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qu’il donne la preuve d’un projet de galerie double. Mais sacrifier l’aspect des faces latérales de Notre-Dame à ce fait, ne serait-ce pas une chose puérile ? une inscription, un figuré tracé sur la pierre, ne suffiraient-ils pas aux exigences de l’archéologie ?

Dans tous les cas, nous avons pensé que dans nos dessins il était convenable de remplacer ces laides ouvertures par des fenêtres en harmonie avec le style général des façades, ne fût-ce que pour faciliter la solution de cette question difficile.

À l’abside, une restauration importante doit compléter l’aspect si riche des chapelles, c’est celle des deux derniers éperons, dont les couronnemens enlevés ou détruits, ont été remplacés dans le XVe siècle, par de petites pyramides maigres, et tout à fait en désaccord avec les beaux clochetons du chœur. Ces pyramidions, en très mauvais état, remplacent de grands pinacles ornés de colonnes et de statues, ainsi que cela était pratiqué dans beaucoup de monumens du XIVe siècle. Il est difficile sur ce point de ne pas restaurer à coup sûr, car le soubassement et les bases mêmes des colonnes sont encore à leur place. Il ne nous reste plus à parler que de la flèche centrale, construite en charpente, couverte de plomb. Cette flèche, qui complétait si bien la cathédrale de Paris, avait cent quatre pieds, depuis le faîtage du comble jusqu’au coq[1].

Les gravures d’Israël Sylvestre, et surtout un précieux dessin de feu Garneray[2] nous ont permis de la restaurer complètement.


Restauration intérieure.

Un débadigeonnage complet nous paraît être la première opération à faire à l’intérieur de Notre-Dame, et pour connaître l’état des voûtes

  1. Curiosités de Paris, par M. C. P. C. 1763.
  2. Nous possédons un calque de ce précieux dessin, fait avant la révolution de 1789.
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