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Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/19

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ter le théâtre de tous ses malheurs, et de voyager. — Il fit avec précipitation ses adieux à son frère et à sa sœur. Il partit.

Son absence dura quatre ans. À son retour, il étoit entièrement changé. Il n’ouvroit plus la bouche que pour se plaindre, et il étoit devenu rêveur et distrait. En un mot, il ne restoit plus aucune trace du brillant comte Frédéric.

Le comte Alphonse fut touché de son état ; mais la jalousie triompha encore une fois de tous ses efforts. Les soupçons se réveillèrent dans son âme. Il parvint cependant à ne pas les trahir aux yeux de sa femme et de son frère. Au bout de huit mois, Frédéric quitta de nouveau la Saxe.

Alors la pitié l’emporta dans le cœur d’Alphonse. Il crut s’être apperçu que son frère aimoit Anna, et qu’il cherchoit à triompher de son amour par l’absence, ou du moins à le cacher. La comtesse parloit souvent du changement extraordinaire de l’humeur de Frédéric. La ma-