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Page:Lasserre - Les Idées de Nietzsche sur la musique, 1907.djvu/197

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LES IDÉES DE NIETZSCHE SUR LA MUSIQUE


esprit parla à Wagner. Il s’abaissa vers lui, l’enveloppa, consolateur, de ses ailes et lui montra la voie ! Nous jetons un regard dans l’autre sphère de la nature de Wagner ! Mais comment la décrire[1] ?


Psychologie nébuleuse, dira-t-on ! En apparence seulement. Et cette apparence vient d’un certain pathos, bien peu selon le goût français. Du moins ce portrait n’est-il pas sans ressemblance avec celui que Rousseau et tous ses élèves ont tracé d’eux-mêmes. Ce mélange d’ange et de démon, de maladie et de sublime, de misère et d’idéalisme, d’enfer et de ciel, a les plus mauvais relents. Tout comme il prend maintenant en bonne part ses observations au fond les plus négatives sur l’art de Wagner, Nietzsche n’aura plus tard qu’à prendre en mauvaise part cette psychologie pour en faire la pathologie des natures romantiques.

Mais qu’il l’applique présentement à lui-même ou à Wagner, il faut qu’un profond désordre règne encore dans certaines parties de son esprit

  1. R. W. in B…, p. 504.