Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je pris mon chemin par la Hollande, afin d’avoir une idée de ce pays singulier et dont l’existence appartient beaucoup moins à la nature, qu’à l’industrie des hommes.

Les Autrichiens étaient encore à Ruremonde, mais prêts à partir. Leurs canons étaient sur la place, et les affûts étaient chargés d’assez de fourrages pour un jour de retraite ; nous ne parvinmes à entrer à Venloo, que parce que nous étions dans la diligence, encore ne fut-ce que sur la promesse que nous partirions le lendemain.

Nimégue est une assez jolie ville, bâtie en amphithéâtre sur une petite hauteur, qui dans ce pays plat peut passer pour une montagne ; le Waal passe au pied des murs, et les deux bords sont joints par un pont volant qui va et vient continuellement. Du clocher de la principale église on a la vue des fortifications qui me semblèrent très-régulières et en bon état ; il y a un point élevé, qu’on appelle le Belvédère, et qui est entouré d’une jolie promenade plantée d’arbres ; c’est là, que les dames Niméguoises viennent étaler leurs charmes, nous en vimes un assez bon nombre, il y en avait même d’assez jolies pour des Hollandaises.

Les bateaux sur les canaux d’Hollande, sont tous de la plus grande commodité ; on en change à presque toutes les écluses. Le patron a toujours une provision de vins et de tabac, dont il fournit