témérité comment Beethoven, dans sa dernière
manière, résolut la difficulté dont son art avait
été opprimé jusque-là. Dans le développement
orageux de la passion, il choisit des points isolés,
de courtes phrases, les exprima avec une
vérité minutieuse dans les morceaux successifs
de l’œuvre instrumentale, laissant à l’imagination
de l’auditeur le soin de concevoir les intermédiaires
et de recomposer l’ensemble, accordant
ainsi l’unité formelle de chaque partie avec
la liberté débordante du tout.
De ce rapide aperçu sur l’histoire de la musique découle l’objet de la tâche propre que Nietzsche loue ici Wagner d’avoir accomplie dans le domaine propre de cet art :
Tout l’effort de Wagner se dépensa à trouver tous les moyens qui servent à la clarté ; pour cela il lui fut avant tout nécessaire de s’affranchir des habitudes étroites et des exigences de la vieille musique des états d’âme et de faire parler à sa musique, qui est le mouvement même du sentiment et de la passion sous forme sonore, un langage au sens parfaitement déterminé… Toute musique antérieure, mesurée à