Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/49

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ment de la campagne, et que leur dévots, n’avaient pas été a l’église depuis longtemps, ils vinrent prier notre aumônier de leur dire la messe, ce a quoi il consentit de tout son cœur, et ou nous assittames très dévotement.

Nous étions logé au prieuré dix a douze dans une chambre. Le jardin nous fournissait de légumes, nous trouvâmes des œufs, du bois, en un mot, nous vivions allez passablement ; le vin seul manquait. Nous en demandâmes au sacristain, nous offrîmes même de le payer sa valeur entiere, quelle qu’elle fut. Jamais il ne voulut consentir a nous en donner. Le second jour pourtant, fatigué de l’eau que nous ne cessions de boire depuis trois mois, et craignant que l’horrible dyssenterie des Prussiens ne vint nous attaquer, nous nous avisames de fureter par toute la maison, et en trouvâmes une provision complette dans un coin recullé ; nous bumes a plusieurs reprises la santé de Mr le Prieure, et fimes plus de depence en vin ce jour la, que depuis trois mois, quoique il s’en fallut de beaucoup que nous en payassions la valeur, comme l’aurait fait un amateur en temps de paix.

Puis nous continuâmes notre route, et passames