arrachait le plus beau triomphe. Dans de telles dispositions, avec ce qu’il avait de troupes sous la main, Napoléon pouvait encore se livrer à l’espoir de vaincre ; mais sa prudence l’emporta ; il ne voulut pas exposer à quelques nouveaux contretemps le sort de tant de braves, dans cette plaine découverte, où les colonnes d’attaque pouvaient, à mesure qu’elles s’avançaient, être prises de flanc et à revers. Il ordonna donc à Lannes de suspendre son attaque et de ramener ses troupes lentement dans leur première position, sa droite à Essling, et sa gauche dans la direction d’Asparn.
« Si cette brillante attaque ne fut pas couronnée d’un succès complet, elle en imposa pour tout le jour à l’ennemi ; elle arrêta les attaques qu’il préparait, elle dégagea pour le moment nos ailes vivement pressées, etc.
« Masséna tenait toujours Asparn ; l’ennemi venait d’y rentrer ; les tirailleurs de la jeune garde demandèrent à l’en chasser. Nouvellement formés, ils n’avaient de la garde que le nom et le dévouement. Ils gagnèrent là leurs grenades ; mais ce ne fut pas sans beaucoup de peines et de pertes. Ce village devait être encore disputé, et pendant toute la journée pris et repris par l’un et l’autre parti, toujours avec plus de facilité par l’ennemi, qui continuait à l’entourer ; toujours avec plus de peine et de courage par nous, qui n’y parvenions qu’au travers d’un défilé. Les