Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/47

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belle étoile et a cheval. Nous pouvions distinctement appercevoir a quelque distance une garde a peu près de la meme force que la notre ; mais ils ne troublèrent pas notre repos, comme nous ne troublâmes par le leur.

Le troisieme jour nous sortimes de la Champagne Pouilleuse, par le même chemin que nous y étions entrés, nous suivions les Prussiens, dont les chevaux morts et même les hommes, indiquaient le passage ; cependant nous étions bien loin de nous imaginer que nous étions sur les derrières, et pour suivis de fort près : La plus terrible dissenterie regnait chez les Prussiens, leur soldats mouraient par centaine, c’était le fruit de leurs premiers exces, et ensuite du besoin dans lequel ils avaient été. Quand aux émigrés, le nombre des malades y était fort peu considerable, il n’y en avait pas un dans la compagnie ou j’étais, et jamais de ma vie je ne me suis mieux porté. Les Autrichiens aussi semblaient être beaucoup mieux qu’eux, ce qui provenait sans doute des ordinaires réglés qu’ils étaient obligés de faire, peutetre aussi de capotes, ou redingottes qu’ils ont avec eux, et qu’aucune autre troupe ne portent.

Les Prussiens traitaient leurs malades avec une