Page:Lassalle - Discours et pamphlets.djvu/222

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moyens propres à améliorer ce rapport et à modifier cette loi cruelle qui constamment vous réduit au minimum des nécessités de l’existence, on vous berne, on escamote la question sous vos yeux sans que vous vous en aperceviez, on tient des discours très hasardés, on donne des coups d’œil rétrospectifs sur l’histoire de la civilisation, on compare la situation de la classe ouvrière dans les périodes antérieures, on s’avance beaucoup. Les produits industriels voient baisser de plus en plus leur prix, mais ils n’entrent que pour une quantité minime dans la consommation du travailleur. Les moyens d’existence, au contraire, qui forment sa consommation principale n’obéissent nullement à la même tendance, leur prix ne devient pas de plus en plus modique. Ces vues n’auraient de valeur que si elles embrassaient la situation de l’ouvrier dans son ensemble, aux différentes époques, sous toutes ses faces. Ce sont là des études de la nature la plus difficile, elles demandent à être conduites avec la plus grande circonspection. Mais précisément ceux qui vous les exposent ne disposent même pas des matériaux nécessaires. Ce devrait être une raison de plus pour les abandonner aux savants proprement dits.

3) Laissons là cette digression, nécessaire il est vrai, et revenons à notre sujet. Étant donnée la loi développée en second lieu et qui détermine le salaire, demandons-nous quelle influence les sociétés de consommation peuvent exercer sur la situation de la classe ouvrière. La réponse devient très facile.

Si seuls des groupes isolés de travailleurs s’unissent en sociétés de consommation, le salaire général ne s’en trouve pas atteint, et, grâce au meilleur marché des