Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/770

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après le dessert ; et un soir, l’Empereur voulant se retirer, celui de nous qui voulut lui donner son chapeau en fit bondir un des plus gros. Nos palefreniers avaient voulu élever des volailles, ils durent y renoncer, parce que les rats les leur dévoraient toutes. Ils allaient jusqu’à les saisir la nuit, perchées sur les arbres.

Aujourd’hui, l’Empereur traduisant une espèce de revue ou journal dans lequel il se trouvait que lord Castlereagh, dans une grande assemblée publique, avait prononcé que Napoléon, depuis sa chute même, n’avait pas fait difficulté de dire que tant qu’il eût régné il eût continué de faire la guerre à l’Angleterre, n’ayant jamais eu d’autre but que de la détruire, l’Empereur n’a pas pu s’empêcher de se sentir aiguillonné par ces paroles. « Il faut, a-t-il dit avec indignation, que lord Castlereagh soit bien familier avec le mensonge, et qu’il compte bien sur la bonhomie de ses auditeurs. Serait-il donc possible que leur bon sens leur permît de croire que j’aurais dit une pareille sottise, lors même qu’elle eût été dans ma pensée ?… »

Plus loin se lisait encore que lord Castlereagh avait dit en plein parlement que si l’armée française était si fort attachée à Napoléon, c’est qu’il faisait une espèce de conscription de toutes les héritières de l’em-