Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/278

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— Lorsqu’elle s’étoit vue une seconde fois en son pouvoir, elle n’avoit d’abord éprouvé que le sentiment de la crainte ; ses paroles avoient ensuite ranimé ses espérances ; mais sa conduite mystérieuse l’empêchoit de s’abandonner à la joie à laquelle, sans cela, elle se seroit livrée.

« Pourquoi cet homme, se disoit-elle à elle-même, qui, il y a si peu de tems, a été l’un des artisans de mon malheur, a-t-il tout-à-coup changé de principes ? Je me rappelle encore le son effrayant de sa voix, et son air terrible, la première fois que je le vis. Cependant je me rappelle aussi que sa voix rauque et ses manières me parurent peu naturelles. Ô trompeuse espérance ! pourtant tout semble aujourd’hui confirmer mes conjectures. Sa voix est douce. Sa physionomie n’est plus la même. Les nuages qui obscurcissoient son front, sont dissipés. Ses yeux expriment la pitié et une tendre in-