d’autre part sur toutes les marchandises de la même espèce qui voulaient également fondre sur le preneur, si bien que, sous le régime de la libre concurrence, chaque producteur, quelles que soient les masses énormes qu’il produise, peut espérer en avoir l’écoulement, s’il réussit, en munissant sa marchandise d’un prix inférieur, à mettre hors de combat les marchandises de ses concurrents.
Le caractère prédominant d’une semblable société réside dans une richesse considérable, infinie, d’autre part, dans de grandes variations dans tous les rapports sociaux, dans une insécurité constante, inquiétante de la situation de l’individu, dans une participation très variable aux bénéfices pour ceux qui coopèrent à la production.
Telle était l’importance, Messieurs, de la révolution produite insensiblement au cœur même de la société par l’activité silencieuse, révolutionnaire, souterraine de l’industrie avant la fin du siècle précédent.
Si les hommes de la guerre des paysans n’avaient pas encore osé un autre projet que celui de fonder l’État sur la propriété foncière, si, même en pensée, ils n’avaient pu se débarrasser de l’idée que la propriété foncière formait l’élément qui devait exercer nécessairement l’autorité dans l’État, que la participation à cette propriété constituait la condition de la participation à cette autorité, le progrès silencieux, insensiblement révolutionnaire de l’industrie avait suffi pour que, longtemps déjà avant la fin du siècle précédent, la propriété foncière se vît dépouillée relativement, d’une façon à peu près complète, de son importance antérieure ; en présence du développement des nouveaux
