que c’était le salon, et, pour mieux dire, le tout. Il a été fort étonné. Je lui ai montré alors par la fenêtre les deux petites pièces qui composent tout l’intérieur de l’Empereur. Sa figure était peinée ; son esprit semblait faire des comparaisons avec le passé ; et, considérant les meubles misérables et la petitesse de l’espace, il m’a dit d’un air pénétré : « Mais bientôt vous serez mieux. – Comment donc ! quitterions-nous cette île ? – Non ; mais il vous arrive de fort beaux meubles et une belle maison. – Le vice