Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/42

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repos ; car que voudriez-vous que je vous disse ; j’imagine qu’ils étaient tout aussi oisifs que nous. C’est alors que le Duc de Brunswick conduisait ces negotiations mysterieuses dont tout le monde a parlé, et que personne ne connaît encore.

Apres que toutes les provisions eussent été mangées a la Croix en Champagne, qu’on eut même brulé les paremens des granges, dont les murailles sont faites dans ce pays, avec de petites planches etroites placées les unes sur les autres, que nous étions obligés de prendre pour faire du feu, faute d’autre chose, nous reçûmes ordre d’aller affamer le village de Some Suippe, c’est a dire de nous y cantonner ; quoiqu’il eut été visité par d’autres, nous y trouvâmes assez de provisions dans le commencement, mais bientôt nous manquâmes de pain ; et cependant je puis vous affiner, avoir couché tout le temps que nous y fumes, sur un tas de froment de plus de vingt pieds de haut, en outre de l’avoine en paille, que nous donnions a nos chevaux ; mais le manque de moulin, ou plutôt le manque d’ordre, rendait la farine et le pain fort rare.

Le paysan plus attentif a la conservation de son