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objets de consommation, ces associations ménageront, assureront à leurs participants ce soulagement minime à leur misérable existence que j’ai envisagé en premier lieu. Mais, en vertu de la loi que nous avons étudiée, au fur et à mesure que les sociétés de consommation tendent à embrasser l’ensemble de la classe ouvrière, le salaire baisse proportionnellement à la diminution du coût d’entretien.

Jamais donc, en aucune façon, les sociétés de consommation ne profitent à la classe ouvrière. Aux petits groupes isolés qui les constituent elles peuvent assurer seulement cette mesquine assistance dont nous avons parlé, à condition que leur exemple ne soit pas généralement suivi. Chaque fois que les sociétés de consommation progressent et tendent à embrasser une masse ouvrière de plus en plus grande, le léger soulagement dont profitaient les participants s’amoindrit jusqu’à tomber à zéro quand ces institutions comprennent la majorité de la classe laborieuse.

Comment alors prétendre sérieusement que cette classe doit concentrer tous ses efforts sur ce moyen ? Il ne porte aucune aide à cette classe comme telle. Il n’assure à ses membres qu’un profit minime, à condition toutefois que la classe toute entière ou sa majeure partie ne vienne pas à l’utiliser.

Si la classe ouvrière allemande voulait se lancer dans une action semblable, il se passerait bien du temps encore avant que sa situation pût réellement s’améliorer.

Jusqu’à présent, j’ai examiné toutes les espèces de sociétés prônées par Schulze (de Delitzsch). J’ai montré qu’elles ne vous portent point assistance, qu’elles ne peuvent le faire.