Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/29

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pai mon loisir a visiter mes amis qui étaient dans l’infanterie, et a suivre les opérations de ce siege, qui dans le fait ne sont pas ordinaires.

Les princes n’avaient que six mauvais canons, avéc lesquels on tiraillait sur la ville d’une distance prodigeuse ; les Autrichiens, un peu mieux montés, n’en avaient pas assez pour faire un siege en regle. Le fait est, que l’on s’imaginait que la ville se rendrait au premiers coups de canon ; et la reponse du général au princes, aussi bien que celle de la municipalité, semblaient le donner a penser. Le général prétendait que la garnison était composé de brave gens, qui ne pouvaient se rendre sur la simple menace ; en consequence de quoi pour tacher de le satisfaire, une nuit, on fit passer la riviere a quelque compagnie d’infanterie, avec deux pièces de canon, les quatre restans aux princes s’avancèrent près des ramparts, et les Autrichiens avec a peu près le même nombre d’un autre coté, commencèrent a tirer ensemble sur la ville. Comme elle ne tarda pas a répondre, cela fit un bruit de tous les diables ; et l’on m’a assuré, que sur les quatre heures du matin, le feu ayant pris a