Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/84

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tion de Paris en a fourni deux nouvelles preuves. Si la prise de Moscou et de Madrid semblait en donner de contraires, on a été réduit à brûler la première, ne l’ayant pas su conserver ; et quant à la deuxième, il a fallu toutes les particularités de l’Espagne, qui ne se trouvent nulle autre part, tous les secours de l’Angleterre, les diversions de l’Europe, et une foule d’accidents pour sauver la Péninsule et produire cette exception à la règle générale. Les capitales doivent donc être mises à l’abri de l’invasion étrangère, afin de laisser aux armées la liberté de manœuvrer, et aux nations le temps de pourvoir à la défense générale. » Et à ce sujet il veut que Paris soit fortifié. C’était l’avis de Napoléon, dit-il ; c’était aussi celui de Vauban, et c’est encore celui de l’ingénieur qui chez nous le remplace aujourd’hui (Haxo), et qui ne porte qu’à 50.000.000 de francs les frais de cette défense toute extérieure, c’est-à-dire au triple seulement de ce qu’on consacre chaque année en embellissements, constructions, etc.

« Vienne, capitale de l’Autriche, était donc le but où tendaient également les deux commandants en chef, etc., etc.

« Or, aucune capitale n’était à cette époque dans une meilleure situation pour être défendue. À moitié couverte par le Danube, elle était entourée de deux fortifications : l’une extérieure, angulaire, à demi-revêtement, qui enferme ses faubourgs ; l’autre intérieure, formée d’une très forte enceinte, etc.

« Napoléon se présente devant Vienne le 10 mai au matin, quinze jours après Eckmülh, moins d’un mois après l’ouverture de la campagne ; il fait occuper les faubourgs sans résistance ; mais, lorsque l’avant-garde