toujours à prendre tout ce qu’il y a de bon et sont les derniers à rire ; je ne me rappelle pas d’avoir vu un seul Écossais, ne pas se tirer d’affaire à la longue, et souvent d’un pauvre diable sans souliers au bout de vingt à trente ans devenir un des habitans les plus riches et les plus respectables du pays[1].
Je fus un jour visiter le palais qui sert d’hôpital aux matelots à Greenwich. Je n’ai jamais rien vu de si magnifique dans ce genre, et ce qui semble préférable encore, c’est qu’il est tenu avec la plus grande netteté, et que les pauvres diables, qui y sont entretenus, y semblent aussi heureux qu’on puisse l’être dans un pareil établissement, avec quelques membres de moins. La chapelle sur-tout mérite l’attention ; on ne sait en entrant ce qu’on doit admirer le plus, de l’élégance, de la netteté, ou de la beauté de l’architecture. Peut-être toutes ces choses, sont-elles inutiles au bonheur des individus qui vivent dans cette retraite, mais elles font honneur à la nation qui la donne.
Un autre jour, je fus aussi visiter Chelsea, l’hôpital militaire pour les troupes de terre. Mais quoique très-bien tenu, et d’une grande apparence, il s’en faut beaucoup qu’il approche de celui des matelots. En effet l’attention principale
- ↑ Cette remarque est générale, pour tous les pays de l’Europe.