Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/910

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« Les Dorades n° 1 et 2 ;

« Enfin, le Montereau.

« Le cortége s’arrêta entre les deux ponts. Jamais scène n’offrit, je crois, un spectacle plus imposant. Ces quais chargés de trophées militaires, étincelants d’armes ; ces escadrons dont les chevaux se cabrent, ces casques resplendissant sous un rayon de soleil ; ces panaches, ces plumes, ces drapeaux, qui se mêlent et s’agitent ; ces estrades garnies de femmes aux brillantes parures ; ce pont couvert de soldats aux uniformes de l’empire, glorieux débris de ces phalanges que l’Europe avait appelées la Grande-Armée ; ce vaste bassin sur lequel s’est disposée en ordre de bataille la flottille, et ces fanfares des musiques, et ces volées des cloches, du canon, qui incessamment retentit du haut de la colline ; et ces cent prêtres mêlant leurs blanches tuniques aux uniformes chamarrés d’or, aux robes de pourpre des magistrats ; enfin, ce prince de l’Église, qui s’avance au bord du fleuve pour répandre la prière et donner la bénédiction des pontifes, pendant que cent voix font monter vers Dieu l’hymne funèbre, le De profundis. ce chant sublime des der-