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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/27

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cinq jours de suite ; pendant lesquels il ne nous arriva rien de bien extraordinaire, et enfin nous arrivâmes a Treves, ou on nous fit reposer. A dire le vrai, nous en avions besoin ; la moitié de nos chevaux, chargé de notre lourde selle, notre port-manteau, et nous même, par la chaleur éxcéssive qu’il faisait, avaient été bléssés sur le garrot ; ce qui rendait quelques jours de repos absolument nécéssaire. L’infanterie campa pres de la ville, et nous fumes logé dans les villages aux environs, nos chevaux au piquet. Nous restames là dix a douze jours, pendant lesquels le Roy de Prusse passa en revue l’armée emigrée, et nous fit de grands complimens qui sont a peu près les derniers qu’il nous ait fait. Les hostilités étaient déjà commencé sur cétte frontière, et les Autrichiens s’étaient emparés de Sierque, petite ville sur la Mozelle ; et y avaient pris un grand cannon qu’ils avaient conduit a Trêves, ou on le voyait au milieu de la place publique.

Nous nous avançâmes bientôt plus près des frontières, et réstames encore dix a douze jours a quelques lieues de la France. Les gardes du Roy