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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/73

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opposée à son archevêque, n’en fit pas moins les plus grands efforts pour le sauver, et s’entremit à ce sujet avec Danton, qui était du voisinage ; mais ce fut inutilement, et l’on croit qu’il rendit au cardinal le service, à la manière des anciens, de lui procurer le poison dont il se donna la mort pour éviter l’échafaud.

« Napoléon ne conservait qu’une idée confuse de Pichegru : il lui restait qu’il était grand, et avait quelque chose de rouge dans la figure. Il n’en était pas ainsi, à ce qu’il paraît, de Pichegru, qui semblait avoir conservé des souvenirs frappants du jeune Napoléon. Quand Pichegru se fut livré au parti royaliste, consulté si l’on ne pourrait pas aller jusqu’au général en chef de l’armée d’Italie : « N’y perdez pas votre temps, dit-il ; je l’ai connu dans son enfance ; ce doit être un caractère inflexible : il a pris un parti, et il n’en changera pas. »

L’Empereur rit beaucoup de tous les contes et de toutes les anecdotes dont on charge sa jeunesse ; il les désavoue presque toutes. En voici pourtant une qu’il reconnaît au sujet de sa confirmation, à l’École militaire de Paris. Au nom de Napoléon, l’archevêque qui le confirmait, ayant témoigné son étonnement, disait qu’il ne connaissait pas ce saint, qu’il n’était pas dans le