Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/113

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Le capital, c’est la partie de la fortune d’un homme, qui n’est pas immédiatement dépensée… mais qui est accumulée pour une utilisation durable, pour l’avenir, ou, comme vous le répétez encore une fois (page 25), « la partie de notre fortune mise provisoirement en réserve pour une existence future. »

Ce que nous mettons provisoirement en réserve pour notre existence, monsieur Schulze, c’est l’argent.

Mais l’argent, chez vous, n’est jamais capital proprement dit, comme vous le dites (page 21) et déjà (page 10) ; mais on peut seulement, en l’échangeant, avoir du capital pour de l’argent. C’est un être bien merveilleux que ce capital ! Le capital n’est que la partie de la fortune mise en réserve, qui n’est pas immédiatement employée, mais qui est accumulée, et pourtant le capital n’est jamais ce qui est réellement accumulé, mais toujours seulement ce qui est aussitôt dépensé et employé, jamais accumulé et mis en réserve par ceux auxquels nous prêtons cet argent (moyens d’existence, salaire de travail). — Mais, en même temps, il faut exactement s’en tenir à cela, que le capital n’est autre chose que ce qui est accumulé et mis en réserve ! ! !

Par saint Népomucène ! quel charmant faisceau de contradictions ! Là, il doit vous paraître mystérieux et inconcevable, — à vous et à Bastiat, que vous suivez fidèlement partout, sans avoir son habileté, de glisser sur les endroits faibles, — cet être qu’on appelle le Capital ! Je comprends le culte que vous lui vouez.

De tous temps, l’homme a eu des élans d’adoration pour ce qu’il ne comprenait pas !

Et si je ne prête pas du tout l’argent que je mets