Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/695

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trouva placé dans une fausse position, et succomba en fructidor.

« Après le 18 brumaire, Carnot fut rappelé et mis au ministère de la guerre par le Premier Consul ; il eut beaucoup de querelles avec le ministre des finances et le directeur du trésor Dufrènes, dans lesquelles il est juste de dire qu’il avait toujours tort. Enfin il quitta le ministère, persuadé qu’il ne pourrait plus aller faute d’argent.

« Membre du Tribunat, il parla et vota contre l’empire ; mais sa conduite toujours droite ne donna point d’ombrage à l’administration. Plus tard, il fut fait inspecteur en chef aux revues, et reçut de l’Empereur une pension de retraite de vingt mille francs.

« Tant que les choses prospérèrent, l’Empereur n’en entendit point parler ; mais, après la campagne de Russie, lors des malheurs de la France, Carnot demanda du service. La ville d’Anvers lui fut confiée ; il s’y comporta bien. Au retour de 1815, l’Empereur, après quelque hésitation, le nomma ministre de l’intérieur, et il n’eut pas lieu de s’en plaindre ; il le trouva fidèle, probe, travailleur, et toujours vrai. Nommé de la commission du gouvernement provisoire au mois de juin, et peu propre à cette fonction, il y fut joué.

« Le Tourneur de la Manche est né en Normandie ; il avait été officier dans le génie avant la révolution. On a peine à s’expliquer comment