Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’à présent ! La récompense nationale de 45, 000 thalers, que les marchands et les fabricants vous ont offerte, n’est qu’une bagatelle en comparaison de cette générosité.

Vous connaissez le respect du travailleur allemand pour l’esprit et les connaissances. Voilà qu’aussitôt connaissances, expérience, talents, dons intellectuels, sont comptés dans la catégorie des capitaux ! Un professeur qui tire de ses connaissances un traitement convenable ou un revenu annuel n’est pas pour vous un travailleur intellectuel, jouissant d’un revenu de travail. Dieu vous en préserve ! c’est un capitaliste ! Schiller et Leasing, malgré leurs connaissances, leurs talents et leurs avantages intellectuels, malgré ces capitaux, sont, à peu près, morts de faim. Qu’est-ce que cela fait ? Ils n’en furent pas moins des capitalistes ! Probablement ils étaient ou des avares ou des extravagants qui n’ont pas voulu « échanger » leurs capitaux contre d’autres objets.

Et outre cela, le pont qui fait de nous tous des capitalistes, avec la différence peu importante du plus ou moins grand capital, n’est-il pas trouvé de cette manière ? En effet, si l’expérience et l’habileté, si les talents et les avantages intellectuels et physiques acquis ou développés par une personne, pour être employés selon les besoins de son existence et de sa vocation, sont des capitaux, quel travailleur n’aurait pas de l’expérience, de l’habileté, des avantages physiques acquis ou développés par l’exercice et les efforts continuels employés également selon les besoins de son existence et de sa

    la science. Voir Hermann, Staats Untersuchungen. Munich, 1832, p. 50-59. Quarterly Review, Bd. 14, S. 52. Rau Grundsetze, etc., Bd I, § 130 et d’autres.